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Comme le veut la tradition, nous présentons à chaque lectrice et à chaque lecteur de La Terre, nos meilleurs vœux de santé et de prospérité pour cette nouvelle année qui commence.
Nous avons une pensée particulière et sommes solidaires de celles et ceux qui, sur notre territoire et à La Réunion, ont subi les violentes foudres des intempéries. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’ils obtiennent les moyens des réparations nécessaires. Nos vœux appellent plus de solidarité et de partage, dans une société où, celles et ceux qui n’ont que leur travail ou leur retraite pour vivre, puissent connaitre enfin des améliorations. Ce n’est pas le cas depuis plusieurs années, à cause de la mise en œuvre de la politique d’austérité qui réduit sans cesse le pouvoir d’achat, augmente le chômage, ampute les services publics, particulièrement dans nos campagnes, fait pression à la baisse sur les prix des produits agricoles à la production.
Cette logique infernale, loin de nous sortir de la crise, l’aggrave plus encore. En effet, les pressions sur le pouvoir d’achat et la mise en cause des protections sociales, plongent plusieurs pays dans un trou noir. Le même phénomène se produit chez nous. Moins de pouvoir d’achat c’est moins de consommation, ce qui induit moins de production avec donc plus de chômage. Cette même logique appliquée à nos travailleurs agricoles les pousse à la ruine. C’est en effet pour maintenir des prix alimentaires suffisamment bas pour ne pas augmenter les salaires ouvriers, que les institutions internationales, comme l’Organisation mondiale du commerce et les instances européennes, laissent les prix à la production flotter au niveau d’un cours mondial qui n’a rien à voir ni avec la rémunération du travail, avec la qualité des sols , ni avec les aléas climatiques. Les revenus agricoles ont considérablement diminué l’an passé, au moment même où les salaires et les prestations sociales des salariés étaient compressés. Le libre échange économique intégral accélère encore la mise en concurrence par les prix, au détriment de la souveraineté alimentaire de pays exportateurs à bas prix, de l’emploi en Europe et des équilibres écologiques. Il y a bien un lien entre la situation des salariés et celle des paysans qui souffrent de plus en plus, alors que l’on vient d’apprendre que les centaines de milliards placés sur les places boursières, c’est-à-dire dans la spéculation, sont supérieurs au total des richesses produites. Voilà où se trouve l’origine de la crise. Dans l’inégale répartition des richesses et dans la spéculation financière.
Et c’est avec une étiquette de gauche que l’actuel pouvoir met en œuvre des choix au service de la finance mondialisée. Depuis le début de cette année, il fait payer chaque jour pour chaque achat l’impôt le plus injuste qui soit : une TVA en augmentation que chacun paie au même taux, quel que soit son revenu. Sert-elle à combler des « déficits du budget » ? Pas du tout ! Les sommes collectées vont être directement transférées dans les caisses des grandes entreprises dans le cadre du projet baptisé « crédit-emploi- compétitivité ». Les grandes sociétés vont ainsi bénéficier chaque année d’un cadeau de vingt milliards d’euros. Et ce n’est pas fini puisque le Président de la République a annoncé, lors de ses vœux, qu’il veut maintenant conclure un nouveau pacte avec le grand patronat pour lui octroyer encore plus d’argent public en échange de prétendues créations d’emplois. Cela fait quarante ans que les grandes entreprises bénéficient de cadeaux fiscaux et sociaux, de subventions diverses, sans création d’emplois en retour.
C’est avec ce cycle infernal qu’il faut rompre. Toute aide publique devrait être contrôlée et servir au développement social, humain et écologique, au travail et la formation. Le crédit doit être transformé et être d’autant plus bas qu’il sert également ces objectifs. La fiscalité doit être transformée pour servir la justice et le bien commun. En vérité, il faut une tout autre politique pour que la vie s’améliore. Ce n’est pas le chemin qu’à décidé F Hollande en présentant ses vœux. Il a décidé d’un nouveau tournant, non pas pour les catégories populaires, mais pour l’oligarchie.
Nos vœux sont des vœux de partage, de justice et de solidarité. Ils sont lucides car nous savons que rien ne s’obtiendra sans une mobilisation populaire, suffisamment large dans le sens du progrès social et humain, contre les puissantes forces de régression à l’œuvre.
Bonne année.