CRISE POLITIQUE ET MORALE

le 15 juillet 2010

Cette semaine, l’anniversaire de la Révolution Française de 1789 est marqué par la droite au pouvoir de contre-symboles à rebours des valeurs portées par le 14 juillet.

La présentation en Conseil des Ministres d’un projet de loi de recul de l’âge de la retraite.

Si celui-ci était adopté, l’âge légal de la retraite passerait à 62 ans, mais nombreux seraient celles et ceux qui n’accèderaient à la retraite qu’à partir de 67 ans. De surcroît, un prélèvement supplémentaire serait appliqué aux salariés pour le financement des caisses de retraites à hauteur de 42 milliards d’euros, quand les contributions supplémentaires demandées aux fortunés et aux sociétés ne seraient que de 4 milliards.

Au même moment, le pouvoir s’appuie sur la crise dont sa politique est responsable pour appliquer au monde du travail et des retraités une purge d’austérité et de sacrifice sans précédent depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Cette fois, la droite sarkozyste n’hésite pas à s’attaquer aux aides au logement, aux aides à l’hébergement des étudiants, à l’aide à domicile, aux allocations handicapés, à la déduction fiscale sur les intérêts d’emprunt de crédits immobiliers. Des emplois supplémentaires seront supprimés dans les secteurs publics indispensables, des crédits pour la santé, pour l’agriculture, pour des dispositions incitatives à l’environnement issues du Grenelle de l’Environnement seront réduits.

Jamais nos concitoyens n’ont perçu à ce point l’injustice et l’inégalité de cette politique de classe. Ils constatent avec douleur que leurs rémunérations stagnent voire baissent, alors qu’ils travaillent toujours plus dur ou sont jetés hors du travail, que les prix augmentent, au moment même où personne ne peut plus nier l’indécence des grosses fortunes, les évasions fiscales et les privilèges que procure ce fameux bouclier fiscal, devenu un marqueur des choix sarkozystes. Pour ne prendre que cet exemple emblématique de Madame Bettencourt. Combien de postes d’infirmières ou d’enseignants la ristourne de 30 millions d’euros qu’elle a touchée chaque année aurait-elle permis de maintenir ?

Ajoutons à cela le mépris à l’égard du syndicalisme et des salariés les plus en difficulté dont fait preuve cette droite. Le niveau de concertation sur la modification du système de retraite a été proche de zéro. Et la semaine dernière les parlementaires de l’UMP ont décidé d’écarter plus de 4 millions de salariés travaillant dans les petites entreprises d’un système de dialogue social minimum.

Contre une politique si injuste, si dure, si violente envers le peuple, toute orientée au service des puissants, les salariés, les retraités, les privés d’emploi, les jeunes, doivent sans attendre préparer avec leurs syndicats unis une grande journée nationale d’action le 7 septembre prochain. Ils pourront se retrouver à nouveau avec les autres salariés des pays de l’Union Européenne le 29 septembre à Bruxelles pour une manifestation européenne contre l’austérité. Le combat contre les inégalités et les sacrifices est celui de l’efficacité. Car c’est par une politique de relance, grâce à l’amélioration du pouvoir d’achat populaire et par une lutte sans merci contre la spéculation financière qu’il sera possible de faire reculer la crise économique et sociale. Ce sont des choix de justice sociale et écologique, c’est la réorientation de l’argent vers les producteurs, vers la sécurité sociale et la sécurité de l’emploi, vers les services utiles, c’est la mise en place d’un crédit public de type nouveau au service du travail et de la préservation de l’environnement que l’on pourra faire reculer la crise économique mais aussi la grave crise politique et morale qui mine le pays. Celle-ci s’accélère avec les révélations autour de Madame Bettencourt et de Monsieur Woerth. Mais elle est entamée depuis longtemps. Depuis le jour où Monsieur Sarkozy a montré ostensiblement son parti-pris pour les puissants et les fortunés, depuis le moment où, au fur et à mesure, une majorité de nos concitoyens ont découvert l’immense divorce entre ses paroles de la campagne présidentielle et ses actes. Aucune initiative aujourd’hui ne fera reculer cette crise politique avec les méthodes qu’emploie le pouvoir. Personne ne peut croire à la sincérité d’un rapport de l’Administration fiscale écrit sous commandement du Ministre du Budget pour disculper son prédécesseur. Les violentes attaques contre la presse proférées par le Premier Ministre et quelques envoyés spéciaux du Président sur les plateaux de télévision et les radios créent un climat encore plus malsain qui rappelle les pires heures de notre histoire.

Le moment est à l’unité du peuple pour se défendre et pour rechercher dans le dialogue, dans le débat, les chemins d’une nouvelle unité populaire pour une issue à gauche. C’est un service à rendre au peuple. Sinon c’est la voie ouverte aux dangereux extrémismes. Ces enjeux seront au cœur de la prochaine Fête de l’Humanité. Ce sera une fête contre le nauséabond climat actuel, permettant de se distraire, d’assister à de beaux concerts dans la fraternité, à des débats politiques sérieux pour rechercher des voies inédites au post-capitalisme qui est à l’ordre du jour. Une fête où vivront les idéaux du 14 juillet.


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jumobn@laposte.com 15 juillet 2010 à 13 h 57 min

Ce régime a intégré les débordements de violence populaire. Tout est orchestré pour que ça pète! Dans cette logique, il n’y a aucune raison – à leurs yeux – de s’arrêter en chemin sur la destruction systématique des acquis sociaux. Depuis quelques mois, c’est une nouvelle offensive qui a été déclenchée contre le peuple français. Le pire est à venir. Comme toujours, quand les inévitables violences éclateront, les serts-plats du régime pousseront des cris d’orfraie : “c’est inadmissible et patati et patata…; la violence ne résout rien etc etc etc,; il faut de la concertation, du dialogue… A chaque fois, comme toujours jusqu’à présent, ils les préconiseront en faisant exactement l’inverse !! Les prisons vont s’agrandir et se multiplier (Bouygues va être content! le petit Bauer, conseiller de Sarkozy aussi, promoteur des systèmes de vidéosurveillance (oups!! comme la guerre des mots joue aussi son rôle dans ce processus d’inversion généralisée des valeurs), “les milieux autorisées” sont en voie de faire adopter une nouvelle sémantique à cet égard, nous parlerons désormais de vidéoprotection!! céti pas beau ça mame Michu?!!! Protection, que sommes-nous protégés en effet, quand chaque jour que Dieu fait c’est la peur qui doit s’insinuer dans les esprits à chaque instant. A chaque instant être sur le qui-vive! Même les orages sont devenus dangereux! Alerte!! Alerte, Au secours la vie!! Mais heureusement, à la SNCF et à la RATP on veille à la “sécurité” des clients… (tiens là aussi, fini les usagers! bonjour les clients, fini le service public, bienvenu au privé, aux amis du pouvoir…) et ces appels à la vigilance, sempiternelles!! “Pour votre sécurité”… physique, alors que l’insécurité sociale grandit toujours plus! Et ne parlons pas de sentiment, c’est bien la réalité qui est ainsi et non un vague sentiment! L’écoeurement n’est pas encore à son comble! ça viendra; il ne s’agira alors qu’à nous, de faire mentir le destin qu’ils nous auront assignés!

cna classes 24 juillet 2010 à 3 h 42 min

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