Préparer une alternative

le 12 mai 2011

Les forces de la réaction mettent en place leur dispositif en vue de l’échéance présidentielle. Plusieurs combinaisons politiciennes semblent être à l’étude, avec l’objectif, dans la crise, de préserver, quoi qu’il arrive,  les intérêts du capital. Le parti sarkozyste serre les rangs. Une machinerie médiatique au service de la droite est déjà bien en place. L’UMP est sommée d’y  défendre le bilan présidentiel.

En vérité, nul besoin de lire ce bilan sur papier glacé tant la vie de plus en plus dure de chaque famille populaire parle malheureusement d’elle-même. Le pouvoir tente de dégager sa responsabilité en mettant tout sur le dos de la crise. Quel détournement de la réalité pour faire accepter son sort comme une fatalité ! La crise est précisément le résultat des politiques capitalistes mises en œuvre par M. Sarkozy qui se présente lui-même comme l’un des leaders de ce système. Il a donc été décidé en haut lieu, parce que cela correspond aux intérêts suprêmes des puissances d’argent, de défendre l’austérité comme un mal nécessaire.

C’est en ce sens que le pouvoir tente de modifier la Constitution sur injonction et en connivence avec la Commission de Bruxelles pour inscrire dans le marbre, dans le plus grand silence, la réduction des dépenses sociales et publiques au nom de l’équilibre des comptes publics, pendant que les cadeaux fiscaux aux plus fortunés et au capital se poursuivent. Mieux, la droite commence à faire entendre cette petite musique selon laquelle elle ne fait qu’appliquer les directives du Fonds monétaire international, présidé par M. Strauss-Kahn. Ce qui n’est pas faux et révèle du même coup la tentative d’enfoncement de notre peuple dans la politique ultralibérale comme seule « non » perspective.

Situation encore aggravée avec la reprise méthodique, depuis des mois, des thèmes nauséabonds de l’extrême-droite lepéniste qui en fait ses choux gras. Même ripolinée, souriante, avenante, avec un discours social, l’extrême-droite c’est l’extrême-droite. Hitler est venu au pouvoir dans une période de crise, de dégénérescence politique, avec un discours social. Le nom de son parti incluait même le mot « socialisme ». La situation a un an des élections législatives et présidentielles a ceci de grave et de dangereux qu’elle peut bloquer tout débat démocratique fondamental sur un vrai choix politique. En faisant planer en permanence le risque de l’extrême-droite au second tour, on tue tout pluralisme, tout débat, toute confrontation politique réelle sur des options possibles et on pousse par avance à une bipolarité entre deux candidats qui, peu ou prou, pourraient être élus sur des programmes voisins d’austérité, de chômage, de paupérisation obligatoire pour sauver les marchés financiers et l’oligarchie.

Nous sommes donc à un moment bien plus critique qu’il n’y parait. Alors qu’il conviendrait, face à la crise du système,  d’écrire une nouvelle page de l’histoire de notre pays, de l’Europe  et de l’humanité toute entière, c’est une marche forcée dans le mur qui est imposée. L’heure est pourtant à inventer de nouveaux chemins adaptés aux conditions d’aujourd’hui d’un nouveau progressisme français et européen, répondant aux urgences sociales, démocratiques, écologiques.

Voilà bien la responsabilité de toute la gauche, de toutes les électrices et de tous les électeurs de gauche et de l’écologie politique progressiste. Depuis la Révolution française, la gauche a deux branches. L’une qui considère qu’on peut améliorer le sort des gens dans le cadre du système actuel, parce qu’on ne pourrait pas transformer l’Europe et la mondialisation. Une autre –dont nous sommes- porteuse de l’idée d’un processus de transformation sociale et écologique en sortant du monde de l’austérité et du carcan des traités européens. Cette partie représente une force considérable qui peut se situer entre 14 et 20% de l’électorat. Son unité et son apport peuvent  être décisifs pour battre Nicolas Sarkozy et assurer  la victoire de la gauche aux législatives qui suivront. Mais surtout, si les citoyennes et les citoyens s’en mêlent, une dynamique est possible qui construise un rapport de forces pour ancrer la gauche bien à gauche et aider ainsi le mouvement populaire, dans un va et vient avec des mouvements sociaux, citoyens, culturels autonomes, à affronter la haute finance et les institutions européennes, en recherchant des alliances avec les autres peuples européens.

C’est pour cela qu’est né le Front de gauche. Il lui reste beaucoup d’efforts à accomplir pour être un Front plus populaire, plus enraciné dans les quartiers et dans les entreprises, plus actif aujourd’hui  même dans le débat et l’action. L’annonce d’O. Besancenot de ne pas être candidat à la présidentielle modifie un peu la donne. Ce pourrait être l’occasion d’élargir le Front de gauche, d’en faire une grande force unitaire au service de la majorité de celles et ceux qui aspirent à une vie meilleure, solidaire et fraternelle. L’occasion, pour cet objectif, sur des propositions communes, de présenter des candidats de rassemblement communs à toute la gauche de transformation sociale et écologique, au premier tour des élections présidentielle et législatives. Rien de tel pour garantir une victoire de toute la gauche et de l’écologie politique au second tour ! C’est de ce côté, au cœur de la gauche et de son peuple,  que peut naître et grandir une espérance active de changement. Une vraie alternative !

.


0 commentaires


Daae Veronika 12 mai 2011 à 14 h 36 min

Merci de cet article qui remet les choses à leur place et souhaitons qu’un accord soit possible pour une unité large de la Gauche de rupture.
Veronika de Toulouse

dominique 12 mai 2011 à 15 h 16 min

Gestation lente et violente ; tendre la main pour soulever des montagnes ;regarder l’horizon sans perdre la mémoire …Mai-juin 1941 …ils firent grève pour du savon , des augmentations puis la pâte a levé très lentement …Allons enfants …ça ira , ça ira ,ça ira !

Canelle 12 mai 2011 à 16 h 05 min

Pas question de rembourser une dette, alors que l’oligarchie et les banquiers se goinfrent sur le dos du peuple.

D’ailleurs, il serait bon de se poser la question “avons-nous réellement fait une dette ?”

1. Nous ne sommes pour rien dans l’augmentation du prix des médicaments et des soins médicaux ; pour les soins médicaux, il y a eu progrès certes, moins beaucoup moins pour les médicaments. Qui est derrière l’OPA Sanofi/Aventis…… Sarkozy (Le grand secret de l’industrie pharmaceutique)

2. Nous ne sommes pour rien si des personnes ont nécessité des aides sociales, parce que leur revenu était trop faible.

3. Nous ne sommes pour rien, s’il a fallut construire des structures pour les personnes âgées, c’est chose normale.

4. Nous ne sommes pour rien si Roselyne Bachelot a fait dépenser une fortune pour une “pandémie” fausse !

5. Nous ne sommes pour rien si le site internet de l’Elysée a coûté une fortune ! Ni pour le site de France.fr
http://www.observatoiredessubventions.com/2010/le-vrai-cout-du-site-france-fr/

6. Nous ne sommes pour rien si le roi Nicolas n’a pas la patience d’attendre entre 2 avions !

7. Nous ne sommes pour rien, si ce dernier tellement peu aimé de la population française, doit se faire entourer par des cordons de CRS…. !

Etc, etc….. je crois que l’on pourrait en écrire des pages.

J’apporte tout mon soutien au peuple grec, qui se battait hier alors que l’UE et le FMI, veulent imposer privatisations et encore plus de rigueur.

Dussaut 14 mai 2011 à 14 h 59 min

J’ai toujours cru être en démocratie, mais ce n’était qu’une illusion de plus.
Je rêvais d’un monde où la Liberté, la Fraternité et l’Egalité était réellement une application cher à notre République Démocratique.
J’ai espéré voir la Paix s’installer sur le monde.
J’ai espéré que chacun pourrait manger à sa faim, boire de l’eau potable et dormir dans un lit chaud partout sur la terre.
De tout mon cœur, de toute mon âme, et, de toutes mes forces…Je continuerais à rêver et à LUTTER pour ce rêve.

Laisser un commentaire

Commentaire

Nom *

Les champs marqués * sont obligatoires

Email *

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Restez en contact

Inscrivez-vous à la newsletter