Non à l’Europe allemande

le 8 février 2011

Depuis plusieurs semaines les puissants mouvements des peuples dans les pays du pourtour de la Méditerranée secouent si intensément des autocrates, kleptocrates qui dirigent leur pays d’une main de fer, qu’ils les font tomber. Une double aspiration pousse les peuples à s’unir et à se révolter : la liberté et la justice. Les gouvernements européens ne se précipitent pas pour soutenir ces peuples parce qu’ils sont du côté des dictatures. Celles-ci ont permis en effet de mettre en concurrence les travailleurs européens, avec ceux de l’autre rive de la Méditerranée.

Il ne faut évidemment pas comparer ces dictatures avec les systèmes politiques et institutionnels en Europe et dans l’Union européenne. Cependant, je dois dire avec force et regret, que si là-bas les peuples abattent des dictatures, ici, dans l’Union européenne, on construit des systèmes « a-démocratiques » pour ouvrir la voie à la dictature des oligarchies financières et des marchés financiers.

Non seulement les pouvoirs n’ont tenu aucun compte du rejet par les peuples du traité de Lisbonne, mais voilà qu’aujourd’hui se prépare un palier supplémentaire dans une intégration économique au pas cadencé sous le commandement du capital allemand. Oui, soyons lucides et clairs ! Si on laisse faire on va vers une Europe allemande. Pas l’Europe pour le peuple allemand. Non ! Une Europe pour le capital selon les conditions de Mme Merkel et de la droite allemande. Ainsi, en fin de semaine dernière, Mme Merkel et M. Sarkozy se sont mis d’accord pour présenter au Conseil européen un plan commun baptisé « pacte de compétitivité », qui est une « nouvelle arme de guerre contre les droits sociaux ». M. Sarkozy l’a ainsi expliqué : « Nous voulons avec l’Allemagne passer une nouvelle étape, apporter une réponse structurelle. Cette réponse c’est donc une intégration plus forte de la politique économique au service d’un objectif : renforcer la compétitivité de nos économies ». La compétitivité c’est toujours exploiter plus les travailleurs pour grossir les profits des exploiteurs.

Pour ce faire il est envisagé l’inscription dans la Constitution de chaque pays de l’équilibre des budgets. Dit clairement cela veut dire privatiser encore des entreprises publiques, des services et secteurs publics, diminuer le nombre de salariés dans les hôpitaux, les postes, les écoles, dans les transports, etc. Le recul de l’âge de la retraite à 67 ans partout, une harmonisation des fiscalités qui ferait augmenter les impôts sur le revenu en France. L’abandon définitif et dans tous les pays de l’indexation des salaires sur les prix. Terrible ! Au moment même où on assiste à une phénoménale hausse des prix des carburants,  des prix alimentaires et de l’habillement.

C’est donc l’austérité renforcée dans une Europe allemande. Tout ça pour la finance. En Europe aussi il y a besoin de se révolter pour changer tout ça et leur dire « dégage » pour élire de nouvelles majorités, pour sortir de ces traités européens, écrits pour préserver les intérêts du capital et d’en écrire de nouveaux pour les travailleurs, les retraités, les jeunesses européennes.

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0 commentaires


fanjaux 8 février 2011 à 11 h 02 min

bravo as toi Patrick tes explications sur le mouvement des peuples vers plus de liberté m’onr redonné du courage tu aperçois ce qui échappe à beaucoup des gens et contribue à provoquer un malaise grandissant,encore merci pour tes explications à mon age j’ai le coeur gros de voir c’est l’étau de fer qui se resserre.

dominominus 8 février 2011 à 11 h 19 min

Comme toujours, ce sont les riches qui se font la guerre. Et ce sont les pauvres qui meurent.

Canelle 8 février 2011 à 12 h 05 min

“dégage” vous êtes trop poli, c’est “cassez-vous, pauvres c*ns.”

Nous ne voulons pas de ces dictateurs !!

MARAT EL MOKRANI 8 février 2011 à 12 h 08 min

Cet article me confirme dans mon analyse que l’Europe a été voulue par et pour le Capital,il faut bien sur saisir toutes les opportunitéspour lutter contre cet Europe du Capital mais aussi à terme choisir de la quitter pour retrouver notre indépendance .et n’envisager une autre Europe qu’avec les peuples qui auraient récupéré eux aussi leur souveraineté.Pour ce qui est de la position de l’europe par rapport aux mouvements des peuples Tunisien et Egyptien rappelons que l’Europe à décerné 3 prix Sakharov a des cubains et pas un seul à des egyptiens ou à des tunisiens alors que les regimes de Ben Ali et de Moubarak etaient des dictatures où l’on torturait.A Cuba depuis le triomphe de la Révolution il n’y a jamais eu une execution extrajudiciaire ou un seul cas de torture sauf à Guantanamo!

silande 8 février 2011 à 16 h 32 min

Dans ces conditions, pourquoi continuer à privilégier l’union avec les socialistes français qui ont soutenu [et soutiennent] toujours le traité de Lisbonne et la politique qui en découle et ce malgré les discours “gauchis” de Martine Aubry ?
La politique d’union défendue par le PCF devient de moins en moins compréhensible et apparaît, notamment aux élections locales, comme un moyen de sauver des élus (es). L’objectif du PC peut-il se réduire à cette finalité ?.

Carillon Jean 8 février 2011 à 19 h 08 min

Tout-à-fait d’accord pour dire à Sarkozy : DEGAGE! à lui et toute sa clique.Y en mare de ses menteurs qui n’en ont que pour leur fric. Ce mois de janvier, ma retraite a une nouvelle fois diminuée, les remboursements médicaux aussi! Et après ça il faudrait avaler toutes les couleuvres de Sarko?
Qu’il dégage, comme Ben Ali et comme doit le faire Moubarak sans tergiverser! Ils ne sont pas tous très loin les uns des autres dans leurs politiques.
Quand on voit, chez nous, que la justice est amenée à faire grève après les propos de Sarko, on constate que personne n’est épargné. Et pendant ce temps là, MAM est empêtrée dans une affaire de vacances pendant que le peuple tunisien se bat pour sa survie. Q’elle DEGAGE aussi!

Jacqueline Le Corre 9 février 2011 à 16 h 17 min

Cher Patrick,
le titre de ton article est malencontreux: on risque d’apparaitre encore comme populistes racoleurs !
Sinon, bravo pour ton travail de fond.
Jacqueline Le Corre
Pcf14

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