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Cela fait des mois que l’on parle de ce fameux plan de « relance en Europe ». Des crédits ont été votés pour cela. Une partie en aides non remboursables, une autre en prêts auprès des marchés financiers. C’est sur ce sujet que la présidente de la Commission européenne (Mme Von Der Leyen) s’est déplacée à l’Elysée cette semaine, pour remettre en mains propres au président de la République les conditions de l’approbation – par l’exécutif européen – du plan de relance français. Notre pays doit ainsi recevoir 40 milliards d’euros.
Ces 40 milliards proviennent donc du Plan de 750 milliards d’euros de crédits mutualisés que l’Union européenne s’apprête à financer en empruntant – pour plus de la moitié de la somme – sur les marchés financiers. Ainsi, la moitié du plan provient du budget européen par redéploiement de crédit et l’autre moitié sera de l’argent emprunté à taux élevé sur les marchés qui, de cette façon, s’engraisseront encore plus et grossiront la bulle financière au détriment de la production réelle et du travail.
Les détenteurs d’obligations européennes toucheront des intérêts sur ces sommes qui devront être remboursées par les Etats, et donc, par les contribuables modestes, les travailleurs en pression sur leurs rémunérations et l’emploi stable, et les services publics qui continueront d’être privatisés.
Pire, il n’est pas impossible qu’au moment de rembourser les États se voient obligés d’emprunter sur les marchés financiers pour refinancer leur dette. Voilà comment la dette crée de la dette, comme dans une spirale infernale que les peuples paient au prix fort.
Ainsi, les marchés financiers sont placés au cœur du dispositif comme un garrot contre le travail, la création, l’avenir de la jeunesse et l’environnement.
Mais c’est la double peine car ces crédits et aides sont conditionnés à l’application des « recommandations » adressées aux États membres ces dernières années. C’est pour cela que le pouvoir tient tant aux contre- réformes de l’assurance chômage, à celle des retraites, au dépeçage de EDF avec ce fameux projet Hercule.
Demain c’est le système de sécurité sociale qui sera dans le collimateur. C’est dire si les enjeux pour nos vies quotidiennes sont importants et qu’il faut s’en mêler à l’occasion des élections.
Par parenthèse, le travailleur, le privé d’emploi, l’agent des services publics, l’assuré social, le futur retraité qui n’en peut plus de la vie qui lui est faite sait-il que son vote en faveur de M. Macron (comme celui pour l’extrême droite) aboutiront à une vie encore plus dure puisque tous deux disent qu’il faudra rembourser la dette sans conditions, comme l’a répété la cheffe de cette extrême droite ces derniers mois. Ils préparent l’insécurité sociale à vie !
Lire ici « Assurance-chômage : la réforme suspendue, l’exécutif désavoué », l’Humanité du 23/06/2021.
Lire ici « Refuser l’austérité infinie », mon éditorial de L’Humanité Dimanche du 22 avril 2021.
Lire ici « Un avant-goût du projet du président-candidat Macron », Extrait de ma Lettre du 06 juin 2021.
Extrait de la Lettre de Patrick Le Hyaric du 25 juin 2021 : http://r.lettre.patrick-le-hyaric.fr/aebl6yqfzpt7e.html