Obtenir des mesures de solidarité face au fléau des inondations.

le 9 décembre 2014

innondations

Le Midi méditerranéen vient d’être à nouveau durement touché par de violents orages et le déchainement des eaux sortant des rivières inondant tout autour, maisons, fermes, champs, ateliers, commerces, ouvrages publics,  usines, emportant dans leur rage, des vies. De tout cœur nous sommes avec toutes celles et ceux que ce malheur touche. Les paroles ne suffisent pas. Il faut des actes concrets de solidarité nationale. La répétition de ces épisodes souvent qualifiés de  « cévenols », marqués par des quantités d’eau considérables qui tombent en des temps  et des espaces très limités, suscite des interrogations sur leurs liens avec le réchauffement climatique général et les dérèglements qu’il  génère. Les régions méditerranéennes ont subi huit épisodes de pluie intense depuis la mi-septembre. L’avis des scientifiques sera à cet égard du plus grand intérêt.

 

Sont également mises en cause les évolutions de l’urbanisme. Des modifications importantes ont été apportées au mode d’écoulement des eaux avec le bétonnage et l’imperméabilisation des sols, la densification de la population dans les zones exposées. L’entretien des cours d’eau est aussi en question. Quelle valeur ont les plans de protection des inondations ?

 

Des enseignements avaient été tirés des précédentes inondations. Des digues et bassins de rétention notamment dans l’Aude ont joué le rôle que l’on attendait d’eux. De même des mesures de sécurité nouvelles permettent d’éviter les déplacements inutiles et réduisent les expositions au danger. Une fois encore l’esprit de solidarité a joué et a permis à beaucoup de mieux faire face au malheur.

 

Reste que l’on ne peut pas se satisfaire de la situation actuelle et qu’une réflexion générale et un débat démocratique s’imposent.

 

Les  questions  de l’indemnisation sont évidemment posées en urgence. Les fonds de secours d’Etat et des institutions européennes ; les compagnies d’assurance doivent être mobilisés sans délais. De nombreuses victimes se retrouvent dans des situations très difficiles. Ainsi pour les habitations la valeur retenue va être une valeur marchande du bien souvent éloignée de la valeur de l’usage effectif qui en est fait. Nous voyons tous à la télévision les voitures qui s’amoncèlent, mais combien d’entre elles sont assurées pour le risque inondation ? Et que dire d’un système de franchise qui peut aller jusqu’à multiplier autant de fois leur montant qu’il y a eu d’arrêtés de catastrophe naturelle  au cours des cinq dernières années, si le maire de la commune n’a pas fait réaliser un plan de prévision des risques d’inondations ?

 

Les communes sinistrées pourront faire appel à des aides publiques  prévues en cas de sinistre. En tout état de cause si des mesures exceptionnelles ne sont pas mises en œuvre le reliquat à payer risque d’être insupportable.

 

La situation des agriculteurs est particulièrement difficile. Dans le cadre de la libéralisation  imposée par Bruxelles et nos gouvernants depuis une dizaine d’années le système de solidarité nationale des calamités agricoles et des catastrophes naturelles laisse la place aux assurances privées. Ainsi alors que l’Etat subventionne à 65% les assurances, leur montant reste dissuasif pour une majorité d’agriculteurs. Résultat : seuls 20% des agriculteurs, 18% des viticulteurs et 3% des arboriculteurs ont souscrit une assurance climatique. Ce sont les chiffres qu’a constaté la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, réunie le 7 mai 2014, qui conclut sur la nécessité de « bâtir un système mutualiste plutôt qu’assurantiel ». Ce faisant, elle va dans le sens de ce que propose  le Mouvement de Défense des Exploitants Familiaux (modef).

 

Après ces sinistres exceptionnels la solidarité nationale doit être à la hauteur. Alors que la crise frappe durement, il serait intolérable de laisser nombre de nos concitoyens s’enfoncer dans des difficultés nouvelles inextricables. On mesure ici d’ailleurs, à quel point les choix de l’austérité et des réductions des crédits publics utiles sont absurdes. D’importants investissements publics seront nécessaires pour réparer et pour empêcher de nouveaux dégâts.

 

Un état doit être fait de la mise en œuvre des différents plans de lutte contre les inondations dont beaucoup sont loin d’être réalisés faute d’argent public. L’entretien des cours d’eau mérite lui aussi d’être réévalué. La nouvelle loi qui va devenir applicable au 1er janvier 2016 qui confie de manière obligatoire leur gestion aux collectivités territoriales en créant une compétence nouvelle de « gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations » doit permettre d’améliorer un système archaïque qui culpabilise trop les riverains alors qu’il s’agit d’enjeux d’intérêt communs.

 

L’exigence de démocratie participative qui monte désormais d’un peu partout  doit être prise en compte tant les problèmes sont souvent complexes et les intérêts parfois différents. Seule la démocratie effective et la transparence qui va avec  peuvent permettre que ce soit l’intérêt général, et lui seul, qui prévale.

 

De nos localités jusqu’à l’échelle de la planète, ces grands enjeux qui touchent aux modifications climatiques, du local au mondial, ne doivent pas être soustraits à la vigilance des citoyens.


2 commentaires


Michel Berdagué 9 décembre 2014 à 15 h 03 min

Que tu nous informes du Modef fait chaud au cœur . En effet créé en 1959 par des socialistes , communistes , et anarcho – communistes , ne supportant plus cette FNSEA qui allait se répandre dans l’ exploitation intensive avec la disparition programmée des exploitants familiaux , le Modef subit d’ ailleurs comme le Parti communiste et l’ Humanité et La Terre , une censure médiatique sans précédent . Si ces gouvernements successifs avaient tenus compte de ceux et celles qui vivent et bossent sur les exploitations , fermes normales et non dans les usines à production intensive et démesurées ,les inconvénients climatiques auraient eu moins de conséquences dramatiques car le terrain est connu par les producteurs , la paysannerie de terroir ,et la citoyenneté . Absences de haies , bétonnage intensif , …et certains plans d’ occupation des sols en PLU , le Modef a quelques idées là . Oui vigilance – actions et gestion – des citoyens du Prolétariat et du monde paysan , le marteau et la faucille , réunis .

breteau jean claude 10 décembre 2014 à 10 h 49 min

Que d’eau disent les citoyens,que de fric disent les actionnaires des délégataires voyous de l’eau et assainissement qui siphonent les portes monnaie des familles et les finances des collectivités.Leurs puissances de persuasion et financiere (les deux pouvant s’additionner) laissent les élus pantois ,voir méme pantins pour certains.Vu l’argent détourné (des milliards) ,il serait judicieux de les faire payer ,pour les catastrophes dont ils sont (un peu)responsables,car si la ponction est maximum ,l’entretien est réduit au minimum ,les surprofits atterrissent dans les paradis fiscaux de Juncker et ne sont plus à la disposition du pays pour exécuter ,les travaux nécessaires .

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