L’Humanité face à une nouvelle épreuve

le 13 juin 2012

Une nouvelle fois l’Humanité doit, au seuil de l’été, affronter une dure épreuve. Nous venons d’être sommés de quitter les lieux que nous occupons depuis mai 2008. La cause ? La société propriétaire de l’immeuble, dont une partie est louée à l’Humanité, est entraînée dans le mauvais tourbillon de la double crise financière et immobilière, et par l’exigence de rendement financier imposé par les consortiums bancaires et financiers qui la surplombent. Ce sont eux en fait les véritables propriétaires de cet immeuble conçu bien plus comme une usine à rendement financier que comme un bien abritant l’un des grands journaux de la presse écrite française.

Le différend existant entre les propriétaires de l’immeuble et leurs créanciers s’est conclu entre eux, par la mise en place d’un montage financier, établi sous la responsabilité des tribunaux. Ce montage exclut de fait le locataire que nous sommes et  impose notre départ avant le 30 septembre prochain. Nous subissons ainsi  un coup très dur. Depuis des mois, nous n’avons cessé de batailler pour trouver une solution qui préserve l’intérêt du journal, de celles et ceux qui y travaillent, ainsi que celui des lectrices et lecteurs.

Aujourd’hui, nous sommes contraints d’organiser un déménagement dans un délai très court, sans interrompre l’activité de nos journaux, l’Humanité, l’Humanité Dimanche, La Terre et la plateforme numérique, tout en préparant la Fête de l’Humanité dont nous lancerons la diffusion du bon de soutien dans quelques jours. Nous négocions la possibilité de louer des locaux dans un nouvel immeuble à Saint-Denis-Pleyel. Il s’agit d’un bâtiment de qualité, proche du métro qui pourrait nous permettre  de réduire un certain nombre de nos dépenses de loyer et de charges.

Notre colère est grande face à la situation qui nous est imposée par des puissances d’argent se souciant comme d’une guigne de nos missions d’information, de passeurs de culture et de contributeurs exigeants au débat démocratique. Pour remplir ces missions, la presse doit être indépendante et ne pas avoir à subir les frasques de la finance. Cela fait des années que nous réclamons un véritable débat national sur les conditions de cette indépendance. Elle passe par l’aide à la reconstitution des fonds propres des journaux, la limitation des hausses des coûts de production et de distribution, la renégociation des emprunts en cours, l’augmentation des aides publiques au nom des missions de service public, de contribution à la vie démocratique et au pluralisme des idées, à la culture, l’éducation populaire que nous assumons. Malgré une augmentation de la diffusion de l’Humanité et de l’Humanité Dimanche depuis des mois, et un début de rétablissement de nos recettes publicitaires, nos comptes restent en déséquilibre à cause des hausses que nous subissons.

Nous voulons en débattre avec la nouvelle majorité de gauche.

Nous appelons d’ores et déjà à la solidarité pour nous aider à affronter l’injuste situation qui nous est imposée, en diffusant dès les jours à venir le bon de soutien de la Fête de l’Humanité et en participant à la souscription publique que nous lancerons au cours de la Fête.

Nous allons continuer à nous battre de toutes nos forces pour que vive l’Humanité. C’est plus que jamais indispensable dans la nouvelle période qui s’ouvre, afin d’aider nos concitoyens et tous les progressistes à défricher des solutions neuves pour sortir de l’actuelle crise globale qui s’approfondit et pour que réussisse le changement à gauche.

Le 13/06/2012 @6h50


0 commentaires


Jérémy F. 13 juin 2012 à 16 h 55 min

Bonjour, l’épreuve que l’Humanité est contrainte de traverser illustre parfaitement la situation délicate dans laquelle se trouve la presse Française. La précarisation des journalistes et des rédactions a déjà entrainé plusieurs maisons dans le gouffre. C’est à nous, lecteurs et amoureux du métier de journaliste qu’il revient de défendre l’information. Ce bien commun est progressivement ravi par une poignée qui ne voit dans ce fondement de Démocratie qu’une activité potentiellement lucrative.

Je vous souhaite bonne chance dans ce nouveau combat et j’espère de tout coeur vous voir en sortir victorieux.

A vos côtés en tant que journaliste et citoyen.

Jérémy

Bernard Gilleron 13 juin 2012 à 22 h 48 min

Reblogged this on bernard59047.

Jonathan Leroy 14 juin 2012 à 9 h 24 min

Bon courage! Résistons face à la finance dérégulée et aveugle!

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