Le trio guerrier

le 16 avril 2018

Personne ne peut soutenir le dictateur de Damas, encore moins ses exactions contre son peuple et particulièrement les enfants. Mais ici comme en Irak, en Lybie en Afghanistan ajouter des bombes aux bombes n’a jamais permis la paix et la sécurité. On peut même se demander si ces mâles communiqués de guerre ne s’opposent pas aux objectifs proclamés. C’est pourtant cette stratégie qu’a choisi le trio Trump-Macron-May sans consultation de leur parlement respectif, sans mandat de
l’Organisation des Nations Unis, sans engagement d’aucun autre pays européen, sans soutien matériel des autres pays de la région. Le ministre des Affaires étrangères a voulu enrubanner l’opération dans un faux tissu de droit international en se référant à ce que l’on appelle le chapitre 7 de la charte des Nations-Unis et à la résolution de septembre 2013 enjoignant la Syrie à respecter ses engagements de destructions des armes chimiques. Or, tous les articles de ce chapitre 7 obligent à obtenir l’accord du Conseil de sécurité avant toute intervention. Ce n’est pas le cas ! Il convient donc de mesurer la gravité de la portée des décisions de ce trio guerrier avouant que leurs actes ne changent rien à la victoire militaire du sinistre Assad. Ils favorisent l’entrée dans un monde-jungle où le droit international est foulé aux pieds. Pour les populations de la région, ils prolongent les pires colonialismes et impérialisme. Tous les jours Israël agit dans l’impunité la plus totale. La Turquie occupe Afrin et emprisonne. Les populations du Yémen vivent sous un tapis de bombes occidentales. Les impérialistes occidentaux alliés de ces mêmes pays et couverts par l’OTAN sont non seulement d’un silence de plomb mais complices. L’autre lourde conséquence de ces bombardements réside dans la justification que vont y trouver de nouveaux pays pour se surarmer y compris avec la bombe atomique. Les liens historiques de la France avec la Syrie l’obligent à descendre du porte bagage des Etats-Unis et à s’engager pour aider à l’émergence d’un projet démocratique nouveau en respectant les aspirations des peuples. Elle doit en lien avec la Russie et l’Iran notamment travailler à une conférence internationale de paix, de reconstruction et de co-développement du Proche et Moyen Orient. Il n’y a pas d’issue pour les peuples dans ce jeu guerrier des grandes puissances pour un nouveau partage des territoires et des richesses. La guerre doit être repoussée et la force du droit et de la politique être réhabilitée.


9 commentaires


Denis fery 16 avril 2018 à 13 h 16 min

La discution n’empêche pas les enfants de mourir sous les bombes des fanatiques honte aux hommes qui tuent leurs enfants ils devront rendre compte un jour

Moreau 16 avril 2018 à 18 h 43 min

Vous avez oublié le portrait de madame Merkel, qui soutient, ce qui atteste qu’il s’agit d’une politique extérieure française et européenne, et non du macronisme exhaustif. Ce serait plus évident, si l’Angleterre savait ne pas brexiter.

Moreau 16 avril 2018 à 19 h 04 min

C’est plus qu’un trio, c’est plus européen, et avec la participation de monsieur Trump c’est même relativement international ; donc ces problèmes, les gens des banlieues et des communautés des communes en souffrance ne peuvent pas les résoudre, c’est au parlement européen et à l’ONU de travailler ces problèmes. Ce que les gens veulent, c’est que la classe politique s’occupe plus de la vie dans le pays.

Cros Jacques 16 avril 2018 à 20 h 16 min

Quelle est la question ? Est-il tolérable que des puissances impérialistes se saisissent de toutes les occasions qui se présentent pour entraîner le monde dans un conflit généralisé ? C’est cela qui est l’essentiel dans la situation que nous connaissons.

Moreau 16 avril 2018 à 20 h 32 min

C’est aux responsables politiques de Bruxelles de travailler sur ces questions à mon humble avis.

SALVAT 17 avril 2018 à 15 h 25 min

Ce n’est pas le premier représentant de régimes autoritaires à qui la France a décerné la légion d’honneur… Quand ils achètent nos armes, s’entre tuent pour défendre nos intérêts, ils sont reçus en grande pompes mais s’ils veulent s’émanciper de notre férule issue du colonialisme qui n’a jamais cessé juste changé de forme, là ce sont d’horribles dictateur… Au fond je pense que nous devrions avoir aussi honte que ceux dénoncés…

Grand-Jean 17 avril 2018 à 16 h 47 min

En sourdine dans tout celà: Israël qui souhaite conquérir le moyen orient de plus comme vous le dites les pseudos prétextes : armes de destructions massives, on a détruit l’Irak, puis la Lybie puis la Syrie (Daesh n’étant qu’1 prétexte) et maintenant ils réfléchissent comment ils pourraient détruire l’Iran. Le Yemen qui détruit par nos bombes!!!! etc j’ai 71 ans et je suis ulcérée de voir que le peuple ne sait que se plaindre des grèves et des pseudos privilèges

chb 13 octobre 2018 à 10 h 27 min

OK pour donner un rôle à la France vers la paix, mais nous avons toujours des troupes, des armes etc. présentes en Syrie contre toute loi internationale. On sera crédible comment, en arbitre pacificateur ?
Nous avons une place pour le moins bizarre et peu indépendante au sein de la coalition internationale, qui est elle-même en porte à faux entre sa “guerre au terrorisme” et son soutien aux rebelles contre “le régime”.
Du coup, “aider à l’émergence d’un projet démocratique nouveau” en Syrie n’est pas dans nos cordes. En témoignent d’autres tentatives d’apporter la démocratie, comme en Libye ou bientôt au Venezuela…

chb 6 mars 2020 à 23 h 46 min

Deux ans plus tard, la propagande cynique s’étale encore dans la presse et dans les discours parisiens.
Lire Bruno Guigue (3w.legrandsoir.info/tartuferie-occidentale-sur-la-syrie.html):
” (….) Pourquoi parler de « forces pro-régime », alors qu’il s’agit d’une armée nationale qui défend la patrie au prix de lourds sacrifices ? Pourquoi ce vocabulaire insidieux, ces amalgames grotesques, ces mots-valises qui sont le masque répugnant de la complicité avec le crime ? Jusqu’à quand va-t-on s’asseoir sur le droit international comme s’il était une option parmi d’autres, à sortir du placard quand les capitales occidentales y ont intérêt ?

Combien de temps encore va-t-on mentir de façon aussi caricaturale, s’accorder toutes les compromissions, fouler aux pieds toutes les règles dès qu’il s’agit de la Syrie ? Quel privilège de droit divin autorise ces puissances étrangères à s’y conduire comme en pays conquis ? Qu’est-ce qui justifie la bonne conscience de ces donneurs de leçon aux mains tachées de sang, cette arrogance verbeuse qui trahit ceux qui habillent l’impérialisme en cause humanitaire ?

S’ils veulent mettre fin aux souffrances du peuple syrien, qu’attendent-ils pour rapatrier leurs forces spéciales d’un pays où elles n’auraient jamais dû mettre les pieds, couper les vivres aux mercenaires qui leur servent de chair à canon, et quitter un pays qui, heureusement, finira par triompher et se reconstruira sans eux ? (…) “

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