Discours de Patrick Le Hyaric pour le centenaire de l’assassinat de Jean Jaurès

le 31 juillet 2014

photo plh Jaurès

 

Chers amis, chers camarades,

Il y a cent ans, jour pour jour, le 31 juillet 1914 à 21h40, Jean Jaurès tombait, ici même, sous les coups de feu de son assassin dont le bras était actionné par des forces nationalistes, réactionnaires et bellicistes.

 

Dès cette minute, dans ce quartier qui fut celui de la presse puis dans tout Paris monte ce cri : « Ils ont tué Jaurès », comme si, imperceptiblement, le peuple de Paris mesurait que venait de se produire un événement considérable, un moment de bascule comme l’Histoire en réserve peu, ici-même, au café du Croissant.

 

Au-delà de l’homme de paix, c’est une conscience de la gauche et du mouvement ouvrier, un remarquable journaliste, un professeur normalien agrégé de philosophie,  un député fidèle aux mineurs de Carmaux qu’il représentait, un Historien de talent, le fondateur de l’Humanité, un orateur redouté qui aura mis sa vie et sa voix au service des plus faibles, qui disparaissait et laissait orpheline toute une génération de militants politiques et syndicaux qui se fracassera dans le tumulte de la guerre.

 

Oui, ici est mort il y a cent ans Jean Jaurès. Mais son immense œuvre, ses actions, ses réflexions sont vivantes et résonnent au cœur du feu de l’actualité.

 

Jaurès c’est la clairvoyance sur l’engrenage des guerres locales et mondiales.

 

C’est le combat contre la violence des guerres coloniales et une intuition géniale sur les grands enjeux de l’immigration.

 

C’est son anticipation de grandes réformes sociales progressistes, la défense de la propriété sociale et des services publics, la démocratisation de l’économie, son combat, dans les pas de Robespierre, Condorcet et Hugo contre la peine de mort.

 

C’est l’action pour l’acquittement du capitaine Dreyfus, victime d’un antisémitisme couvert par les plus hautes autorités militaires. A l’adresse de ses camarades, il lance : « quel que soit l’être de chair et de sang qui vient à la vie, s’il a figure d’homme, il porte en lui le droit humain ».

 

Jaurès, c’est la raison, et la sagesse dans le débat sur la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat veillant au respect des consciences, épargnant à la France le poison des guerres de religions.

 

C’est une combinaison d’ouverture d’esprit et de fermeté dans les débats à gauche, c’est la passion de l’unité du prolétariat et le travail patient d’unification du courant socialiste.

 

C’est aussi les combats pour l’accès à l’éducation et à la culture, c’est sa foi dans la jeunesse.

 

Jaurès, c’est enfin un théoricien d’envergure qui déploie de puissantes réflexions sur les processus de transformations sociales et les processus révolutionnaires vers le socialisme et le communisme, autour du fructueux concept d’ « évolution révolutionnaire » qu’il emprunte à Marx et à Engels.

 

Certes, il ne manque pas aujourd’hui de responsables politiques pour se réclamer de Jean Jaurès, en flétrissant son œuvre et sa mémoire, en le caricaturant, en organisant, finalement, sa deuxième mort.

 

Or, l’œuvre de Jaurès ne se mesure que dans ses actions, dans ses interventions, dans ses textes, pas dans la petite propagande brouilleuse d’esprits et de repères, impulsée par les tenants médiatiques du raccourci, de la petite phrase et de la paresse intellectuelle. Nous appelons à un peu de sérieux, un peu d’efforts et d’honnêteté.

 

Certes Jaurès n’est pas pour nous un modèle, si tant est que nous devions en avoir un.

 

Mais, comme d’autres, de Marx à Gramsci, de Mandela à Allende, c’est un éclaireur, un ouvreur de pistes sur des terrains de plus en plus minés par une féroce guerre idéologique.

 

Avec un courage qui force toujours l’admiration, Jaurès aura lutté jusqu’à son dernier souffle pour éviter le terrible engrenage qui s’annonçait et qu’il percevait avec clairvoyance.

 

Après s’être rendu auprès du ministre de la guerre Abel Ferry, quelques heures avant cet assassinat, pour inciter encore aux efforts de paix, il apprend que dans les chancelleries, la guerre est lancée.

 

Il s’attable ici avec l’équipe de l’Humanité pour un dîner à la suite duquel il a l’intention de rédiger l’« article décisif », l’ultime appel pour pointer les responsables, « ces ministres à la tête légère » comme il les appelle, pour que les armes se taisent et que la raison l’emporte. La balle de son assassin l’en empêchera.

 

Jusqu’à son dernier souffle, il évoquait avec éloquence et passion l’ultime chance de la paix :

 

L’union du prolétariat européen.

 

Lors de son discours le 25 juillet, six jours avant son assassinat, dans le quartier de Vaise à Lyon, il déclare : « Quoi qu’il en soit citoyens et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et de sauvagerie qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar. »

 

Son message n’a pas été  entendu à l’époque.

 

Mais son message demeure.

 

Il garde, un siècle plus tard, une valeur qui mérite que l’on s’y arrête et nous devons avoir à cœur de préserver son héritage qui fut mis à mal dès le lendemain de la guerre.

 

Que n’a-t-on fait de son assassin, Raoul Villain,  qui était un homme, fanatisé par les campagnes nationalistes, un innocent que les circonstances excusent ?

 

Rapidement, dès la guerre finie, la thèse officielle fut mise en place : Raoul Villain croyait assassiner un homme de paix et il aurait assassiné un homme qui n’aurait pas manqué, aux dires des tenants de l’Union Sacrée, de se rallier à la cause de la guerre.

 

Au lendemain de la guerre, tout était bon pour que l’Union Sacrée de la guerre se transforme en Union Sacrée de la victoire, quitte à souiller la mémoire de Jaurès.

 

Certes, personne ne peut faire parler les morts.

 

Mais comment penser que Jaurès se serait aligné sur un Clémenceau, « père la victoire » qui voulait une victoire totale sur l’Allemagne et asseoir la domination de la France en Europe et dans le monde.

 

Qui voulait la rive gauche du Rhin et la confirmation de la présence française au Maroc.

 

Qui, enfin, créa les conditions d’une paix temporaire et d’une revanche des peuples humiliés.

 

Il convient cependant de balayer une idée simpliste et fausse.

 

Non,  Jaurès, n’était pas un pacifiste béat qui aurait renoncé à la sécurité de la nation, de son pays.

 

Dans son livre « L’Armée nouvelle », il développe d’ailleurs des idées importantes, inspirées de l’élan révolutionnaire et patriotique de Valmy, sur ce que devrait être une défense nationale du peuple et pour le peuple.

 

Mais de cette guerre là, motivée par l’appât des gains financiers et territoriaux, il n’en voulait pas.

 

Au cœur du carnage, ses plus fidèles héritiers furent ces mutins qui, de Craonne à la Mer Noire, refusèrent de sacrifier leur jeunesse pour des intérêts qui n’étaient pas les leurs et qui, comme Jaurès, payèrent chèrement leur audace.

 

Cela ne rend que plus saugrenue encore le projet décidée au sommet de l’Etat d’honorer en un seul jour tous les morts pour la France. On ne peut en effet commémorer dans le même élan la boucherie sanglante de 1914 où toute une jeunesse fut envoyée par les gouvernements européens se faire abattre pour d’obscures raisons, et le conflit où les démocrates durent, à la fin des années 30 affronter la « bête immonde » du nazisme.

 

A tout confondre, on brouille les repères, on perd notre pays et on égare nos concitoyens.

 

Jaurès nous parle encore quand à Vaise, il lance ce vibrant appel :

 

« Si la tempête éclatait, tous, nous socialistes nous aurons le souci de nous sauver le plus tôt possible du crime que les dirigeants auront commis et, en attendant, s’il nous reste quelque chose, s’il nous reste des heures, nous redoublerons d’efforts pour prévenir la catastrophe ».

 

Que les dirigeants actuels lisent, relisent et méditent le sens de cet appel, cent ans après, dans notre monde,  où bruissent un peu partout sourdement les  menaces de guerres où s’amoncellent de sanglants conflits, où des intérêts contradictoires poussent des peuples entiers sur le chemin sans retour de la guerre, où la guerre économique, menée par de toutes petites armées de puissants actionnaires baptisées « main invisible du marché » et leurs commissaires politiques conseillés par de petits comptables, fait rage.

 

Qu’ils le relisent et s’en inspirent car, il y a cent ans, peu nombreux furent ceux qui, à l’instar de Jaurès, sentaient venir le terrible drame et tentèrent d’en prémunir la France et l’Europe.

 

L’humeur était alors de partir « la fleur au fusil » pour une guerre que les dirigeants politiques de l’époque et la presse bourgeoise annonçaient courte. Pourquoi les élites n’ont pas su ou pas voulu voir venir l’horreur qui s’annonçait ?

 

Et en seraient-elles capables aujourd’hui ?

 

Rien n’est moins sûr.

 

Nous sommes à une autre époque mais l’appât du gain, gains de territoire, gains financier, ce que Jaurès appelait « les guerres des proies » ne sont pas moins menaçantes.

 

– Les dépenses militaires mondiales ont doublé depuis l’année 1990 pour dépasser 1600 milliards de dollars.

 

La politique extérieure menée par la France depuis plusieurs années provoque chez tous les progressistes de fortes inquiétudes.

 

– L’inféodation de la politique extérieure française et européenne à l’OTAN, les guerres menées au nom d’objectifs flous sur le continent africain sans débat parlementaire ou les récentes déclarations présidentielles sur ce que l’on appelle vulgairement « le conflit israélo-palestinien » sont de lourds motifs d’inquiétude.

 

– La voix de la France, jusqu’ici attendue par de nombreux peuples pour peser sur le règlement politique, diplomatique et pacifique des conflits, semble aujourd’hui s’éteindre doucement au fur et à mesure que la guerre économique accroît son emprise, laissant insidieusement place aux logiques de guerre.

 

Pourtant, quelle nécessité est plus impérieuse aujourd’hui, dans le monde tel qu’il est, que de défendre la paix ?

 

Aux portes de l’Europe, en Ukraine, où s’affrontent de grandes puissances impérialistes sur fond de guerre économique pour le contrôle des ressources gazières et pétrolières et de montée d’un nationalisme agressif et autoritaire, hérité des heures sombres du siècle dernier.

 

En Palestine où un peuple entier est privé du plus élémentaire de ses droits de disposer de ses terres et de son Etat, au mépris du droit international.

 

A Gaza, où pleuvent les bombes sur un peuple prisonnier et emmuré. La France et l’Europe doivent prendre des initiatives à la hauteur de la gravité de la situation.

 

Il faut que les armes se taisent, avec un cessez-le-feu effectif et une protection internationale du peuple palestinien.

 

Il faut que cessent l’implantation de colonies, le blocus inhumain de Gaza. La France et d’autres Etats européens, l’Union européenne, devraient être à l’initiative de la convocation d’une conférence internationale pour relancer un véritable processus de paix. Son objectif, clairement proclamé à la face du monde, serait la reconnaissance des deux Etats dont celui pour le peuple palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale avec toutes les garanties de sécurité pour Israël et sa population. Les faucons israéliens doivent sentir que, cette fois, il n’y aura pas d’échappatoire et qu’ils devront assumer aux yeux de l’opinion publique internationale leur bellicisme.

 

Aujourd’hui, et dans ce conflit décisif pour l’avenir de l’humanité, la responsabilité des Etats européens et de l’Union européenne est engagée devant l’histoire.

 

Dans la lointaine Asie également où les cicatrices du vingtième siècle menacent de se rouvrir et où se reconstituent de puissantes armées pour le contrôle des eaux territoriales.

 

Dans ce Moyen-Orient ravagé par des guerres confessionnelles et où le jeu trouble de la puissance nord-américaine a semé et continue de semer le chaos et la désolation, en Irak comme en Afghanistan.

 

Où fuient et meurent par milliers ces chrétiens d’Orient dont la culture enracinée sur les rives de l’Euphrate menace de disparaitre à tout jamais.

 

En Lybie, où le chef de guerre Sarkozy et ses alliés occidentaux ont laissé un pays entier, saccagé, aux mains de milices qui s’entretuent et cultivent la terreur tout autour d’eux pour le contrôle de quelques puits de pétrole.

 

En Afrique, ce continent si riche dont les formidables ressources sont convoitées, pillées, par les grands groupes capitalistes et qui n’en finit pas de vivre au rythme des guerres inter-ethniques et où, là comme dans certains pays arabes, sur le terreau propice de la misère et de la pauvreté se développe le terrorisme.

 

Partout enfin, car aucun pays, aucune nation, aucun peuple ne sera épargné si la course aux armements, je pense particulièrement aux arsenaux nucléaires, ne parvient à être freinée.

 

Dans ce monde de tension, le Traité de non prolifération des armes nucléaires et les missions de l’Agence internationale de l’énergie atomique doivent être scrupuleusement respectés.

 

L’idée d’un Proche et Moyen-Orient totalement dénucléarisé devrait être porté avec force.

 

Le monde, aujourd’hui, vacille.

 

Le développement brutal d’un capitalisme de plus en plus financiarisé continue de porter cette nuée qui, pour reprendre les mots de Jaurès, menace de se transformer en un terrible orage.

 

Le règne de la finance sur la marche des économies génère de nouvelles inégalités et obstrue l’horizon des sociétés bloquées sur la rentabilité à court terme, en panne d’investissements sociaux, humains, environnementaux si utiles, porteurs d’avenir, de progrès et d’émancipation pour chacune et chacun.

 

Le capitalisme, entré dans une crise profonde, cherche un nouveau carburant, de nouveaux débouchés extérieurs au cœur de ses propres et multiples crises puisque l’austérité réduit les demandes.

 

Ce sont ces traités de libéralisation et de libre échange, dont les derniers avatars sont des textes négociés dans le secret le plus total par les puissants comme le Traité transatlantique, le Traité transpacifique excluant la Chine et le projet de traité sur les services répondant du nom de code TISA que l’Humanité a révélé il y a quelques semaines.

 

Tous ces textes visent à faire sauter définitivement les verrous régulateurs des économies nationales au profit des multinationales de l’industrie alimentaire, du textile, de la culture ou de la finance pour faire de chaque travailleur, de chaque consommateur, un fantassin de la mortifère guerre économique qui fait chaque jour des centaines et des centaines de vies brisées et de morts.

 

Cette guerre économique qui ravage les économies, les sociétés et l’environnement, qui pousse chacun des acteurs à tirer son épingle du jeu au détriment de son voisin, sème méfiance et rivalité.

 

Elle a pour conséquence non moins grave d’organiser le pillage des ressources énergétiques, du pétrole, du gaz et de l’eau, qui créé des tensions géopolitiques nouvelles et qui provoque des dégâts irrémédiables sur les écosystèmes.

 

Les migrations liées au réchauffement climatique et aux pénuries d’eau se multiplient, brisant les équilibres démographiques et sociaux de nombreux pays déjà fragilisés par leur grande pauvreté.

 

Nous ne pouvons avoir une lecture juste des conflits armés déclarés ou en gestation sans prendre en compte ces données.

 

Le monde change, certes, mais cela doit-il conduire à des attitudes que l’on qualifie de « pragmatiques » mais qui ne sont en définitive, qu’une manière de céder à des puissances dominantes, fussent-elles financières ?

 

« Il n’y a qu’un moyen d’abolir la guerre entre les peuples, disait Jaurès, c’est d’abolir la guerre économique, le désordre de la société présente, c’est de substituer à la lutte universelle pour la vie, qui aboutit à la lutte sur les champs de bataille, un régime de concorde et d’unité ».

 

Pourtant, un monde de coopération, d’entente mutuelle, peut éclore du phénomène de mondialisation qui rapproche les peuples autant qu’il les éloigne.

 

Il est de notre rôle, de notre devoir, d’engager urgemment l’humanité sur cette voie de concorde.

 

Mais pas seulement : dans la voie d’un monde commun dans la paix, un monde de partage : partage des avoirs, partage des savoirs, partage des pouvoirs.

 

Dans une telle situation, les opinions publiques favorables à la justice et  à la paix doivent pouvoir se frayer un chemin, se faire entendre et peser sur le cours des choses.

 

Cette question s’est souvent posée au cours de notre histoire.

 

Elle se pose à nouveau.

 

Partout favorisons les prises de parole citoyenne !

 

La paix a besoin de l’intervention des opinions publiques.

 

Permettez-moi de souligner à ce propos l’importance de la prochaine fête de l’Humanité. La situation internationale nous commande d’en faire un grand forum pour la paix avec une véritable prise de parole citoyenne sur cette question. Puisse la Fête du journal de Jaurès contribuer à ce que le rassemblement de tous les hommes et les femmes soucieux de défendre ce précieux bien commun qu’est la paix se renforcer.

 

Chers amis, chers camarades,

 

Le combat pour la paix  mené par Jaurès, s’il devint central à la fin de sa vie, reste indissociable de tous les autres.

 

Jaurès, c’est une immense culture, une grande sensibilité à la cause humaine, cette bonté qui donne à la politique ses lettres de noblesse.

 

Pour lui, la politique est une affaire qui touche à l’universel.

 

Comment concevoir un monde de paix quand l’injustice partout fait rage, comment concevoir la paix si les causes des guerres ne sont pas éradiquées : la pauvreté, les inégalités, l’intolérance. C’est la grande leçon que retiendront, trente ans plus tard les rédacteurs du programme du Conseil National de la Résistance qui, au plus noir de la nuit, avaient à cœur d’ouvrir des « jours heureux » en créant une sécurité sociale, un droit du travail, en élargissant les droits sociaux de tous les travailleurs.

 

Ainsi, Jaurès fut l’homme de tous les combats.

 

A aucun moment il n’a cherché, au cours de sa vie,  à échapper aux débats qui agitaient son époque. Il pénétrait au contraire avec abnégation et courage dans l’arène, celle de la chambre comme député, celle des usines et des mines comme responsable socialiste, pour défendre ses idées et apporter aux problèmes de son temps un éclairage émancipateur conforme aux intérêts du plus grand nombre, aux intérêts du prolétariat dans le cadre, je le cite « d’une évolution révolutionnaire qui vous conduira au communisme ».

 

De sa terre natale et rurale du Languedoc à la rencontre avec les mineurs de Carmaux, il aura puisé ses analyses dans la réalité de la condition ouvrière et paysanne.

 

La rencontre avec les idées de Marx et des fondateurs du socialisme français, la relecture de la Révolution française au prisme du socialisme naissant, le conduisent à élaborer une pensée politique originale et féconde.

 

A l’attention des récupérateurs de toutes sortes qui ne résistent pas au plaisir de faire des petits parallèles entre ce que disait Jaurès et les enjeux qui nous occupent encore, voici ce qu’il disait s’agissant de la contribution de chacun au bien commun par l’impôt : « Par l’impôt général et progressif sur le revenu, le capital et la plus-value des grands capitaux, nous imposerons aux classes riches le fardeau auquel leur égoïsme cherche trop à les dérober. »

 

Voilà des mots dont feraient bien de s’inspirer ceux-là même qui, se réclamant de Jaurès, n’osent rétablir ne serait-ce qu’un peu de progressivité dans l’impôt et épargnent les revenus du capital du devoir de solidarité.

 

Prenons la question de l’immigration sur laquelle sa pensée évolue dans un remarquable mouvement. Lors d’un voyage en Argentine, cette terre d’immigration, cette jeune nation, où Jaurès est appelé pour donner des conférences sur le socialisme, il imagine une mutualisation des protections sociales de pays à pays, voire des traités internationaux pour « une protection commune » des travailleurs immigrés. « Ainsi, dit-il à Buenos Aires, restant unis par la pensée et par le cœur à sa patrie d’origine, au lieu de se sentir en dehors de son propre pays comme étranger, comme une personne disséminée et sans soutien, il se sentira protégé par la communauté universelle du droit social et toutes les nations apprendront à respecter chez l’étranger, l’homme, le frère ».

 

Quelle leçon d’humanisme et de fraternité ! Comment ne pas penser, en lisant ces lignes, à la misérable directive des travailleurs détachés qui ne vise qu’à mettre en concurrence les travailleurs ? Comment ne pas penser au projet politique répugnant du Front national, à la course à l’échalote qu’il se livre avec l’UMP sur les questions liées à l’immigration. Et les mêmes osent aujourd’hui se réclamer de Jaurès.  Qu’ils le lisent ou qu’ils se taisent!

 

Jaurès avait également beaucoup travaillé, comme Marx, sur les tentatives insurrectionnelles françaises de 1830, 1848, et 1871 visant une transformation révolutionnaire de la société. A partir de ses travaux, de ses lectures, il nous indique la voie du changement : « Ces grands changements sociaux qu’on nomme des révolutions, écrit-il, ne peuvent pas ou ne peuvent plus être l’œuvre d’une minorité. Une minorité révolutionnaire, si intelligente, si énergique qu’elle soit, ne suffit pas, au moins dans les sociétés modernes, à accomplir la révolution. Il y faut le concours, l’adhésion de la majorité, de l’immense majorité. ».

 

De même, au moment où le mot réforme est tant galvaudé, Jaurès expliquait en 1902: « Les réformes ne sont pas seulement, à mes yeux, des adoucissants : elles sont, elles doivent être des préparations. ». « Je n’ai jamais négligé l’œuvre de réforme, ajoute-t-il, et toujours je m’efforçais de donner à nos projets de réforme une orientation socialiste. Je n’y voyais pas seulement des palliatifs aux misères présentes, mais un commencement d’organisation socialiste, des germes de communisme semés en terre capitaliste. »

 

Chers amis,

 

Vous le voyez, les leçons de courage, d’optimisme de la volonté pour reprendre les mots d’Antonio Gramsci, sont nombreuses dans l’œuvre et la vie de Jaurès et font écho à la situation présente.

 

Da sa grande œuvre, chaque jour reste vivant le journal qu’il a fondé en 1904, l’Humanité. Ce journal qui fut le creuset des espoirs portés par le mouvement ouvrier, ce vaste peuple de travailleuses et de travailleurs qui aspirait à émerger sur la scène de l’Histoire.

 

A notre charge aujourd’hui de faire vivre ce legs au-delà des tentatives répétées de vitrifier, de muséifier Jaurès, ce qui semble être la mode du moment.

 

Faire vivre sa pensée, ses idées, s’inspirer de l’élan progressiste de ses combats, porter les espoirs, les craintes et les luttes des sans-voix, de toutes celles et ceux qui subissent la domination, l’oppression et l’exploitation du capital, telle est notre tâche, tel est le combat porté par son journal, aujourd’hui, 110 ans après.  En faisant vivre cette espérance au quotidien, nous restons fidèles aux dernières lignes de son dernier éditorial, paru le jour de sa mort :

 

« Ce qui importe avant tout, c’est la continuité de l’action, c’est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrières. Là est la vraie sauvegarde. Là est la garantie de l’avenir. »

 

Je vous remercie de votre attention

 


17 commentaires


Alain Boyer 31 juillet 2014 à 17 h 08 min

Bravo pour ce merveilleux discours .Il y a tant de lieux où combattre aujourd’hui pour la paix dans le monde….et l’ennemi dépasse les seules limites du capitalisme international qui sait très bien se sortir de la “crise” sur le dos des travailleurs et des chômeurs pour faire baisser les salaires et mettre les travailleurs en concurrence.

J’aurais jusqte insisté un peu plus sur ses combats pour la laïcité et en particulier son rôle dans l’adoption de la loi du 9 décembre 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat (qui l’a un peu distingué du SPD allemand) et qui est un des fondements de notrez République.

Merci encore. Mon grand père, directeur du cours complémentaire du Pouzin (Ardèche) recevant L’Humanité que lui apportait mon père alors âgé de 5 ans blémit et dit: c’est la guerre…Il faudra bien y aller, hélas§! Non , tous les français, en 1914, n’étaient ni nationalistes ni bellicistes comme la droite a voulu nous le faire croire , en acquittant même Villain,l’assassin de Jaurès !

Merci pour cet hommage, pour Jaurès et ^pour la France républicaine et socialiste.

Alain Boyer

DOMART Jean-Marc 31 juillet 2014 à 17 h 56 min

Bravo pour ce discours, qui remet les choses au point, au vu de la pratique. Le mot de socialisme est trop beau pour être terni par la pratique d’un parti qui en usurpe le nom au vu de ses pratiques. Jaurès ne “comprenait” ni le tsar, ni Guillaume II, ni George V, ni François-Joseph ni Poincarré et les braillards bellicistes excités par le Figaro et autres de la même eau. Ne pactisait pas avec le patronat, non plus. Ce qui en fait toute l’actualité.

LEVASSEUR Gérard 31 juillet 2014 à 18 h 46 min

Je propose tout simplement que ce texte soit à l’ordre du jour des programmes d’histoire et de philosophie des classes terminales !
Notre avenir commun passe aussi par là. Que tous les enseignants concernés et la communauté éducative s’en saisisse à cette fin !!!!

chastagnol 31 juillet 2014 à 20 h 10 min

Bravo et merci pour cet excellent discours qui éclaire de façon éclatante la situation insupportable que nous vivons aujourd’hui.
Il faudrait que ce discours soit plus connu, il est un outil formidable pour alimenter les débats sur tant de sujets d’actualité.

Sylvie Taquet-Saw 31 juillet 2014 à 20 h 52 min

Merci, merci encore pour ce superbe texte plein d’émotion, et qui éclaircit tant de choses : à lire, relire et diffuser d’urgence…

ANNEQUIN Marcel 1 août 2014 à 9 h 46 min

quel souffle, ce discours! Présent jeudi matin, j’ai éprouvé une immense joie en écoutant des paroles dignes du prophète assassiné, fondateur de l'”Humanité”. Pendant mes vacances j’avais lu le livre d’Eric Vinson et Sophie Viguier-Vinson “Jaurès, le prophète” “Mystique et politique d’un combattant républicain” Albin Michel. Prêtre en Mission Ouvrière, j’ai été heureux de retrouver l’expression de cette alliance entre “mystique et politique” dans la puissante évocation contenue dans le discours. Merci, encore une fois merci!
Marcel Annequin abonné à l”Huma” depuis plus de quarante ans.

SIMON 1 août 2014 à 10 h 19 min

L’intervention de Patrick Le HYARIC est d’une importance considérable. Je suis entièrement d’accord pour que celle-ci sois connue et lue par le plus grand nombre, mais également, rajouter les passages essentiels dans les livres d’histoires.
Car ce discours a tout simplement une porté Historique. Bravo Monsieur Le HYARIC.

Moreau 1 août 2014 à 11 h 12 min

Bravo Patrick pour ce discours que je partage entièrement notamment pour des efforts de pacification et de réduction voire d’élimination des armes et des armées, ce discours est lucide est réaliste puisque inspiré de Jean Jaurès et constitue un travail politique au-delà de celui de Jean Jaurès, l’initiative se hisse donc à la hauteur de la grande politique, mais il faut que un véritable rassemblement en France pour l’Europe et pour le Monde en travaillant tous ensemble au-delà des travaux de Jean Jaurès et pour cela il faut que la France cesse de reléguer la culture réelle, culture des arts majeurs, dont l’exclusion se solde par ce monde fou et dangereux, il faut avec toute la lyre européenne, toute la lyre occidentale et orientale, oui la politique touche à l’universelle ; il faut pour œuvrer tous ensemble au-delà de l’œuvre de Jean Jaurès l’insertion de toute la classe créative grâce à une politique minimale de la culture réelle, qui sans aucune atteinte pourtant à la politique de la culture française courante depuis la fin de la seconde guerre mondiale est chaque année irresponsablement différée au lieu d’être ralliée autour de pétitions ; ce qui atteste qu’elle constitue le dépassement du système qui met en faillite et en péril la Terre des Hommes. Il faut aussi Patrick que cesse la complicité avec l’exclusion inhumaine et néfaste pour la société, pour l’Europe, pour le Monde ; cette exclusion perpétrée par trop de complices est une trahison caractérisée de la mémoire de Jean Jaurès. De nombreux créateurs suivront, soutiendront, et travailleront, pour l’œuvre au-delà de l’œuvre de Jaurès fidèle à elle.

HERMAN 1 août 2014 à 12 h 51 min

La Gauche française est – elle condamnée à chercher dans le passé des figures qui manquent cruellement à l’ époque actuelle ? En glorifiant UNIQUEMENT des figures capitales du passé , sans chercher à sauver l’ avenir , la gauche ne se condamne t elle pas à un échec monumental ? La société française de 2014 , dans sa répartition géographique , culturelle et sociale n’ a hélas strictement rien de commun avec celle de 1914 … Le texte de M Le Hyaric est beau , touchant , historiquement juste mais il ne laisse aucune chance pour abattre les orages multiples à venir .

Vial 1 août 2014 à 13 h 23 min

Magnifique hommage rendu à Jean Jaurès, un rappel sur le parcours philosophique et politique de l’homme de Carmaux, un moment d’histoire, d’émotion, dans un contexte politique de tragédie où tous les ingrédients de guerre sont là qui prennent le pas sur l’analyse humaniste et pacifique d’un homme courageux, luttant avec son journal pour la paix.
Le socialisme international n’a pas su enrayer l’infernale montée des nationalismes barbares, construire le lien des travailleurs européens pour les conduire par le développement social à la paix.
le capital reste une force réactionnaire d’opposition au progrès social et au développement durable,il est une source de division nationale et de conflits internationaux.
Le combat de Jaurès est le nôtre, il se poursuit aujourd’hui au-delà de son siècle, il est toujours d’actualité !
Merci Patrick pour ce brillant hommage rendu à un homme de qualité et de talent, qui voulait faire évoluer les hommes vers une meilleure existence dans la solidarité économique et sociale, merci encore pour cet excellent rappel de notre histoire qui marque le changement politique entre ‘ Réformisme social ‘ et ‘ Transformation sociale ‘, le pouvoir politique et économique changeant de main …soyons en certain, c’est pour demain !

JaDu 1 août 2014 à 14 h 08 min

pour pouvoir avancer il est nécessaire de prendre conscience que le chemin que l’on a choisi un jour n’est peut-être plus le bon !
J’ai bien écrit “peut-être” !

Il faut garder une confiance “sans œillères” en ses propres choix, c’est à dire réévaluer sans cesse son positionnement.
Et c’est très dur ! Quand on découvre certaines actions cachées ou “non dites” pour des tas de “raison d’état” ou pas !

En fait, un chemin qui reste encore à défricher existe :
« Il n’y a qu’un moyen d’abolir la guerre entre les peuples, disait Jaurès, c’est d’abolir la guerre économique,
le désordre de la société présente, c’est de substituer à la lutte universelle pour la vie, qui aboutit à la lutte sur les champs de bataille, un régime de concorde et d’unité ».
 Jaurès Jean

Par exemple, dans la pensée de Jaurès, reprise dans cette intervention, je cite :
« Ce qui importe avant tout, c’est la continuité de l’action, c’est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrières.
 Là est la vraie sauvegarde. Là est la garantie de l’avenir. »
Jaurès Jean

Personnellement je la garde et tâche de la vivre, en puissant révélateur d’éveil de conscience, mais en enlevant l’adjectif “”ouvrières””,
 car pour moi,
 – d’une part la pensée et la conscience sont universelles !
 – d’autre part je cherche à ne pas proposer d’exclusions. S’il s’en crée, j’espère ne pas en être l’auteur.
et comme il le dit lui-même :
« Ces grands changements sociaux qu’on nomme des révolutions, écrit-il, ne peuvent pas ou ne peuvent plus être l’œuvre d’une minorité.
Une minorité révolutionnaire, si intelligente, si énergique qu’elle soit, ne suffit pas, au moins dans les sociétés modernes, à accomplir la révolution.
Il y faut le concours, l’adhésion de la majorité, de l’immense majorité. »
Jaurès Jean
Pour atteindre cette majorité, personne ne doit donc être exclu! Comme, en plus, il n’y a plus d’ouvriers ! Ils sont tous “technicien de quelque chose”! Il faut donc là aussi, “réévaluer sans cesse son positionnement” comme je le dis déjà ci-dessus

Et les bouleversements divers que vit la planète ont certainement un sens : à nous de le trouver ! Ensemble ?

Prenez bien soin de vous,

colombe 28 août 2014 à 6 h 22 min

Il y a encore des ouvriers,mais ils sont eparpillés ,émmiétés dans des petites unités ,il n’y a plus les “bastions’ d’autrefois pour créer un rapport de force puissant.
Pour rassembler aujourd’hui ,je pense qu’il parler du monde du travail,du monde salarié .”Jouer” sur la contradiction,capital,travail.

alain harrison 28 août 2014 à 22 h 17 min

Bonjour.
Magnifique discours.
Votre discour est très riche. Merci.

Oui, l’introduire dans les cours d’Histoire et de Philosophie__ LEVASSEUR Gérard
Moreau:
..que la France cesse de reléguer la culture réelle, culture des arts majeurs, dont l’exclusion se solde par ce monde fou et dangereux.
JaDu:
Il faut garder une confiance « sans œillères » en ses propres choix, c’est à dire réévaluer sans cesse son positionnement.
Et c’est très dur ! Quand on découvre certaines actions cachées ou « non dites » pour des tas de « raison d’état » ou pas !

Extrait:
«« Jaurès, c’est la raison, et la sagesse dans le débat sur la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat veillant au respect des consciences, épargnant à la France le poison des guerres de religions.»»
«« C’est l’action pour l’acquittement du capitaine Dreyfus, victime d’un antisémitisme couvert par les plus hautes autorités militaires. A l’adresse de ses camarades, il lance : « quel que soit l’être de chair et de sang qui vient à la vie, s’il a figure d’homme, il porte en lui le droit humain ».»»

En regard de cette grande figure qu’est Jean Jaurès, cet humaniste, qui convainc de la pertinance du communisme, celui à visage humain et non pas celui, de la dictature prolétarienne.
Ne serait-t’il pas la préfiguration de: L’HUMAIN D’ABORD qu’arbord le Front de Gauche!
Si je ne me trompe!

Les divisions au sein de la gauche, des progressistes, des verts et des opinions citoyennes, ne pourraient-elles pas trouver un consensus, ici.

Je renvois à la pensée concrète de Jean Jaurès, que j’ai trouvé pour la première fois (ignorant jusqu’à son nom) dans:

Jean Jaurès et le supplément d’âme

Comment la pensée du pacifiste français peut nous aider à surmonter la crise de la gauche politique

Pour Jean Jaurès, la révolution socialiste n’est concevable que dans le cadre de la légalité démocratique, c’est-à-dire par une conquête graduelle et légale par le prolétariat des institutions parlementaires et de la puissance de la production.
7 juin 2014 |Robert Tremblay Chercheur autonome,Ph. D. (histoire)|

Le Devoir de philo
http://www.ledevoir.com/societe/le-devoir-de-philo/410354/le-devoir-de-philo-jean-jaures-et-le-supplement-d-ame#reactions

Tant, il y a de divisions qui laissent la voie libre à la pensée INIQUE, Jaurès qui est indubitablement un HUMANISME, ne nous rejoint-il pas tous.

Cette pensée UNIQUE, qui reconduit sans cesse les conflits, les a converti, à l’heure actuelle, a un niveau multidimensionnel.

Il sera peut-être temps lors de la Fête de l’Humanité, d’ANCRÉ à ce CRI de ralliement:

L’HUMAIN D’ABORD: un contenu CONCRET et incontournable de la voie à tracer!

Le questionnement sur ce contenu pour un CONSENSUS rassembleur.

alain harrison 28 août 2014 à 22 h 34 min

Bonjour.

« quel que soit l’être de chair et de sang qui vient à la vie, s’il a figure d’homme, il porte en lui le droit humain ».

Cette pensée UNIQUE, qui reconduit sans cesse les conflits, les a converti, à l’heure actuelle, à un niveau multidimensionnel.

La déshumanisation en est le résultat probable!
Comment en-est-on venu à cette crise ?
Pas du jour au lendemain.

Crimes contre l’humanité : L’ultime retour des barbares
Par Fethi Gharbi
Mondialisation.ca, 06 août 2014

«« Lors de la conquête fiévreuse du nouveau monde, les pays européens se livrèrent avec acharnement à la mise en valeur des territoires conquis. L’exigence d’une main d’œuvre abondante et à bon marché conduisit vers la solution la plus simple et la plus rentable : la traite des noirs. C’est donc la mise en place d’un système économique lucratif qui est à la base de la métamorphose d’une catégorie d’hommes en “nègres”. »»

Je crois que ce texte “historique” accompagnerait très bien le discours de M. Le Hyaric en histoire et philosophie.
(bien sur , il y a des vérifications à faire)

Mais pour donner un sens au mot: PLUS JAMAIS ÇA.

L’Histoire méticuleusement respecté est un des éléments essentiels.

Pas du jour au lendemain:
Voir le chapitre 9 de Jean-marie Abgrall: tous manipulés tous manipulateurs.

alain harrison 28 août 2014 à 23 h 19 min

Bonjour.
««« Prenons la question de l’immigration sur laquelle sa pensée évolue dans un remarquable mouvement. Lors d’un voyage en Argentine, cette terre d’immigration, cette jeune nation, où Jaurès est appelé pour donner des conférences sur le socialisme, il imagine une mutualisation des protections sociales de pays à pays, voire des traités internationaux pour « une protection commune » des travailleurs immigrés. « Ainsi, dit-il à Buenos Aires, restant unis par la pensée et par le cœur à sa patrie d’origine, au lieu de se sentir en dehors de son propre pays comme étranger, comme une personne disséminée et sans soutien, il se sentira protégé par la communauté universelle du droit social et toutes les nations apprendront à respecter chez l’étranger, l’homme, le frère ».

Quelle leçon d’humanisme et de fraternité ! Comment ne pas penser, en lisant ces lignes, à la misérable directive des travailleurs détachés qui ne vise qu’à mettre en concurrence les travailleurs ? »»»
L’Argentin, le Vénézuéla et la résistance de Cuba à l’abominable ambargo de la troll-ka hyper-raciste qui perd pied en Amérique Latine.
C’est quoi le problème avec l’establihsment?
D’ordre de santé mentale?
Je crois que la question mérite d’être posé sérieusement.
Plutôt, que le gouvernement US n’ouvre un dialogue
honnête, il n’y a que de la stratégie.
Commment expliquer cela?
« Les dogmes chrétiens ont causé de terribles dommages »

Andre VLTCHEK

AndreVltchek en compagnie du grand linguiste américain Noam Chomsky. D. R.

Pouvez-vous nous parler de votre article de presse « L’Occident fabrique des mouvements d’opposition » ? N’est-ce pas ce qui est en train de se passer au Venezuela, en Ukraine et auparavant en Syrie ?
Bien sûr que c’est ce qui se passe !

Dans votre livre coécrit avec Noam Chomsky, Sur le terrorisme occidental, vous décrivez une situation catastrophique. Pensez-vous que le terrorisme soit vital pour l’Occident ?
Oui, bien sûr qu’il l’est.

Le grand psychanalyste suisse Carl Gustav Young utilisait les termes « maladie » et « pathologie » pour décrire la culture occidentale. Elle a infligé des souffrances indicibles aux peuples du monde sur tous les continents. Les formes d’oppression varient, mais les résultats sont les mêmes : la peur, l’oppression, l’humiliation et un quasi-esclavage. Le christianisme a toujours été à l’avant-garde de la propagation de la terreur. En son nom, des centaines de millions, voire des milliards d’hommes, de femmes et d’enfants ont disparu, ont été violés et réduits en esclavage. ……..calvinisme protestant, où les prêtres et les prédicateurs sexuellement frustrés violaient et torturaient à mort toutes les femmes innocentes qu’ils désiraient, en les diabolisant pour les posséder (et les assassiner brutalement après, pour laver leur propre culpabilité… cette culpabilité chrétienne constante !),

des Croisades menées pour piller et asservir le monde, jusqu’à aujourd’hui, avec cette propagande protestante qui est maintenant largement diffusée dans presque tous les médias de masse qui rayonnent dans et par l’Occident.

http://www.legrandsoir.info/les-dogmes-chretiens-ont-cause-de-terribles-dommages.html

alain harrison 28 août 2014 à 23 h 27 min

Bonjour.

« Ainsi, dit-il à Buenos Aires, restant unis par la pensée et par le cœur à sa patrie d’origine, au lieu de se sentir en dehors de son propre pays comme étranger, comme une personne disséminée et sans soutien, il se sentira protégé par la communauté universelle du droit social et toutes les nations apprendront à respecter chez l’étranger, l’homme, le frère ».

Quelle leçon d’humanisme et de fraternité ! Comment ne pas penser, en lisant ces lignes, à la misérable directive des travailleurs détachés qui ne vise qu’à mettre en concurrence les travailleurs ? »»»

Que soit organiser des voyages diplomatiques citoyens.
Nous défendons un monde de liberté pour tous.

Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels

Adopté et ouvert à la signature, à la ratification et à l’adhésion par l’Assemblée générale dans sa résolution 2200 A (XXI) du 16 décembre 1966

Entrée en vigueur: le 3 janvier 1976, conformément aux dispositions de l’article 27

Article premier
1. Tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel.

Si vous cherchez le texte:
http://www.un.org/fr/documents/udhr/law.shtml

Voilà la réponse:
HTTP Error 404.0 – Not Found

The resource you are looking for has been removed, had its name changed, or is temporarily unavailable.

alain harrison 29 août 2014 à 3 h 45 min

Bonjour.

Chaque pays possède ses grands personnages que la troll-ka a fait disparaître…..

Je vous renvoie à cet article de Venezuela infos wordpress:

¨Carlos, l’aube n’est plus une tentation¨, un film entre révolutions sandiniste et bolivarienne

Sonia Contreras – Tu disais que ce qui t’a motivé était le risque de voir disparaître la mémoire de Carlos Fonseca Amador. En faisant ce film, qu’as-tu découvert ?

Carlos Fonseca emprisonné en 1969 au Costa Rica. Un appel international fut lancé pour sa libération avec parmi les signataires, un certain Jean-Paul Sartre.
T.D. – Si nous parlons encore aujourd’hui de Fonseca (ou de Simón Bolívar, de Simón Rodríguez, de Augusto Sandino), c’est parce qu’ils ont fait le ¨travail¨. Ils ont pensé à notre avenir en pressentant qu’il serait notre présent. Fonseca fut une intelligence supérieure à son temps : il pensait la formation intégrale comme garantie de l’irréversibilité d’une révolution socialiste. Il a donné des cours à ses militants jusqu’au dernier jour pour organiser les combattants, collaborateurs, les cadres qui l’entouraient. Pour lui l’unité, la modestie, la sincérité, étaient les ferments d’un nouveau type de conscience. Cette vision, Fonseca la puisait chez Sandino, le rebelle nicaraguayen des années 30, adoubé Général des Hommes Libres par ses paysans-soldats métis et indigènes. Or, dans les rares écrits de Sandino, recueillis, étudiés, publiés par Fonseca, on trouve le ¨Plan de réalisation du rêve de Bolívar¨ dans lequel il propose aux 21 gouvernants latino-américains la création d’une banque latino-américaine pour le développement, de voies de communication, d’une citoyenneté et d’un passeport latino-américains, d’une cour de justice et d’une force de défense commune constituée par les nations latino-américaines pour garantir leur souveraineté et du canal interocéanique dont le gouvernement de Daniel Ortega vient de lancer la construction et qui va devenir un moteur économique très puissant… Sandino avait tout pensé dans les années trente… Hé bien nous y sommes… Si tu lis l’Histoire avec les yeux du principal sujet historique, de la majorité sociale, tu te rends compte qu’aujourd’hui le Nicaragua réalise peu à peu le programme historique conçu par Carlos Fonseca : une assemblée nationale à majorité féminine, l’appui direct au petit producteur agricole, l’armée populaire et patriotique, l’autonomie de la Région Atlantique, l’unité des peuples d’Amérique Latine et les réalisations de l’ALBA, tout ne fait que commencer. Depuis le retour du Front Sandiniste au gouvernement en 2006, la pauvreté générale – qui était de 50% – a baissé de 8%.

Que soit organisé des voyages diplomatiques citoyens.
Pour la liberté de se rencontrer, se parler et se faire confiance pour un monde convivial.
Différent pays, différents continents, différentes époques, mais pour les esprits éveillés, un combat demeure en dernière analyse:

Rendre aux femmes et aux hommes leur véritable dignité.
Pour se faire, rien de plus rien de moins que de faire disparaître, sans concession, le phénomène de l’exploitation de l’homme par l’homme.

Si nous saisissons pleinement toute la véritable dimension de ce phénomène, qui aujourd’hui, fait trembler la Terre, cette conscience entreprendra le retournement.

Je suis d’accord pour dire comme certains l’affirment: que la crise en est une de conscience.

Et par cette prise de conscience claire et résolue nous agirons.
Les Femmes de la Brukman sont du groupe.

Chaque pays possède ses grands personnages que la troll-ka a fait disparaître…..

Attention à tous ces opportunistes “élégants”.

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