Citoyens ! Mêlez-vous des élections !

le 11 mars 2017

Plus nos concitoyens s’engageront dans les actuelles campagnes électorales pour orienter les débats autour des moyens d’améliorer leurs vies, plus s’éloigneront les risques  aux conséquences inconnues que fait encourir la crise de régime. Des milliers de militants dans les quartiers, les villages et les entreprises le font déjà. Ils attendent d’indispensables renforts. L’heure est grave tant la loi de l’argent corrompt tout. Le moment est inquiétant avec « l’appel au peuple » des candidats de droite et d’extrême-droite contre les juges et les journalistes sans lesquels ne peut se concevoir de démocratie. On entre-aperçoit mieux aujourd’hui ce qui pourrait se passer s’ils étaient élus. Serait venu le temps des chasses aux sorcières et des restrictions de libertés.

Ce n’est pas une chimère ! Ce phénomène est d’ores et déjà à l’œuvre dans les pays gouvernés par MM. Trump, Poutine ou Erdogan. Dans certains pays européens, des présidents s’arrogent tous les pouvoirs « au nom du peuple », régentent les médias, purgent la justice, mettent à leur botte les Cours constitutionnelles, suppriment tous les organismes de contrôle indépendants, mettent leur parlement au pas et réduisent l’activité des partis politiques, à l’exception de celui qu’ils se sont taillés sur mesure.

Ces tendances trop sous-estimées s’invitent en France à pas de loup. Avant la désignation de M. Fillon, des candidats de droite ne proposaient-ils pas de gouverner durant l’été par ordonnance ? Pendant que se déroule l’actuel triste spectacle politicien, les institutions européennes et le Fonds monétaire international n’ont-ils pas imposé un nouveau programme de coupes sombres à la Grèce déjà exsangue ? Et la Commission européenne n’a-t-elle pas expédié ses fameuses recommandations sur la politique à mener durant le prochain quinquennat ? C’est la démocratie qu’on viole ! C’est la République qu’on poignarde ! Les puissances d’argent y ont intérêt pour imposer leur suprématie dans le monde post-démocratique qu’elles appellent de leurs vœux miné par les concurrences et les divisions, sous la permanente menace de tensions et de guerres. Les résultats des dernières élections régionales disaient déjà beaucoup du paysage en cours de maturation, avec, notamment, l’éjection de toutes les forces de gauche dans les assemblées de deux grandes régions de tradition progressiste, la montée de l’extrême droite sous l’effet des déceptions politiques, de la vie de plus en plus dure et de jeux politiciens inexcusables.

Dans ce paysage ravagé, la promotion de M. Macron, habillé en « homme providentiel », fait office de voiture balai de la décomposition politique au service des milieux d’affaires qui le portent avec une partie importante de la droite et ceux qui au pouvoir utilisent l’étiquette de gauche pour mener des politiques dictées à  la bourse. Mission impossible avait estimé en son temps M. Delors, à portée de main pensent aujourd’hui ses héritiers, en phagocytant la gauche et en enterrant le Parti socialiste au profit d’un vague Parti démocrate.

Comment ne pas y voir un hold-up démocratique mené par la grâce d’un affaissement dramatique du débat public ? Sa candidature aux atours novateurs est celle d’une pédagogie efficace du renoncement à l’alternative transformatrice. Elle ne peut réussir qu’au prix de futures désillusions dont l’extrême-droite récoltera encore plus les fruits pourris.

La cinquième République agonise dans le chaos social et politique. Il est temps d’en finir avec ces institutions en voie de décomposition, au risque de laisser le pire en tirer parti. L’élection présidentielle comme les élections législatives sont l’occasion d’imposer dans le débat la nécessité d’une nouvelle République. Une première République sociale. C’est le sens de la marche initiée par J. L. Mélenchon à Paris le 18 mars prochain.  Au regard de l’ampleur des poly-crises à l’œuvre, les rustines n’y suffiront pas. Il devient  nécessaire et urgent d’engager un processus constituant tourné vers une nouvelle forme de contrat social et écologique.

Un tel processus n’a de chance d’aboutir que s’il est éminemment démocratique, si les citoyens eux-mêmes s’en emparent, aidés et stimulés par les forces politiques et sociales porteuses de progrès. Mettre en place un système proportionnel pour restaurer la confiance grâce à une plus juste représentativité des citoyens ; redonner au Parlement son rôle législatif et de canal de l’expression populaire ; reconsidérer le mandat  électif pour éradiquer la lèpre de la corruption et contraindre les élus à adopter des comportements éthiques, telles seraient quelques-unes des ambitions de cette démarche constituante.

Les nouvelles institutions devraient permettre que se manifeste, en toute occasion et dans la transparence, la souveraineté populaire confrontée aux menées hégémoniques du capital. Deviendrait alors possible d’engager la République vers un contenu de progrès social et environnemental sans lequel elle reste vide d’une réelle substance démocratique. Sur ce terrain social, doublé de l’ambition écologique, se joue, dans toute sa profondeur, l’avenir de notre société. Cet enjeu, à lui seul, mérite tout notre engagement pour bousculer les rapports de forces avec le bulletin J. L. Mélenchon et celui des candidats du Front de gauche pour l’élection des députés.


6 commentaires


Moreau 11 mars 2017 à 14 h 41 min

Il y a deux gauches deux gauches qui ne conviennent pas aux personnes qui s’abstiennent pour un véritable livre de raisons bien fondées : une gauche réactionnaire trop libérale qui est allée plus loin en exerçant le pouvoir que messieurs Chirac et Sarkozy qui ont dépassé des limites chacun, et une gauche ; et une autre gauche protestataire et peu pertinente pour la construction de l’Union Européenne, divisée, sans programme communiste universaliste suffisant ; trop antilibérale car à suivre ses protestation il ne faudrait plus du tout de libéralisme et de libéraux ! Ces deux gauches sont chacune à leur façon complètement démagogique, elles ont participé à aggraver les inégalités. Certes monsieur Hamon fut ministre, mais il a quitté le gouvernement et a maintenant une toute autre situation politique, parviendra-t-il à remettre ces deux gauches qui pourrissent la crise politique à leur place, et à les remplacer par une gauche unie et citoyenne, démocratique et universaliste tout autant que respectueuse des grandes spécificités politiques ? Il reste peu de semaines pour convaincre les Françaises et Français appelées à se rendre aux urnes. Les deux gauches dépassent chacune des limites qui font qu’elles servent le capitalisme et non le dépassement du capitalisme, elles ont donc des responsabilité dans la mauvaise vie d’une partie de la population.

Moreau 11 mars 2017 à 16 h 28 min

En ce premier trimestre de l’année 2017, la France est coupée en trois : la France extrémiste, la France du vote utile puisque le député communiste monsieur Braouezec a rejoint le mouvement de monsieur Macron (et pas celui de Rama Yade !), et la France de l’abstention. La République divisée en trois, ce n’est pas la République. Cinq années d’alternance de gauche pour en être réduit à cette France ! Ce n’est pas la culture réelle universelle !

Andréoli 13 mars 2017 à 0 h 53 min

Drôle d’idée de mettre Trump, Poutine et Erdogan dans le même panier ; vous ne faites pas dans la nuance. Et pendant que vous y êtes, ajoutez à votre liste Castro, Chavez, Bachar el Assad, Dilma Roussef avant qu’elle soit chassée par l’escroc Temer etc. : le gouvernement américain sera content de vous.

chb 13 mars 2017 à 8 h 27 min

Encore un bel article, ma foi. Le candidat “neuf” Macron est habillé pour l’hiver, et c’est pas dommage : ce chouchou des oligarques, du PAF et du CSA réunis est bien la menace principale pour la démocratie.
Bravo pour la phrase
“l’avenir de notre société (…) mérite tout notre engagement pour bousculer les rapports de forces avec le bulletin J. L. Mélenchon”
Ouf.
Le PCF fera-t-il campagne pour JLM, maintenant, et contre le zombie Hamon ? Ou bien les accords locaux avec les miettes de P”S” doivent-ils nous faire hésiter encore un peu ?

mounier-maredia 22 mars 2017 à 0 h 21 min

A force de répéter que la politique ne sert à rien, qu’elle n’est plus capable d’améliorer quoi que ce soit, les électeurs ont fini par croire qu’un bulletin de vote dans une urne n’était pas un acte réel, mais un acte imaginaire. Espérons qu’ils discernent à temps le vrai dans l’acte de voter, de choisir. La majeure partie d’entre eux s’en remettent au destin et ne se battent plus mais en s’abstenant, en ne considérant pas l’acte réel électif soutiennent sans le vouloir un scénario sans lutte sociale possible.

alain harrison 5 avril 2017 à 5 h 29 min

Bonjour.

Comme nos médiats et nos politiciens droitistes libéraux nous encombre du SHOW perpétuel de la nouveauté, toujours quelque chose de nouveau à chaque jour à donner le tourniquet, pendant ce temps les solutions nous échappe à regarder le doigt plutôt que la lune.

Voici un message que j’ai envoyé à ma liste de députés canadiens et québécois.
En fait c’est l’article complet. Depuis Lundi je leur en ai envoyé trois.
C’est le troisième que j’ai intitulé:
Ouvrez vos oreilles avec une image éloquente: Le président israélien avec la main sur la bouche (OMERTA), sa main gauche bouchant la vue du représentant des US (ses crimes) et enfin le représentant de l’ONU avec les oreilles bouchées (rien entendre).

EXTRAIT:

Discours prononcé par Harvel Jean-Baptiste, Ambassadeur de Haïti auprès de l’OEA, le 29 mars 2017 
Monsieur le Président,
L’Organisation des États américains dont Haïti est membre fondateur depuis sa création en 1948, reconnaît, avec l’entrée en vigueur de sa charte en 1951, quatre langues officielles de travail, dont l’anglais, l’espagnol, le portugais, et le français, qui est également l’une des langues officielles de la République d’Haïti.
Nous considérons que c’est un manque de respect vis-à-vis de la République d’Haïti, lorsque le Secrétaire général s’autorise de faire circuler un rapport qui concernerait une situation dans la région, sans se donner la peine de nous en faire avoir copie dans notre langue officielle qui est aussi, je le répète, l’une des quatre langues officielles de l’organisation.
Sur cette base, la République d’Haïti voudrait demander qu’il soit noté dans les procès-verbaux de ce Conseil permanent, que nous considérons ledit rapport du secrétaire général Luis Almagro concernant une situation au Venezuela comme une rumeur, car nous n’en avons pas pris connaissance selon les normes tracées par l’organisation……….
…………………
De ce fait, il est impératif de défendre l’OEA contre toute instrumentalisation qui peut en être faite au détriment des intérêts d’un Etat membre. Ainsi notre appui au Venezuela relève-t-elle fondamentalement d’une question de principe. Si nous autorisons la menace de ce coup d’Etat maquillé contre le gouvernement élu du Venezuela, nous ne pourrons pas empêcher qu’on en fasse de même, à l’avenir, contre d’autres pays des Amériques.

https://venezuelainfos.wordpress.com/2017/03/31/le-jour-ou-haiti-defendit-le-venezuela/

««« nous ne pourrons pas empêcher qu’on en fasse de même, à l’avenir, contre d’autres pays des Amériques. »»»

Sachant très bien que c’est accompli au Brésil et que bientôt d’autres suivrons.

La France, le Peuple français se réveillera-t-il enfin ? Si oui, JLM pourra initier…….selon….

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