Ce que cache la contre-réforme sarkozyste est écrit dans le livre vert européen sur les retraites !

le 20 juillet 2010

Jusque-là les politiques sociales sont une compétence des Etats. Voilà que les autorités européennes s’en mêlent de plus en plus. Il y a un mois, le Conseil européen de l’économie et des finances déclarait, selon une formule en une  langue d’ébène dont il a seul le secret, qu’il devenait nécessaire de promouvoir «  le vieillissement actif ». Autrement dit, le recul de l’âge de départ en retraite. Dans ce qui a été baptisé l’agenda « Union européenne 2020 », qui doit succéder à la stratégie de Lisbonne, est fixé l’objectif d’un taux d’emploi de 75% pour les populations âgées de 15 à 64 ans. Pour la Commission européenne, on doit donc commencer à travailler dès l’âge de 15 ans ! Et reculer l’âge de départ en retraite à 64 ans. Déjà, le Conseil européen de Barcelone de 2002 préconisait de reculer de cinq ans dans tous les pays l’âge auquel les citoyens arrêtaient de travailler. C’est à partir de ces recommandations que, partout en Europe, les gouvernements reculent l’âge de départ à la retraite. On le voit, la contre-réforme du pouvoir actuel n’a rien à voir avec la crise qui se développe depuis. Il s’agit bien d’une opération antisociale programmée de longue date dont l’objectif général est, d’une part, la mise en concurrence de salariés d’âges différents et, d’autre part, de maintenir un niveau de chômage suffisamment élevé pour peser sur les rémunérations du travail mais aussi sur le niveau des pensions de retraite. Pendant que des salariés âgés se tuent à gagner leur vie, leurs enfants et leurs petits enfants sont au chômage.

Le livre vert de la Commission de Bruxelles est une étape supplémentaire dans la proposition de casse des systèmes de retraite. Il survient sur fond de démolition des systèmes de retraite issus des lendemains de la libération dans la plupart des pays européens. Sans doute la Commission tente-t-elle ainsi de conforter les gouvernements à qui elle demande sans cesse de réduire les dépenses publiques et sociales. Elle veut du même coup essayer de contre-carrer les mouvements sociaux qui se développent dans la plupart des pays européens. Mais il y a plus fondamental.

Le livre vert européen sur les retraites est surtout destiné à préparer la casse du système de retraite par répartition au profit de la retraite par capitalisation. A la solidarité intergénérationnelle la commission préfère l’individualisme, l’assurance privée gérée par des fonds d’assurances et des fonds de pensions. Ceux qui auraient les moyens financiers pourraient demain se payer une retraite. Au moment même ou aux Etats-Unis ces fonds de pensions font la démonstration qu’ils ruinent les retraités modestes, voilà que L’Union européenne les préconise ici. Dans ce cadre il est proposé – lisez bien –   « un marché intérieur des retraites ».  Pourquoi ? « Parce que les obstacles à l’activité transfrontalière empêchent la pleine réalisation des gains d’efficience résultant des économies d’échelle et de la concurrence et par conséquent font monter le coût des retraites et limitent le choix des consommateurs ». Ce charabia veut dire qu’il faut mettre les systèmes de retraite et les « produits de retraite »  en concurrence et les privatiser. Pour la Commission, les retraites sont un «  marché » qui peut être rentable pour les fonds d’assurances privés. Le livre vert l’écrit noir sur blanc : il s’agit de créer un « cadre réglementaire » pour instaurer «un régime de retraite privé à l’échelle de l’Union européenne ». Ne nous y trompons pas !  C’est exactement ce que cache l’actuelle contre-réforme sarkozyste.

Tout l’argumentaire déployé par le pouvoir ne vise qu’à cacher ce projet fondamental : livrer la retraite et la protection sociale aux requins de la finance qui, dans la crise, sont à la recherche de lieux de profits supplémentaires sur le dos des peuples. Pas question de laisser faire ! Durant tout l’été, manifestons-nous de différentes façons. Signons la pétition des forces du Front de Gauche.


0 commentaires


GEBUHRER 20 juillet 2010 à 7 h 26 min

EXTRAORDINAIRE TRAVAIL PATRICK , CONTINUE !!!
Bravo OLIVIER GEBUHRER

philippe 20 juillet 2010 à 14 h 28 min

tout ça montre que les manifestations du 7 septembre ne sauront pas suffisantes. Il est temps de passer à des modes d’actions plus “musclés” comme bloquer Bruxelles ou des choses comme ça. Ou sinon une grève GENERALE dans tout le pays et dans tous les secteurs et dans d’autres pays aussi.

Prioleau Michel 21 juillet 2010 à 21 h 43 min

Effectivement, une grève générale pourrait amener nos gouvernants à réviser leur copie .

Olympe 47 20 juillet 2010 à 15 h 51 min

C’est clair ! redoublons d’efforts ! renouons avec le meilleur de l’éducation populaire ! Faisons des mini écoles politiques dans tous les quartiers , sur toutes les plages , dans toutes les entreprises !

HERODE Joël 20 juillet 2010 à 21 h 39 min

En clair, pour ceux qui n’aurait pas compris, il ne fallait surtout pas que les peuples européens puissent s’exprimer par référendum sur le Traité de Lisbonne! Cette attitude de nos dirigeants est dangereuse car elle apporte de l’eau au moulin des anti-européens d’extrême droite. Mais il est vrai, pour ne citer qu’eux, que Berlusconi et Sarkozy n’hésitent pas à donner des gages de bonne volonté à leur extrême droite. Ligue du Nord caressée dans le sens du poil en Italie, Débat sur l’identité nationale et politique de l’immigration en France. Attention, la bête immonde redresse la tête!

poidevin michèle 21 juillet 2010 à 0 h 57 min

Votre commentaire montre les enjeux de la mise à sac du service public;le gouvernement ne lui donne pas les moyens d’un fonctionnement correct et établit le constat de l’impuissance du service public à répondre aux besoins de ses usagers;La bonne blague, nous rejouera -t-on le vieil adage :”qui veut tuer son chien assure qu’il a la rage!”?quant aux retraites ,nul n’est dupe;Il s’agit bien de remplacer le régime solidaire ,inter -générationnel de répartition par celui de capitalisation qui profite :”à qui vous savez?” aux puissances de l’argent qui_ font du fric pour s’enrichir .Allonger la durée de cotisation revient à réduire comme peau de chagrin les pensions.Aussi vous sentirez-vous sécurisé de souscrire à une complémentaire privée,dans un premier temps puis d’accepter la retraite par capitalisation ensuite.Mais ,non il n’y a pas de fatalité :l’allongement de la vie n’a rien à voir avec les projets du gouvernement ;il s’agit d’enrichir les plus riches et de fragiliser les plus démunis des Françaises et des Français.Attention ,le régime par capi talisation n’est pas fiable du tout,un mauvais placement des banques ,un trader trop imaginatif;adieu veaux ,vaches, cochons,couvées plus de retraites du tout et les économies d’une vie parties ,envolées!

Prioleau Michel 21 juillet 2010 à 10 h 42 min

Pour mieux faire passer la pilule et faire chuter les retraites par répartition, nos gouvernants secouent l’épouvantail de la crise .
En fait, ils voudraient que les travailleurs fassent les ” choux gras ” des Fonds de Pension dont on a pû voir la fragilité aux Etats Unis ;
Que je sache, la France n’était pas si riche que ça lorsque fut instauré le principe solidaire de la retraite par répartition !
Par ailleurs, nos gouvernants réfléchissent-ils à la possibilité de capitaliser de ceux qui ont toutes les peines du monde à joindre les deux bouts !

blase montbroussous 22 juillet 2010 à 8 h 03 min

Je partage les divers commentaires. Pour la petite histoire ma banque m’a proposé une assurance dépendance ! Pourquoi cette sinistre entreprise porte le nom de Livre VERT de la Commission de Bruxelles ? Quelle est l’attitude des Ecologistes par rapport à ce projet ?

BOUDET Pierre 22 juillet 2010 à 15 h 39 min

Tous les arguments développés par la droite et d’autres visent à accréditer , l’impossibillité de financer les retraites par répartition sans augmenter les années de cotisations, ainsi que d’autres mesures, pénalisant le monde du travail, sous des prétextes démographiques ou autres.
La réalité est bien différente, si ce gouvernemebt et l’U E, acceptaient de mesurer tous les paramètres de financement possibles ils seraient obligés de reconnaître que les moyens financiers existent.
1 : mettre fin aux 30 milliards d’euros d’exonération de cotisations sociales annuelles des entreprises, ainsi qu’aux 22 milliards accordés par l’état sur nos impots à ces mêmes entreprises pour soit disant créer des emplois à condition qu’ils ne dépassent pas le smic, faire cotiser les les revenus financiers des sociétés financières et non financières à l’assurance vieillesse au taux de 9,9% comme sur les salaires, cette contribution apporterait 30 milliards d’euros, ce projet de loi, déposée au parlement par les députés cmmunistes et apparentés avec 11 autres propositions suffirait amplement à financer les retraites sans modification d’age de départ.

Je voudrais aussi développer ici les conditions historiques, de la création des retraites par répartition, ainsi que de la sécurité sociale par le ministre communiste du travail et des affaires sociales, Ambroise CROIZAT, à la libération,
Ce programme grandiose fut mis en place dans un pays ruiné par la guerre, où les Allemands avaient pillé l’équivalent de 100 années de PIB, la productivité du travail était tombée à un niveau presque nul, ia productivité d’avant la guerre n’a été retrouvée que vers le milieu des années 50, et si mes sources sont exactes a été multipliée par 30 depuis, de plus il n’y avait aucun fond de départ, puisque les gens ne cotisaient pas antérieurement, malgré cette situation désastreuse la sécu remboursait TOUT à 80% y compris l’optique et les soins dentaires,

Si cela a été possible c’est parce qu’il y avait une volonté politique totalement différente de celle que nous connaissons aujourdhui , à cette époque le P C faisait 28% des voix et le patronat était discrédité en raison de son allégeance et de sa collaboration avec l’ennemi.

Aujourdhui les hommes politiques qui dirigent la France et l’europe sont les délégues, les valets et représentants des financiers internationaux, et pour beaucoup de ceux qui dirigent les grands corps de l’état en qualité de hauts fonctionnaires les petits enfants des fasciste des années 30 à 45, ceux ci les ont mis en place en finançant leurs campagnes électorales et les médias à leur service, avec pour mission de détricoter toutes les conquêtes sociales, ce qu’ils font avec un enthousiasme délirant, profitant de l’affaiblissement, que j’espère momentané, du principal contre poison à leurs objectifs réactionnaires, à savoir le PCF

lechat 25 juillet 2010 à 19 h 59 min

Oui, tout ce qui est écrit montre que si NOUS ne réfléchissons pas NOUS MEMES, ils le font à notre place et pas pour nous….

Alors, je préconnise de réfléchir et d’agir. Et si la réflexion de masse fait défaut, peut être faudrait il envisager des actions coup de poing destinées à “réveiller” ce peuple dormant qui à défaut de réfléchir aujourd’hui se lamentera demain!!!
Et je n’ai pas envie d’être l’otage de ces irresponsables, je manifesterai… voire plus!!

Bye

Citerne 7 septembre 2010 à 9 h 37 min

C,’est grave et on ne doit pas oublier que les socio – democrates y comris les socialistes français soutiennent cette europe et se sont allie S a la droite pour voler au peuple son vote non au traite européen.

Jean 10 septembre 2010 à 8 h 08 min

Sur quel site peut on consulter ce livre vert
sur les retraites ? Pas facile d’argumenter sur les forums
si on n’a pas une référence internet fiable .

D’avance merci .

René Gomis 23 septembre 2010 à 6 h 49 min

Grève générale, paralyser le pays, jusqu’à la démission du gouvernement et son chef Sarkozy ainsi que les godillots du Parlement.

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