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Par Patrick Le Hyaric
Directeur de l’Humanité
Ceux, qui de leur grande voix n’ont cessé de nous vanter le modèle de prospérité britannique, sont les mêmes qui, depuis quelques jours, sont aux avant-postes du dénigrement de ce peuple coupable d’avoir enfreint les bonnes règles de la doxa néolibérale. La classe ouvrière qui a massivement refusé l’austérité, la désindustrialisation et le chômage, les catégories menacées dans leur protection sociale, leur retraite et leur avenir sont fustigées pour crime de lèse mondialisation capitaliste. Elles n’auraient obéi qu’à leurs « pulsions irrationnelles », à « des fantasmes ».
Les concessions faites à l’Angleterre au fil du temps, jusqu’à celles octroyées il y a quelques semaines par les dirigeants européens à M. Cameron pour lui permettre de gagner son référendum, n’avaient pour seul objectif que de servir le grand business et la place financière de la City.
Nous demandons le respect du vote britannique avec d’autant plus d’insistance que nous n’étions pas pour le Brexit. Ce référendum éludait la question centrale de la responsabilité des politiques austéritaires nationales et européennes dans le rejet de l’Union actuelle. La droite de Cameron, pas plus que les réponses de l’extrême-droite ne traitaient de ces enjeux. Tous deux ont érigé le nationalisme en solution et fait croire ou laisser croire que l’étranger était le fauteur de crise pour mieux camoufler la responsabilité du pouvoir de l’argent.
Nous tendons la main au monde du travail et de la culture d’outre-manche pour qu’ensemble nous puissions inventer d’autres politiques porteuses de progrès pour tous. Nous savons les inconvénients que peut produire ce vote y compris pour la cohésion du Royaume-Uni. Mais les menaces de représailles proférées sont immondes. Elles visent à punir les Anglais. Elles ont surtout pour objectif d’impressionner les autres peuples européens pour les empêcher de débattre de la signification du vote britannique après celui des Néerlandais, des Grecs, des Français.
Autrement dit, les forces du capital, avec leur mandataire politique et médiatique, ne veulent surtout pas qu’un débat se développe autour d’un projet européen alternatif. Or, c’est bien la question qui est posée !
Une Union européenne qui s’est fixée pour mission d’organiser la concurrence entre salariés, entre pays, de promouvoir la libre circulation des capitaux et des profits vers des paradis fiscaux, celle de travailleurs détachés pour peser sur les droits du travail, d’abaisser les salaires et les niveaux de protection sociale, de marchander la rétention des réfugiés fuyant les guerres et les misères au régime autocratique de Turquie, de mandater une police de «comptables-proconsuls » dans des pays qui ne respectent pas d’absurdes critères de déficits et de dette, cette Union là n’a rien à voir avec une Europe généreuse et protectrice.
Les dirigeants européens actuels gesticulent, palabrent, menacent, pour ne pas changer. Pire, on veut ici renforcer la seule zone euro autour d’un petit groupe de pays, là, comme Mme Merkel, changer les traités pour « renforcer le contrôle sur la politique financière et économique ». Toutes les solutions envisagées ne visent qu’à servir le capital et à transférer le haut lieu de la finance de la City vers Paris ou Francfort. Nulle trace des préoccupations populaires dans leurs propositions. Nulle trace d’une quelconque autocritique des politiques passées. On nous disait que c’était l’Angleterre qui poussait vers l’ultralibéralisme. Voici une excuse disparue pour tourner le dos à l’Europe des marchands et de l’argent ! Nous avons la conviction qu’il n’y aura pas de développement européen harmonieux sans que le capital allemand ne consente à partager ses surplus extérieurs au service de la caisse commune, sans une conférence européenne de renégociation des dettes, sans une taxation des transactions financières pour dissuader la spéculation, sans mettre fin à l’évasion fiscale, sans que les quatre- vingt milliards d’Euros que crée chaque mois la Banque Centrale Européenne servent à la production, aux services publics, à l’emploi et à des projets pour la transition écologique.
Par delà les frontières, les peuples et les jeunesses qui refusent les nationalismes fauteurs de divisions, de tensions, de haine et peut être de guerres, doivent se donner la main, débattre ensemble, interpeller leurs élus nationaux et européens, et initier des forums de refondation progressiste et écologiste de la construction européenne. Toutes les initiatives, des plus petites aux plus grandes, sur tout le continent, pourraient converger dans l’exigence d’une conférence citoyenne européenne pour changer l’actuel projet européen. Il s’agit ni plus ni moins, à des millions de voix, d’écrire une nouvelle histoire écartant les démons des extrêmes-droites qui rôdent dangereusement pour imposer leur national-capitalisme avec ses nouvelles concurrences et guerres économiques exacerbées. L’accepter ouvrirait l’ère de la domination des puissances nord-américaines ou chinoises avec leur lot d’asservissements ! Rien n’est donc plus urgent que de s’atteler à construire une nouvelle Union des peuples et des nations associés, libres et solidaires. Une autre Europe, pour transformer la mondialisation capitaliste, se tournant vers les peuples du sud pour de nouveaux projets de Co-développement durable et solidaire et pour la paix. Il est grand temps de s’y mettre !
23 commentaires
Pour “s’atteler à construire une nouvelle Union des peuples et des nations associés, libres et solidaires.”, il faut sortir de cette Union Européenne en rompant avec ses traités.Rien n’est possible dans le cadre de cette U.E. la Grèce est un exemple vivant pour le démontrer.
Il faut comme le font des centaines de militants de toutes tendances préparer une Conférence Nationale pour rompre avec cette Union Européenne et la 5ème République.
Tout à fait d’accord : l’ “Europe sociale” que nous revendiquons en vain depuis tant d’années ne peut pas coexister avec cette structure UE, construite d’ailleurs sous les auspices des USA et du grand capital.
Les grecs en bavent certes, mais aussi les espagnols, les italiens, les irlandais… tous les peuples européens à des degrés divers ont finalement souffert de la “concurrence libre et non faussée” qui détruit services publics et conquis sociaux.
Ainsi de la loi “El Khomri”, appelée Peeters en Belgique et appliquée ailleurs sous injonction du grand voleur Juncker*.
La situation internationale est délétère, avec cet effrayant terrorisme que nos gouvernements instrumentalisent pour réduire aussi nos libertés tout en mettant à feu et à sang des pays qui “résistent”, avec une propagande anti russe complètement folle, avec la déstabilisation du marché de l’énergie, avec des provocations dangereuses de la part de cet OTAN d’un autre âge : n’est-il pas temps de réveiller la juste colère des gens ?
* on se souvient que Juncker a accueilli les comptes de multinationales au Luxembourg pendant 20 ans, faisant disparaître des milliards du budget de plusieurs ‘partenaires’ (!!) européens : c’est du vol.
Si je comprend bien ,on aime pas cette Europe ,alors il faut en sortir.
Si on aime pas la politique de la France, faut il en sortir ? La grande Bretagne n’a pas l’euro comme monnaie ,et les travailleurs subissent aussi une politique d’austérité.
Sortir de l’Europe ne nous fera pas sortir du capitalisme.
Ce qu’il faut c’est créer un rapport de force progressiste le plus large possible au niveau européen pour changer son orientation libérale.
Bonjour.
«« Autrement dit, les forces du capital, avec leur mandataire politique et médiatique, ne veulent surtout pas qu’un débat se développe autour d’un projet européen alternatif. Or, c’est bien la question qui est posée ! »»
Tant que L’UE sera en poste, rien ne sera possible. Il faut casser l’UE, mettre l’OTAN dehors, les milices US n’ont rien à faire en Europe, qu’ils retournent chez-eux et qu’ils se réveillent.
Que l’économie soit mise au service des pays européen.
Que tous les mouvements de gauche-progressiste s’entendent pour passer de l’état de droit (la clef du servage) pour passer à l’état démocratique.
Comment, en parlant des solutions rassembleuses, leurs potentiels et les avantages pour l’humanité et son droit de reprendre son évolution en respectant l’écologie qui maintient notre vie.
Petite citation pour les croyants.
Un seul péché ne sera pas pardonné.
Patri Friedman, petit-fils de…, flotte en eau ultralibérale
Pierric Marissal
Mercredi, 3 Septembre, 2014
«« L’individualisme n’a plus de bornes : si les pauvres ont envie d’être riches, il suffit qu’ils travaillent et fassent des efforts pour y arriver, si d’autres ont envie de devenir esclaves, pourquoi les en empêcher, et si un milliardaire veut devenir un homme bionique immortel, ce doit être un modèle à atteindre. »»
http://www.humanite.fr/patri-friedman-petit-fils-de-flotte-en-eau-ultraliberale-550733?IdTis=XTC-FT08-AI57XA-DD-DE35I-D2T5
Ce que vous faites au plus petit d’entre vous, c’est à moi que vous le faite.
(quelque part dans la bible)
Le coopératisme est la voie qui libérera l’humanité de la misère et de la pauvreté.
Et le libéralisme n’est pas la voie. Le libéralisme, bien que nous le condamnions, a fait un travail important, malgré tout ce que l’on peut en penser, il a fait éclater le carcan du vieux monde, soyez attentif, mais sa tâche est terminé, maintenant que nous avons accès à d’importante connaissance, dument prouver, nous devons passer du privé au coopératisme et refonder l’éducation, une éducation juste (dans la justesse de notre savoir).
L’histoire est plus nécessaire que jamais, car elle nous montre ce que nous sommes, et en regard des savoirs (science, sociologie…), toujours en progrès dont nous devons distinguer l’essentiel du détail, la vision d’ensemble et le questionnement peuvent être les guides de notre présent, car tout se passe dans le présent.
L’attention n’est pas du passé ni du futur, mais en ce moment. La pensée sans l’attention erre dans le passé et le futur. La pensée est l’outil de communication. L’attention est la porte de la perception.
Ma seule idéologie, est l’idée de l’humanité.
Un outil qui devient une idéologie nous instrumentalise.
Que le mouvement citoyenne-travailleur marche vers sa souveraineté dans le respect des cultures qui ont le devoir de rectifier leurs aberrations et « de voir le vrai du faux et le faux du vrai (Krishnamurti)»
La lecture de Krishnamurti est affaire de chacun, ce n’est pas une panacée, mais une méditation sur notre condition d’humain.
Ce n’est pas une psychanalyse, ni une psychothérapie… mais une exploration.
À chacun de voir, par soi-même.
Contradiction
Tu dis qu’il faut sortir de l’Europe et dans le meme temps que l’économie serve les européen.
Autant rester dans l’Europe pour changer son orientation dans l’intéret général des européens.
Il y a sans doute confusion entre “Europe” et “Union européenne” ?
Quant à faire évoluer l’UE, comment réussir l’unanimité des 28 ? Il est prévu que seule la Commission – non élue – puisse y parvenir, via chantage et intimidation.
Bonjour.
Colombe
4 juillet 2016 à 6 h 20 min
Contradiction
Tu dis qu’il faut sortir de l’Europe et dans le meme temps que l’économie serve les européen.
Autant rester dans l’Europe pour changer son orientation dans l’intéret général des européens.
Seigneur, ce que je dis , c’est que pour prendre le contrôle de l’économie et la mettre au service des peuples des pays d’europe, il faut casser l’UE qui n’est qu’un refuge de la finance sauvage depuis la BCE complice du FMI et de la BM sous le contrôle de l’OMC qui est le véritable gouvernement mondial, c’est à dire du grand patronat des grands congloméras qui dictent le cadre du marché mondial. Donc des lois que les états de droits légifèrent promptement.
Les BRICS est la première vraie menace de la finance sauvage, et c’est cette institution parallèle qui a fait que les US (pour faire court) a décidé d’attaquer de façon tout azimut tout ce qui ne correspond pas a ses valeurs financières. Car il ne s’agit nullement de valeur au sens que nous l’entendons, mais bien de valeurs financières qui se résume à ceci: profit et accaparement, ce qui implique la marchandisation de tout et de rien, en passant par le corps, le foi, le rein……et ça commencer il y a bien longtemps avec la marchandisation de la femme, les premières prostitués, fut-ce les fameuses prostitués sacrées de certaines cultures.
À ce sujet, les prostitués qui ont milités pour légaliser la prostitution, il y a quelques années, sont drôlement formatées ou ont subi des menaces sérieuses. La vérité doit se trouver dans les deux réponses..
Quel est l’alpha et l’oméga du néo-capitalisme sauvage ?
L’individu consommateur et l’individu entrepreneur.
EIL! la gauche et les communistes avez vous de quoi dans votre besace ?
Vous ne regardez pas la réalité en face, mais à travers des analyses et des idéologies.
Il y a deux réalités, et le reste c’est du roman.
Est-ce que vous voyez que le néo-capitalisme entre dans la réaction ?
Le temps partagé, une question sanitaire.
Méditez la-dessus.
Les référendums demandant leur avis aux peuples sont vilipendés par les médias aux ordres et la presse à la botte, quand ils ne sont pas reniés par les gouvernants. C’est d’ailleurs très certainement la raison pour laquelle Valls a été nommé par Hollande Premier Ministre, car ayant renié à Versailles le 4 février 2008 le “non” français de 2005 au Traité de Lisbonne, son boulot actuel étant de nous en appliquer les co