Quelle campagne !

le 8 mars 2012

La profondeur de la crise, les craintes qu’elle fait naître pour l’avenir de chacun et celui de nos sociétés, devrait conférer un caractère exceptionnel à la campagne des  élections présidentielles et législatives.

Au lieu de cela, deux candidats, considérés comme principaux avant même le choix des électrices et des électeurs, sont mis en scène. Ils accaparent à eux deux près de 70% du temps d’antenne médiatique.

Tout est fait pour réduire leur  confrontation à l’opposition de deux camps, l’un rassemblant ceux qui ne veulent plus de Nicolas Sarkozy, l’autre réunissant ceux qui ne veulent pas de François Hollande. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant qu’une majorité de nos concitoyens n’y trouvent pas leur compte. Réaction bien normale quand chacune et chacun se demande ce que lui apportera l’élection de tel ou tel candidat ou la modification du rapport de forces pour son emploi, son salaire, sa retraite, l’avenir de ses enfants, la possibilité d’accéder à un logement à un prix abordable, dans une cité calme, plus sûre et agréable. Comment sortir du surendettement, du chômage ou de la précarité alors que les entreprises cotées en bourse regorgent de profits? Quel  chemin emprunter pour plus de justice? Comment mettre un terme à une situation qui voit la Banque centrale européenne distribuer  ces dernières semaines, la somme astronomique de mille milliards d’euros, au moment même où on impose l’austérité aux peuples ? Dans quelle Europe,  dans quel monde pourrions-nous vivre ? Peut-on développer notre industrie, notre agriculture, nos services, dans cette mondialisation sauvage ? Quelles nouvelles solidarités internationales inventer face à  la  loi de la jungle d’une concurrence sans limites?

Les sujets de débats ne manquent pas qui permettraient  à la souveraineté populaire de s’exercer en toute liberté, en toute conscience. Au lieu de cela, la droite sarkozyste, manie l’invective, la peur, le mensonge, l’abjecte compétition avec l’extrême-droite, allant faire campagne jusque… dans les abattoirs.

Cette médiocrité n’échappe à personne. Elle inquiète à juste titre de nombreux démocrates qui mesurent les risques que comportent pour l’avenir les divisions du corps social que distille en permanence un candidat-président des riches prêt à tout pour sauver sa place. Les enquêtes internationales disent que les Français sont le peuple le plus pessimiste au monde. Peut-être est-ce de la lucidité sur le manque de perspectives ? On peut le penser au vu d’un paradoxe de plus en plus éclatant. De partout, on dit désormais que la campagne électorale intéresse peu. Et pourtant celle de Jean-Luc Mélenchon réveille des pans importants de la société. Ses propositions neuves suscitent le débat. Ses meetings attirent d’immenses foules. Ses prestations télévisées impressionnent à la fois par le contenu de ses propos, sa culture, ses démonstrations, sa détermination. Depuis des semaines, il progresse régulièrement dans les intentions de vote. Il est devenu, au fil des semaines, le porte voix des sans-voix qui parle de ce qui est beaucoup trop absent de la campagne. Des centaines de milliers « d’invisibles » ont le sentiment que leur vie, leurs angoisses, leurs paroles, brisent enfin le mur du silence, que leur rébellion contre les puissants et l’ordre établi est aujourd’hui incarnée pour le bien du plus grand nombre. Il a débusqué et démasqué l’extrême-droite lepéniste.

Chaque jour, des électrices et des électeurs de gauche, de l’écologie politique,  voyant s’éloigner la menace de la présence de l’extrême-droite au second tour, décident d’utiliser le bulletin de vote Jean-Luc Mélenchon pour ancrer la gauche vraiment à gauche, du côté des réponses efficaces aux aspirations populaires.

Ils ont raison de vouloir  bousculer le scénario à deux personnages que le système médiatique veut leur imposer. Scénario qui fabrique certes du rejet sans pour autant susciter de l’appétence, de l’envie ou de l’espoir. Ils ont raison de ne pas en rester au doute qu’ils éprouvent  sur la capacité des uns et des autres à sortir le pays des difficultés et de la crise en améliorant le sort de chaque famille.  Ils veulent être acteurs de la défaite sans appel de Nicolas Sarkozy et des conditions de la réussite d’une politique nouvelle qui place l’humain en son centre de gravité.

Le Front de Gauche a déjà permis qu’émergent d’importantes questions fondamentales et populaires. C’est lui qui a contribué à ce que les enjeux des nouveaux traités européens  traversent le débat public. A faire discuter du rôle néfaste de la finance mondiale ou encore d’une nouvelle répartition des richesses, avec une nouvelle fiscalité et l’augmentation des revenus. C’est lui qui porte avec le plus de constance, les enjeux d’une transition écologique des systèmes productifs et de consommation. C’est lui qui pousse en faveur de l’impérieuse nécessité de donner une nouvelle jeunesse à la démocratie, avec des pouvoirs nouveaux aux salariés et un changement institutionnel profond, afin que le peuple soit maître de son destin. Le haut niveau des solutions proposées, voilà ce qui suscite de l’intérêt et de la mobilisation dans un océan de platitudes. C’est parce que les propositions défendues par Jean-Luc Mélenchon partent de la vie réelle de nos concitoyens, régénèrent les plus belles valeurs de notre République pour dégager un chemin inédit et crédible vers l’émancipation humaine que la campagne du Front de Gauche remporte un tel succès. C’est parce que le Front de Gauche incarne l’unité, le rassemblement populaire que des électrices et des électeurs se tournent vers lui. Plus nombreux ils seront, meilleurs seront les lendemains du monde du travail et de la création, les lendemains de la gauche toute entière et de l’écologie politique.


0 commentaires


Andreani Marie-Catherine 8 mars 2012 à 12 h 39 min

Que l’on dénonce la polirtique israélienne à l’encontre du peuple palestinien, c’est une bonne chose. Mais je n’entends aucun candidat demander des comptes à Sarkozy quant à la présence française dans tous les points “chauds” du monde, de la guerre en Afghanistan à celle menée en Syrie, en passant par la Libye ! Nous, communistes, n’avons jamais été aussi peu présents pour dénoncer non plus des crimes de guerre, mais à ce stade, des crimes contre l’humanité !

Laisser un commentaire

Commentaire

Nom *

Les champs marqués * sont obligatoires

Email *

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.

Restez en contact

Inscrivez-vous à la newsletter