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Le bruit des chars et des drones qui attaquent depuis mercredi dernier les camps de réfugiés palestiniens en Cisjordanie est proportionnel à l’assourdissant silence des chancelleries. Pour celles et ceux qui l’ignoreraient, rappelons que sur leurs propres territoires des Palestiniens chassés de leur terre en 1948 lors de ce qui été baptisé la Nakba, vivent depuis 1948 dans des « camps de réfugiés » Des espaces quasi-clos aux abords des villes, ou s’entassent des milliers de familles qui y ont construit « en dur « depuis leurs propres habitations, qui s’entassent les unes au-dessus des autres sans confort, avec des installations plus que rudimentaire pour accéder à l’eau ou à l’électricité. Cela fait des années que ces camps subissent les incursions violentes de l’armée israélienne. Depuis mercredi dernier, viens d’être franchi un insupportable palier dans l’horreur et l’abject dans plusieurs camps : Jénine, Tulkaren, Tubas. De puissants bulldozers labourent les rues étroites, détruisent égouts et réseaux d’eau ou d’électricité, mitraillent les façades des habitations, arrêtent des enfants, encerclent les lieux de vie comme les centres de santé ou des écoles qui ne doivent leur existence qu’à la solidarité internationale, dont celles de quelques dizaines de municipalités progressistes françaises sous l’animation de l’association de jumelage de villes avec les camps de réfugiés (L’AJPF). Quand des ambulances s’approchent pour porter secours aux blessés, les blindés israéliens les en empêche. Les hôpitaux de Jénine sont assiégés par les soldats envoyés par le pouvoir d’extrême droite de Tel-Aviv. Déjà, plus de vingt Palestiniens sont tuées à l’heure où j’écris ces lignes.
Ne nous trompons pas ! Cette opération s’inscrit totalement dans le processus d’occupation-annexion qu’accélère le gouvernement Netanyahou. À Gaza, il veut faire expulser tous les Palestiniens. En Cijordanie, il accélère la colonisation. Dans les camps de réfugiés, la direction israélienne veut se débarrasser de la question du « droit au retour » en y rendant la vie d’autant plus impossible que l’agence de l’ONU chargée spécifiquement de la protection des réfugiés l’UNRWA est elle aussi contestée par le pouvoir israélien et a de plus en plus de mal à remplir son rôle de soutien et d’assistance aux réfugiés. Évidemment, cela est maquillé au nom du fameux combat contre le… Terrorisme.
Le ministre Israélien des affaires étrangères Katz a pourtant parlé clair : « Nous devons faire face à la menace tout comme nous le faisons pour l’infrastructure terroriste à Gaza, y compris l’évacuation temporaire des résidents palestiniens. Il s’agit d’une guerre existentielle et nous devons la gagner ». Qui n’a pas compris ?
Heureusement que le chef de la diplomatie européenne Josep Borrel a lancé une alarme déclarant » L’incursion militaire majeure en Cisjordanie ne doit pas être la prémisse d’une extension de la guerre à partir de Gaza ? Le parallèle établi par le ministre Katz, notamment en ce qui concerne l’évacuation des résidents palestiniens, risque d’aggraver l’instabilité » J Borrell semble être bien seul. Nous avons la responsabilité d’informer sur cette situation et d’agir loin de la propagande des plateaux de télévision et de certains acharnés des réseaux « a-sociaux » ? Ne laissons pas retomber la solidarité avec le peuple palestinien dont le seul souhait est de vivre en paix et dans la justice au côté du peuple Israélien.
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