Oscar Niemeyer : le porteur universel d’humanité dans nos villes et nos vies

le 6 décembre 2012

2011-12-16niemeyer

Nous le savions très malade depuis plusieurs semaines et nous nous apprêtions à lui expédier une nouvelle fois une carte d’anniversaire pour sa cent cinquième année, qu’il allait atteindre juste dans quelques jours, le 15 décembre. Et voilà que mercredi, au soir, Oscar Nieameyer, l’architecte aux six cents œuvres à travers le monde, dont le siège des Nations unies, la ville monde Brasilia, le siège du Parti communiste français, ou encore la bourse du travail de Bobigny, la maison de la culture du Havre, l’ancien siège de l’Humanité, ou l’église de Saint-François-d’Assise, nous a définitivement quittés. Il nous laisse avec nos larmes de tristesse.

Oscar était tout à la fois un sage, un créateur, un combattant de la liberté qui avait été contraint de s’exiler chez nous en France, chassé par la dictature brésilienne. Ce grand communiste inépuisable aura participé aux mouvements d’émancipation en cours en Amérique latine. 
Il s’en réjouissait et les soutenait ardemment. Créateur, disciple de Le Corbusier, il s’attachait sans cesse à ce que l’œuvre architecturale 
ne soit jamais séparée de ce à quoi elle est destinée.

Il avait à cœur de ne jamais recopier ou répéter ce qui avait déjà été fait ou déjà vu. Pour lui, « l’architecture (était) une perpétuelle invention ». Il faut être un génie pour rendre souple et chaleureux le béton, marié avec le verre, comme il le faisait. C’est peut-être son beau tempérament latino-américain et de citoyen du monde qui faisait de lui l’inventeur des « courbes libres et sensuelles ». Les lignes droites ne l’intéressaient pas, répétait-il à tous ces jeunes architectes qui, venus du monde entier, voulaient partager un peu de son art 
et de son immense culture.

Travailleur infatigable, il se mettait chaque matin à sa table à dessin avec sous les yeux, derrière une immense baie vitrée, la plage de Copacabana. Ces dernières années, c’est en fauteuil roulant qu’il se rendait à son atelier, véritable bain de jouvence pour l’immense créateur dont plus de trente chantiers à travers le monde sont en cours de réalisation.

Oscar Niemeyer était chaleureux, attaché 
à notre journal l’Humanité, dont il avait dessiné, en collaboration avec Roland Leroy, l’ancien siège. Ce fut un crève-cœur d’être obligé de le vendre pour tenir, face à la pression économique. Lorsque je l’en avais informé, c’est lui, avec son merveilleux accent, qui m’avait remonté le moral et demandé de faire face aux nécessités, dans l’intérêt de l’Humanité.

Nous pleurons un grand créateur, un ami, 
un camarade. Nous ne saurons jamais assez 
le remercier.

Oscar Niemeyer était tout à la fois un sage, un créateur, un combattant 
de la liberté.

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1 commentaire


Rémi Marketing 2 janvier 2017 à 18 h 39 min

Salutations, un point de vue plutot réaliste.

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