Liberté pour Marwan Barghouti

le 3 mai 2013

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Ce samedi 27 avril et dimanche 28, s’est tenue à Ramallah la conférence internationale pour la « liberté et la dignité » des prisonniers politiques palestiniens.

Celle-ci était organisée à l’occasion du 11ème anniversaire de l’emprisonnement du leader et député du conseil législatif palestinien, Marwan Barghouti.

C’est un groupe de jeunes palestiniens, avec les associations de défense des libertés en Palestine, autour de Mme Fadwa Barghouti, son épouse et avocate, qui ont organisé cette belle conférence. Près de trois cent personnes y ont participé dont de nombreux élus, juristes, associations, des quatre coins du monde.

Le premier ministre Salam Fayyad, y a pris la parole. Le Président Mahmoud Abbas en déplacement en Italie avait adressé un message de soutien tout comme Jimmy Carter, ancien Président des Etats-Unis, Angela Davis, Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères de la France, écrivant que : « La légitimité du député palestinien était incontestable, ajoutant qu’il « ne doute pas de sa capacité à apporter une contribution importante aux efforts de paix ». Le Président du Parlement européen, Martin Schulz y avait délégué la vice-présidente, Mme Isabelle Durant, à la tête d’une délégation de 17 parlementaires européens, aux côtés de parlementaires d’Uruguay, d’Argentine, du Chili.

Ce fut l’occasion d’intenses échanges d’information sur la réalité de la répression qui s’abat sur les palestiniens dont aucune famille n’a été épargnée pour l’un de ses membres. L’occasion aussi de faire le point sur la situation de 4900 prisonniers qui ont mené, avec des grèves de la faim. Celles-ci ont été  les luttes les plus emblématiques et les plus importantes en Palestine ces derniers mois.

Cette lutte doit aussi devenir emblématique pour nous, pour tous les progressistes, les démocrates de tous les pays. Impunément, le gouvernement d’Israël enferme des citoyens, des élus palestiniens, parce qu’ils contestent l’occupation de leur pays, la construction d’un mur de séparation, le vol de l’eau, la destruction de maisons à Jérusalem, la partition de la Palestine entre Cisjordanie et Gaza, l’expulsion de familles réfugiées, visant dans des camps dans plusieurs pays.

Dés lors que c’est là la cause de leur emprisonnement, contre toutes les résolutions des Nations-Unies, la raison et le droit nous commandent d’en faire un combat prioritaire. En agissant pour libérer les prisonniers, nous contribuons à libérer toute la Palestine du joug de l’oppresseur. Pour symboliser ce combat, rien de plus juste et efficace que de symboliser ce combat à travers la figure de Marwan Barghouti.

Marwan a été condamné par un tribunal militaire d’occupation, cinq fois à la prison à vie et à quarante années de sûreté. Avec lui 527 autres prisonniers sont condamnés à vie. 111 d’entre eux ont déjà passé plus de vingt ans en prison. L’Unicef elle-même a déploré le fait que 700 enfants palestiniens de 12 à 17 ans connaissent chaque année la prison. 12 femmes palestiniennes sont enfermées, au milieu de prisonniers israéliens de droit commun. 201 prisonniers sont morts en prison depuis 1967. Les autorités israéliennes poussent l’horreur, la cruauté et la bêtise jusqu’à ne rendre les corps aux familles  qu’après extinction de la peine. Cette violence n’a qu’un but : briser toute résistance des palestiniens, tenter d’étouffer le droit légitime du peuple à disposer d’un Etat souverain et de leur terre.

Les oppresseurs israéliens savent que seul un homme libre peut libérer sa terre. Raison de plus pour réclamer avec force, avec constance et abnégation, la liberté pour tous les prisonniers palestiniens. Il existe bien des résolutions, des discours réclamant cette liberté, mais ils restent lettre morte, sans un solide et unitaire mouvement de tous les démocrates par-delà leurs opinions sur une base simple : le droit. Rien que le droit international. Le Parlement européen lui-même, le 14 mars dernier, à la suite du décès d’Arafat Jaradat au cours d’un interrogatoire, a adopté une résolution en faveur du respect des droits de l’homme, en vertu de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël.

Cette résolution, votée par la majorité des parlementaires européens, fait part notamment de : « son inquiétude concernant les prisonniers palestiniens détenus sans inculpation ; souligne que ces détenus devraient faire l’objet d’une inculpation et d’un procès et bénéficier dans ce cadre de garanties judiciaires, conformément aux normes internationales, ou bien être rapidement libérés ».

Le Parlement européen appelle : « Une nouvelle fois a libération immédiate de tous les membres du Conseil législatif palestinien emprisonnés, y compris Marwan Barghouti ».

Enfin, le Parlement européen a décidé : « De lancer une mission d’enquête afin de prendre la mesure de la situation actuelle concernant les conditions de détention des prisonniers palestiniens, y compris les femmes et les enfants, et concernant le recours à la détention administrative ».

Ce sont ici des bases d’appui pour celles et ceux qui peuvent parfois douter.

Les institutions européennes auraient les moyens d’agir. Elles pourraient utiliser l’article II des accords d’association-Union européenne / Israël- qui demande de cesser tout commerce, tant que les libertés et les droits humains sont mis en cause. La fin de l’apartheid en Afrique du Sud, la libération de Nelson Mandela n’ont été obtenues que par la combinaison du mouvement international des peuples et des jeunesses et le boycott économique. C’est la voie à suivre. Que l’Union européenne cesse cette politique commerciale préférentielle, à commencer par le commerce des armes, en vertu de l’article II, tant que le droit international n’est pas respecté.

Marwan Barghouti est le Mandela d’aujourd’hui.

Exiger sa libération dans une grande campagne internationale, c’est créer les conditions de l’unification de la nation palestinienne pour la paix et la sécurité, l’existence de deux Etats, vivant côte à côte dans les frontières définies en 1967.

Le nom et la figure de Marwan Barghouti peuvent être fédérateurs d’un grand mouvement de libération de la Palestine.

Ensemble, participons à la campagne pour la libération de Marwan Barghouti.

Le 29 Avril 2013

Question à la Vice-Représentante/Haute représentante:

Objet : Prisonniers politiques palestiniens.

Le 23 février 2013, Arafat Jaradat, 30 ans est mort « d’un arrêt cardiaque » après cinq jours d’interrogatoire.

Quelques semaines plus tard, Missarah Abu-Hamdieh, 64 ans, et atteint d’un cancer, est mort en prison, victime de négligence médicale.

Les prisonniers politiques palestiniens sont victimes de pratiques courantes dans les prisons israéliennes : torture, négligence médicale et maintien en détention administrative (enfermement sans charge ni procès, renouvelable à l’infini tous les 6 mois). Pratiques qui sont contraires et en violation de la 4ème convention de Genève et du droit humanitaire international.

A ce jour, environ 4800 prisonniers sont détenus dans les prisons et centres de détentions israéliens. Parmi eux, au moins 220 enfants dont 45 de moins de 16 ans, 2 anciens ministres, 14 députés, 109 prisonniers d’avant les accords d’Oslo et 198 sont en détention administrative.

Plus de 200 Palestiniens sont décédés, depuis 1967, dans les prisons israéliennes ou centres de détentions. D’après une récente déclaration de plus de 14 ONG palestiniennes et israéliennes, 71 prisonniers sont morts des conséquences des tortures infligées.

Des centaines de prisonniers palestiniens croupissent dans les prisons israéliennes dans des conditions de santé extrêmement graves sans avoir droit à un suivi médical ni accès aux soins de santé adéquats, à ceci s’ajoute l’isolement familial, ce qui empire d’autant plus leurs conditions.

Compte tenu que l’UE se doit de respecter et faire respecter le droit humanitaire international avec ses partenaires commerciaux,

1.Ne serait-il pas judicieux de la part de la Commission européenne et de l’Union européenne de procéder au gel de tous les accords avec Israël jusqu’à ce que cesse de telles pratiques et soient libérés les prisonniers politiques palestiniens parmi lesquels se trouve Monsieur Marwan Barghouthi, parlementaire palestinien et leader politique emprisonné depuis 11 ans.

2.Quand l’UE va-t’elle appeler à ce qu’Israël protège la santé et la vie des prisonniers palestiniens compte tenu de ses obligations face au droit international ?

3.La HR/VP ne pense-t’elle pas qu’il est temps de procéder à une enquête indépendante sur toutes les allégations de torture (physiques et psychiques) infligées aux détenus ainsi que d’autres actes de cruauté, de traitement dégradant et inhumain subis par les prisonniers Palestiniens ?

Proposition de résolution commune sur le cas d’Arafat Jaradat et la situation des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes.


3 commentaires


Anonyme 4 mai 2013 à 17 h 22 min

L’UE devrait suspendre ses accords avec Israël tant les droits des prisonniers Palestiniens ne sont pas respectés.

terry 19 mars 2014 à 19 h 27 min

Que fait l’Europe,qui parle beaucoup des droits de l’homme.Oui,des sanctions sont prises gontre la russie,alors il faut ,messieurs les décideurs et moralisateurs européens,faire de meme avec lesdirigeants israéliens.

claudi renat cròs 23 mai 2013 à 23 h 38 min

Membre de la délégation du mouvement de la paix, j’ai participé avec ma délégation à Ramallah à cette grande conférence sur les 4900 prisonniers palestiniens le 28 avril 2013 avec une grande affluence de personnalités et de militants de la cause palestinienne et je peux certifier de la véracité des faits contre les droits de l’homme, des crimes contre l’humanité permanents commis dans les nombreuses prisons israéliennes.
D’ailleurs, peu avant cette conférence internationale de Ramallah, Michel WARSCHAWSKI du centre alternatif d’information de Jerusalem nous avait communiqué un rapport complet sur ce qui se passe dans ces prisons ou interviennent des équipes mercenaires spécialisées dans l’application de la torture systématique et dotés du droit de tuer sur les prisonniers palestiniens. On peut penser que le prisonnier Arafat Jaradat mort au bout de 5 jours d’interrogatoire a été l’une de leurs victimes.

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