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Derrière le concept de « pause fiscale », répété à satiété, se cache en vérité de nouveaux abaissements d’impôt pour les plus fortunés et les grandes entreprises, au moment même où des centaines de milliers de nos concitoyens, qui jusque là, étaient exonérés d’impôt sur le revenu, vont en payer et des millions d’autres vont payer plus. Plus de cotisations sociales, plus de TVA, plus d’impôt sur le revenu et plus d’impôts locaux. Jamais nos concitoyens n’ont voté pour une hausse de la TVA, ni pour une chasse aux exonérations fiscales sur les frais de scolarité.
Celles et ceux qui n’ont que leur travail ou leur retraite pour vivre, vont subir une double sanction encore plus sévère. D’un côté, leurs impôts sont augmentés souvent dans des proportions considérables. De l’autre, les crédits aux services publics, sont une nouvelle fois, abaissés.
Où passe l’argent alors ? On nous dit qu’il sert à rembourser notre dette. Mais plus nous payons, plus les déficits et la dette s’aggravent ces dernières années. En vérité, la dette est une chaîne sans fin qui ne cesse d’augmenter, au fur et à mesure qu’on fait semblant de la rembourser. Ceci sert à pomper littéralement l’argent des familles populaires et pour réduire sans cesse l’accès aux biens publics. On veut nous faire croire qu’on la rembourse, mais les taux d’intérêt appliqués font que les banques et organismes financiers s’enrichissent sur la dette, qui augmente donc en permanence. Mais il y a désormais un autre phénomène extrêmement important et inquiétant.
Le gouvernement répète qu’il n’a pas d’argent pour les services publics, des hôpitaux, des transports, de l’énergie, que l’on paye toujours plus cher. Mais il a trouvé, il y a quelques mois, 20 milliards d’euros à offrir aux grandes entreprises et il s’apprête à leur donner à nouveau 35 milliards d’euros sous forme d’exonération de leur participation à la branche famille de la protection sociale.
Au total, les grandes sociétés bénéficieront, sous diverses formes, de plus de 200 milliards d’euros de cadeaux fiscaux et sociaux, sans aucune contrepartie pour l’emploi et le développement territorial.
A quoi sert alors tout cet argent ? Pour une large part à alimenter les banques et les actionnaires. Alors qu’on nous annonce presque tous les jours des plans de licenciement, alors que les travailleurs des villes et des campagnes, comme les retraités souffrent de plus en plus, les quarante entreprises cotées en bourse vont verser 40 milliards d’euros, soit une part importante des profits qu’elles ont réalisés, à leurs actionnaires, sous forme de dividendes.
D’un côté, elles alimentent grassement leurs actionnaires. De l’autre, le ministre de l’économie leur offre 35 milliards. Voilà à quoi sert l’argent prélevé sur les maigres retraites, les petits salaires et les revenus agricoles. Voilà la raison essentielle de la crise.
L’argent issu du travail est orienté vers un pôle de la société et ne profite pas aux producteurs. C’est l’inégalité de répartition des richesses, l’économie de rente, la spéculation financière qui aggravent sans cesse la crise, jettent de plus en plus de nos concitoyens dans d’extrêmes difficultés.
C’est cela qu’il faut fondamentalement changer ! C’est possible par une réforme progressiste de la fiscalité qui épargne celles et ceux qui ont le moins et fait contribuer plus les plus fortunés. De même, au nom de la justice et du progrès social, le gouvernement doit renoncer à la nouvelle contre- réforme des retraites et revenir à la retraite à 60 ans, en faisant contribuer les revenus financiers issus de la spéculation.
C’est la bourse qu’il faut taxer, pas les services sociaux, les retraités, salariés et paysans. Voilà qui distinguerait des choix de gauche au service de l’intérêt général.