La retraite c’est vital. Poursuivons le combat

le 14 octobre 2010

 

Une poignée de ministres, dont le premier d’entre eux, ne savent pas s’ils le seront toujours dans un mois. Cela ne les empêche pas de tenir tête avec arrogance à tout un peuple debout. Pour la quatrième fois en quelques semaines, la grande journée d’action de ce mardi a fait entendre avec force le refus de l’abrogation de la retraite à 60 ans. Et, fait politique majeur, une large majorité de nos concitoyens s’est prononcée pour un mouvement social durable. Ils ne veulent plus de ce pouvoir sarkozyste. C’est la première fois depuis le début de ce quinquennat qu’il perd la bataille des idées. Malgré cela, ce pouvoir ultra-droitier, anti-démocratique, veut imposer de force sa contre réforme réactionnaire. Pour cela, il multiplie les coups bas, les coups de force contre le Parlement. C’est le palais et les conseillers du prince qui donnent le tempo. Ils lâchent de petites miettes de mépris, croyant calmer, tromper, manipuler nos concitoyens. Pour eux, la pénibilité du travail est une « question ». La situation des femmes « un problème ». La retraite une simple difficulté « comptable ». Ces gouvernants, trop enfermés sous les lambris dorés des palais, fréquentant trop souvent « le Fouquet’s », écoutant trop des conseillers dont certains, paraît-il, gagnent 15 000€ par mois, refusent de prendre la mesure de la profondeur du malaise social nourri par l’injustice, les inégalités galopantes.

Majoritairement, le monde du travail et de la création sait que cette équipe est au service des riches. Il ne le supporte plus ! Il sait qu’on lui ment en permanence. Il ne le supporte plus ! Nos concitoyens savent aussi qu’eux-mêmes et leurs enfants peuvent tomber dans la noire trappe de la pauvreté. Ils ne le supportent pas ! Il y a déjà plus de huit millions de pauvres. Chacune et chacun se sent concerné. Mieux, l’abrogation de la retraite à 60 ans c’est « vivre moins longtemps ». C’est la « dé-civilisation » en marche.

Tous les commis de la droite n’ont qu’un mot d’ordre gravé dans leurs cerveaux et sur les fiches préparées dans les antichambres du grand patronat et des milieux financiers : surtout pas de nouvelles répartitions des richesses, pas touche aux revenus financiers du capital, ni aux grandes fortunes, ni aux stocks options, ni aux parachutes dorés.

Tenez, la veille du vote par la droite sénatoriale de l’article repoussant l’âge légal de la retraite, on apprenait que l’ancien patron de Carrefour disposerait d’une retraite annuelle de 500 000€, soit  42 000€ mensuels. L’une des caissières qu’il employait après avoir subi le stress, un travail précaire, des temps de transport interminables, se demande si elle pourra avoir 600€ mensuels de pension de retraite et à quel âge.

La même semaine, le Conseil des prélèvements obligatoires a révélé que les « niches fiscales » profitant aux grandes entreprises s’élevaient à … 173 milliards d’euros, soit… 5 fois le déficit des caisses de retraites !

Deux visions de la société s’affrontent.

L’une qui porte l’intérêt général. Elle considère que, non seulement la protection sociale, les services publics, la sécurité et l’amélioration des conditions de travail, une nouvelle rémunération du travail, l’école, la culture, sont le ciment du « mieux vivre », mais ce sont des leviers pour l’avenir, des leviers pour sortir de la crise.

L’autre, celle du pouvoir sarkozyste, mandataire exclusif des intérêts d’un petit noyau de grands actionnaires à l’appétit vorace. Tel est le cœur de l’affrontement. Une lutte de classes aux dimensions nouvelles, de plus en plus aigüe.

C’est cela, qui, ajouté « aux affaires », à la chasse aux « Roms », au contrôle de la société par différents fichiers, donc à des restrictions de liberté, commence à avoir des conséquences à l’intérieur même du parti au pouvoir et peut ouvrir le champ d’une crise politique.

On ne peut indéfiniment gouverner contre le peuple. Et la tentative d’utilisation des jeunes par le pouvoir est abjecte. Ces derniers savent qu’avec cette contre réforme des retraites, ils auront accès au travail plus tard, parce qu’on y maintiendra jusqu’à l’usure leurs propres parents. Ils craignent aussi,  à juste titre, de ne pas avoir de retraite. Ils subiraient une double peine : difficulté d’avoir un travail, puis une retraite en peau de chagrin ou pas de retraite du tout. Ce qui serait surprenant, c’est qu’ils ne se mobilisent pas contre ce qui amputerait leur vie sociale à ses deux extrémités !

Et leurs parents et grands parents qui jusque là aidaient leurs enfants et petits-enfants ne le pourront plus demain. Oui, c’est la « dé-civilisation » ! 

On ne peut indéfiniment en France se servir du pouvoir pour servir les intérêts égoïstes et individualistes des siens, au détriment du bien commun. Jamais l’interjection « La bourse ou la vie » n’a été si actuelle dans le bras de fer qui se déroule au sujet des retraites. Le gouvernement tente de faire croire qu’il n’y a qu’une lecture comptable de la situation. Il fait semblant de proposer des changements pour défendre les retraites. En réalité, il obéit aux ordres des rapaces de la finance. Ceux-ci se tiennent prêts à profiter d’un système de retraite par capitalisation. Les requins de la finance, maquillés en « fonds de pension », salivent à l’idée de pouvoir spéculer avec l’argent des pensions qu’ils rêvent de placer dans les paradis fiscaux sans assurance de retour. La crise vient de confirmer que, là où existe la retraite par capitalisation, c’est la ruine garantie pour les retraités.

Le prétexte de la contre réforme serait l’allongement de la durée de vie. A bien y réfléchir, l’abrogation du droit à la retraite à 60 ans, combinée aux attaques contre la médecine du travail, au renchérissement du coût de la santé et de l’accès aux médicaments toujours moins bien remboursés, à la précarisation du travail, conduira à réduire la durée de vie. Oui, ce projet porte le nom de  « dé-civilisation ».

L’enjeu de la période n’est pas de reculer la date donnant droit à la retraite. Elle est au contraire de l’avancer pour des métiers qui mériteraient qu’elle soit prise à 55 ans, d’autres à 50 ans, selon une nouvelle philosophie politique, celle du « bien commun humain », une politique de « civilisation », et non plus celle de la dictature de « l’argent roi » .  En effet, ce débat s’il était mené dans toutes ses dimensions, feraient apparaître combien il concentre l’ensemble des questions liées à la vie humaine, à la solidarisation des générations tout au long des étapes de la vie, de la naissance à l’éducation, la formation et la culture, la santé, le travail, sa qualité, son utilité, ses finalités et la période de l’après travail pour soi, sa famille, le service aux autres.

Au lieu du primat de la dictature de l’argent, une autre logique existe. Elle considèrerait autrement la vie. Une logique qui permettrait à chacune et à chacun d’accéder à « l’humanité » : du bon accueil de l’enfant à la maternité, à la crèche, de l’école primaire à la revalorisation du système éducatif, à l’allocation autonomie-formation pour les jeunes étudiants et travailleurs. Une autre logique viserait à  créer un mécanisme totalement nouveau qui assurerait à chaque personne le droit à un travail ou à une activité choisie, combiné avec les périodes de formation nécessaires, avec une sécurité de revenus. Un système de sécurité sociale professionnelle du travail et de la formation.

Pour progresser dans ce sens, des mécanismes nouveaux d’incitations ou de pénalisations financières seraient institués de telle sorte que les entreprises, les services favorisent le travail et l’amélioration des conditions de vie au travail, l’accès à la formation et à la culture. Les moyennes et petites entreprises auraient accès à des crédits à taux nul, dès lors qu’elles participeraient à ces objectifs nouveaux.

Une vraie réforme progressiste du système des retraites devrait reposer sur un nouveau triptyque : le plein emploi, l’augmentation des salaires, une nouvelle répartition des richesses pour une sécurisation des retraites par répartition. Le pouvoir refuse d’en débattre et très peu de place y a été donnée à la télévision ou à la radio.

* Une augmentation des salaires. C’est un acte de justice pour faire cesser le pillage des fruits du travail et c’est le moyen de lutter contre la crise en relançant une croissance durable et des ressources pour les caisses de la sécurité sociale.

* Le développement du travail, des emplois et de la formation pour répondre aux besoins de la ré-industrialisation, de la modernisation des services et secteurs publics, d’investissements dans la recherche, l’éducation, la formation et la santé, une agriculture paysanne. Cela reviendrait à faire reculer la pauvreté et à améliorer la situation des caisses de retraites. 100 000 emplois, c’est une recette de 1,5 milliards d’euros. Créer les conditions pour que les 5 ou 7 millions de personnes privées du droit au travail, les millions d’autres enfermées dans la précarité aient un travail convenablement rémunéré pourrait assurer une recette de 12 à 15 milliards d’euros.

* Un nouveau partage des richesses, avec la suppression des exonérations de charges patronales s’élevant à 33 milliards, apporterait 10 milliards aux caisses de retraites.

* Enfin les revenus financiers du capital cotisant au même niveau que les salaires leur rapporteraient 20 milliards.

Une autre réforme des retraites est donc possible et nécessaire avec un autre financement vertueux, efficace, utile à la société, permettant des progrès de civilisation, à l’opposé de la « dé-civilisation » à l’œuvre.

C’est la voie de la justice, de l’efficacité économique et sociale.

La retraite c’est vital. Poursuivons le combat ! Poursuivre l’action contre l’abrogation de la retraite à 60 ans à taux plein est l’un des angles décisifs pour engager une nouvelle cohérence positive au service du retour d’un nouveau progressisme à la française.


0 commentaires


BIGONSKI Suzanne 14 octobre 2010 à 10 h 08 min

A partir de 55 ans, une femme qui doit assumer 2 journées de travail en même temps, a du mal à suivre et la retraite n’est pas un luxe. Qui parle de travailler jusqu’à 62, voire 67 ans ? pas la mère de famille nombreuse qui a élevé seule ses enfants tout en occupant un emploi, pas l’ouvrier du bâtiment qui doit charrier des sacs de ciment de 50 kg, pas le chauffeur routier qui a la vie des autres dans ses mains accrochées à son volant, pas l’enseignant qui assure ses heures face aux élèves plus ses heures de préparation et de correction, pas tous ceux qui portent des charges plus lourdes qu’eux, ceux qui travaillent dans des atmosphères néfastes, ceux qui subissent un stress permanent…. Personne donc ! Et Sarko, j’espère qu’on arrivera à le mettre en retraite avant l’âge avec son fils et tous ses copains

maurice 14 octobre 2010 à 11 h 22 min

il ni a plus d argent avec la spéculation , l or a presque
doublé sa valeur la France détient une fortune colossale .la
spéculation boursière va bon train ,mais quand cela va exploser cela vas faire très très mal . je suis a peu près tout les infos dont certain qui ne sont pas sur l antenne
aseptisé voir petit écran

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