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Que n’a-t-on pas entendu depuis des années sur les prétendus bienfaits de la dérèglementation européenne dans le secteur de l’énergie et de l’électricité. La concurrence prétendument « libre et non faussée », cette fille naturelle de la Commission européenne, allait apporter lumière et baisse des prix, et ce marché unique européen de l’électricité nous apporter stabilité et protection !
Aujourd’hui, une toute autre musique se fait entendre : nos concitoyens, comme nombre d’entreprises, doivent subir douloureusement le prix de cette orientation ultra-libérale européenne.
Les hausses des prix de l’électricité ne s’explique ni par une augmentation de la demande, ni par une augmentation des coûts de production qui ne représentent qu’une infime part du prix final, mais bien par la déréglementation du secteur de l’énergie et de l’électricité où est désormais imposé un prix non plus stable grâce à un système de production et de distribution intégré comme l’était EDF, mais un prix « de marché » arrimé au cours mondial du gaz et du charbon ainsi qu’au prix européen de CO².
Les vraies raisons de la flambée du prix de l’énergie
Ces décisions prises par ladite « Europe de l’énergie » ont été actées définitivement lors d’un sommet européen à Barcelone en 2002. Depuis cette date et contrairement au matraquage des propagandistes du capitalisme, les prix de l’électricité n’ont cessé d’augmenter dans toute l’Union européenne.
En vingt ans, ils ont grimpé de 70% dans notre pays. Un « marché » de « gros » a été crée à la faveur de ces orientations européennes. Et sur ce marché, le kilowattheure, quelque soient les coûts de production, faible dans notre pays grâce à nos centrales nucléaires, est vendu au prix de la dernière unité produite. En Europe, ce dernier kilowattheure provient en général d’une centrale à gaz. Le mètre cube de gaz valant trois fois plus cher qu’il y a un an, il pousse à l’augmentation du prix de l’électricité qui s’impose partout en Europe.
Ainsi s’est développé dans le cadre du marché capitaliste, comme pour d’autres matières, un prix dit « spot ». Cela ressemble à une vente de mégawatheure, comme on vend du blé, selon la loi dite de l’offre et de la demande : le prix spot en septembre oscille entre 170 à 200 euros par mégawatheure le jour et est fixé à 120 euros le mégawatheure la nuit.
En 2019, toujours en septembre, pour la même consommation d’électricité le prix était de 35 euros par mégawatheure. L’augmentation des prix est donc bien liée au mode de construction du prix dans le cadre du marché capitaliste, auquel s’ajoute un renchérissement, dans le cadre de ce même marché, des énergies dites « renouvelables ».
Elles ont coûté en quinze ans environ 160 milliards d’euros, payés sur les factures d’électricité des usagers, pour un résultat plus que mitigé. Mais la partie la plus importante de l’augmentation provient de la création du « marché unique de l’électricité » que nous n’avons cessé de combattre au Parlement européen.
Celui-ci démolit les systèmes électriques nationaux et oblige à des privatisations partielles ou totales, alors que la part des impôts dits de « consommation », c’est-à-dire la TVA et les taxes diverses, ont sans cesse augmenté.
Or, la production d’électricité n’est pas compatible avec « le marché capitaliste » et « la concurrence ». Les contraintes de production et de distribution sont particulières, car l’électricité n’est pas stockable et les réseaux électriques doivent en permanence être à l’équilibre alors que la demande évolue au fil des journées et d’heure en heure.
Faire autrement revient à placer les approvisionnements dans l’insécurité avec toutes les conséquences que cela peut avoir (hôpitaux, usines, écoles…).
A l’époque du monopole public EDF, conçu par le ministre communiste Marcel Paul, l’usager était facturé selon une grille tarifaire, simple, stable dans le temps à partir de l’étude des coûts complets de production.
Aujourd’hui, la destruction du monopole public et la libération à outrance du prix de l’énergie, notamment de l’électricité connecté au prix du gaz ou du charbon, conduit à indexer une part importante du prix sur les coûts variables de la centrale à gaz ou à charbon la plus chère en fonctionnement sur le marché européen interconnecté.
Pourtant ces centrales ne produisent qu’une part infime de l’électricité en Europe. C’est comme si le prix d’une automobile était déterminé par le prix de ses roues.
La déréglementation du secteur de l’énergie pour l’intégrer au marché capitaliste substitue un mécanisme de commerce de gros à un système où était établi un coût moyen de production servant de base au calcul des prix. Ce système assurait une stabilité en lissant le prix à la consommation sur une longue période.
Aujourd’hui plus de 70 entreprises interviennent pour vendre du gaz et de l’électricité aux consommateurs. Celles-ci ne produisent pas un seul kilowattheure, n’ont aucune unité de production, ne participent pas à l’entretien des réseaux mais ont pour seul fonction de vendre des contrats de fournisseur d’électricité qu’elles achètent sur le « marché » en tirant profit de leur commissions de vente. Ce sont de purs parasites qui se nourrissent du travail des autres.
Le combat commun des salariés des industries de l’énergie et des usagers est indispensable pour (re)faire de l’électricité un bien commun.
Il faut évidemment obtenir une batterie de mesures à court terme pour bloquer et abaisser le prix de l’énergie et de l’électricité, comme la baisse de certaines taxes qui sont des impôts indirects exigés par la commission européenne. Pour elle, les impôts de « consommation » doivent se substituer à l’impôt de « production » qui est un impôt sur le capital que la commission européenne cherche à réduire obsessionnellement.
L’électricité est un produit de première nécessité dont le taux de TVA devrait descendre à 5,5%. Une telle mesure permettrait de diminuer la facture annuelle d’électricité entre 350 et 400€. Un grand programme de rénovation thermique des habitations devrait être impulsé pour réaliser des économies d’énergie et diminuer les factures des habitants.
Mais le combat fondamental doit porter sur le détricotage des directives Européenne et la reconstitution du monopole public d’EDF, dans le cadre d’une réappropriation sociale, démocratique et citoyenne, associant dans sa gestion les salariés, les consommateurs, les élus locaux et nationaux.
Décidément non, l’électricité ne peut être laissée dans les griffes du marché capitaliste.
3 commentaires
Prix de l’électricité, du gaz, des marchandises de première nécessité, services de proximité souffrant du manque de pouvoir de vivre cause de difficultés réelles d’entreprises ou de projets d’entreprises, services de proximité manquant, non au cumul des déremboursements des médicaments prétendus inefficaces et ne l’était pourtant pas tous et à l’absence de sécurité sociale…
Je pense qu’il faudrait que les libéraux universalistes, les socialistes universalistes, les communistes universalistes, puissent en parler en colloque. Baisser la TVA sur l’essence de 20 à 5,5 % devrait être une idée dans l’ordre des idées, après l’idée de la sécurité sociale à 100% qui au nombre des premières idées à réaliser pour le pouvoir de vivre qu’il faut augmenter à tout prix pour réduire le manque de développement d’entreprises comme je le vois en province.
Plus jamais la pensumcratie ; ici et maintenant LA DEMOCRATIE LA VRAIE !
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Bonjour,
Rappel efficace pour lutter contre la pensée archaïque du “tout marché” dont le seul objectif et de servir des dividendes aux actionnaires… Il y a des activités qui devraient être sanctuarisées comme biens publics au niveau national et européen avec, au contraire, des possibilités d’extension au niveau mondial, voici la liste ouverte :
– la santé
– l’enseignement (de la maternelle à l’université)
– un vaste secteur de recherche fondamentale et appliquée
– l’énergie
– les transports en commun et surtout le rail
– le logement social
– une partie non négligeable de l’audiovisuel
– la culture et le patrimoine
J’ai déjà écrit à la rédaction d’une des lettres émanant de la Commission européenne. Dans cette lettre, je me demandais si, par rapport aux objectifs de décarbonation, il ne serait pas judicieux d’inventer un titre de transport universel (dont le prix serait proportionné en fonction des revenus de chaque personne dans l’UE, la gratuité pourrait être envisagée, cette carte titre donnerait accès à tous les transports, certains, comme les TGV, avec réservation, d’autres sans) avec un réseau ferré géré par un organisme public reposant, uniquement, sur les services publics nationaux coordonnés et sur les systèmes de mobilité publique urbains de toutes les villes et communes en Europe. Ce système serait l’embryon d’un service public européen. Je concluais qu’il était regrettable que notre vocabulaire n’ait pas inventé un mot équivalent à “nationaliser” à l’échelle d’un regroupement de pays tel que l’UE…
Il s’agirait de démontrer que l’on peut coordonner de façon rationnelle, efficace et moins coûteuse qu’en passant par la privatisation et le marché, un service tel que celui des transports et cela permettrait non seulement d’atteindre les objectifs zéro carbone, mais aussi de resserrer les liens entre les populations. Bien entendu, priorité budgétaire serait donnée aux investissements dans ce type de transports (réseaux, trains, fret, tramways, trolleys, bus, métros, systèmes de “dolmus” (ref: petit bus en Turquie) ou petit bus taxis collectifs pour améliorer la capillarité, services de prêts de voitures, locations de vélos et mobilités douces…).
L’organisation énergétique en Europe devrait ressembler à ce genre de construction afin de renforcer la fiabilité, la décarbonation et l’accessibilité à des tarifs industriellement et socialement supportables, là, c’est juste une question de survie de nos industries et d’indépendance de l’UE face aux géants. Une puissante recherche en matière de réacteurs nucléaires moins polluants (Thorium) et pour accéder à la fusion ainsi qu’une diversification des renouvelables (vent, solaire, géothermie, hydro-électricité) devraient accompagner cet effort de l’UE.
Bon, je n’ai jamais reçu de réponse de la part de cette lettre institutionnelle intitulée “toute l’Europe” je crois, mais je reçois régulièrement vos articles que j’apprécie.
Merci pour vos engagements à contre-courant de la régression généralisée.
Cordialement
B.K.