Ni krach financier, ni chaos social

le 11 mai 2010

La création, enfin, d’un fonds d’entraide et de solidarité européenne que nous avions souhaité, marque un tournant important dans l’histoire de la construction européenne.

Il vient tard malheureusement. Ce qui prouve que le traité de Lisbonne ne rend pas les institutions européennes plus efficaces. D’autre part, la création d’un tel fonds n’a été possible qu’en contournant les traités de Lisbonne et de Maastricht. Tant mieux ! Si cet outil servait réellement à racheter des dettes insupportables des Etats et d’autre institutions publiques et à créer des conditions de leur refinancement à très bas taux d’intérêt en lien avec la Banque centrale européenne, ce serait utile. Malheureusement, Mme Merkel, MM. Sarkozy, Olli Rehn, le commissaire européen, et Obama répondent en chœur qu’il s’agit de : « Mesures énergiques pour redonner confiance aux marchés ».

La question de l’utilisation et de l’orientation de ce fonds doit donc maintenant faire l’objet de la mobilisation des populations pour qu’il soit orienté vers des objectifs sociaux, de sécurisation du travail et de développement humain durable et non pas pour rassurer les pieuvres du capitalisme international. D’autre part, on ne peut accepter que l’activation de ce fonds au service d’un pays, soit conditionnée à la mise en place de plans de super austérité. C’est ce qui est proposé avec le renforcement du Pacte dit de « stabilité » qui est un corset étouffant pour les dépenses sociales et publiques utiles. Pire ! Il est envisagé désormais de priver certains Etats de leur droit de vote au sein du Conseil et dans d’autres institutions s’ils n’appliquent pas cette régression sociale.

Refusons cet encasernement des peuples européens sous la dictée des marchés financiers. Cela aggraverait encore les injustices et les inégalités. Refusons à la fois le krach financier comme le chaos social ! Cela serait inefficace car il n’y a pas d’Union européenne possible sans progrès social, sans relance du pouvoir d’achat, sans soutien à des investissements utiles et écologiquement soutenables. Il convient au contraire de reconnaître clairement et nettement que les traités européens sont devenus inefficients et caducs. Dans le même temps, les peuples, les Parlements, les collectivités locales, les organisations syndicales et sociales, les associations altermondialistes, devraient pouvoir reprendre la main et agir en faveur d’une grande initiative politique européenne pour élaborer un nouveau traité pour une Europe sociale, solidaire, écologique et pacifique.

La Banque centrale européenne doit devenir un instrument public, en lien avec le système des Banques centrales nationales, pour impulser un crédit de type nouveau. Elle ne doit pas s’interdire de la création monétaire supplémentaire. Ceci devrait d’ailleurs amener à réfléchir sur la nécessité de la nationalisation de tout ou partie du système bancaire pour un crédit public utile aux êtres humains contre les marchés financiers. Il n’y aura d’ailleurs pas d’Europe sociale, solidaire et écologique sans revenir à de grands systèmes de services publics pour la sécurité du travail comme pour la sécurité sociale et la santé, la sécurité pour les retraités comme pour tous les biens communs humains. Une nouvelle Europe est également conditionnée à la réduction des budgets militaires et à une fiscalité harmonisée sur le capital contre le principe meurtrier de « concurrence libre » et de « compétitivité » à outrance. Avec la pétition de l’Humanité, qui rencontre un grand succès dans toute l’Europe, de nouvelles initiatives de débats et de co-élaboration de propositions pour une nouvelle Europe sont nécessaires.

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0 commentaires


MARAT EL MOKRANI 11 mai 2010 à 16 h 55 min

Si les devellopements de la crise ont forcé les gouvernements capitalistes à contourner les differents traités il faut nous battre pour les abroger ,et demander l’election d’une constituante à l’echelle de l’europe qui ne violerait pas la souveraineté des differents peuples et nations europeennes.J’ai toujours trouvé curieux que les tenants de l’Europe supranationale demandent à des pays de vielles cultures(France, Royaume uni ,Espagne…) de renoncer à leur souveraineté et que dans le meme mouvement ils aient provoqué l’eclatement de la Yougoslavie ( c’est l’Allemagne et le Vatican qui avaient donné le signal en reconnaissant la Croatie)!
L’avenir des peuples se trouve en organisant des cooperations mutuellement avantageuses et complementaires ,et si les tenants de l’Europe veulent reelement construire quelque chose de viable il faut garantir aux peuples des droits sociaux alignés vers le haut.

volodia 12 mai 2010 à 19 h 42 min

Je ne suis pas du tout d’accord avec votre analyse, car le prêt accordé servira a sauver 2 banques : l’une française et l’autre Allemande. De plus ce prêt est octroyé au taux de 5%, et nous empruntons à 3%, ça fait un bénéfice ! A mon avis il aurait mieux valu pour le Grèce une faillite, une sortie de l’Europe, la reprise de sa monnaie et de son autonomie politique, elle aurait pu reprendre un tourisme à bas prix (l’euro est trop cher pour les touristes) et s’en sortir. Pour rappel l’Islande, 320 000 habitants, qui a demandé de faire partie de l’Europe n ‘a pas été aidé lors de son crash financier par l’Europe mais par la Russie. Mair la crise peut toucher d’autres pays, Espagne, Portugal, l’Italie, la France etc…Ce scénario d’aide n’aura qu’un but SAUVER LA FINANCE ET SUPPRIMER TOUS LES ACQUIS SOCIAUX RÉSULTATS DE LUTTES SOCIALES et pas AUTRE CHOSE;
De plus en ce qui concerne M. Angela Markel elle était contre l’entrée l’entrée de la Grèce dans l’Europe, et le fait de voter pour un emprunt lui a fait perdre sa majorité !
Reste que nous étions la majorité en France a être contre cette Europe et l’Europe a ignoré notre vote, d’où une logique implacable, lors des dernières élections Européennes avec une abstention record de 77% (60%+12% de personnes en âge de voter et qui ne se sont pas déplacées pour chercher leurs cartes + 5% de vote blanc = Source Le Monde Diplomatique de Juillet 209)d’où un vote illégitime en Russie, en Serbie on aurait revoter; mais ont en est resté au taux d’abstentions de 60 % dans les médias. Ce n’est pas un papier pessimiste mais réaliste, et il faut le rester !

Jack Freychet 13 mai 2010 à 8 h 02 min

C’est imparable. Pour poursuivre l’analyse il est possible d’aller consulter l’article référencé ci dessussous:

http://www.m-pep.org/spip.php?article1689 en particulier la fin.

SAVE Michèle 14 mai 2010 à 13 h 52 min

Un tel fonds est nécessaire et il serait bienvenu si son utilisation n’était pas déjà envisagée justement comme une arme qui rend confiance aux financiers et si son existence pouvait supprimer les plans d’austérité en marche. Le plus grave, c’est que le parlement européen (les seuls élus de l’Europe !) semble être écarté des pouvoirs de décision.
Bien d’accord, on n’a jamais vu l’austérité relancer l’économie, elle a partout aggravé la récession. Que vont gagner les financiers à appauvrir les peuples ? Je ne suis pas mythomane mais je suis fermement convaincue que la réduction des effectifs humains sur la planète est bien à l’ordre du jour, les bras n’étant plus indispensables avec l’avènement de la robotique et le clownage. Les têtes, on peut les formater avec une éducation adéquate et on formate le monde en supprimant la “masse” qui peut peser un jour ou l’autre sur les décisions et détruire une machine si bien huilée. Alors, la récession organisée par les puissances financières s’explique : sans soins médicaux assurés, avec moins d’éducation, plus de précarité en tout, c’est sûr que la démographie va ralentir considérablement et l’espérance de vie chuter partout. Sans compter les catastrophes “naturelles” qui arrivent bien à propos et là où il faut (Dieu serait-il contre les pauvres ?), les guerres civiles suscitées et entretenues, la drogue, la traite d’êtres humains, la pédophilie, … Pas de doute, on peut arriver à réduire l’humanité des deux tiers escomptés, dans un délai assez court … De “l’immigration choisie”, il n’y a qu’un pas à “l’humanité choisie”. Battons-nous tant que nous sommes encore assez nombreux pour le faire.

Didi 19 mai 2010 à 13 h 17 min

Le fonds ne servira à rien. Plus de 65000 milliards de dollars sont partis en fumée en les CDS (credit default swap), ce ne sont pas les petits 800 milliards d’euros qui sauverons quoique ce soit. Le système financier mondial va complètement s’écrouler.

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