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Les forces de l’argent souhaitent de toutes leurs forces que les classes populaires n’aillent pas dire ce qu’elles ont sur le cœur à l’occasion des élections européennes.
Giscard d’Estaing, promoteur du traité constitutionnel désavoué par les citoyens en 2005, est sorti de sa retraite et de son hôtel particulier pour aller clairement le dire chez nos confrères du Parisien : « Cette élection donne lieu à une agitation inutile » clame-t-il d’un ton sentencieux, ajoutant que « les médias dépeignent les élections européennes comme un évènement politique de nature à régler un certain nombre de problèmes. Ce n’est malheureusement pas le cas ». Restez chez vous, les puissances d’argent s’occupent de vous, nous dit en substance l’ancien Président!
Giscard d’Estaing ne retient qu’une raison de se déplacer le 26 mai : renforcer les frontières extérieures de l’Union européenne, « le plus grand enjeu collectif », contre les populations migrantes ! En clair, seuls les électeurs de droite extrême et d’extrême droite auraient un intérêt à se rendre aux urnes. Celles et ceux qui refusent la fuite en avant ultralibérale de l’Union européenne, la concurrence salariale, les attaques contre les services publics ou les retraites sont priés de rester chez eux pour laisser place à l’opposition rêvée par M. Macron entre les libéraux et l’extrême droite. Autrement dit entre la loi de la jungle capitaliste et la barbarie.
De leur côté MM. Castaner et Philippe multiplient les outrances contre les milliers de citoyens qui se mobilisent tous les samedis avec ou sans gilets jaunes et les milliers de salariés, de retraités en lutte ou en grève. Celles et ceux qui ne se satisfont pas du « grand débat » aux conclusions prédéterminées sont dépeints comme de dangereux « antidémocrates » et ainsi rangés à l’extrême droite.
Les débats télévisés sont, quant à eux, organisés de manière à mettre en avant les options d’extrême droite. Lors du débat télévisé qui a réuni les douze premiers de liste, les deux premières heures ont concerné les frontières, l’immigration, ou le Brexit pris sous le seul angle nationaliste et laissant place à des mensonges éhontés des candidats dits « souverainistes de droite» que les journalistes n’ont pas relevé. A l’heure où les lumières s’éteignent dans les foyers, sont venus les sujets relatifs au travail, à la fiscalité, à l’économie, autant de sujets essentiels qui structurent la vie des peuples. Ian Brossat a bien eu raison d’élever la voix pour qu’apparaisse la duplicité de la chaîne qui a fait le choix éditorial de reléguer les enjeux liés au travail en toute fin d’émission. Ce fut le même scénario il y a quelques jours sur une chaîne privée où, en plus, le secrétaire du Parti communiste avait été exclu.
Ce sabotage du suffrage universel entre en osmose avec l’idéologie qui préside à la construction européenne telle qu’elle fut justement pensée par M. Giscard d’Estaing, où des superstructures comme la Commission, la Banque centrale européenne ou la Cour de justice s’accaparent les compétences essentielles contre les aspirations populaires. Le Parlement européen, aujourd’hui dominé par des forces libérales et de droite pourrait se placer plus et mieux du côté des urgences sociales, environnementales, démocratiques, féministes et pour la paix avec une autre majorité. Dans un scrutin à la proportionnelle, chaque voix va compter pour élire plus de députés communistes et modifier le rapport de forces en faveur des salaires, de l’emploi, des services publics, d’une autre politique agricole commune, pour impulser les coopérations en lieu et place des ruineux traités de libre-échange. Toutes celles et tous ceux qui se retrouvent aujourd’hui de manières diverses dans des actions ont le bulletin de vote en faveur de la liste Ian Brossat à leur disposition. Rester silencieux le 26 mai, comme le demande M. Giscard d’Estaing c’est donner carte blanche aux puissances d’argent et à la politique Macron-Juncker. Il ne faut pas leur faire ce cadeau !
1 commentaire
Malheureusement, ce monsieur suscite encore de l’interet che beaucoup de nos concitoyens. Le « diamantaire » comme l’appelait Guy Bedos n’a rien perdu de sa morgue.Pour certains, vieillir n’apporte pas plus de sagesse…