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Il aura fallu la mobilisation de milliers d’entre nous pour que le groupe macroniste de l’Assemblée nationale fasse marche arrière et retire l’amendement qui, dans le cadre des débats sur la réforme constitutionnelle, visait à supprimer la Sécurité sociale de la Constitution française pour la remplacer par l’expression vague de « protection sociale ».
Si nous pouvons nous féliciter d’avoir gagné une manche dans la bataille de longue haleine pour la défense de la Sécurité sociale, gardons-nous de célébrer une victoire définitive. M. Ferrand, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, ne renonce en effet pas à inscrire le mot « protection » à côté du mot « sécurité », rendant ambivalent la définition de notre système de solidarité sociale et ouvrant la voie à une attaque sans précédent contre son mode de financement.
La Sécurité sociale a été conçue pour prémunir de la peur du lendemain, comme assurance universelle des risques et aléas liés à l’existence financée par un prélèvement en amont sur la valeur ajoutée. Avec M. Macron, nous nous dirigeons à grands pas vers une « protection » aléatoire financée par l’impôt après répartition de la valeur ajoutée au profit du capital, sans obligation de résultat et sans couverture universelle.
Nous sommes bien au cœur du combat idéologique de grande intensité, déployé depuis des décennies et mené avec une violence accrue par le nouveau pouvoir. Vouloir affaiblir la Sécurité sociale ou la rayer de la Constitution, c’est vouloir enterrer son principe intrinsèque selon lequel chacun contribue à hauteur de ses moyens et bénéficie de la solidarité nationale selon ses besoins pour faire face à la maladie, à la vieillesse ou au chômage. Un principe d’égalité hérité des luttes sociales et ouvrières, transcrit dans le droit à la Libération du joug nazi et collaborationniste en 1945 par le ministre communiste Ambroise Croizat et le haut fonctionnaire Pierre Laroque.
Certes, la Sécurité sociale subit depuis sa création de réguliers coups de canifs qui ont amoindri sa portée originelle, affaibli son mode de financement par cotisation et altéré sa gestion démocratique par les travailleurs eux mêmes au nom d’un paritarisme devenu inégalitaire. Mais son principe demeure et ses caisses alimentées par les cotisations sociales gèrent de manière indépendante près d’un tiers du produit intérieur brut. Une manne que le marché assurantiel privé rêve de soustraire de l’intérêt général pour alimenter le taux de profit capitaliste.
Cette socialisation de la richesse est insupportable aux forces d’argent. Et c’est en attaquant son financement qu’ils espèrent mettre à bas son architecture et sa philosophie. Il semblerait que le gouvernement veuille ainsi supprimer les lois de financement de la Sécurité sociale, votées séparément chaque année, pour intégrer toutes les dépenses relatives aux retraites à la santé, à la famille ou au chômage à la loi de finance. Dit autrement, il s’agirait de subordonner le financement de la Sécurité sociale au budget de l’Etat en supprimant le principe de cotisation, c’est-à-dire la pré-affectation des richesses produites par le travail au bénéfice du bien commun, pour le remplacer par l’impôt. La « protection sociale » fiscalisée, qui n’ouvrirait plus de droits universels, deviendrait une variable d’ajustement comptable dont on peut aisément deviner qu’elle sera sacrifiée au premier ajustement budgétaire demandé par les marchés financiers et leurs relais politiques et institutionnels, en France et en Europe.
Il convient de prendre la mesure du combat qui est engagé. Le gouvernement qui fomente un saccage du système de retraite par répartition, met sous tutelle étatique l’assurance chômage et rogne en permanence les dépenses de santé, exprime l’impératif besoin de détruire la Sécurité sociale pour finir de donner une cohérence à son projet libéral-autoritaire. En ce sens, la désintégration de la Sécurité sociale est pour eux la mère des batailles. La riposte doit s’engager en tenant compte de cette abnégation gouvernementale et patronale.
La Sécurité sociale a permis de hisser le niveau d’existence de tous les français et donné à la République sociale, définie comme telle dans la Constitution, sens et contenu malgré les attaques répétées des capitalistes qui n’ont jamais supporté l’idée que la richesse produite par le travail puisse être socialisée pour répondre à l’intérêt général. L’idée même d’une Sécurité sociale est pourtant défendue par de nombreux peuples qui tentent d’élaborer, dans un contexte difficile d’offensive néolibérale, un système universel de solidarité sociale, comme ce fut le cas aux Etats-Unis ces dernières années.
Vigilance et mobilisation sont donc requises pour défendre ce joyau d’humanité et de modernité. Le débat doit s’ouvrir sur les moyens et méthodes pour assurer collectivement la défense de notre système de Sécurité sociale et la porter vers un nouvel âge de son histoire. Dans ce contexte, la fête de l’Humanité des 14, 15, 16 septembre prochains, sera le lieu où va se hisser encore le niveau de cette indispensable mobilisation.
9 commentaires
La politique de la sécurité sociale qui vient d’être exposé, je suis entièrement d’accord avec cet exposé auquel il faudrait apporter le projet européen toutefois pour le vingt et unième siècle ; c’est de la politique républicaine universaliste de haut niveau, et c’est bien pourquoi, c’est d’une incohérence totale de la part des Communistes français de ne pas faire l’apport d’un projet de politique générale française et européenne républicain universaliste ; pour la réussite entière de l’oeuvre de sécurité sociale, il était, il est indispensable d’avoir une politique générale et donc cutlurelle républicaine universaliste et l’ONU devrait s’en occuper aussi.
Le libéralisme bascule de la sécurité sociale dans la protection sociale, ils ont tort sur le fond, et je suis contre un tel basculement, mais il est provoqué par le communisme bourgeois, je veux dire par le communisme populiste donc non universaliste.
La transformation du communisme promise en France pour la France et pour l’Europe, n’est toujours pas lisible, oui, la sécurité sociale est universelle, mais justement, ce qui est universel ne peut pas vivre sans l’universel, l’universel est un tout, et il peut et il doit se retrouver intégralement dans tous les programmes communistes à raison d’un programme communiste républicain universaliste dans chaque élection ; sans quoi, ce sont les Communistes eux-mêmes qui sont les principaux destructeurs de la sécurité sociale que ne peut pas remplacer “la protection sociale”, la “protection sociale” est une idée insuffisante et peu humaine envers une partie de la population.
Un mouvement politique ne peut être crédible que s’il a un projet de politique générale républicain, universaliste, suffisant. Cela vaut pour les Communistes. Il y a grande urgence.
République authentique originale voire pour nous française et européenne, démocratique, laîque, universaliste. Ne pas trier, la réponse est ce tout.
Pour réussir à relever les grands défis du vingt et unième, dont celui de la sécurité sociale, Charles Baudelaire le dirait comme je le dis ; il ne faut pas passer outre la Création au sens littéral, à laquelle ne correspond pas du tout la montée du nationalisme, la montée du nationalisme n’est la réponse à rien, le nationalisme, ça ne devrait plus exister dans le vingt et unième siècle, seul l’universalisme peut permettre à l’Humanité de réaliser son salut. Universalisme et sécurité sociale sont indissociables. Toutes les générations de Vivants en ont eu, en ont, et en auraient besoin.
IL PEUT ENCORE CHANGER D AVIS AU TRAIN OU VONT LES CHOSES ET MODIFIER CET ETE EST CAPABLE DE TOUT
la cour à besoin de beaucoups d’argent pour vivre
Les Bourgeois sont des Républicains ultrasuperficiels qui dilapide l’argent des personnes précaires et pauvres avec une diversité des choses, pour la bourgeoisie exhaustivement, alors que les Hommes qui peuvent le plus peuvent le moins qui peut être meilleur pour la destinée de l’Humanité… Les Bourgeois ne veulent que du cher pour eux et que de la camelote pour ceux qui ne sont pas des Bourgeois. Tant de personnes n’arrivent pas à s’adapter, la bourgeoisie leur tape dessus !…
La bourgeoisie va peut-être tombé de haut enfin, prochainement, j’espère… L’Humanité alors pourrai vivre !
Quelques suggestions pour aller dans le bon sens avec le Journal l’Humanité, que je n’achète plus souvent à cause du manque de communisme républicain européen ; il faudrait bien sûr y parler de la sécurité sociale, en tant qu’oeuvre universelle de solidarité vitale, mais aussi y inclure de nouvelles pages à raison d’une ou deux pages par semaine intitulée La Terre, parce que le travail de la terre pour les Hommes qui aime le bon travail, est demande des valeurs universelles ; Louis Aragon était aussi un ami du journal La Terre ; il ne faut pas tarir, tarir sur La Terre, c’est désinformer, désinformer ainsi, c’est désunir ou maintenir la désunion de la gauche ; parce que les Humbles ont besoin de savoir, les Bourgeois s’en fichent mais pas les Humbles : à propos du passage possible mais ce n’est pas gagné, du réchauffement climatique au régénèrement climatique ; ce n’est pas normal de ne pas lire que le travail de la Terre est de plus en plus plus difficile avec les sècheresses… L’Humanité la terre, l’Humanité l’Europe… L’Humanité la sécurité sociale… Pour un journal du vingt et unième siècle proche des gens.
Je vois que la France est dans le même modus operandi tordu que la Grèce, et maintenant c’est le Nicaragua et le monstre Ortega, que je suis sûr M. Le Hyaric allez condamner selon les termes de la cassette.
Mais lisez ceci, avant de vous faire complice de la droite UE, car l’UE est le nouveau colonisateur, de nom, car la France comme bien d’autres ne s’est jamais départi du modèle, au contraire elle s’est mis sous couvert d’un super colonisateur (super prédateur). Trump est décidément le révélateur de la droite libérale, car dans le libéralisme, depuis ses débuts, il n’ a de place que pour la pensée de Machiavel. Diviser pour mieux régner relève de la pure manipulation, instrumentalisation et bien sûr la corruption, et le libéralisme a des milliards et des milliards à ne plus savoir quoi en faire….
17 juillet 2018
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Le Nicaragua sous dictature… du double standard et du copier-coller
Maurice LEMOINE
«« La présence excessive de membres de la famille Ortega à de hautes fonctions fait également débat. A juste titre. Ou le choix de l’épouse du « comandante », l’excentrique poétesse spiritualiste Rosario Murillo, pour occuper la vice-présidence. « Des experts voient dans cette nomination pointer une éventuelle dynastie présidentielle », s’inquiète, entre autres, Le Monde, le 3 août 2016. Soit. Mais, en mauvais esprit, qu’on nous permette de sourire une fois de plus. Si elle n’avait été battue par Donald Trump, Hillary Clinton, la « candidate » de Wall Street et des médias, dont Le Monde, n’aurait-elle pas occupée la Maison-Blanche quelques années après… son mari ? George W. Bush (2001-2019) n’était-il pas le fils de George H. W. Bush (1989-1993) ? Qu’on le veuille ou non, qu’on l’apprécie ou non, Murillo, présente sur la scène politique depuis les premières heures de la révolution, jouit, au sein du peuple, d’une très grande popularité. Quant à la permanence excessive au pouvoir de son époux… Qui a levé les bras au ciel sur ce thème lorsque la chancelière ordolibérale Angela Merkel a officialisé sa candidature à un quatrième mandat, en Allemagne, le 20 novembre dernier ?
A trop se laisser emporter par les vents dominants – le lynchage systématique des gauches latino-américaines, qu’elles soient en difficulté ou non –, une majorité d’observateurs est passée à côté de l’essentiel. Avec l’aide de la coopération vénézuélienne – et à une moindre échelle cubaine –, mais aussi grâce à son pragmatisme en matière d’alliance et de relations, en interne comme en externe, le sandinisme a réussi à augmenter le PIB du Nicaragua de 40 %, maintenant une croissance moyenne de 4,5 % par an – plus du double de celle de l’ensemble de l’Amérique latine, à l’exception du Panamá. Qui plus est, 45 % de son PIB est produit par l’économie populaire – coopératives, transports collectifs, structures solidaires de commercialisation et de distribution. S’il exporte – viande, lait, café –, ce n’est pas, comme trop souvent, au détriment de sa sécurité alimentaire : il nourrit également sa population, sans avoir à importer. La multitude des programmes sociaux – Hambre Cero (faim zéro), Plan Techo (installation de toits de zinc résistant aux pluies tropicales), Usura Cero (microcrédits), Merienda Escolar (alimentation des enfants de plus de 12 000 écoles publiques), Bono Productivo (crédits octroyés majoritairement aux femmes pauvres, en milieu rural), Bono Solidario (programme d’appoint salarial), Casas para el Pueblo (maisons pour le peuple) améliorent incontestablement les conditions de vie des plus défavorisés. Et qu’on ne s’y trompe pas : le mot « assistance » ne scandalise généralement que ceux dont l’heureuse trajectoire sociale permet de vivre décemment sans avoir besoin d’être « assisté ». »»
Le grand Soir
Il y a du bon dans cela :
“– coopératives, transports collectifs, structures solidaires de commercialisation et de distribution. S’il exporte – viande, lait, café –, ce n’est pas, comme trop souvent, au détriment de sa sécurité alimentaire : il nourrit également sa population, sans avoir à importer. La multitude des programmes sociaux – Hambre Cero (faim zéro), Plan Techo (installation de toits de zinc résistant aux pluies tropicales), Usura Cero (microcrédits), Merienda Escolar (alimentation des enfants de plus de 12 000 écoles publiques), Bono Productivo (crédits octroyés majoritairement aux femmes pauvres, en milieu rural), Bono Solidario (programme d’appoint salarial), Casas para el Pueblo (maisons pour le peuple” …”
Mais l’Union Européenne peut réussir bien plus à condition d’avoir un mouvement communiste authentique républicain universaliste ; pour une construction de l’Union Européenne pour tous, tant l’immense problème est que l’Union Européenne n’est pas l’Union Européenne pour tous ; quitter l’Union Européenne n’est pas la solution, c’est détruire le monde que vouloir le pire ; la solution du vingt et unième siècle dans le monde entier, c’est l’universalisme, tous les pays du monde seront gagnants, l’Humanité réalisera son salut.
C’est une idée déjà ancienne, qui est, hélas, en train de se réaliser :
” (…) La liste des réformes ? C’est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s’agit aujourd’hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance !”
Denis Kessler, Adieu, 1945, raccrochons notre pays au Monde, Challenges, 4 octobre 2007