Indignés de tous les pays, ensemble, prenons notre destin en main !

le 26 septembre 2011

Indignés de tous les pays, ensemble, prenons notre destin en main !

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Inauguration de la Fête de l’Humanité,
jeudi 15 septembre 2011
(Extraits Vidéo)

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Voici l’intégralité de mon intervention :

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Cher(e)s ami(e)s, Cher(e)s camarades,

J’ai beaucoup de plaisir à ouvrir avec vous cette 76ème édition de la Fête de l’Humanité.

Si nous réussissons et si nous travaillons bien tous ensemble, depuis la Fête et après, cette Fête doit être la dernière Fête de l’Humanité sous le régime Sarkozy.

Notre Fête coïncide avec le 140ème anniversaire de ce puissant événement politique et révolutionnaire qu’est la Commune de Paris, à laquelle nous consacrons cette belle exposition.

Permettez-moi avant toute chose de féliciter et de remercier chaleureusement toutes les militantes et militants qui, tout l’été ont popularisé la Fête et proposé le bon de soutien, et celles et ceux qui, depuis quelques jours, ont construit la Fête.

Sans ce déploiement militant, il ne pourrait pas y avoir de Fête de l’Humanité, que nous devons produire dans des conditions économiques de plus en plus difficiles, alors que nous tentons de maintenir un prix d’entrée le plus raisonnable possible.

De plus en plus nombreux, doivent être associés à ce tour de force que constitue la Fête du journal l’Humanité, des femmes, des hommes engagés dans l’action syndicale et le monde associatif.

Jamais nous n’avons eu autant de stands d’associations, de forces de gauche et de nouveaux mouvements progressistes d’autres pays au Village du monde.

Nous allons d’ailleurs mettre la Fête à la disposition des associations caritatives formées par la Croix-Rouge française, les Restos du Cœur, avec les militants du Secours populaire français pour porter le fer contre cette décision inique des autorités européennes de réduire le plan d’aide aux plus démunis, au moment même où le nombre de citoyens en situation de pauvreté grandit en Europe et particulièrement en France.

Je le redis avec beaucoup de force, dans son extrême diversité, l’engagement militant, fait de générosité, de dévouement, de service à l’autre, de fraternité, reste une valeur, une activité  humaine noble.

On m’interroge sans cesse sur le fait de savoir comment et pourquoi nous réussissons une telle Fête ? Voilà la recette : l’engagement militant !

Évidemment, cela semble presque incongru dans la République, tous les jours un peu plus amochée par la clique de copains et de coquins qui, paraît-il, se passent des valises de billets, manipulent les fichiers bancaires, font leur meeting devant des juges dans les tribunaux et s’amusent à ce nouveau jeu de lancer de boules puantes qui ne peuvent déclencher que dégoût, rejet de la chose publique et ouvrir un boulevard à l’extrême-droite.

Permettez-moi enfin de remercier aussi les équipes de l’Humanité, de l’Humanité-Dimanche et de notre plateforme numérique qui ont participé au travail de création, de production, de popularisation de la Fête.

Dans ce travail, cette activité soutenue, je veux remercier les équipes de la Fête animées par Silvère Magnon et par Olivier Valentin.

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 Cher(e)s Ami(e)s,

Samedi matin, je dédierai l’inauguration du Village du Monde à Troy Davis, cet américain qui est dans le couloir de la mort aux  Etats-Unis, menacé d’être exécuté mercredi prochain.

L’humanité réunie ici doit faire entendre sa voix pour empêcher l’exécution de Troy Davis, pour la vie de Mumia Abu Jamal, pour la vie d’Hank Skinner et pour tous les condamnés à mort de part le monde.

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 Notre Fête va être celle des colères des peuples, des révoltes et des révolutions et celle des graines d’espoir qui, partout, sont semées dans le monde : de Santiago du Chili à Tunis, du Caire à Rome, de Lisbonne à Rabat ou Alger, de Saana à Damas, d’Athènes à Londres, à Madrid et maintenant à Tel-Aviv.

Oui, Tel-Aviv, où le peuple se soulève contre le régime corrompu colonialiste, militarisé jusqu’aux dents qui appauvrit, précarise, insécurise le peuple israélien. Nous soutenons sa révolte toute pacifique.

Espoir aussi à Ramallah et à Gaza puisque mardi prochain, le Président Mahmoud Abbas, déposera à l’Organisation des Nations-Unies la demande de reconnaissance de l’Etat Palestinien. Cette demande va parcourir la Fête dans de multiples initiatives.

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 Qui aurait pensé, il y a un an, lors de la dernière Fête, que le paysage mondial se serait tant bouleversé ? Qui aurait imaginé que tant de peuples auraient pris ainsi, avec courage, parfois au prix de leur vie, leur destin en main ?

Et bien, nous, nous devrions nous fixer l’objectif de tenir la dernière Fête de l’Humanité sous le règne de Sarkozy, et que la prochaine Fête soit celle du début d’un processus de transformation sociale, démocratique, écologique par le peuple lui-même.

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 Notre Fête s’ouvre cette année en mettant la lumière sur le 140ème anniversaire de la Commune de Paris.

C’est un anniversaire que l’Humanité et sa Fête ont à cœur de célébrer car elles se sont toujours référées à l’idéal révolutionnaire que les Communards, en seulement soixante-douze jours, ont inscrit durablement dans la mémoire de nos sociétés.

Du reste depuis la création de la Fête, et jusqu’à ce que le dernier d’entre eux ne décède, les Communards ont toujours été invités à monter sur la Grande scène au moment du discours politique. Comme un parrainage et une transmission de témoin en quelque sorte.

La Commune de Paris est la première révolte ouvrière du monde.

Elle a écrit à l’encre indélébile l’une des plus belles pages de l’histoire sociale, en imposant durablement, par le débat et l’imagination, une exigence sociale, démocratique et égalitaire reprise dans le monde entier.

Salaire maximum, encadrement du temps de travail, réquisition des logements vides, ministère du Travail, école laïque, gratuite et obligatoire, séparation de l’Eglise et de l’Etat, citoyenneté aux résidents étrangers, droit au logement et à la santé, égalité des salaires entre hommes et femmes…

Ces idées révolutionnaires, élaborées par le peuple pour le peuple, forment l’ébauche d’un monde meilleur. Elles restent pour partie l’idéal du combat progressiste et révolutionnaire de notre temps.

C’est cet idéal, ce sont ces droits sociaux, démocratiques, acquis au fil des combats et des élections, que tentent aujourd’hui de mettre en lambeaux les héritiers des versaillais, les nouveaux puissants du monde au service de la haute finance.

Parce qu’il symbolise la fracture entre le travail et le capital, le profond décalage entre le peuple et la classe dirigeante, cet épisode majeur de notre histoire n’a jamais eu la place qu’il méritait dans les manuels scolaires.

L’Humanité et l’Humanité-Dimanche se font un devoir de faire vivre la mémoire des Communards, leurs combats, leurs rêves.

Après la production au printemps d’un Hors-série consacré à la Commune, nous éditons pour la Fête une nouvelle édition spéciale  intitulée « Portraits de Communards » compilant l’ensemble des portraits parus cet été dans l’Humanité.

C’est par une vision actualisée de la Commune de Paris que l’exposition vous invite à redécouvrir cet événement.

Une vingtaine d’artistes vous présentent leur regard original sur cet épisode majeur du mouvement ouvrier et, si je ne puis tous les citer, je les remercie chaleureusement d’avoir contribué à l’originalité et la qualité de cette exposition. Je remercie également le musée d’art et d’histoire de Saint-Denis pour le prêt de documents et d’œuvres d’époque, dont certaines sont signées par des noms prestigieux.

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 En cent-quarante ans, la soif d’émancipation des êtres humains, la recherche du bonheur, le refus d’un monde inhumain sont restés intacts, malgré les moyens considérables déployés par les forces de l’argent pour pousser à la résignation et à la soumission.

Non, la Commune n’est pas morte !

Son idéal vit encore, dans des conditions certes totalement différentes, dans le cœur de tous les indignés, de tous les insoumis de la planète. De la Fête de l’Humanité, nous allons  leur livrer ce message :

Ensemble, construisons notre propre idéal.

Ensemble, indignés de tous les pays, prenons notre destin en main.

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Jamais, peut-être, cette ambition n’a été aussi actuelle et aussi urgente. Nous vivons en effet une période tout à fait exceptionnelle.

Celle d’un capitalisme financiarisé mondialisé qui règne sans partage sur la planète et  qui connaît une crise d’une telle ampleur que tous les aspects de la vie s’en trouvent affectés, pas à leur marge mais jusqu’au plus profond de leur essence.

Non seulement le niveau de civilisation atteint dans le passé régresse mais ce sont les façons de penser, de concevoir, de s’informer qui sont bouleversées.

Il est devenu banal de constater qu’on ne réfléchit plus comme avant, que la jeunesse, qui paye un lourd tribu à la marche arrière imposée à tous les acquis sociaux et démocratiques, ne voit plus les choses comme nous les appréhendions.

Le devenir de la planète lui-même est compromis.

Il serait vain de croire que pour sortir de cette spirale infernale il suffirait de redorer les pratiques du passé. La reproduction ne produit pas la révolution quand tout change… Exceptée l’aspiration au changement, qui, certes, s’exprime aujourd’hui différemment, en empruntant des canaux nouveaux.

N’est-ce pas ce que nous montrent ce qu’on appelle les révolutions arabes ?

J’en suis convaincu.

Dans le monde occidental et en Europe, un vaste chantier de réflexions, de confrontations, un vaste travail pour l’unité des travailleurs, des jeunesses, doit s’ouvrir pour que les peuples trouvent aussi leur propre chemin vers l’humanité.

Si tel n’était pas le cas, le pire, la barbarie seraient à redouter.

C’est urgent, au moment où les forces du capital déchaînées, réfléchissent à haute voix, non seulement sur les moyens de limiter la démocratie et les libertés, mais sur celui d’enlever toute souveraineté aux peuples et à leurs élus.

C’est le sens de ces projets jetés en pâture comme des évidences. Comme cette règle dite « d’or ». En fait une « Règle d’or » pour se prosterner devant l’autel du veau d’or où officient les puissances financières.

Ou maintenant la modification des traités européens pour donner les pleins pouvoirs à une instance non élue, que les gens nomment d’un ton badin, de ce concept barbare de « nouvelle gouvernance européenne ».

En fait, ils tentent, au cœur de la violente crise du capitalisme, d’imposer un nouveau système.

Ce serait l’austérité, la précarité, le chômage, l’état de pauvreté, à perpétuité sous la dictature de la finance.

Plusieurs débats qui auront lieu sur la Fête vont traiter ces enjeux et travailler à des issues possibles.

La Fête va constituer un forum des forces sociales, syndicales et progressistes européennes contre la crise et l’Europe du capital.

La Fête de l’Humanité sera le lieu où, pour la première fois, pourront se rencontrer les acteurs des révolutions arabes et les indignés d’Europe. Nulle part ailleurs comme ici, ne brille cette flamme de l’internationalisme.

Elle sera la Fête de celles et ceux qui aspirent à d’autres solutions que ce capitalisme financier qui s’est mis au dessus de l’humanité.

Ici, durant trois jours, ensemble, nous réfléchirons aux moyens de le mettre au ban de l’humanité.

Cette crise incomparable en sa totalité, en sa globalité pose le problème du basculement par une voie d’humanité, vers un nouveau projet de civilisation. Du jamais vu, nulle part et à aucune période !

Ce sera encore une fois la fête de la jeunesse.

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Accueillons-la à bras ouverts. Ecoutons-la. Celle du Chili à l’Espagne, d’Israël à l’Italie, au Royaume-Uni, à la pointe d’un mouvement nouveau qui ressemble à ceux des années 1968 et elle pose de puissantes questions.

Remarquons sa persévérance et la force de son nombre partout. Et ce, sur une longue période.

Remarquons sa détermination et sa volonté d’unité.

Remarquons son inventivité dans les slogans et les formes d’actions.

Remarquons sa lucidité sur ce qu’on appelle « le monde politique dominant ».

Remarquons à quel point elle est porteuse de l’idée de démocratie radicale, de rupture avec le capitalisme.

Remarquons à quel point elle est porteuse de neuf.

Qu’elle envahisse la Fête. Qu’elle se l’approprie. Qu’elle s’y exprime librement. Qu’elle nous enrichisse de ses aspirations, de ses idées, de sa conception du monde de demain.

C’est ce que nous tentons de faire avec l’initiative « L’Humanité-jeunes-Libres-échanges ».

Ce qui se passe nous oblige à la renouveler, à la moderniser, à lui donner encore plus d’importance.

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Je l’ai dit tout à l’heure, cette Fête va être la grande rampe de lancement pour en finir avec Sarkozy et faire reculer l’extrême-droite et inventer un nouveau projet de changement.

Oui, battre le sarkozysme et l’extrême-droite, pas simplement pour revenir en arrière, mais pour inventer de nouveaux chemins adaptés aux conditions d’aujourd’hui pour un nouveau progressisme français et européen, répondant aux urgences sociales, démocratiques, écologiques.

De grands débats pluralistes, de grandes confrontations politiques à gauche sur les options possibles et les choix de société vont se dérouler ici.

Quel rassemblement, à partir de quels contenus, peut-on construire pour qu’un processus de transformation sociale et écologique puisse voir le jour ?

Telles sont les questions qui traverseront les allées de la Fête de l’Humanité.

Ici, nous n’aborderons pas la politique sous l’angle des affaires, des petits arrangements entre puissants, des petites rivalités et batailles d’égo.

Ici, nous allons nous efforcer de contribuer à la construction d’un grand mouvement capable de répondre aux attentes de l’immense majorité des individus qui vivent aujourd’hui dans l’insécurité sociale, l’insécurité de vie, l’insécurité d’avenir et l’angoisse pour le sort  des enfants.

Ici, ensemble, nous allons donner un élan fort en cette rentrée scolaire et sociale pour résister, riposter à l’inacceptable, partager des idées pour changer de pouvoir, changer de société avec une gauche qui prenne pour boussole la satisfaction des exigences populaires dans la promotion de l’intérêt général.

C’est ici que le Front de Gauche va lancer en grand son offensive citoyenne afin d’aider chacune, chacun à prendre son destin en main.

C’est ici que le Front de Gauche lance sa campagne pour assurer la défaite du Président des riches, le plus de changements positifs possibles dans les vies de chacune et de chacun et une majorité combative et respectueuse de ses engagements lors des élections législatives.

C’est ici que le Front de Gauche montrera et démontrera qu’on peut changer tout, changer avec la popularisation et le débat autour du programme de changement du Front de Gauche.

Oui, la Fête du journal l’Humanité comptera dans le débat politique, dans l’élaboration collective d’un programme partagé pour le changement.

Cher(e)s Ami(e)s, cher(e)s camarades.

En ces moments difficiles, ces moments d’aggravation des souffrances sociales, nous avons besoin, par-delà nos opinions, nos sensibilités peut-être, de nous serrer les coudes, de nous rassembler.

Cette Fête de l’Humanité, ce sont trois jours de convivialité, de fraternité. C’est la Fête du vivre ensemble, de la mise en commun. Une respiration vitale dans un monde régi par les règles du chacun pour soi, de la mise en concurrence et de l’argent-roi.

Nous allons profiter de spectacles de très haute qualité, de grands concerts, avec de grands artistes, porteurs de sens, de Joan Baez à Bernard Lavilliers, Yannick Noah, Cyril Mokaiesh, HK et les Saltimbanks, Souad Massi, Yvan Le Bolloch, Nolwenn Leroy, Christophe Alévêque et de rencontres avec de multiples artistes et auteurs.

Et permettez-moi d’avoir une pensée pour un véritable ami de l’Humanité et de sa Fête, un véritable poète et humaniste qui vient malheureusement de nous quitter, Allain Leprest. Nous pensons à toi Allain. Tes chansons résonneront dans les allées de la Fête.

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Cher(e)s Ami(e)s, cher(e)s camarades,

Cette Fête c’est votre fête.

Une fête pour résister, riposter, changer.

Une Fête à vivre et à revivre.

Nous allons la réussir ensemble.

Nous allons réussir ensemble.

Bonne Fête de l’Humanité à toutes et à tous !

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0 commentaires


Canelle 26 septembre 2011 à 17 h 25 min

Merci Patrick pour ces mots forts, ces belles paroles auxquelles nous croyons.

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