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Au Parlement, ces derniers jours, au cours de la discussion d’une loi prétendument « pour le pouvoir d’achat », se sont agités une cohorte de députés aux couleurs de la macronie, de la droite et de l’extrême-droite, pour défendre ce qu’ils appellent « la valeur travail ».
Ils le font évidemment pour soutenir celles et ceux qui leur soufflent à l’oreille : les grands actionnaires et détenteurs de capitaux.
« Nous voulons que le travail paye ! » s’écrient-ils en cœur, sous leur air fourbe. Ils n’ont évidemment aucune intention de considérer le travail à sa juste valeur et de le rémunérer en conséquence, puisqu’ils le considèrent comme « un coût ». Un comble, le travail est le seul créateur de biens et de richesses. Le problème des représentants de la haute bourgeoisie et de la finance mondialisée est justement de trouver le moyen de rétribuer le moins possible le travail salarié pour augmenter d’autant ce qu’il rapporte à ceux qui l’exploitent. Problème de vases communicants qui commence par le refus d’augmenter les salaires, à commencer par le salaire minimum. Pour cela, ils dupent nos concitoyennes et nos concitoyens, toutes les travailleuses et tous les travailleurs. Ils inventent donc une prime versée selon le bon vouloir de l’employeur. Celle-ci n’est pas assujettie aux cotisations sociales patronales, mais automatiquement à l’impôt pour les salariés. D’une pierre, les forces dominantes font deux coups : elles bloquent toute augmentation des salaires et assèchent les recettes de la Sécurité sociale. Demain, elles expliqueront que les déficits des caisses de la protection sociale sont tels qu’il faudra transférer ses missions aux assurances privées. Une triple peine : chaque mois sur la feuille de paye, à chaque accroc de santé et sur la future pension de retraite. La prime, au bon vouloir de l’employeur, une fois l’an n’est qu’un morceau de sucre pour atténuer le goût de la pilule amère avalée douze mois de l’année.
À cette disposition, s’en ajoutent d’autres, comme la défiscalisation des heures supplémentaires alors que plus de la moitié des travailleurs les plus modestes ne paient pas d’impôt sur le revenu. En revanche, ces derniers paient très cher en ce moment la TVA et les taxes sur les carburants ou l’électricité.
Cependant, depuis des années, les grandes entreprises et les plus fortunés touchent sans contrôle un crédit « impôt-compétitivité » équivalent à 40 milliards d’euros, un crédit « impôt-recherche », et bénéficient d’une réduction de la taxation des revenus du capital avec la fameuse « flat-tax » et de l’abolition de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). On voit ici que le souci des droites n’est pas que le travail paye, mais que le capital rapporte. Or, c’est la rente qui détruit du travail pour faire monter les cours des actions en bourse, et donc la valeur du capital, dont les seuls bénéficiaires sont ses propriétaires. Les marchés financiers et les propriétaires du capital ne sont pas des défenseurs de la rémunération du travail. Tout au contraire, ils défendent d’abord la rémunération du capital !
La valeur du travail n’est donc ni une proclamation ni une donnée naturelle. Elle a toujours été le résultat d’un rapport de forces entre les détenteurs de capitaux et les travailleurs. C’est la définition, honnie des puissants et de leurs porte-voix, de la lutte des classes.
Un pouvoir qui ne cesse de renforcer le pouvoir des dominants, n’est pas du côté du travail et de la création. Il l’a amplement démontré avec ses contre-réformes du droit du travail, sa loi-pacte, son abaissement de la fiscalité sur le capital. Aujourd’hui, il cherche des artifices pour ne pas augmenter le salaire minimum et s’exonérer de toute action durable, pour une pression à la baisse sur les prix à la consommation. Il se moque éperdument des travailleurs de première ligne et des sacrifices des travailleuses et travailleurs aux corps usés dans les usines, les chantiers, derrière les bennes de ramassage des ordures, aux caisses et aux rayons des supermarchés ou dans les hôpitaux, en voulant les obliger de partir toujours plus tard en retraite.
Même l’urgence de la situation de celles et ceux qui exercent des travaux pénibles est mise de côté. Sinon, la petite avancée que constituait le compte professionnel de prévention, voté sous le quinquennat de M. Hollande, n’aurait pas été supprimée.
Rien non plus n’est encore envisagé pour mettre en œuvre l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. Quand seront pris réellement en compte les drames au travail ? 539 833 accidents du travail en 2020. 40 219 maladies professionnelles. 79 428 accidents de trajets. Y a-t-il un mot, un acte, une décision pour réduire ces drames ? Aucun.
L’utilisation par les privilégiés qui nous gouvernent de ces mots « valeur-travail » n’a pour objectif que de culpabiliser les chômeurs afin de préparer une nouvelle contre-réforme de l’allocation chômage et de conditionner le revenu de solidarité active à un travail obligatoire.
On parle ici de 6 millions de chômeurs et de près de 4 millions de travailleurs précaires. Tous des fainéants ? Allons donc ! L’objectif est de diviser les citoyens entre eux pour que les puissants soient tranquilles, à l’abri de mouvements populaires.
C’est aussi le moyen de créer les conditions d’un nouvel abaissement des rémunérations de tous les travailleurs. L’ennemi d’un privé d’emploi n’est pas celui qui a un travail et l’ennemi d’un salarié ou d’un paysan n’est pas celui qui touche le RSA, pas plus que le travailleur dont les parents étaient immigrés, mais bien ceux qui favorisent le capital au détriment d’un travail utile, intéressant, correctement rémunéré.
Ne pas se diviser et agir pour une nouvelle répartition des richesses et une nouvelle manière de les produire permettrait réellement de commencer à parler du respect de « la valeur travail ». Le reste est un leurre ! L’ambition de notre époque devrait être d’engager un processus pour libérer le travail de la domination qu’exercent sur lui les détenteurs de capitaux privés. Il est temps que les citoyens, les travailleurs puissent exercer leur pleine souveraineté sur le travail. C’est un combat de l’heure !
Patrick Le Hyaric
27 juillet 2022
3 commentaires
Pour le plein respect de la valeur travail, il faut le respect de la Création et du soin de la Création nécessaire et indispensable ; et la syndicalisation régionale des personnes qui travaillent.
Vous parlez de sujets sérieux, je comprends. Mais vous ne parlez jamais d’une idée d’un service publique de l’informatisation et de la numérisation selon l’orientation du président Macron de nature à privilégier les solutions françaises et européennes qui est légitime et fondée ; et selon le communisme français et européen universaliste du vingt et unième siècle ; distinguant les Particuliers Utilisateurs, des entreprises et des administrations, qui doivent être prioritaires de façon à ce qu’il n’y ait plus la fracture informatique et numérique, et de façon à ce que les Droits Humains Universels soient respectés voire appliquées pour toutes et pour tous.
Plusieurs personnes ne voient pas la moindre amélioration de la sécurité réelle des personnes qui doit être la sécurité aussi des libertés humaines fondamentales, et de la sécurité des pays, dans l’association intrusive jusqu’à des détériorations, de solutions informatiques et numériques et de la téléphonie ! La communication par courriels des Particuliers utilisateurs, et leur téléphonie, doivent être distinctes, personne n’a le droit humain d’imposer une exigence qui s’accapare ce qui est censé être à la personne utilisatrice. Il serait grand temps que les Communistes universalistes réagissent en proposant.
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