Valérie Palléja, luciole de L’Humanité

le 24 février 2025

Valérie Palleja était aussi discrète qu’efficace dans les importantes fonctions et responsabilités qu’elle a occupées à L’Humanité. Nous n’entendrons plus cette voix tranquille, qui ne s’élevait jamais au-dessus du seuil de l’entendement. Nous ne discuterons plus avec elle de bon matin alors qu’elle était parmi les trois cadres féminins arrivant le plus tôt à son bureau, comme pressée de se mettre au service des autres au sein du groupe comme adjointe au service des salaires puis contrôleuse budgétaire. À L’Humanité, les chiffres sont angoissants, stressants, ennemis de la poésie et du laisser-faire. Peut-être brûlait-elle ces chiffres et ces nombres dans de généreux nuages de fumée lors des pauses-café. Elle ne rejoindra plus ce bureau, terrassée par un maudit cancer qui lui a refusé tout sursis au milieu de sa cinquante et huitième année. Au service des autres, elle l’était aussi dans ses fonctions de déléguée syndicale des cadres CGT et élue au comité d’entreprise dont elle sera la trésorière. À ce titre, elle participait au conseil de surveillance du groupe L’Humanité et nous a accompagnés tout au long de la procédure de redressement judiciaire, ne manquant aucune des nombreuses audiences du tribunal de commerce pour défendre à nos côtés l’existence de L’Humanité, la vie d’un groupe de presse que d’aucuns voulaient à tout prix mettre en liquidation judiciaire. Son imperturbable sourire se promenait aussi aux réunions des sociétés des amis de L’Humanité ou de l’association des lectrices et lecteurs, comme à la fête de L’Humanité, où elle s’occupait du paiement des stands et participait à la vitalité du village du monde.  

L’Humanité perd une experte en humanité, une cadre de haut vol qui aura largement participé à la vie, à l’animation, à la gestion, à la défense et à la poursuite du journal de Jean Jaurès. Notre chagrin est à la mesure du vide que laisse l’extinction de cette luciole de L’Humanité.

À son époux Alain, un temps salarié de L’Humanité après avoir officié au siège national du Parti communiste, à ses enfants Julien et Manon qu’elle aimait tant, je veux adresser mon sincère soutien et mes condoléances attristées.

Patrick Le Hyaric

24 février 2025


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