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Comme au plus fort du mouvement des « gilets jaunes », les appréciations sur les « convois de la liberté » sont diverses. Ces deux mouvements de protestations reflètent les pensées et les mots de nombreux de nos concitoyens. Ils ont des racines communes : la dureté de la vie et la blessure du mépris de classe.
Le pouvoir, voulant incarner le « parti de l’ordre », pour complaire aux droites et aux extrêmes-droites n’a trouvé pour seule réponse que de leur envoyer les blindés.
La réalité, c’est que la tenaille, entre stagnation des salaires et hausses des prix des produits de première nécessité, enserre durement tant de familles populaires. Ajoutons que le refus du passe vaccinal est le même que celui des parlementaires de gauche au parlement : le refus des injustices et des privations de liberté. D’ailleurs, le gouvernement lui-même confirme qu’il n’aura servi à rien puisqu’il est prêt à le suspendre. Il est vrai que le premier tour des élections présidentielles se rapproche. À mesure que s’approche l’annonce de la candidature du Président de la République à sa propre succession, les restrictions sanitaires s’allègent et le virus, comme par miracle, fait de moins en moins parler de lui…
Plus fondamentalement, les mouvements de colère expriment le ras-le-bol d’une large majorité de la population. Les classes populaires se sentent oubliées et méprisées. Ce ressentiment est juste et justifié, tant le mépris du pouvoir et des possédants n’a jamais été aussi puissant.
Les aspirations à une vie meilleure taraudent en profondeur la société. Désormais, de plus en plus de personnes font le lien entre les hausses des prix et l’augmentation des profits des pétroliers et des grandes surfaces. Et, un mouvement nouveau de journées d’actions pour la hausse des salaires s’ancre dans la durée, contraignant les candidats à l’élection présidentielle sur la rémunération du travail.
De multiples fronts de revendications émergent. Il y a bien longtemps que l’on n’avait vu autant d’enseignants, soutenus par les parents d’élèves, cesser le travail et manifester. Depuis des mois, les personnels soignants descendent dans la rue pour réclamer des moyens et des embauches supplémentaires. Les avocats comme les magistrats agissent pour un meilleur accès à la justice de toutes et tous. L’appel de personnalités pour « un printemps des services publics » à la ville comme à la campagne, comme moyen de combattre les inégalités sociales et territoriales, articulé à un projet pour la justice sociale et environnementale, le développement de la création culturelle, l’accès à la culture, à l’éducation, à un pluralisme de l’information. Cette initiative peut contribuer à fédérer les exigences en faveur d’un système de santé publique, modernisé et renforcé, d’une justice de qualité comme d’une sécurité publique de proximité.
L’exigence forte et largement partagée d’une politique d’accompagnement du grand âge digne et de qualité vient désormais ébranler le système d’exploitation de la vieillesse et de la dépendance.
Autant d’actions, de prises de positions, de propositions qui appellent un considérable élargissement de la démocratie, participative et d’intervention susceptibles d’orienter, les choix d’avenir qui mettent frontalement en cause les institutions de la Ve République, le bilan de ce quinquennat et les orientations de l’Union européenne.
Ces luttes et expressions citoyennes entrent en contradiction avec les programmes des droites et des extrêmes-droites qui, comme le président actuel s’il était réélu, tournerait encore plus la vis aux travailleurs, aux retraités, aux chômeurs… Bien sûr, cela se fait au nom des dogmes de la « compétitivité », de la nécessaire « réduction de la dette » et d’une prétendue « efficacité économique » pour toujours mieux servir les puissances d’argent.
Ces candidats se veulent les meilleurs mandataires des puissances d’argent, en mission pour effacer tout ce qui dans notre réalité nationale a été conquis par les générations qui nous ont précédées, et font de la France une nation sociale et laïque singulière. Une nation dans laquelle des parts des richesses produites par le travail des salariés avaient été arrachées à l’emprise du capital privé.
Dans une si préoccupante situation, on mesure combien il convient d’appeler les citoyennes et citoyens à se mêler de l’élection présidentielle et des élections des députés qui vont la suivre.
On ne peut laisser faire ce scénario où les électrices et les électeurs sont sommés de choisir entre des droites extrêmes et des extrêmes-droites pour une société encore plus dure, plus brutale, plus fragmentée.
Le président actuel annihile tout débat, car il compte sur une tacite reconduction. Ainsi, il compte nous raconter une belle histoire où il aura été celui qui a empêché une guerre contre l’Ukraine et vaincu la pandémie. Et dans sa grande bonté, il nous annoncera qu’on peut enfin jeter les masques.
Pendant ce temps, les droites, les extrêmes-droites mutent dans la perspective d’une « union des droites », hier encore jugée contre-nature, pour faire accepter aux travailleurs leur exploitation et leur soumission. Leur programme vise à assurer la pérennité d’un système en le mettant à l’abri d’une contestation populaire, en utilisant à plein les institutions de la Ve République, créées à cette fin, tout en répandant à haute dose le venin des divisions du racisme, de la xénophobie, de l’antisémitisme et du rejet du musulman.
C’est cela qui est à l’ordre du jour le 10 avril, à l’occasion du premier tour de l’élection présidentielle. Les électrices et les électeurs de gauche doivent réfléchir à cela et en discuter sans le filtre des écrans de télévision. Si leur mécontentement, leur légitime demande de changements profonds, devait se traduire par l’abstention, cela reviendrait, bien malgré eux, à contredire leurs aspirations et leurs luttes.
Quand le bloc des droites et l’extrême droite totalisent 46% des intentions de vote, il convient de sonner le tocsin. Un tel résultat serait une nouvelle et dangereuse étape de l’affaiblissement du camp des travailleurs, un renforcement inédit du capital, avec ses répercussions très négatives dans la vie quotidienne de chacun, dans une société de moins en moins humaine.
Quand la candidate de ce qui fut appelée « la droite républicaine » reprend les mots et les concepts de l’extrême-droite, ce n’est pas du complotisme, mais du racisme et de la xénophobie, une politique de guerre sociale, ouvrant la voie à la guerre civile. L’exact opposé de ce que propose le candidat communiste, Fabien Roussel, qui combat l’ambiance anxiogène imposée de toutes parts et appelle à construire ensemble de nouveaux « jours heureux », avec un projet unificateur de progrès social, environnemental, démocratique, de désarmement et de paix. Il appelle à la mobilisation de toute la gauche et des écologistes. Une gauche dans laquelle le Parti communiste doit retrouver de la force. « Il me semble que ce boulot doit être fait pour réconcilier la gauche et les classes populaires », s’est réjoui, sur France 5, Nicolas Mathieu, lauréat du prix Goncourt en 2018, après un reportage consacré à la campagne de Fabien Roussel.
Le vote Roussel permet en effet de modifier les rapports de force et de construire un pôle solide pour ouvrir la voie à un rassemblement des forces de gauche à réaliser dès les élections législatives. Oui, les classes populaires en souffrance doivent utiliser le pouvoir de leur vote afin que leur vie, celle de leurs proches s’améliorent et que des jours meilleurs deviennent une réalité pour toutes et tous.
3 commentaires
Toutes ces informations démontrent qu’un pays ne peut vivre qu’en vraie république avec une droite républicaine authentique et une gauche républicaine, authentique pour être complémentaires par leurs alternances et leurs oeuvres respectives pour toute la population, car c’est indispensable, surtout dans le vingt et unième siècle avec l’Union Européenne qui mérite un bon progrès général et non de l’instabilité qui pourrait lui être fatale. Mon commentaire revient une nouvelle fois à dire qu’il faut plus de gauche afin de ne pas avoir une manège d’ultradroite, et la république, toute la république, rien que la république, relevant les défis pour elle-même et pour les autres pays de l’Union Européenne et du monde.
Il est très bien cet article, il contribue à l’évidence en 2022, que la révolution par les urnes en 2022, ce n’est pas par l’abstention, mais par un vote pour un mouvement républicain universaliste, en souhaitant aussi que tous les votes républicain rééquilibrent la république avec le retour d’une gauche du vingt et unième siècle en progrès d’analyses et de propositions comme cela se remarque.
” Le pouvoir, voulant incarner le « parti de l’ordre », pour complaire aux droites et aux extrêmes-droites n’a trouvé pour seule réponse que de leur envoyer les blindés. ”
La guerre sociale, donc. Celle que Macron a déclarée en laissant croire qu’il visait la Covid19, celle aussi que Trudeau mène contre le convoi de la liberté à Ottawa, celle aussi de plusieurs gouvernements de “démocraties” contre leurs services publics, contre leurs peuples, contre les (trop nombreuses ?) classes moyennes et inférieures.
L’Internationale, vite !
Contre celle du capital, engagée à faire table rase à sa manière.
Un éventuel score autour de 3 ou 4 % pour Roussel serait réconfortant pour le PCF, mais il serait aussi un coup d’épée dans l’eau pour les citoyens qui ont besoin de rétablir la Liberté, l’Egalité, la Fraternité.
J’espère que Fabien Roussel dépassera 5% et pourquoi pas 10%, il ne faut plus le manège des ultradroites mais la révolution par les unes 2022 pour la république authentique française et européenne universaliste. Ainsi plus de la Liberté mise à mal, l’Équité avec la Fraternité universelle.