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Est-ce un cabinet de conseil, comme McKinsey, qui en l’échange d’une forte rémunération, a conseillé au président-candidat de forcer les citoyens contraints de vivre avec un revenu de solidarité active (RSA) à travailler jusqu’à 20 heures par semaine ?
Pourquoi s’acharner sur ces deux millions de personnes – dont près de 30% ont plus de 50 ans et le quart sont éligible à l’allocation adulte-handicapé – qui touchent cette allocation de 572 € par mois ?
Et pourquoi, en revanche, ne rien réclamer aux cinq personnes les plus riches de France, qui à elles seules possèdent plus que les 27 millions les plus pauvres ?
Elles bénéficient pourtant de la part de l’État d’avantages fiscaux en tout genre et sans commune mesure avec la chiche allocation accordée au titre du RSA.
À ces milliardaires, aucune contrepartie n’est réclamée ! Pourquoi jeter en pâture à la vindicte populaire les plus pauvres d’entre nous, et ainsi fragmenter la société, quand si peu d’actions sont engagées pour empêcher les 80 milliards d’euros de fraude fiscale.
Est-ce pour satisfaire droite et extrême droite dont le thème de l’assistanat est un cheval de bataille favori ? Ces mêmes forces qui rêvent de fournir une main-d’œuvre sous-payée à 6,64 € de l’heure soit 20% en deçà du SMIC horaire net.
Ajoutons que celles et ceux qui travailleront ainsi n’en retireraient aucun bénéfice pour leur droit à la retraite puisque cette allocation est exonérée de cotisation. Dans le contexte actuel d’inflation, si l’allocataire du RSA doit prendre sa voiture pour effectuer ce travail devenu obligatoire, cela pourrait lui coûter plus que ce qu’il reçoit. Le pouvoir veut donc transformer un outil de lutte contre la pauvreté en instrument politique de redressement moral de citoyens désignés fainéant et ennemi de la caissière de supermarché qui touche 850 € de retraite ou encore de l’ouvrier qui trime pour un salaire de misère et du paysan qui travaille sans compter son temps, toute l’année…
L’objectif de cette forfaiture est de diriger les regards des exploités vers plus pauvres qu’eux pour maintenir ce système de telle sorte que les plus fortunés puissent continuer à spéculer et amasser des magots dont un smicard ou un allocataire du RSA n’a pas idée des montants astronomiques.
Ce projet est pensé comme l’ont été les lois dites « Hartz » qui visaient à libéraliser le marché du travail en Allemagne. Elles ont abouti à une contre-réforme des allocations versées aux chômeurs allemands pour les obliger à accepter ce qui a été baptisé « les jobs à 1 € » (Ein-Euro Jobs) soit 15 à 30h de travail par semaine rémunérées entre 1 € et 2,50 € de l’heure.
Ceci se fait au nom de l’idéologie macroniste de plus en plus affirmée selon laquelle les citoyens ont des devoirs avant d’avoir des droits. Cette orientation est totalement à rebours de l’esprit et de la lettre de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen qui stipule que les droits ne peuvent être soumis à aucune condition.
On ne demande à personne de mériter ses droits. Cette idéologie de classe est également contraire à l’article 11 du préambule de la constitution de 1946 qui précise que : « tout être humain qui en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ».
Elle est aussi contraire à l’article 2 de la convention N° 29 relative au travail forcé adopté le 28 juin 1930 dont les conséquences politiques peuvent être redoutables puisqu’elle signifie ceci : « Aux fins de la présente convention, le terme « travail forcé ou obligatoire » désignera tout travail ou service exigés d’un individu sous la menace d’une peine quelconque et pour lequel ledit individu ne s’est pas offert de son plein gré ».
Ainsi, pour offrir des travailleurs quasi gratuitement au patronat, les droites sont prêtes, dans un silence assourdissant, à brader le corpus des droits des citoyens et des travailleurs codifiés dans une série de textes fondamentaux. Leur projet est celui d’une dé-civilisation alors que le monde du travail réclame une sécurité de vie, de la naissance à la retraite.
Patrick Le Hyaric
Le 30/03/2022
2 commentaires
Amour de la Liberté Amour de l’Égalité Esprit de fraternité Amour du travail selon son plein gré. S’aimer les uns les autres.
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