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Inauguration du Village du Monde
Samedi 14 septembre 2013
Fête de l’Humanité
Mesdames et messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames et messieurs les représentants des États, des journaux et des organisations progressistes venus du monde du entier,
Cher(e)s ami(e)s et camarades,
*****
Bienvenue à vous toutes et tous au Village du Monde de la Fête de l’Humanité, que nous ouvrons avec vous toutes et tous, avec mon ami Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste, sénateur et président du parti de la gauche européenne.
Cette année encore, venus des quatre coins du monde, vous êtes là, chers amis de plus de cent délégations étrangères.
Là pour témoigner de vos espoirs, de vos actions, de tout ce que vous entreprenez chez vous pour une vie meilleure et un autre monde.
Vos combats ont leurs spécificités liées à vos histoires, à votre situation sur le globe.
Liées surtout au tour qu’ont donné vos peuples à leur lutte pour le progrès. Pour l’émancipation humaine.
Soyez-en à nouveau chaleureusement remerciés.
Nous ne parlons pas la même langue mais nous nous comprenons parfaitement.
Nous partageons la même ambition de transformation d’un monde qui ne nous convient pas, un monde dominé par le capitalisme dans sa phase mondialisée et financiarisée.
Un capitalisme qui fait du monde une jungle où les puissants sans pitié mènent une guerre économique sans merci, dont les travailleurs, les chômeurs, les enfants et les femmes sont les fantassins et les victimes.
Ce système connaît une crise profonde, globale, totale qui nous affecte toutes et tous, et tous les domaines de la vie humaine.
Son caractère mondial nous rapproche encore d’autant plus qu’aujourd’hui, l’existence même de notre planète terre est en cause.
En cause, parce que la course au profit, sans entrave, la détruit.
En cause aussi par l’existence de stocks d’armes nucléaires capables de la pulvériser plusieurs fois.
Tout nous rapproche.
Le fait que nous vivions, les uns et les autres, dans le même système capitaliste qui règne en maître partout et avec l’interdépendance des économies qu’il a installée.
Il nous met tous en concurrence en profitant de nos différences de développement.
Le fait enfin que vous, comme nous, êtes à la recherche des chemins inédits pour des processus de transformations sociale et écologique, des transformations révolutionnaires, certes différents selon les pays, mais qui tous participent de l’ambition d’atteindre un plus haut degré de civilisation.
La révolution numérique, avec les réseaux sociaux nous rapproche aussi, en permettant que nous puissions nous parler plus et mieux.
Elle peut nous donner toujours plus de force pour nous faire entendre, partager des idées nouvelles, agir ensemble.
Notre époque est celle qui rend plus évidente l’impérieuse nécessité de mondialiser nos combats. Isolés, chacun chez lui, nous serons battus.
Différents mais tendus vers les mêmes objectifs, nous nous donnerons des chances pour l’emporter.
Voilà qui donne une nouvelle force à la conclusion du manifeste du parti communiste de Karl Marx : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ».
Oui cher(e)s ami(e)s, unissons-nous pour inventer un autre monde.
Unissons-nous pour la fraternité et la paix.
L’actualité nous y appelle avec éclat et urgence.
*****
Nous aurions pu être ici alors que des missiles américains et français s’abattraient sur la Syrie y ajoutant du feu et du sang à une guerre civile qui n’a que trop duré.
Je ne vous cache pas que depuis des semaines, je redoutais cette tragique coïncidence.
Je la redoutais, vous la redoutiez et, ensemble, nous faisions tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’elle ne se produise pas.
En France, nous avions une responsabilité d’autant plus grande que nos dirigeants avec ceux des Etats Unis avaient choisi l’option militaire, celle qui à nos yeux est la pire puisque non seulement elle serait porteuse de plus de malheurs et de souffrances pour le peuple syrien mais parce qu’elle ne règlerait rien et aggraverait tout.
Celle qui pourrait allumer une mèche dans le premier baril d’une poudrière dont nous ne connaissons pas toutes les possibles conséquences cataclysmiques.
Certes, aucune faiblesse n’est acceptable quand l’utilisation d’armes chimiques est en cause.
Aucune faiblesse non plus à l’égard du tyran sanguinaire de Damas comme à celui de groupes djiadistes qui veulent installer leur chape de plomb sur un pays à feu et à sang.
Aucune excuse, aucune faiblesse, contre ceux qui commettent des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité.
Que ces derniers aient profité, pendant des mois et des mois, de la coupable inertie internationale et de la paralysie du Conseil de Sécurité provoquée par les vetos de la Russie et de la Chine confirme l’immense responsabilité de ce qu’on appelle les grandes puissances.
Aucune, pardonnez-moi l’expression, « n’a les cuisses propres ».
Toutes, à leur manière, ont leur part de responsabilité.
Toutes ont fait passer leurs raisons d’état avant la recherche d’une solution politique et d’un soutien aux forces saines qui en Syrie combattent pour la démocratie et la justice.
Heureusement, il y eut la pression des opinions publiques.
Partout ou presque, instruites des conséquences souvent désastreuses des aventures militaires précédentes, des mensonges déployés pour leur faire accepter la guerre en Irak, elles ont dit qu’elles ne voulaient pas renouveler ce qui avait échoué au prix d’innombrables victimes innocentes et de destructions massives.
Elles ne voulaient pas suivre ceux qui s’avéraient incapables de leur expliquer pourquoi ils voulaient utiliser la force et surtout ce qu’il en adviendrait, le jour d’après, pour la Syrie, la région et au-delà.
Une fois de plus, “les masses font l’histoire” !
Ce sont elles qui ont permis le vote négatif des parlementaires du Royaume-Uni, la prise de position du Président du Conseil européen et la décision de M. Obama de convoquer le congrès, alors que le pape exhortait à ne pas utiliser la force.
Ce sont elles qui ont obligé à déverrouiller la situation et à revenir à la recherche d’une voie politique et diplomatique.
Et modestement, nous ressentons une certaine fierté à être du bon côté, le leur.
Et nous le resterons car si la proposition russe, discutée avec M. Obama en marge du G20, immédiatement acceptée à Damas, à Washington puis à Paris a permis de faire un pas en redonnant ses chances à la diplomatie, elle n’a évidemment pas tout réglé d’une situation dont une des premières caractéristiques est la complexité.
Pour que la porte entrouverte sur l’espoir d’une solution pacifique permette sa concrétisation, la pression populaire demeurera indispensable tant les obstacles sont nombreux.
L’engagement de mettre son arsenal d’armes chimiques sous contrôle international puis d’aller à leur destruction doit être tenu par Bachar al-Assad.
L’adoption d’une résolution contraignante pour tous du Conseil de sécurité de l’ONU est nécessaire pour donner à tout ce qui s’entreprend l’indispensable légalité internationale, celle que bafoue le dictateur syrien comme ceux qui préconisaient l’option militaire.
Les efforts engagés doivent contribuer à la relance du processus dit de “Genève II” pour que les armes se taisent et laissent la place à des négociations politiques, impliquant toutes les parties, accompagnées d’intenses initiatives diplomatiques.
Ils doivent aussi porter sur l’ampleur d’une aide humanitaire qui fait tant défaut en Syrie et aussi dans les pays limitrophes qui accueillent des centaines de réfugiés démunis de tout.
La France a un grand rôle à jouer pour que le processus de paix et de rétablissement de la démocratie en Syrie aille à son terme.
Un grand rôle que ses engagements passés lui permettent d’assumer, elle qui y a gagner l’atout si rare de pouvoir parler à tous en étend écoutée et souvent entendue.
Vous l’avez compris, tout cela s’énonce facilement mais la réalisation sera beaucoup plus difficile même si les conditions en sont plus favorables qu’il y a encore une quinzaine de jours.
Les populations, plus que jamais, auront leur mot à dire.
Elles peuvent compter sur nous, sur vous pour contribuer à ce qu’elles puissent continuer d’exprimer leur attachement à une solution politique jusqu’à la voir triompher, pour le bien des Syriens et des peuples de la région. Pour le bien de la paix et de la démocratie.
*****
Au-delà, à partir de cette angoissante situation, nous reposons deux questions fondamentales :
La première a trait à la nécessité de respecter, de revaloriser le rôle de l’Organisation des Nations-Unies pour la démocratiser, pour la renforcer.
La seconde pose la question des armes de destruction massive dans la région. Non seulement, il faut mettre les armes chimiques détenues par quelque pays que ce soit sous contrôle international, mais il faut les détruire. Oui, les détruire !
Mais au-delà, ensemble, avec les forces démocratiques et progressistes de tous les pays du Proche et du Moyen-Orient, exigeons de faire de toute cette région une zone dénucléarisée.
Et au-delà encore, engageons une grande action mondiale pour la destruction de toutes les armes nucléaires, chimiques et bactériologiques.
Cher(e)s ami(e)s,
Méditons, méditons toujours cette belle proclamation de Jean Jaurès : “Donner la liberté au monde par la force est une étrange entreprise, pleine de chances mauvaises. En la donnant, on la retire ».
*****
Cher(e)s ami(e)s,
Au cœur de cette région névralgique, il y a bien sûr cette angoisse qui reste dans la gorge du monde : la situation du peuple palestinien.
Elle est, chaque jour qui passe, plus tragique pour le peuple palestinien privé de ses droits les plus élémentaires, au mépris des résolutions adoptées par l’ONU.
Il vit dans des conditions inhumaines qui ne font que se dégrader et qui attisent le désespoir et les sentiments de vengeance.
La sécurité du peuple israélien, celle de toute la région et au-delà s’en trouvent compromises.
Or, c’est au prétexte de cette sécurité que les dirigeants de droite israéliens continuent de violer toutes les lois internationales.
Des discussions israélo-palestiniennes viennent de reprendre.
Mais franchement, il ne peut y avoir d’un côté, pour les caméras du monde des images de discussions, comme dans les films, alors que dans la réalité on vole, on pille, on colonise les terres palestiniennes.
Devant les caméras on verrait des poignées de mains, alors que dans la réalité on érige un haut et large mur d’apartheid. On enferme en prison à ciel ouvert Gaza et on met des enfants, des femmes, des travailleurs palestiniens en prison.
Comme pour la Syrie, le grand enjeu est posé à toutes et tous de développer une grande campagne internationale pour la justice, la liberté du peuple palestinien.
Une grande campagne pour un état palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem Est comme capitale et le droit au retour de tous les réfugiés.
Chacun sait le rôle déterminant que devraient jouer les Etats-Unis dans ce règlement et donc la place qui revient à leur population pour y parvenir. Si la situation reste ce qu’elle est, il n’y aura que des perdants et demain sera pire qu’aujourd’hui.
Le peuple américain peut le comprendre comme celui d’Israël. Pour ce dernier, notre soutien aux forces de paix qui y mènent un difficile combat ne peut que s’amplifier.
D’ailleurs une question est posée à Israël, au peuple israélien : que voulez-vous être ? Voulez-vous être des actrices et des acteurs de la paix et de la justice ? Ou voulez-vous être le pays dont l’armée chasse des enfants la nuit ? Ou le peuple de la fraternité ?
Oui, aux Etats Unis comme en Israël, les citoyens peuvent comprendre que le simple bon sens commande d’arrêter la colonisation et d’appliquer les résolutions de l’ONU.
Que la libération des prisonniers politiques s’impose comme la résolution, certes complexe, de l’issue digne à offrir aux réfugiés.
Depuis bien longtemps, les bases d’un compromis acceptable par tous existent, qu’il s’agisse des frontières de 1967 ou encore de Jérusalem-Est comme capitale du nouvel Etat.
Ce qui manque, c’est la volonté politique et le poids des dirigeants américains et européens, leur détermination à ce qu’aboutisse un processus de justice et de paix.
L’heure est à trouver la solution qui fera qu’il n’y ait que des gagnants et bien au-delà des deux parties directement impliquées.
C’est pour y contribuer que notre Fête va lancer une grande campagne en faveur de la libération des prisonniers politiques, parmi lesquels le député Marwan Barghouti, de plus en plus considéré comme le Mandela de cette partie du monde.
Ils sont 4 500, dont quinze députés emprisonnés depuis 11 ans. On compte parmi eux 118 femmes et 376 enfants.
Le pouvoir israélien, comme le fait le dictateur de Damas avec ses opposants, les traite de terroristes. Plus vite il les considérera comme des victimes et des interlocuteurs respectables, plus vite les négociations avanceront.
D’où l’importance de cette campagne que nous allons lancer en présence de Fadwa Barghouti, épouse et avocate du leader palestinien.
Elle est parmi nous.
Je la salue et la remercie en votre nom.
Merci aussi de sa présence à Hael Al Fahoum ambassadeur de Palestine en France et partie prenante du « Comité pluraliste » pour la libération de Marwan.
La Palestine est aujourd’hui la grande injustice de notre monde et en même temps le symbole de l’engagement en faveur d’une cause qui incarne tout à la fois la justice, la paix, la dignité et les droits de l’Homme.
*****
Chers amis,
Je l’ai indiqué, qu’il s’agisse de l’Irak, de la Lybie ou encore de l’Afghanistan, les coûteuses interventions militaires, en vies humaines comme en dépenses faramineuses engagées, ont laissé des pays en ruine, en proie au chaos.
Des pays où ont été exacerbées les oppositions ethniques ou religieuses qui ont pu mobiliser des populations plongées dans la plus grande détresse.
Dépourvues de tout, elles devenaient des proies faciles pour des extrémistes qui ont su faire jouer les sentiments nationaux contre les envahisseurs venus de l’étranger dans un déluge de feu et de fer.
On voit bien que les grandes puissances ne tirent pas spontanément les leçons de tels désastres.
Bien au contraire, leurs motivations impérialistes l’emportent sur ce qui devrait pourtant les animer, à savoir la nécessité de ne plus recommencer et de se mobiliser pour réparer le mal fait grâce à des aides massives.
Des aides qui permettent aux populations de redresser la tête et de choisir leur destin.
Les raisons géopolitiques, la chasse aux matières premières, la volonté de s’assurer des zones d’influence, des marchés, tout cela l’emporte encore largement sur l’ambition de construire un monde apaisé, plus juste, plus solidaire et démocratique.
Dans tous ces pays, des forces progressistes interviennent au prix d’un courage et d’efforts qui suscite notre admiration.
Notre admiration, notre soutien et notre solidarité.
*****
Permettez-moi à ce propos, avec beaucoup d’émotion mais de colère aussi, de rendre à nouveau hommage à trois femmes admirables de courage et de générosité, trois amies kurdes, lâchement assassinées dans la pénombre, une nuit d’hiver, en plein Paris, dans leur propre bureau, le 9 janvier dernier.
Il ne faut pas oublier Rojbine, Leyla et Sakiné, les belles militantes de la paix. Elles n’avaient qu’une arme : leur pouvoir de persuasion pour que le peuple kurde retrouve ses droits.
Qui a commandité ce crime politique ? Ici, des militantes et des militants, au premier rang desquels Sylvie Jan, travaillent, cherchent les réponses.
Et avec elles et devant les parents de Rojbine, que je suis heureux d’accueillir ici, je veux dire que nous ferons tout pour trouver ceux qui ont été payés pour commettre cette horreur.
C’est vers toutes les forces progressistes et démocratiques que devrait beaucoup plus qu’il ne le fait se tourner notre pays.
Nous vivons dans un monde qui se complexifie, qui voit l’émergence de nations qui demain seront dans la cour des très grands. La Chine, l’Inde, le Brésil, l’Indonésie et quelques autres comptent déjà beaucoup et vont compter de plus en plus.
Des classes moyennes nouvelles s’y construisent qui ne règlent pas, loin s’en faut, la question sociale avec son cortège de souffrances, d’injustices et d’inégalités qui fait aussi la réalité des pays développés.
Certes, il est fini, bien fini le temps où ce monde était séparé en deux camps antagoniques.
Mais les affrontements de classes sont eux toujours là, à la mesure de l’organisation capitaliste du monde qui, elle, a étendu ses filets partout.
Ainsi, inséparablement, se posent dans tous les pays, la question sociale, l’exigence démocratique et de liberté, l’obligation écologique montante, notamment parmi les nouvelles générations.
Ce qu’on a appelé le “Printemps arabe” a d’abord mis en avant une demande démocratique forte, largement portée par des jeunesses en proie au chômage de masse et à la précarité.
Nous avons soutenu le processus et l’évolution de la situation commande, je crois, que l’on poursuive dans le même sens.
En effet, nous n’avons pas l’illusion de croire que vont se résoudre là-bas des difficultés qui perdurent depuis si longtemps ici et que nous-mêmes avons mis parfois des siècles à régler ici.
Et encore convient-il de préciser que le mot “régler”, dans mon esprit et sans doute dans le vôtre, prête à discussion.
Des tyrans ont été chassés, des élections ont eu lieu, souvent accompagnées par l’arrivée au pouvoir de fondamentalistes plus soucieux d’étendre la charia et de profiter de la corruption que de répondre aux exigences sociales et de liberté.
Les risques d’affrontements meurtriers, de répression sauvage, de retour de nouvelles dictatures sont bien là.
Nous les mesurons comme les mesurent ceux qui luttent sur place.
Mais à nouveau, les rues, les places se remplissent de manifestants restés fidèles aux idéaux de leur Révolution.
Elles portent l’espérance de leurs peuples. Elles portent la nôtre.
Nous sommes à leurs côtés.
Nous agissons pour hâter la construction d’un processus de coopération entre les pays de la méditerranée et l’Europe, en nous appuyant sur la proximité géographique et les liens tissés par l’histoire.
Oui, nous militons pour lancer un grand plan de développement euro-méditerrannée. Une sorte de plan Marshall d’un nouveau type, sans domination européenne, pour progresser ensemble vers l’accès à l’éducation et la formation pour toutes et tous, l’emploi pour toutes et tous, le développement d’infrastructures nouvelles et des services publics.
Par un retournement de circonstances que bien peu avaient prévu, il revient à ceux qui comme nous ont été accusés de rejeter tout projet européen, de porter l’ambition de la construction d’une autre Europe, une Europe qui se fasse avec les populations pour être sûr qu’elle réponde cette fois à leurs attentes.
Il y a urgence, sinon ce sont les forces brunes extrémistes, des bêtes immondes qui dévoieront les mécontentements, les colères, les protestations et feront triompher les replis et les haines.
Il y a urgence car tout indique que cet inquiétant phénomène est déjà à l’œuvre dans la plupart des pays européens dont le nôtre.
C’est dire notre responsabilité.
Oui, notre responsabilité que j’ose qualifier d’historique.
Oui, clairement et nettement, nous voulons rompre avec l’Europe des marchands et de l’argent.
Elle broie les peuples dans l’infernale spirale de l’austérité sans fin !
Parce que nous sommes des internationalistes, des combattants de l’égalité et de la solidarité, des porteurs du partage et de la mise en commun, nous proposons d’inventer une autre Europe.
Celle des peuples, des jeunesses, qui place « l’humain d’abord », pour inventer un nouveau projet commun qui place l’homme et son environnement au centre.
Voilà pourquoi, nous proposons d’agir ensemble autour de grandes exigences essentielles et rassembleuses :
Stop à l’austérité !
Priorité au développement social et humain, et à la transition écologique !
Guerre aux inégalités ! Priorité à la solidarité !
Libérons les états de la toute puissance des marchés financiers ! Changeons les missions de la Banque centrale européenne.
Au lieu de créer de la monnaie pour les rapaces de la finance, qu’elle serve à financer l’emploi, le développement économique et social, la transition écologique !
Restaurons et poussons la démocratie !
Exigeons le respect des parlements et des élus !
Exigeons des droits nouveaux aux salariés et aux citoyens.
Portons l’exigence que la France cesse de se plier docilement aux injonctions européennes, voire parfois de les devancer.
Une France qui se veut de gauche doit porter les aspirations d’une majorité de citoyennes et de citoyens de notre pays, comme des millions de citoyens d’autres pays européens, en dénonçant les mesures massivement contestées, en ouvrant un débat public à leur sujet, et, quand c’est nécessaire, elle doit refuser de les appliquer ou de créer les conditions de leur mise en échec pur et simple et en prenant des initiatives s’inscrivant dans un changement de la construction européenne.
Une autre Europe capable avec nos frères des pays arabes et africains, d’agir pour de nouveaux dialogues, de nouvelles coopérations, une fraternité nouvelle.
Capable de sortir du néocolonialisme et du paternalisme vis-à-vis de nos frères des pays africains.
Quelles chances nous nous donnerions ensemble, si, nous nous donnions la main pour de nouvelles politiques de coopération d’égal à égal, avec des projets communs pour l’énergie, les transports, le développement agricole, la formation, l’environnement.
Voilà un autre rôle pour l’Europe, à mille lieux de ce projet, où cette Commission européenne, à la vue si courte, se donne à elle-même, à l’abri du regard des peuples, un mandat de négociation pour créer un grand marché unique transatlantique, c’est-à-dire un marché unique qui concerne les Etats-Unis et l’Europe.
Autant dire que si ce projet venait malheureusement à naitre, il n’y aurait même plus de débat sur la nature de notre Europe.
Car ce projet c’est la destruction de tout projet européen, pour placer notre continent sous la coupe des dirigeants et des multinationales nord-américains.
On pourrait me dire que j’exagère ! Le mieux est de regarder ce que contient ce fameux mandat de négociation caché.
Il ne s’agit pas seulement de diminuer les tarifs douaniers. Il s’agit d’accepter les normes, les droits, les standards économiques, sociaux, alimentaires, sanitaires, écologiques, à la sauce américaine.
Et cette sauce est infectée de bœuf et de lait aux hormones, de poulet au chlore, de carcasses lavées à l’acide lactique.
Au nom de la fameuse compétitivité, le dollar régnerait en maître. Les salaires, le travail, la sécurité sociale seraient passés à la broyeuse.
Et pour cadenasser le tout, pour détruire toute souveraineté populaire et même pour enlever tout pouvoir aux parlementaires, voici qu’ils veulent inventer une justice privée internationale au service des multinationales et des puissances financières.
Oui, ils veulent créer des tribunaux arbitraux privés qui permettraient à toute société multinationale de poursuivre les Etats, dès lors qu’une loi ne leur plairait pas.
Avec ce système, un Etat pourrait être poursuivi par une transnationale, dès lors qu’elle contesterait certaines politiques nationales, que ce soit en matière de droit social ou environnemental ou encore de protection de la santé.
Il s’agit tout simplement de faire prévaloir les intérêts des multinationales au cas où des lois votées par les parlements viendraient à s’opposer à leurs intérêts.
Ainsi par exemple, une loi de protection de l’environnement empêchant des forages pour du gaz ou du pétrole de schiste, une autre concernant un système de protection sociale ou encore des normes sanitaire de commercialisation de médicaments… tout cela pourrait être balayé parce que considéré comme entravant le commerce et les échanges…
Nous travaillons à unir les européens entre eux mais aussi les salariés, créateurs, jeunes américains, pour mettre en échec ce projet au service des grandes multinationales, dont certaines d’entre elles disposent d’ores et déjà d’une puissance supérieure à certains états.
Décidemment, leur monde n’est pas le nôtre !
Notre monde est celui de la coopération, pas de la concurrence “libre et non faussée”. De la solidarité pas de la jungle, de la guerre du tous contre tous.
Notre monde c’est celui de la justice et de l’égalité entre les êtres humains.
Pour cela, il faut créer les conditions d’une autre répartition des richesses en taxant la spéculation financière et la rente pour affecter l’argent au développement social et humain, à la lutte contre la faim et pour la santé et l’éducation.
Chers amis et camarades,
C’est les yeux grand ouverts que nous regardons ce monde en pleine évolution que les uns et les autres nous avons l’ambition de contribuer à transformer.
La tâche n’est certes pas aisée. Si elle l’était, ça se saurait et nul n’aurait besoin de notre apport.
Oui elle est compliquée. Oui elle est inédite.
En prendre conscience ne nous effraie ni ne nous désespère pas. S’en trouve simplement renforcée la conviction que nous n’y parviendrons pas seuls.
D’un triple point de vue :
D’abord en considérant que c’est au mouvement populaire lui-même, riche de sa diversité et de son union que revient le rôle principal.
Ensuite, s’il se fixe l’objectif de changer les choses avec une vision suffisamment précise de ce qu’il veut transformer, alors il sera difficile de lui résister.
Enfin, s’il inscrit ses actions, ses recherches, ses novations à l’échelle d’un processus planétaire, alors oui, il se sera hissé au niveau du système qu’il combat et se sera donner les meilleures chances de l’emporter.
Cher(e)s ami(e)s,
Que la Fête de l’Humanité vous soit douce et belle, pour une humanité nouvelle.
Qu’elle nous donne l’occasion de nous enrichir, pas à la manière des oligarques, mais à celle, dans la tradition des lumières, qui place au plus haut les valeurs de l’esprit et de la culture.
Bref, les valeurs humaines pour de nouveaux futurs d’humanité..
1 commentaire
suberbe le texte sa sa vien de limoges pas pue venir a lhuma c’ette annee