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Il est des matins, même à l’arrivée du printemps, où la nouvelle a la froideur de la lame du couteau : Jean Louis Raach est décédé ce vendredi. On n’y croit pas. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence. Son dernier message, il y a quelques jours, était pour annoncer qu’il se retirait pour livrer combat contre la maladie qu’il avait découverte peu de temps avant. Il savait qu’elle était redoutable. Il se préparait à l’affronter de toute sa force, de tout son corps si robuste. Il ne savait pas qu’elle était si décidée, si violente, si arrogante, si foudroyante. Notre tristesse et notre chagrin sont à la mesure de cette brutalité contre un ami, un camarade chaleureux, dévoué, généreux. Jean-Louis avait gardé le goût de la nature au milieu de laquelle il s’était retiré, dans La Nièvre il y quelques années. L’essentiel de sa vie, il l’avait consacré au militantisme communiste, en région parisienne. Celui qui avait préparé une formation de paysagiste-horticulteur sera tour à tour militant syndical, responsable communiste dans le département des Hauts-de-Seine, salarié dans le livre et l’imprimerie, collaborateur du comité central du Parti communiste en charge des enjeux des migrations et des travailleurs immigrés puis des libertés, avant d’intégrer le cabinet du secrétaire général Georges Marchais à qui il vouait à juste titre une grande fidélité et admiration. Il m’accompagna dès le début de l’année 2001 à L’Humanité où il fut d’une aide précieuse à un moment déjà très difficile pour nos journaux. Puis il intégra le service des abonnements où il anima avec enthousiasme un puissant travail de conquête de nouveaux lecteurs dans tout le pays. Une nouvelle fois je lui voue ma reconnaissance et je le remercie pour ce travail, cet engagement dans des activités, souvent complexes.
Jean-Louis était un passionné. De politique c’est sûr ! Il l’était tout autant de sport qu’il suivait avec une incroyable attention, de paysages et de nature, de gastronomie. D’amitié aussi. Communicatif, il avait le goût des autres, aimait connaitre les opinions, et les aspirations des plus jeunes à qui il transmettait des pans d’histoire du pays comme du mouvement ouvrier. Il cultivait la chaleur humaine et la fraternité aussi que ses plantes. Communiste tout aussi passionné, il avait le souci de l’avenir de son parti. Il aurait aimé la manière dont Ian Brossat a mené le débat des élections européennes à la télévision qu’il n’a pu regarder. Il nous quittait quelques heures plus tard dans ce petit matin froid du printemps avec sa générosité, sa haute voix porteuse de fortes convictions, ses éclats de rire qui s’éteignent avec lui.
Notre peine et notre chagrin sont à la mesure de la force des liens que nous avions, à la mesure aussi de cette injustice qui nous l’enlève si brutalement.
Nous adressons à Claire sa compagne, à toute sa famille nos condoléances les plus sincères.
Patrick Le Hyaric
4 commentaires
un hommage émouvant, plein de vérités et de sensibilité. Un texte juste débarrassé de sensiblerie. Merci.
Rien que des bons souvenirs, même dans des moments difficiles.
Voilà un camarade qui m’a marqué dans ma vie militante et que je n’oublierai pas.
Que cet h
omme dans sa façon de vivre et sa collaboration au journal me rappelle mon père, tout comme lui il a trouvé le repos , il n’a pas réussi à combattre la maladie, qu’il repose en paix , condoléances
Toutes mes condoléances à Claire