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Disons-le d’emblée ! Nous ne soutenons d’aucune façon le régime autoritaire des mollahs iraniens et nous ne défendons pas son projet de disposer de l’arme nucléaire. Du reste, la vérité oblige à dire que l’Iran est signataire du Traité de non-prolifération nucléaire quand Israël ne l’est pas. L’Iran est régulièrement contrôlé par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), quand Israël s’y refuse. Israël dispose entre une trentaine et une centaine de bombes atomiques, quand personne n’a prouvé que l’Iran en dispose d’une seule.
Les pays occidentaux sont d’ailleurs bien plus indulgents sur l’enjeu de la bombe nucléaire avec le Pakistan ou l’Inde ou en ouvrant la voie au Japon à l’acquisition de la bombe atomique.
Et, si le prétexte de l’attaque israélienne aujourd’hui contre l’Iran est l’acquisition de la bombe, comment explique-t-on les attaques régulières d’Israël contre le Liban ou la Syrie ?
Combattant de la démocratie, du droit et de la paix, nous sommes aux côtés des travailleuses et des travailleurs iraniens comme israéliens, des femmes iraniennes, israéliennes et palestinienne dans leur quête d’émancipation ; des jeunesses de ces pays pour construire un avenir de paix, de progrès social et de justice écologique.
Nous ne supportons la mort d’innocents ni à Gaza, ni à Tel-Aviv, ni à Téhéran, ni à Kiev. Mieux, nous nous prononçons pour débarrasser ce monde du capitalisme et de ses guerres d’accaparements des ressources, de territoires, ses guerres économiques, commerciales et monétaires dont les seuls fantassins et victimes sont les travailleurs et les peuples, quelle que soit leur nationalité.
Les mensonges, le confusionnisme organisé, les imbroglios médiatiques et gouvernementaux ne servent qu’à cacher les raisons des soubresauts d’un monde devenu inflammable.
Il est urgent de réclamer en même temps : l’arrêt de l’enrichissement d’uranium par les dirigeants de l’Iran tout comme la dénucléarisation de toute la région, la fin des hostilités guerrières, l’arrêt des bombardements contre les infrastructures vitales iraniennes comme ceux des services israéliens et sur les populations des deux pays tout en exigeant l’arrêt du carnage israélien contre le peuple de Gaza. Tel pourrait être la nature d’un débat et de décisions aux Nations Unies que chaque pays devrait respecter et faire respecter.
Aucun peuple n’a intérêt à cette escalade. Aucun peuple n’a besoin de souffrir et de perdre les siens sous le fer des bombes pour éviter la prison au Premier ministre israélien et au renforcement du nationalisme intégriste que cultivent les mollahs au pouvoir à Téhéran.
Les argumentaires de pacotille servent le pire. Depuis quand, un pays a-t-il le droit d’en bombarder un autre de façon préventive, parce que son dirigeant et son régime sont considérés comme autoritaires ? Avec un tel charabia, combien de guerres faut-il déclencher ?
Si l’Iran détenait et voulait utiliser l’arme nucléaire, combien de minutes de vie lui resterait-elle face aux foudres des répliques nucléaires internationales ?
Invoquer la guerre nécessaire pour exporter un changement de régime revient à faire oublier les douloureuses expériences d’Afghanistan, d’Irak, de Libye où le pire a été conforté. Mais comme toujours et partout, l’Occident capitaliste veut éviter une révolution féministe, sociale, démocratique en Iran. C’est le peuple iranien souverain qui peut ouvrir un tel processus de transition pacifique vers la démocratie et la justice sociale, pas d’autres intégristes religieux au pouvoir a Tel-Aviv.
C’est un fait : Israël a agressé l’Iran. Elle l’a fait sans déclaration de guerre et sans mandat de L’ONU. Une nouvelle agression qui ne fait qu’alimenter les flammes de l’embrasement général qui couve dans la région.
Le pouvoir nationaliste et suprémaciste de Tel-Aviv attaque tout azimut : Gaza, le Liban, la Cisjordanie, l’Irak, l’Iran, le Yémen et la Syrie, Jérusalem-Est avec la confiscation de propriétés palestiniennes et la colonisation.
Au sein de l’Occident capitaliste, qui vend au pouvoir israélien les moyens de ces offensives militaires, on bêle et on ânonne sur « le droit inaliénable de se défendre ». Une curieuse inversion des responsabilités pour camoufler la nouvelle violation du droit international par l’État israélien et le cran supplémentaire dans la spirale d’un inquiétant mouvement qui nous pousse vers le gouffre.
Que l’Iran travaille à la fabrication de la bombe atomique est une chose. L’accuser d’une menace nucléaire imminente est aussi fallacieux que le fantôme des armes de destruction massive qui ont servi à déclencher la guerre d’Irak sans mandat de l’ONU. Du reste et comme un curieux hasard, les bombardements israéliens sont déclenchés la veille de pourparlers américano-iraniens pour l’arrêt de ce programme en échange de la levée des sanctions économiques. Israël a donc été chargé de saboter une issue diplomatique. Le président Trump a fait savoir qu’il savait depuis « deux semaines » qu’Israël frapperait ce vendredi 13 juin.
Sachant l’économie iranienne affaiblie et en crise, connaissant les dissensions internes au sein de la direction iranienne, mesurant la force de la contestation du régime islamiste et autoritaire, l’Occident capitaliste donne son feu vert à un État déjà coupable de crime de guerre et de crime contre l’humanité, s’affranchissant du droit international pour remodeler le Proche et le Moyen-Orient afin d’en faire une zone profitable pour ses multinationales, son complexe militaro-industriel et ses institutions financières.
L’opération est à plusieurs détentes. L’ennemi public mondial désigné en la figure de l’Iran fait oublier la fenêtre qui s’ouvrait dans les condamnations de crime de génocide à Gaza, fait remballer toute velléité de tracer de fameuses « lignes rouges » au pouvoir israélien, fait reporter sine die la conférence où devait se discuter la reconnaissance de l’État de Palestine.
L’union sacrée occidentale est solide. Elle sert aussi une union sacrée à l’intérieur d’Israël. Et contrairement à ce qu’insinue la propagande, la guerre et les destructions poussent aussi à l’union nationale en Iran, au nationalisme qui est le carburant de la « république islamiste » et affaiblit le mouvement populaire, féministe et progressiste dans la lutte contre la dictature à Téhéran.
Ajoutons que les bombardements sur les sites nucléaires iraniens portent en germe une catastrophe nucléaire et écologique dont seront victimes les populations iraniennes.
Une fois de plus, en violation de la législation internationale, c’est le projet du « Grand Israël » et d’un nouveau Moyen-Orient que tente de pousser les puissances dominantes afin d’élargir leur espace d’exploitation des ressources et de mise en concurrence des êtres humains. Les richesses en hydrocarbures du sol iranien et les quatre-vingt-dix millions d’Iraniens au niveau d’instruction et de culture élevée intéressent au plus haut point l’Impérium Nord-Américain.
Celles et ceux qui pourraient douter des dangereux chemins de traverse où nous poussent les nationalismes, les extrêmes droites et les intégrismes, qui ne servent que le capitalisme le plus débridé, viennent d’en avoir une nouvelle démonstration mortifère. Cautionner cette stratégie, continuer à armer les criminels et fauteurs de guerre, se laisser entrainer par une propagande malsaine ou tout défenseur du droit international et des droits humains devient un antisémite jeté dans la fosse à dénigrement, revient à annihiler notre liberté de penser et d’agir pour une mondialité humaine, un monde de paix, un monde commun à tous les êtres humains vivant en harmonie avec la nature. Contre les simplismes et les mensonges, contre les crimes et les privations de liberté, ne nous divisons pas. Levons-nous pour la justice et la paix.
Patrick Le Hyaric
16 juin 2025
2 commentaires
bmi41y
Débarrassez de Nethanyou et la paix reviendra très vite au moyen orient.
Cet homme est le diable en personne…
Pour la Paix dans le monde.