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Finalement après de multiples atermoiements et rebondissements, le projet de loi de réforme territoriale prévoit la création de 13 « méga-régions ». Celles-ci remplaceraient les actuelles régions au nombre de vingt-deux. C’est ce qu’a décidé l’Assemblée Nationale le mercredi 23 juillet dernier. Le sénat doit donner son avis au mois de septembre.
Au-delà de la méthode employée, brouillonne et antidémocratique, symbolique de la déviance monarchique de nos institutions républicaines, sans échanges avec les élus locaux et sans laisser le temps de la consultation des habitants eux-mêmes, cette réforme entérine une concentration nouvelle des pouvoirs locaux et consacre la fuite en avant libérale qui caractérise de plus en plus la politique gouvernementale.
L’attention portée à la question des périmètres géographiques a occulté les enjeux essentiels. Au premier rang de ceux-ci devrait être posée une question simple ! A quoi cela sert-il ? Aux êtres humains ou aux capitaux ? Est-ce le moyen de donner un nouvel élan à la démocratie ou pas ? Quelle nouvelle répartition des compétences des différents échelons administratifs ? A l’heure actuelle, impossible de savoir quelles seront les compétences de chacun, de savoir qui du département, dont on nous annonce la disparation à échéance 2020, ou de la région allouera les aides sociales, le Revenu de Solidarité Active. C’est également le grand flou pour les dizaines de milliers de salariés de services publics territoriaux qui ne savent pas à quelle sauce ils seront mangés, s’ils devront ou non suivre leur administration dans les nouvelles capitales ou s’ils devront se plier à un vaste plan social. Surtout à partir de là, de quel service public disposeront les habitants, particulièrement celles et ceux qui vivent dans les territoires ruraux ?
Alors que les inégalités sociales explosent, que les 500 plus grandes fortunes augmentent de 15 % à 25 % par an tandis que le nombre de citoyens vivant sous le seuil de pauvreté atteint un record, les inégalités territoriales s’exacerbent, avec des métropoles qui captent les richesses et des zones rurales et périurbaines qui perdent des services publics et des activités et s’enfoncent dans le déclassement.
Le projet de loi du gouvernement risque d’amplifier cette donnée. Toutes les projections sérieuses faites aujourd’hui montrent une considérable aggravation des inégalités. Trois régions concentreront la moitié des richesses. Dans six régions sur treize, le taux de chômage avoisinera les dix pour cent. La présence démographique y sera inégalement répartie. Il y a fort à craindre que les nouvelles régions concentrent au sein de leurs capitales – de plus en plus éloignées de la ruralité – les décisions politiques, les activités économiques, les infrastructures, les pôles universitaires, l’innovation, tout ce qui fait la renommée et l’attractivité d’un territoire, au détriment de la vie rurale et de son équilibre. A l’autel de la compétitivité seront sacrifiés les territoires qui ne parviendront pas, pour des raisons diverses, aussi bien géographiques qu’historiques, à se hisser au niveau de développement de la capitale régionale.
Comment ne pas voir également la cohérence entre le plan d’austérité que le gouvernement fait subir aux collectivités et ce projet de réforme territoriale ? Il s’agit, en fait, de répondre à une double volonté de la Commission européenne et du Conseil européen. D’ un côté pressurer la dépense publique en contraignant les collectivités à supprimer de nombreux services publics et à réduire l’investissement, de l’autre affaiblir plus encore l’échelon national et donner de la force au triptyque d’inspiration allemande intercommunalité-région-Europe au détriment du triptyque commune-département-État, qui a fait l’identité et l’efficacité du modèle républicain depuis 1793. (voir mon précédent éditorial sur le sujet La Terre du 12 juin 2014 ).
En contribuant à l’assèchement de la dépense publique locale, en éloignant les centres de décision et les élus des citoyens à travers la suppression des départements et l’agrandissement des régions, ce projet de loi vise finalement à répondre à l’exigence libérale d’intégrer dans la sphère privée des dépenses aujourd’hui socialisées.
Il faut pourtant être aveugle pour ne pas voir les immenses besoins sociaux, la nécessité d’investissements utiles pour réussir la transition écologique et créer des emplois pérennes.
La décentralisation doit être organisée en fonction du principe de proximité et elle doit permettre d’optimiser les décisions publiques dans le sens d’une plus grande satisfaction de l’intérêt général tout en définissant les rôles respectifs de l’État et des différents échelons territoriaux. Enfin, une réforme territoriale ne peut avoir de sens que si elle pousse à revoir en profondeur le financement des collectivités grâce à une réforme profonde de la fiscalité affirmant notamment la responsabilité du secteur économique dans le développement local.
Rétablir la confiance, retrouver une communauté de destin, renouer les liens défaits entre les élus du suffrage universel et le peuple par la proximité, refonder tout simplement la République pour tous nos concitoyens, voilà quel aurait dû être le but d’une loi qui touche à l’architecture territoriale, à l’identité et à l’histoire de France. Bien que cela puisse apparaître éloigné des préoccupations de l’heure, chacune et chacun doit absolument s’en mêler au risque de devoir faire demain d’amères constats pour sa vie quotidienne.
12 commentaires
C’est une réforme imposée, sans aucune consultation ni des élus, ni des citoyens….une véritable dérive monarchique qui n’augure rien de bon pour les décisions à venir et qui éloigne un peu plus les citoyens des lieux de décision.
Un vrai Gouvernement de gauche aurait eu une démarche tout a fait opposée.
Je suis entièrement d’accord avec l’analyse que fait le député européen sur le fond et la forme du redécoupage des Régions françaises, tout doit être fait pour alerter nos concitoyens sur les dangers de cette réforme antidémocratique et antisociale.
Les fermetures d’hôpitaux ruraux, de matenités, de bureaux de poste, de tribunaux entrait dans la préparation pour la suppression des régions et plus tard des départements. C’est l’attaque en règle contre la démocratie et surtout contre les facilités pour le peuple d’accéder aux services publics. Tout ça pour réaliser des économies afin de satisfaire la rapacité des financiers et du Médef (en France) et l’hégémonie de la commission européenne sous la férule de l’Allemagne.
Vive la gauche caviar !
Comment allez-vous réagir à cette hécatombe du bien publique?
Avez-vous des réponses.
Dans la PRISE, la population a trouvé une réponse.
Au Vénézuéla, le Peuple se donne des réponses.
Nous avons, en occident une expertise, que les politiciens affairistes sont en train de dilapider.
Au Québec, c’est la même chose. Le québécois moyen n’a pas plus de réflexion que n’importe quel peuple. Il faudra une crise très dure.
Malgré la gravité de la crise en Grèce, le peuple est sans réponse bloqué par l’UE.
L’OMC est le chef d’orchestre, c’est devenu évident.
Trouvons des véhicules de conscientisation.
Les solutions sont à porter de main des peuples.
C’est le manque de conscience, le questionnement, qui fait problème à la base.
Ne pas tenir compte des leçons de l’histoire, ça s’explique par le conditionnement des croyances du style: ha, c’est impossible de changer.
La conclusion met un terme au questionnement.
Mais le questionnement doit aboutir aussi.
C’est quoi le fondement concret de toutes sociétés?
La solution est dans la réponse à cette question.
Trouvez-là.
Cessez de réagir et trouvez les solutions.
Réagir, perte d’énergie.
Agir donne de l’énergie.
Au Vénézuéla tout est à faire de l’éducation à la construction de maisons.
Venezuela infos wordpress.
En France, l’expertise est là, il ne s’agit d’une réorganisation intelligente.
Mais on dirait que les fous ont plus de chance..
Voir l’article:
Lorsque les psychopathes prennent le contrôle de la société
«« Tous ceux qui ont été attirés initialement par l’idéologie originale prennent conscience qu’ils ont désormais affaire à quelque chose d’autre, quelque chose qui a pris la place de l’idéologie originale et qui se présente sous le même nom. La désillusion vécue par ces anciens partisans idéologiques est extrêmement amère.»»
http://www.legrandsoir.info/lorsque-les-psychopathes-prennent-le-controle-de-la-societe.html
Je ne peux pas croire que vous ne vous donnerez pas les solutions.
1) prendre conscience et faire prendre conscience
des solutions et en faire la promotion.
C’est la tâche essentiel, prioritaire.
Pourquoi les élus du PCF se sont abstenues a l’assemblée nationale ?
On devrait s’intéroger un peu plus sur la présence quasi journalière du FN dans les médias.
Certains doivent “jouer” la carte du FN présent au 2eme tour des élections ,afin d’utiliser “l’union sacrée” et continuer ensuite la meme politique.
Et dans le meme temps cela sert a étouffer le F de G et en particulier le PCF.
A force de jouer avec les allumettes…
La réforme territoriale est faite pour adapter nos institutions aux besoins des multinationales.C’est une fuite en avant dans le liberalisme.
je partage les analyses çi dessus, tout réside dans la formation de la
conscience des peuples pour comprendre les situations et y faire face.
que faisons nous la vraie gauche dans la bataille des idées? même pas
une critique objective des médias aux ordres. Il faut que nos chroniqueurs s’expriment partout ou c’est possible afin de regagner du
terrain dans la bataille des idées.
Oui, c’est bien la fin de la décentralisation, et l’austérité qui sont en marche
ci-dessous un texte partagé par des professionnels territotiaux et qui en précisent me semble t il les termes
Oui, 11 milliards d’économie sur les collectivités territoriales,
c’est possible !
Chacune, chacun, peut mesurer concrètement le niveau de service des politiques transférées de l’Etat aux Départements et aux Régions depuis les lois de décentralisation des années 80, 90 et jusqu’en 2004.
Et en effet, avec certitude, dans chacune d’entre elles, des économies sont possibles dès à présent.
Qu’on en juge !
– Veillons pendant les 10 années à venir à limiter de moitié l’entretien des routes départementales ; à leur issue, elles ressembleront enfin, par leurs nids de poule et leurs emplâtres, à des routes nationales d’aujourd’hui…
– Réduisons de moitié ou des trois quarts, sur les 15 ans à venir, les travaux de rénovation des collèges et des lycées, et baissons d’un tiers leur personnel, leurs crédits de fonctionnement et d’entretien ; ils ressembleront alors plus précisément aux universités encore gérées par l’Etat…
– Limitons-nous strictement le RSA, l’APA ou la PCH à leur versement financier, et pourquoi pas forfaitisons-les, sans assurer donc l’accompagnement social et le service qui va avec, mis en place par les services sociaux, les associations d’aides à domicile ou les MDPH ; le système social de notre pays en sera profondément simplifié…
– Stoppons les achats de nouvelles rames ferrées, et réduisons les cadences de TER ; ceux-ci ressembleront ainsi aux « Trains d’Equilibre du Territoire » organisés par l’Etat
– Centralisons enfin l’ensemble des moyens financiers de soutien aux équipements structurants au bénéfice des espaces urbains et métropolitains, considérant que, de toute façon, il suffira aux ruraux, rurbains ou banlieusards de venir y profiter des équipements culturels, sportifs ou éducatifs…
De plus, si ces cinq orientations sont retenues, il ne sera plus tout à fait nécessaire d’indemniser, même de façon réduite, ces réseaux de Maires, de Conseillers généraux ou d’élus de proximité qui, de toutes façons, n’auront plus de moyens propres à mobiliser.
Cela ajoutera donc une nouvelle économie, complémentaire et bienvenue….
Il peut néanmoins arriver d’ici 5, 10 ou 15 ans, que les uns ou les autres découvrent la nécessité d’un plan de sauvetage du réseau routier ou ferré, des lycées ou des collèges, que d’autres se rendent compte que les aides financières, sans accompagnement ni ingénierie, peuvent coûter très cher sans que pour autant la vie des familles, des personnes âgées et des personnes handicapées ne s’améliore, et que les électeurs ruraux, rurbains ou banlieusards, découvrant qu’ils payent de plus en plus leurs impôts pour les autres, le fassent largement savoir par les urnes…..
Et peut-être alors, certains imagineront, devant le mur financier qui s’approchera à ces divers titres, qu’il convient de déléguer immédiatement et complétement la gestion de ces problèmes au niveau local, afin d’éviter d’en prendre la responsabilité, financière comme politique, au plan national.
Et notre gouvernement d’alors découvrira tout l’intérêt de la décentralisation…
… et regarder tous ces gens indifférents à tout, avec les fils qui leur sortent des oreilles…
Cette réforme est celle de la droite, elle copie l’Allemagne de A.Merkel, il s’agit de construire des landers français pour constituer
une Europe fédérale et en même temps les socialistes donnent 40 milliards au MEDEF, pendant ce temps là on comprime les salaires, les retraites, la sécurité sociale et notre industrie est délocalisée à l’étranger,”bravo les socialistes”, c’est terminé je ne voterai plus jamais pour vous.
je ne ferais pas de grand discours car avec
ces ordures que nous avons au gouvernement rien ne peu changer il faut virer cette merde du pouvoir si on veux changer les choses ils font un tas d’histoires avec les russes pour les armes fourni par la Russie a l’Ukraine mes les armes fourni par les Américains a Israel sa ces normal alors pour conclure Hollande es une merde