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Nous y sommes. Malheureusement ! C’est la fournaise. Des immensités de forêts, poumons de notre nature, sont avalées par des méga-feux. Sans le courage, l’abnégation et le savoir-faire de nos pompiers, ce serait encore pire. Ces feux obligent des centaines de milliers de familles à laisser leur maison ou leur camping. La terre est toute craquelée et les murs se fissurent sous l’effet des gonflements et des dégonflements des terres argileuses. Les champs jaunissent à vue d’œil sous le regard incrédule des animaux étreints par le stress, tenaillés par la faim et la soif. Les fleurs de maïs qui crament sous le soleil ne donneront pas de grains. Les cours d’eau s’assèchent et les poissons étouffent. Les glaciers semblent se consumer. Quand le soleil ne brûle pas, la grêle massacre les cultures et les maisons. Nos corps s’épuisent. Nos poumons sont atteints par des pollutions de l’air dont on connaît encore peu les effets secondaires. Tout juste sait-on déjà que celle-ci provoque 48 000 morts en France par an.
Oui, c’est la fournaise ! Elle est mondiale. Des États-Unis à la Chine, de l’Inde au cœur de l’Afrique, du Pakistan à l’Ukraine, le dérèglement climatique ne choisit pas sa patrie. Il fait mal. Très mal. Après la pandémie de Covid 19, puisse-t-il nous faire comprendre que nous vivons sur une même planète. Nous sommes de la même humanité. Quels que soient nos couleurs de peau, nos genres, nos religions, nos opinions politiques ou philosophiques, nos lieux d’habitations, nous sommes entrés ensemble dans une nouvelle ère. Un moment de notre histoire commune où la combinaison des activités humaines sur la nature (l’anthropocène) et du système politique – qui a pour seul crédo, la concurrence, la compétition, le productivisme capitaliste débridé, l’organisation par les mastodontes du commerce d’une consommation prédatrice (le capitaloscène) – saccage, détruit, menace l’avenir de notre humanité commune. À continuer ainsi, les villes qui deviennent inhospitalières, les campagnes improductives. Les forêts sont réduites en cendre, l’eau se raréfie, les glaciers s’évanouissent à l’état de souvenirs. Des espèces animales s’éteignent et la santé est affectée. Comme pour la pandémie, celui qui habite une grande ville, comme celui qui habite la campagne est tout autant à la peine. La question est de savoir quelles orientations politiques seront prises pour mettre à la disposition des uns et des autres les moyens de faire face au péril qui s’avance. Quels services publics ? Quelle politique de l’eau ? Quels choix nouveaux pour les paysans – travailleurs ? Quels systèmes productifs nouveaux ? Quels systèmes de transports inventer avec les travailleurs et les scientifiques ? Quel type de logements ? Quelle ville demain ?
Fondamentalement il n’y a pas d’autres choix que de mettre toutes ces questions sur le tapis et de permettre un débat argumenté et les actions nécessaires avec toutes les populations pour agir radicalement sur deux fronts : diminuer les émissions de gaz carbonique et lutter contre les effets dévastateurs de leur concentration.
Or, il faut une surdose de cynisme et être imbibé des pires dogmes ultra-libéraux pour qu’aux États-Unis – le territoire le plus pollueur par habitant – une Cour suprême à la botte du sinistre Trump puisse décider de restreindre l’action de l’agence américaine de protection de l’environnement. Et, ici, dans un mélange d’imprécisions et d’improvisations, de calculs politiciens et d’espoirs en de juteuses affaires, on réhabilite des centrales à charbon et on va supplier les monarchies du golfe d’ouvrir en grand les robinets du pétrole, tout en s’agenouillant devant l’oncle Sam pour lui acheter son pétrole et son gaz de schiste.
Les mêmes viennent discourir devant les caméras la larme à l’œil sur les effets du réchauffement climatique. Quelle honte ! Leurs traités de libre-échange, comme le dernier signé le 30 juin avec la Nouvelle-Zélande qui permet le transport de viande de moutons et de bovins par grands bateaux, comme leurs incitations à la circulation des camions contre le rail, ne les rendront jamais crédibles. L’énergie est partie intégrante de la guerre mondiale au sein de laquelle celle de M. Poutine contre l’Ukraine.
D’autres foyers de conflits tout aussi dangereux couvent en Méditerranée pour l’accaparement et l’extraction des réserves de gaz qui s’y trouvent. Ils impliquent Israël, La Turquie, Chypre, Syrie, Liban, Égypte, Libye. Que du beau monde qui n’a que faire du soleil brûlant.
Les multinationales de l’énergie n’ont que faire de l’avenir humain. Leur souci est de sécuriser l’avenir de leurs profits. La guerre en Ukraine est pour eux une « opportunité » comme on dit dans les salons huppés et les conseils d’administration des majors du pétrole et du gaz.
Ils nous font trembler d’inquiétude pour les générations à venir. Les enjeux civilisationnels sont énormes : diversifier nos productions d’énergie en investissant avec les chercheurs et les salariés dans le nucléaire de demain et les énergies renouvelables, de l’hydraulique, au solaire, à la marémotrice et l’hydrogène. Développer le rail contre les camions, rénover des centaines de milliers de logements, impulser un programme européen de plusieurs années pour l’agro-écologie et l’adaptation de la production agricole aux modifications climatiques, modifier les processus industriels avec les salariés, les cadres et les chercheurs.
L’objectif d’une telle métamorphose doit viser à améliorer le bien-être, la qualité de vie, la santé humaine, animale et améliorer la biodiversité. Bien loin de cette fameuse « sobriété » qui sert de programme au chef de l’État.
Ce mot n’a qu’une fonction : tenter d’imposer une nouvelle cure d’austérité pendant que les super profits de Total ne cessent de battre des records comme ceux des grandes compagnies internationales du transport. Notre monde a besoin d’un grand projet humain de paix, de justice sociale, de démocratie et de métamorphose écologique. Il a besoin d’inventer dans le débat et dans d’expérimentation un grand projet d’avenir. Un projet sécurisant le monde et l’avenir des générations futures.
Voici, un processus à construire : celui allant vers une sécurité humaine globale. Loin des divisions, loin de la minorité des affairistes, loin des dogmes capitalistes. C’est un autre monde qu’il faut inventer. Un monde dans lequel enfin les êtres humains, la nature, les animaux priment en toute chose. La fournaise nous appelle à l’action. Une action internationale unie, comme ont commencé à la faire les jeunes pour le climat. Une action qui doit changer d’échelle pour porter « l’après capitalisme ». Après le féodalisme puis le capitalisme, vient le temps du commun.
2 commentaires
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Malheureusement, la question de la condition humaine est passée sous silence, et que toute action part de nous sous l’égide de notre conditionnement, individuellement, et que les nations sont sous le joug du méta-conditionnement historique. Tant que cette question ne sera pas mise à jour par chacun, nous resterons dans la confusion des opinions et non des faits. Et actuellement, c’est l’opinion qui sert de réalité. Nous avons un exemple millénaire, la diversité des croyances (des religions) qui nous ont servi à expliquer la réalité et nous rassurer, avec son envers, dont le principe est toujours actuel.
La lecture du chapitre 1 du livre de Jean-Marie Abgrall (tous manipulateurs,tous manipulés) est un élément pour la santé mentale de demain. De même, la naissance sans violence……..
Le chapitre 1 du livre permet une saine réflexion sur notre condition humaine, un premier pas vers le dénouement de la confusion abouti d’aujourd’hui: opinion versus réalité.