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Pour accélérer le remodelage de notre pays aux canons du capitalisme international, le président de la République a lourdement appelé lors de ses vœux à « l’unité ». Une « unité » de la nation, non pas sur la base d’une délibération commune, où chacun et chacune voit sa vie s’améliorer, la justice progresser, la pauvreté reculer, la transition environnementale s’accélérer. Non, rien de tout cela, mais une union sacrée derrière lui et sa politique que les électrices et électeurs dans une immense majorité ont refusée en mai et juin dernier.
Il tente de les embarquer dans une alliance des classes populaires avec les classes dirigeantes pour, selon lui, « refonder nombre de piliers de notre nation » à l’aube du « nouveau chapitre d’une nouvelle époque ».
En clair, il veut pouvoir dans le silence des urnes et de la rue poursuivre son entreprise de démolition sociale et démocratique, en s’appuyant sur les effets de la pandémie et de la sale guerre déclenchée par M. Poutine contre le peuple ukrainien. Son seul et unique but, permettre au capital national de s’inscrire dans la rude compétition planétaire intra-capitaliste, alors que les puissances industrielles, numériques, financières, énergétiques, ou de l’armement nord-américain se recomposent pour amplifier leur domination grâce notamment à l’arme du dollar et du bras armé de l’OTAN.
Au lieu de se défaire de cette domination, afin de rechercher une voie autonome pour la paix, le développement humain et écologique, le pouvoir macroniste s’aligne sur l’impérium nord-américain et consume un à un les conquis sociaux et démocratiques.
C’est pourtant en faisant entendre la voix de la Paix et du désarmement que l’on pourra agir pour le progrès social, la démocratie et l’environnement. C’est la condition pour gagner la sécurité de chaque être humain et de la planète.
Or, voici qu’en haut lieu, on continue de pousser les feux de la guerre militaire tout en réduisant les travailleuses et les travailleurs au rôle de fantassin dans la violente guerre économique qui produit inflation et pauvreté, exploitation renforcée du travail et destruction écologique comme avec l’importation de gaz de schiste des USA.
C’est dans ce cadre que M. Macron insiste tant pour que les travailleuses et travailleurs s’échinent plus et plus longtemps au labeur. Rien à voir avec le renforcement du pays. Il s’agit de servir les appétits voraces des milieux d’affaires internationaux qui demandent une main-d’œuvre corvéable à surexploiter, l’abaissement des impôts et des cotisations, et de copieux rendements financiers.
Ils ont pu bénéficier largement des coups canif dans le droit du travail, des faveurs de la loi dite « PACTE », du coup de pistolet à bout portant contre l’allocation chômage et du coup de poignard dans le dos qui s’avance contre le système de retraite, avant le coup de canon général contre le système de sécurité sociale et le statut de la fonction publique.
Voilà ce que cachent les mots présidentiels pour « refonder nombre de piliers de notre nation ». Le mot « République » est effacé à dessein pour passer tous les conquis du Conseil national de la Résistance, du Front populaire et même certains droits acquis en 1789 à la sulfateuse capitaliste. Les milieux d’affaires s’en régalent.
Ils étaient enchantés au soir du 31 décembre d’entendre qu’une « société plus juste » ne passe pas « par plus d’impôts ». Ils ont compris que ce sont des leurs dont le locataire de l’Élysée parlait.
En vérité les impôts indirects qui touchent durement les plus modestes augmentent sans cesse alors que les impôts dits « de production » ou sur le capital diminuent régulièrement amputant du même coup les moyens pour les services publics de la santé, de l’école ou pour les transports.
Le travailleur est quadruplement pénalisé avec la pression sur les salaires, les hausses des prix, l’augmentation des impôts indirects, la diminution et la dégradation des services publics qui sont pourtant facteurs d’amélioration du pouvoir d’achat et des conditions de vie. Ce que n’explique pas le président – et pour cause -, c’est que les travailleurs doivent travailler plus et plus longtemps pour sans cesse augmenter les aides publiques aux grandes entreprises qui dépassent désormais 157 milliards d’euros. Pendant ce temps, l’école s’affaiblit, les services de santé se consument, les transports publics se détériorent, l’accès au logement devient inabordable, les locataires toujours plus précarisés quand deux mille enfants vivent dans la rue.
Deux mille ! Qu’écrirait aujourd’hui Victor Hugo ? Pas un mot présidentiel sur ces difficultés qui taraudent la majorité de nos concitoyens parce qu’il défend pied à pied les intérêts capitalistes.
Dans une perspective communiste, d’autres choix sont possibles. Il serait possible d’améliorer le système des retraites et d’avancer l’âge de départ si les salaires étaient augmentés, si enfin on obligeait les entreprises à rémunérer le travail féminin au même niveau que celui des hommes, si on éradiquait la précarité, si on s’avançait vers une Sécurité sociale professionnelle pour un vrai plein emploi, si enfin on cessait toutes ces exonérations de cotisations pour les employeurs et si on faisait cotiser les revenus financiers du capital au même niveau que ceux du travail.
La contre-réforme envisagée des retraites doit donc être jetée aux orties par un puissant mouvement populaire et citoyen dès les jours à venir. La majorité de celles et ceux qui la refusent doit se faire entendre sans attendre. De même, le Parlement doit prendre la responsabilité d’établir les causes des insupportables hausses des prix en cours notamment la part de la spéculation afin d’y mettre fin. Rien ne justifie une augmentation des prix de l’électricité de plus de 15% étouffant les familles populaires et les petits entrepreneurs.
L’action populaire doit permettre d’obliger le gouvernement à sortir de l’ubuesque mécanisme européen de fixation des prix de l’électricité et de mettre les compagnies pétrolières au pas, en les contraignant à abaisser les prix des carburants tout en diminuant le niveau des taxes. De même, les augmentations des prix alimentaires ne sont motivées que par d’insupportables spéculations. Nos concitoyens ne l’accepteront pas indéfiniment. La colère gronde, aussi sourde que puissante. Elle peut éclater au grand jour. Qu’elle se transforme en un grand mouvement populaire progressiste, conscient, déterminé pour changer de pouvoir et défricher les chemins d’un après-capitalisme. Un grand travail idéologique est indispensable pour que les protestations en cours ne soient pas détournées vers les forces de l’extrême droite qui n’ont pour vocation que de servir de bouée de sauvetage au capitalisme pourtant si contesté. C’est une unité populaire citoyenne, progressiste, écologiste, féministe, antiraciste et démocratique qu’il faut vite construire. C’est à notre portée. Pas question de se laisser faire !
Patrick Le Hyaric
3 janvier 2023
3 commentaires
De nombreuses personnes de la partie de la population la plus victime des crises aggravées en 2022 ressentent des désapprobations, ont des réactions partagées entre le vrai et le juste, et l’inexact et le faux et les affirmations infondées ; n’ayant pas la mentalité de la division pour la domination de l’Homme par l’Homme ; le vrai drame qui échappe : cette phrase même prononcée par le président Macron parlant d’efforts et de travaux au plus près du terrain, montre qu’il y a une surévaluation de l’année 2022 alors que pour sa réélection la partie de la population victime d’abus de pouvoirs et d’inadéquations ; espérait des améliorations réelles et pour elles il fallait le travail réel au plus près du terrain, mais celui-ci a fait souvent défaut et continue à faire défaut… Faire ceci, faire cela, no reply, et tout ce qui part à la corbeille sauf les désespoirs, en attestent. Il n’y a pas les corrections et les améliorations qui ont été espérées dans un état de désespérance réel.
Le travail au plus près du terrain, il n’existe malheureusement pas pour la partie de la population victime de la mauvaise évolution et de la surévaluation d’une année comme celle de 2022. Il ne ressort pas du discours du président que ça va mal en France, alors que ça va mal. L’absence, le manque de travail sur le terrain d’organismes notamment, font l’absence de la connaissance du réel, et rien ne va vers l’idéal, le discours du président n’est pas convaincant, au contraire, il faudrait que dans les discours du président tout soit exact, vrai, solidaire des personnes qui ont tant de difficultés pour survivre. La vraie évaluation du terrain, il est possible qu’elle soit à faire peur.
La salle guerre, que nous dit la vue d’ensemble ?
En démocratie réelle de la république, il ne faut pas l’adversité pour l’adversité ou/et la complaisance surtout avec les extrémismes. La démocratie réelle de la république étant débattre de façon objective autant que fondée sans extrêmes.
Pour la politique des retraites, je ne suis pas convaincu qu’un âge unique de départ quel que puisse être l’âge fixé, est le mieux humain, et le mieux économique ; et soit préférable au choix de l’âge du départ à la retraite par chaque personne elle-même sur une dizaine d’années de façon à avoir un système de répartition valable.
D’une observation plus large depuis assez longtemps, je trouve qu’il y a une incompétence réelle de gouvernance (sans l’incriminer systématiquement dans la lutte contre la pandémie) pour tous les services publics. Dans la communauté de communes où je vis, il y a plusieurs personnes qui le pensent aussi. Puisque presque incompétence réelle de gouvernance pour tous les services publics, et presque générale et chronique depuis le commencement de l’informatisation des services publics qui a été, qui est, de la modernisation ; tout en n’étant pas le progrès des services publiques voire tout en pouvant être le contraire du progrès des services publiques.