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Cet été, les effets des dérèglements climatiques sont sortis des rapports d’experts et des grandes conférences internationales pour impacter directement, parfois durement, la vie quotidienne de chaque famille. Certaines d’entre elles ont été endeuillées, d’autres ont perdu leurs maisons et leurs biens. D’autres encore, comme les paysans-travailleurs, subissent de considérables dégâts et de nouvelles chutes de revenu. C’est comme si la nature se rebellait. L’orage et l’ouragan, la pluie violente et la sécheresse, la canicule et le feu défient et dominent l’être humain !
Une partie essentielle des causes de ces bouleversements climatiques est connue. Elles ont été analysées par de nombreuses recherches et rapports scientifiques. Les conférences internationales sur le climat ont sonné l’alarme. Ces dérèglements et ces catastrophes climatiques sont le résultat d’un mode de production et de modes de transport très gros consommateurs d’énergie carbonée. Ainsi, on surproduit ailleurs des marchandises qu’on envoie ici en faisant voguer sur les mers d’énormes cargos, grâce aux « traités de libre-échange » et à la libéralisation du commerce mondial. À l’origine de ce mode de « développement » néfaste, on retrouve la compétition entre multinationales capitalistes basée sur une mise en concurrence des travailleurs et leur surexploitation aggravée notamment dans des pays exportateurs.
Et, que dire des choix conduisant à supprimer des trains de nuit pour favoriser l’avion et le camion contre le fret ferroviaire de la SNCF. On le voit ici, les enjeux écologiques et les enjeux sociaux ont, non seulement partie liée, et ils entrent ensemble en contradiction avec la domination du travail salarié par le capital privé.
Seulement, après avoir soutenu, poussé à l’extrême ce système de prédation des êtres humains et de la nature, voici que les dirigeants des multinationales et les responsables politiques à leur service invoquent maintenant une nécessaire « sobriété ».
Des émissions de radio et de télévision y sont consacrées. Des ministres font la morale et donnent leurs bons conseils aux populations. Loin de moi l’idée selon laquelle il ne faudrait pas agir individuellement. Mais il faut de toute chose prendre la mesure et situer les responsabilités. Pourquoi nous demander de rester moins longtemps sous la douche alors que les pertes d’eau potable par les canalisations usées, non entretenues, avoisinent les 20% des quantités d’eau en circulation ? Pourquoi les multinationales qui se sont accaparées le « marché » de l’eau ne sont-elles pas mises à contribution pour réduire les fuites et sont-elles exonérées de leurs responsabilités, sinon pour préserver leurs juteux profits ?
Selon les services français des données et études statistiques, l’intensité énergétique des habitations est bien loin de celle des transports et de l’industrie cumulée. De quoi et de qui parle-t-on donc exactement ? De la sobriété, mais pour qui ? De nouvelles privations pour les millions de celles et ceux qui souffrent déjà de précarité énergétique dans des logements inadaptés à une vie normale, même sans canicule ou grand froid ? Des millions de personnes qui ont recours aux paniers alimentaires du Secours populaire ou des Restos du cœur ? Allons donc !
Douze millions de nos concitoyens ont aujourd’hui des difficultés pour se nourrir, se loger, se déplacer ou se soigner par manque de ressources financières.
En vérité, le pouvoir prépare, à la faveur des modifications climatiques, de la guerre en Ukraine et de l’augmentation du budget militaire, et de la fameuse dette à rembourser, une nouvelle purge sociale. Bien sûr, les gros patrimoines et les propriétaires de capital qui se glorifient chaque jour de la florissante santé de la Bourse de Paris sont épargnés. Les mêmes qui utilisent leur jet privé et dont les grands yachts rentrent pour la fin de la saison à leurs ports d’attache. Telle est la signification de l’appel aux sacrifices du président de la République qui demande « d’accepter de payer le prix de nos libertés et de nos valeurs » et à cet effet retrouve des accents churchilliens, comme si notre pays était sous les bombes !
L’Agence internationale de l’énergie et les experts du GIEC, appellent à renoncer à l’extraction fossile afin de rester sous la barre de 1,5 °C de réchauffement climatique. Qu’à cela ne tienne : le Groupe Total, dont le PDG est signataire d’une tribune avec celui d’EDF et d’Engie appelant à la « sobriété énergétique », veut ouvrir 400 puits de pétrole et construire un gigantesque oléoduc entre l’Ouganda et la Tanzanie. Ce projet risque d’émettre 34 millions de tonnes de CO2 par an et traversera 16 aires naturelles protégées. Soulignons que la réduction de moitié de l’éclairage public extérieur ne représenterait que 0,5% de ce qu’émettra ce projet baptisé EACOP. Celui-ci risque de contaminer les deux plus grandes réserves d’eau douce d’Afrique de l’Est, les lacs Victoria et Albert. En conséquence, l’accès à l’eau douce et à la nourriture deviendrait impossible pour plus de 40 millions de personnes. Mais ce sont des lampadaires dont préfèrent parler les médias autorisés !
Il n’y a aucune police, aucune justice pour faire respecter les décisions des conventions pour le climat et la protection de la vie humaine et animale. Seuls comptent les profits et les surprofits de ce groupe pétrolier que défendent ces ministres qui viennent ensuite expliquer à celles et ceux qui n’ont rien… qu’il n’y a rien de plus urgent que de s’engager dans la « sobriété ».
On encourage, à juste titre, les foyers à trier leurs déchets, mais rien n’est fait pour réduire le suremballage des produits qui détruit les arbres, dissémine des plastiques dans les sols, les eaux et les organismes… Rien n’est fait pour limiter le pillage des ressources dans les sols et les océans, l’extraction des métaux rares… Rien n’est fait pour cesser le pompage des nappes phréatiques, pour mettre un terme à la grande pollution de l’eau mondiale par la grande industrie du vêtement qui en même temps exploite tant de travailleuses et de travailleurs au Bangladesh et ailleurs.
Il y a urgence désormais. Un nouveau projet mondial de développement commun est à engager. Sur deux jambes : changer les modes de production pour économiser l’énergie implique, en même temps, un nouveau pacte social comprenant, notamment, la réduction du temps de travail, une nouvelle sécurité sociale globale garantissant un travail mieux rémunéré et une activité à chacune et chacun.
Un tel projet, inscrit dans une nouvelle planification sociale et écologique, doit prendre en compte l’action pour les nécessaires égalités et les développements des territoires, avec un maillage fort de services publics humanisés, démocratisés et modernisés.
Parler de sobriété à celles et ceux qui peinent alors que, selon Greenpeace, soixante-trois milliardaires français émettent autant de CO2 que le Danemark, la Finlande et la Suède réunis, relève de l’indécence et du mépris.
L’empreinte carbone d’un seul individu appartenant à la « petite » classe des 1% les plus fortunés est treize fois supérieure à celle des 50% les plus modestes, en raison des différences de mode de vie.
Le progrès écologique est aussi au cœur de la lutte des classes. Il passe par un mariage avec le progrès social et démocratique que seul le dépassement du capitalisme peut permettre. S’y engager, telle est l’urgence de notre époque. Ces enjeux, avec le combat pour la paix, seront au cœur des débats et des événements de la grande Fête de l’Humanité, les 9, 10 et 11 septembre prochains sur la Base 217 du Plessis-Pâté, près de Brétigny-sur-Orge, dans le département de l’Essonne. Venez-y en force avec vos idées, pour les partager, les confronter, les enrichir et faire le plein de fraternité, de projets et de force pour mener les combats nécessaires au service du plus grand nombre.
Patrick Le Hyaric
Le 22 aout 2022
3 commentaires
Il faut la sobriété présente dans la Création majeure lisible à l’évidence même,où tout s’effondrera, l’humanité disparaîtra… Il faut l’écologie universelle selon les grandes terres et les terres du monde. Il faut partout la république démocratique universaliste, l’autocratie, c’est la fin du monde.
Il faut la sobriété mais pas n’importe laquelle, la sobriété avec les choses voire les marchandises sociales matérielles et autres, pour toutes et pour tous ; et les choses voire les marchandises spécifiques. C’est ainsi que nous voyons qu’il faut les trois systèmes à l’Union Européenne, le libéralisme universaliste, le socialisme universaliste, le communisme universaliste. Il faut la révolution du premier art pour le vingt et unième siècle à sauve, de toute urgence.
Je fais mienne l’opportunité pour dire que l’histoire de la Fête de l’Humanité dans l’espérance que l’année 2022 soit une bonne année, est comme l’histoire des vins de France, hélas, en ce sens qu’elle a de très bons millésimes et des millésimes moins bons, alors que la réalisation de cette grande fête qui pourrait apporter tellement plus à la France et à l’Union Européenne notamment : avec passion régulière ; ferait tant gagner la république universaliste française et européenne, la Francophonie et partout dans le Monde. Oui, Patrick, elle mérite que nous parlons d’elle. La sobriété dans toute l’évolution telle qu’elle est devenue est un mot désormais qui avec d’autres mots déjà écrits, définit le mot POÉSIE. Rien n’est possible sans la Création lisible à la fois résistance d’art et révolution d’art, et la sobriété d’art qui seule peut réussir aux Hommes pour qu’ils réalisent le salut de l’Humanité, sauvent l’Humanité, en soient fiers ; il la faut au plus tôt.
Le progrès écologique ne peut être que le progrès culturel cosmopolite dans lequel il y a l’écologie universelle et à chaque pays universaliste de faire ce qu’il faut qu’il fasse. L’universalisme n’est pas dirigisme, pas mondialisme, pas démondialisme ; il est Liberté Équité Adelphité. Je souhaite la meilleure fête de l’Huma 2022, tous les Communistes universalistes le savent bien. La Fête de l’Humanité a été certaines années de l’universalisme au sens littéral, il faudrait Patrick que désormais aucune année ne manque à l’universel pour l’Huma.
Quels ont été précisément les efforts et les résultats des efforts pour toutes et pour tous du CESE depuis 2017 ??