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Par Patrick Le Hyaric
Cette édition spéciale est le résultat du travail accompli avec passion et détermination par les équipes de l’Humanité pour offrir les outils de connaissance nécessaires au débat et à la mobilisation contre la loi dite « Travail ».
Persuadés que l’intelligence collective, nourrie d’une information précise et exacte, est une arme redoutable contre la propagande libérale qui sévit un peu partout, nous avons voulu apporter notre contribution au mouvement qui s’est levé pour la défense des droits conquis par les travailleurs. Il s’agit, tout à la fois, de contrer la grande régression qui s’organise au bénéfice de quelques-uns, au prix d’inégalités nouvelles, et de peser en faveur des solutions alternatives de progrès portées par les organisations syndicales.
Dans ce numéro, le projet de loi dans son intégralité, est disséqué et commenté dans ses dispositions les plus dangereuses et significatives. Des contributions essentielles au débat de syndicalistes et chercheurs déjouent les pièges tendus, apportent des arguments, et dessinent les perspectives d’un autre avenir que celui, sacrificiel, qui nous est promis.
Ce hors-série de l’Humanité est un outil qui a vocation à circuler de mains en mains, de réunions en réunion, pour informer, discuter, décrypter, analyser. C’est, pour nous, une habitude. Notre titre, ses rédactions et l’ensemble du personnel se sont mobilisés à de nombreuses reprises, qu’il s’agisse des traités européens ou de l’urgence climatique, pour apporter un éclairage à la fois factuel et critique que nous pressentions indispensable pour dissiper les aveuglantes brumes médiatiques.
Se mettre au service du mouvement et du débat en faisant appel à la réflexion de chaque citoyenne et citoyen, quand s’étale la morgue des suffisants et des puissants qui méprisent l’intelligence populaire : voilà notre utilité, notre vocation.
Ce qui se joue avec ce projet de loi mérite un ample débat dont devrait se saisir l’ensemble de la société. Un débat permettant de défricher les voies d’un autre avenir commun sur le travail, sur ses métamorphoses et sur la place de l’humain dans la production des biens et des services. Bref, sur la société de demain.
La situation actuelle est intenable. Le pays va mal, astreint au chômage de masse que les politiques suicidaires menées depuis des années ont confortablement installé, les inégalités explosent, la précarité s’installe dans des millions de foyers qui peinent à boucler les fins de mois. La jeunesse ne parvient pas à se projeter dans un avenir qu’elle entrevoit avec crainte. Elle condamne tout autant le statu quo que la régression sociale envisagée aujourd’hui.
Les progrès technologiques et le développement numérique, les gains de productivité, permettraient d’envisager un bon en avant progressiste, assurant une formation tout au long de la vie, une sécurité du travail et la garantie permanente d’avoir des ressources pour vivre décemment pendant des périodes de non-emploi. Tel devrait être le grand projet social de notre temps.
La majorité de nos concitoyens refusent le projet de généralisation de la précarité et signifient que la coupe est pleine. La jeune génération, portée par un haut niveau d’exigence et un niveau élevé de formation, informée, curieuse et ouverte au monde, refuse d’être enrôlée dans la guerre économique mondiale et de servir de variable d’ajustement comptable.
Le grand patronat veut profiter de la désastreuse situation qu’il a créé dans le pays pour tirer vers le bas les droits sociaux alors que tout pousse, au contraire, à porter l’exigence d’une sécurisation accrue des parcours de vie, de protéger la personne des violences du système capitaliste, de porter l’exigence démocratique au cœur de l’entreprise, comme celle d’une réduction du temps de travail et d’une formation continue tout au long de l’existence.
C’est à la construction d’une société de partage et de mise en commun qu’il faut s’atteler : partage des richesses produites par le travail, du temps de travail, des connaissances et des pouvoirs dans l’entreprise.
L’aspiration grandissante à un monde nouveau solidaire et fraternel se heurte à la voracité financière et actionnariale, aux oligarchies solidement accrochées à leurs privilèges. La veille société néolibérale s’arque-boute pour prolonger son existence alors que la jeunesse, des pans entiers du monde du travail inventent, innovent, s’organisent contre les impératifs financiers.
Ce numéro leur est dédié comme un outil que nous espérons utile au combat pour obtenir le retrait de la loi dite « Travail » et pour une remise en marche d’un nouveau progressisme adapté aux conditions de notre temps.
3 commentaires
Pas sûr qu’un seul des députés, ces législateurs élus par le peuple pour établir les lois de la République, ait eu son mot à dire. Une qui n’y a certainement pas mis la plume, c’est la ministre. Ce projet de loi Travail, présenté par la souriante ministre “de gauche” Myriam El Khomri, a été préparé par le Medef. Ainsi certains articles, issus de l’UIMM, puent le Comité des Forges : rogner sur les indemnités légales et sur le taux des heures sup’, précariser les dates de congés annuels, ôter à la médecine du travail le souci de veiller à la santé et la soumettre à la rentabilité et à l’employabilité, faire bosser jusqu’à 12 h par jour en rattrapant (éventuellement) sur 3 ans… c’est bien du XIXème siècle.
La mesure sur les 40h pour les apprentis, recalée cette fois ci, reviendra plus tard.
Seul un patronat de grosse industrie, insensible à la nécessité économique de vendre à des ouvriers / consommateurs solvables, pouvait exiger un tel bloc de reculs sociaux. Hollande et son P”S” approuvent !
Ce matin à 10h avec les syndicats en Lutte CGT /SUD … Santé devant l’ AP-HP , avenue Victoria près de l’ Hôtel de Ville de Paris , nous étions mobilisés pour les CHSCT et contre toutes les mesures prises dans le passé et aujourd’ hui contre la fonction publique hospitalière et contre les Hôpitaux Publics et CHU Centre Hospitalier Universitaire avec le personnel en sur travail et avec suppression de postes et jours de repos mettant gravement la santé du personnel à rude épreuve au détriment des soins . Toutes les directives de cette U.E. actuelle souvent donneuse d’ ordres avec le TISA aussi , atteignent gravement toute la santé en France personnel et patients .
Au cours des interventions des camarades des syndicats nous avons appris que sur Paris le Jeudi 31 Mars 2016 , deux cortèges en Manifestation sont prévus à Paris départ 13 h 30 Place d’ Italie direction Nation en passant par Bastille ! c’ est dire l’ importance du rejet de ce projet de loi rétrograde et réactionnaire .
La loi travail de la ministre El Khomri est l’application demandé par la commission européenne à l’ensemble des pays qui compose l’Europe, ce qui veut dire que tous les pays qui composent l’Europe vont faire passer cette loi si ce n’est pas déjà fait. C’est bien avec cette Europe capitaliste qu’il faut en finir, c’est bien le PRCF et le PARDEM qui ont raison il faut sortir de l’euro de l’OTAN et de cette Europe capitaliste copiée sur le modèle des U.S A..