Sécheresse !

le 17 mai 2011

Juillet s’est invité en mai, après un hiver plutôt sec. Nous sommes donc face à une sécheresse, compactant les sols encore plus peut être qu’en 1976.

Ce mois d’avril a été le mois le plus chaud depuis un siècle. Ceci s’inscrit-il dans la tendance générale du  réchauffement climatique ? Impossible d’y répondre sérieusement actuellement. Les spécialistes y répondront peut-être. Des récoltes en formation sont menacées. Les rendements pourraient diminuer considérablement. Les premières  fauches d’herbe sont d’un tiers inférieures à d’habitude. Et la seconde fauche est, à cette heure, compromise. Les éleveurs sont contraints d’entamer des réserves de fourrages prévues pour l’automne et l’hiver prochains. D’autres doivent vendre une partie de leur troupeau.

Aux graves difficultés qu’ils connaissent depuis des mois, avec la baisse des prix à la production et la hausse des coûts de production, c’est un cataclysme qui commence à s’abattre sur les agriculteurs dont certains voient leur capital ainsi menacé. Face à l’extrême gravité de cette situation, le gouvernement ne peut se contenter de l’autorisation à faire pâturer les jachères. Il doit faire bloquer ou diminuer le coût de l’alimentation animale, empêcher la spéculation sur la paille et le foin, faire transporter gratuitement par la SNCF et l’armée le fourrage dont ont et auront besoin les éleveurs, interdire le broyage des pailles pour les réserver à la solidarité avec les éleveurs et pour empêcher les spéculations sur celles-ci, des dispositifs de solidarité financière nationaux et européens doivent être immédiatement mis en place pour sauver les élevages et les exploitations agricoles.

Plus fondamentalement, il faudra se rappeler sans cesse que l’agriculture est une activité particulière -dont dépend la sécurité de l’alimentation-. Elle est en symbiose avec le climat et la nature. L’eau et la sécurité hydrique sont parmi les défis majeurs mondiaux à affronter. Une politique de sécurité doit être bâtie sans attendre. Le débat sur la réforme de la politique agricole commune doit intégrer la nécessité de modifier le modèle de développement agricole, de telle sorte qu’il soit plus sobre en consommation d’eau et facteur de sécurité hydrique.

Dans l’urgence, le gouvernement et l’Union européenne, qui ont toujours beaucoup d’argent pour sauver les banques, ne peuvent laisser les agriculteurs dans cette situation et doivent dégager les moyens financiers permettant aux agriculteurs de faire face aux urgences.

Pour lire la question que j’ai posée à la Commission européenne à ce sujet, cliquez ici.

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0 commentaires


Jean-Marc Hauth 17 mai 2011 à 10 h 35 min

La secheresse n’est pas une fatalite mais elle peut etre combattue et en tout cas atteinuee.
Il existe un moyen de repartir et de stocker l’eau des periodes de pluies.
L’association des biefs du Pilat que j’ai cree en 1999 apres 20 and d’experiementation sur le terrain fait la promotion du concept de la gestion globale de la ressource en eau aux multiples avantages climatiques et energetique en autres.
Visitez notre site

Tess Angelica 17 mai 2011 à 19 h 45 min

(…) “faire transporter gratuitement par la SNCF et l’armée le fourrage”: comme en mai 1940 en quelque sorte? Une idée suggérée par les citoyens-résistants?
Moi, je propose une autre idée: taxer les cafetiers qui envahissent les rues et les places de nos villes pour se faire du blé grâce au beau temps!

Canelle 17 mai 2011 à 22 h 45 min

Pensez-vous réellement que ces 2 institutions peuvent sauver les pays endettés, sauver les agriculteurs et leurs animaux………l’argent est-il là ?

Et que dire de tous ces personnes, qui ont encore les moyens de bien vivre, et qui prennent la route chaque fois que cela leur est permis, sans ce soucier des autres ; ce ceux qui continuent à aller au supermarché, alors qu’ils pourraient soutenir une AMAP ou un magasin bio…..etc…..

J’ai tant d’exemples autour de moi, les personnes ne veulent pas savoir, ne veulent pas voir, et continuer car cela bouscule leur petite vie.

Durand Jean-Louis 18 mai 2011 à 9 h 23 min

Travaillant à l’INRA en Poitou-Charentes, je confirme complètement l’analyse de P LH. La solidarité éleveurs/agriculteurs, notamment sur la question de la gestion de l’eau, solidarité qui d’ailleurs dans la région devrait s’étendre à l’ostréiculture en passe de souffrir considérablement aussi, est au coeur de la démarche politique que devraient impulser les autorités. Au lieu de cela, Sarkozy privatise la gestion des calamités agricoles et précipite les paysans dans les griffes des banques et assurances. Pour l’eau, les solidarités villes/campagne, remarquablement illustrées durant un temps par la politique des services de l’eau de Poitiers vis à vis des exploitations agricoles de sa banlieue, sont également une des clefs de la reconquête politique du territoire par les citoyens et leurs élus.
Merci encore à PLH pour toutes ses analyses et son inlassable combat journalistique et politique.

Isabelle 18 mai 2011 à 13 h 24 min

Pourquoi dans le problème de sécheresse ne pas parler des problèmes de “black out des centrales nucléaires qui posera aussi de toutes façons problèmes aux agriculteurs puisque l’électricité leur est autant vitale que l’eau! Pourquoi ne parlez vous pas du tout de ce problème sécheresse et nucléaire! Et pourquoi ce silence complet sur la lente descente aux enfers de Fukuschima! Pourquoi cette omerta complète sur un catastrophe dramatique pour les japonais et pour le monde! Vous êtes quand même au courant de ce qui se passe là-bas alors pourquoi plus un mot. Pas étonnant de la part des médias classiques au service du capital, mais de vous , au nom de ses employés sacrifiés pour qu’aréva et consorts puissent annoncés des bénéfices records et bien cela en tant que communiste me rend bien triste et amer!

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