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Lors des votes en séance plénière, hier le Parlement européen a adopté quatre rapports de réforme de la Politique Agricole Commune. Ils ne sont pas la réforme elle-même mais ils constituent le mandat des représentants du Parlement européen pour négocier avec le Conseil européen et la Commission sur cette réforme.
Cette 5ème refonte de la Politique Agricole Commune devait prendre la mesure de la détresse du monde agricole et des inquiétudes des citoyens sur la qualité de leur alimentation. Mais plutôt que de s’attaquer à l’instabilité des prix agricoles, à la hausse des coûts de production, à la concentration du secteur et la désaffection de la profession, c’est encore une fois les logiques libérales qui l’ont emporté.
Il était pourtant important de sortir la PAC de ces logiques en prenant en compte les caractéristiques propres dues aux métiers agricoles et de la remettre au service des citoyens afin que l’agriculture européenne continue à fournir une alimentation de qualité, à des prix abordables, tout en respectant l’environnement.
C’est le sens des amendements que nous avions déposés avec mon groupe pour encadrer la production européenne notamment dans des secteurs fragiles comme le lait, limiter à 100 000 euros les fonds versés aux très grandes exploitations, maintenir une conditionnalité écologique forte dans la PAC, et lui assurer des moyens en adéquation avec l’importance de cette politique.
Or les 4 rapports législatifs qui ont été adoptés pour définir les contours de la future PAC ont rejeté ces propositions : le plafonnement des aides sera limité à 300 000 euros ne concernant que 0,12% des exploitations, les quotas de lait ne seront pas étendus au delà de 2015, et le verdissement de la PAC amoindrit.
Ces textes sont très en deçà des besoins d’une agriculture européenne créatrice d’emplois favorisant l’agriculture paysanne permettant un revenu décent aux petits et moyens agriculteurs, le développement durable des territoires ainsi que la valorisation de la biodiversité européenne.
Les gouvernements européens avec lesquels il nous faut désormais négocier sur ce mandat n’en demandait pas tant, eux qui ont décidé de baisser le budget agricole de 16% pour les 7 prochaines années.