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Par Patrick Le Hyaric
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De temps à autre, tout particulièrement quand approchent des élections, comme des spasmes, des ministres, le Chef de l’Etat courent dans une cité populaire, dans une « banlieue » comme ils disent, avec des dizaines de caméras à leurs trousses pour que nul n’en ignore. Le mieux serait qu’ils y vivent. Cela leur éviterait ces voyages en terres exotiques. Peut-être comprendraient-ils ce qu’est vivre avec des loyers trop élevés pour des salaires trop bas ou pas de salaire du tout, des ascenseurs trop souvent en panne quand il faut remonter les courses, des transports surchargés, le service public qui ferme ou est délaissé, et autour de soi, le chômage de masse aussi élevé qu’en Grèce avec une précarité qui se rapproche de celle des Allemands ou des Anglais. Dans ces quartiers où le sentiment d’abandon est fort, on compte trois fois plus de personnes en situation de pauvreté que dans l’ensemble du territoire. L’échec scolaire y est massif. Il se combine avec de terribles a priori sur les jeunes qui y vivent, aggravant encore leurs difficultés pour être embauchés à cause précisément du lieu où ils habitent ou des consonances de leur nom ou de leur prénom.
On ne peut pas dire qu’il n’y eut aucun effort de rénovation urbaine. On estime que 40 milliards d’euros y ont été investis dans un travail commun de l’Etat et des communes. La physionomie de bien des cités a réellement changé. Les projets de rénovation ont permis de les requalifier et de les transformer. Ceci est utile. Le cadre de vie des habitants s’y améliore. Mais cela ne saurait suffire. Notons que l’on reste loin de la mixité sociale annoncée. Les difficultés sociales ne se dissolvent pas dans le béton.
Les discriminations spatiales, sociales et raciales, les violences et particulièrement la violence sociale s’amplifient. Le droit à la République pour tous, celle, authentique de l’égalité, de la liberté, de la fraternité s’y amenuise.
Les quartiers populaires restent des lieux où l’égalité républicaine n’est pas la réalité. La désindustrialisation a fait disparaitre les anciennes banlieues ouvrières et a profondément déstabilisé l’ensemble de la vie sociale des cités avec un chômage massif et une précarisation des vies. Les flux de population y sont devenus importants et permanents. Une sorte de ghettoïsation a pu s’installer ici et là. Pourquoi d’ailleurs appelle-t-on ces périphéries des «banlieues» si ce n’est pour signifier qu’elles sont réellement des «lieux» mis au «banc» de la ville principale, qui, pour les dirigeants de l’Etat, restent trop souvent des sujets «périphériques».
Les enjeux y sont encore plus humains et plus politiques. En effet, la relégation spatiale se double de la relégation sociale et humaine. Comment les populations de ces quartiers et de ces villes ne se sentiraient-elles pas humiliées, déconsidérées, suspectées alors qu’elles ont été ciblées par un ensemble de choix des pouvoirs successifs ? Il en est ainsi de la création sous la droite sarkozyste d’un ministère de l’identité nationale confinant au racisme d’Etat, du refus réitéré d’octroyer le droit de vote aux étrangers, de l’enterrement de la procédure du récépissé de contrôle d’identité. Contribuent au sentiment d’exclusion de bon nombre de jeunes français, les violences policières et les contrôles permanents au faciès, l’ambiance sécuritaire, la transformation par certains de la loi «laïcité» pour faire croire qu’elle est un rejet de l’islam, la discussion d’une loi portant sur les bienfaits de la colonisation. Sans omettre les interdictions à l’été 2014 des manifestations contre l’offensive guerrière israélienne tout comme le refus de reconnaitre l’Etat de Palestine.
Rien ne changera si la question du respect et de la dignité de chacune et de chacun ne devient pas l’objectif à atteindre. Si celle de la possible reconquête économique, sociale, culturelle, démocratique n’irrigue pas l’intervention publique à tous les niveaux.
La loi de l’argent-roi commande à réduire les dépenses sociales et publiques. La réduction des crédits aux communes, ainsi qu’aux associations conduit à amenuiser sans cesse la satisfaction des besoins sociaux, éducatifs et culturels.
Il y a donc tant de choses à changer pour que dans ces quartiers renaisse un espoir trop souvent absent. Mais leurs habitants sont ceux qui, en apparence paradoxalement, s’apprêteraient à être les moins nombreux à se faire entendre lors des prochaines élections régionales ou à exprimer leur colère en accordant leurs suffrages aux candidats de l’intolérance, du racisme et de l’exclusion. S’il en est ainsi, c’est qu’ils ont perdu confiance dans des formations politiques qui se succèdent au pouvoir depuis tant d’années sans que rien ne change pour eux, leurs familles et leurs proches. Ne pas aller voter reviendrait automatiquement à survaloriser le poids de l’extrême-droite. Voter à droite reviendrait à réclamer un renforcement de l’austérité et des inégalités dans les régions, tout en favorisant sa conquête du pouvoir central. Choisir le Parti socialiste serait perçu comme un encouragement à poursuivre une politique gouvernementale dont la majorité des électeurs de François Hollande ne veut plus. Il reste à faire le choix de listes authentiquement de gauche, porteuses de projets transformateurs sociaux, écologiques démocratiques et culturels dans les régions, comme à l’échelle du pays et de l’Union européenne. Animées d’une démarche qui associe les populations à leur élaboration et à la mise en œuvre des décisions. Des listes qui, en toute occasion, choisiront, le rassemblement pour barrer la route à la droite et à l’extrême droite et qui ouvriront la voie à des politiques visant le « mieux vivre » pour chacune et chacun. Des listes qui ont pour ambition de faire des régions, non seulement des boucliers contre l’austérité, mais qui utiliseront leurs moyens pour créer les conditions d’une sécurité des parcours professionnels et la formation pour toutes et tous, ainsi que l’impulsion du développement culturel. Bref, des listes qui redonneront leurs lettres de noblesse à la gauche et à la politique.
6 commentaires
Nous devons viser et de tout faire pour être en tête des régionales dès le 6 décembre .
Mais la question revient à chaque fois pour convaincre et surtout de voter , mais que ferez vous le dimanche suivant ?
1- si nos listes arrivent en premier , là ce n’ est plus un rêve …et tout change
2- si les mutants de gauche/droite arrivent en premier et nous loin derrière , personne ne comprendra une alliance avec les tenants de l’ austérité ,des casses des services publics , du CICE , … de tout ce qui a été la politique économique depuis le TSCG , l’ ANI , de nous matraquer que la faute est le coût du travail , que les multinationales sont à aider…en plus de leurs dividendes pour la poignée se goinfrant …, personne ne pourra comprendre et très grave cela augmente l’ abstention dès le premier tour en nous disant que nous sommes les supplétifs pour une politique économique de droite .
3 – reste la possibilité de se maintenir au second tour et de se battre et de rassembler sur nos propositions et mesures concrètes à appliquer en Urgence pour la – Sécurité de vie – ! là , toute contradiction sera levée,celle de constater et d’ analyser avec réalisme et justesse avec la soumission aux dérives sous prétexte de droites extrêmes et extrêmes droites en oubliant la droite tout court et la politique depuis 2012 .
Patrick tu demandes autour de toi et avec le quotidien l’ Humanité : que ferez vous si nous sommes à la traîne derrière ce ps …presque la totalité te répondra certainement pas pour ces réactionnaires et hypocrites .
Nous avons tout à gagner d’ être clair avec la population , étant du monde du travail , qui subit tous les assauts et insultes de ces gouvernements qui lors des périodes électorales nous font les yeux doux pour être leurs supplétifs et d’ avaler toutes nos analyses du réel et de la réalité et de les mettre en hivernage , sous le coude . L’ enjeu est fondamental et d’ une telle importance comme jamais , le boulet est celui des choix capitalistes en barrant tout socialisme de ce ps , et qu’ il ne nous culpabilise pas …il a la très grande responsabilité de cette situation .
Je partage tout à fait ce point de vue. On ne peut pas condamner au premier tour la politique d’austérité menée par le PS et deuxième tour, quelque soit les conditions, mener une liste commune. En tout les cas, mon choix est fait pour le deuxième tour, je ne servirai pas de faire-valoir au PS qui mène une politique de régression sociale dans tous les domaines.
Oui Albert …Sais – tu qu’ au meeting dans le 13 e il y avait le Secrétaire général de la C.G.T. . Discret et très écoutant les propositions de notre liste ,incognito il n’ a pas la grosse tête de se mettre en avant . De plus à Montreuil , il salue tous et toutes les camarades . A Fr inter au 8 h 20 l’ autre jour il a brillamment représenté le prolétariat et la classe ouvrière et tout le monde du travail , de la création et de la recherche , malgré les questions pièges et tendancieuses contre le syndicat de Lutte .
Ce matin à la distribution de nos tracts l’ accueil devient de plus en plus attentif , de plus nous donnons nos propositions le ” catalogue ” à ceux et celles qui sont prêts à le lire .
Ce quartier le centre de Paris rue Montorgueil était très ouvrier et employé , avec la spéculation immobilière la population a changé , c’ est plus cher que dans le 16 e le prix au M2 tout en n’ atteignant pas les 15000 euros le M2 du Marais !
C’ est dire que nos élus et élues ,Ian Brossat, responsable ont du pain sur la planche pour exiger les 30 % de logements abordables et de qualité et dans tous les quartiers les dits beaux ceux de l’ Ouest , très à droite extrême et hors la loi , c’ est stratégique le logement se rapprochant le plus possible du lieu de travail !
Avec nos propositions ^pour les régions nous devons être loin devant et tout repose sur le vote des abstentionnistes qui sont aussi parfois très politiques nous reprochant de faire la courte échelle aux mutants sauces libérales , en réalité de politique économique très à droite , et toute la déception après 2012 , nous sans se faire d’ illusions , restent la clé de nos résultats pour être largement devant tu sais qui , …, là une Révolution et surtout ne pas se fier aux sondages , le rappel de ceux de 2005 le oui gagnant comme celui de la Grèce en juillet dernier , résultat : le NON à 62 % !
Si nous sommes très clairs quant à nos intentions , la confiance qui plus est militante et citoyenne s’ installe pour toujours .
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pour que la république entre dans les quartiers il y a une solution toute simple c’est INFORMER – comprendrez vous un jour que nous sommes dans une société où l’ information est au SERVICE de l ‘ ARGENT – Paris le métro fini le temps où on lisait l HUMA- que lisent les parisiens dans le métro?? partout c est l info qui déforme – AVONS NOUS les moyens de transmettre “la bonne parole”??je dis OUI tout au mois dans les villes moyennes comme ROUEN où j ‘ ai EXPERIMENTE une méthode qui a réussi ( présidenielles 2012 JLMélenchon a obtenu 14%à Rouen) faisant du FDG la 3è force politique sur Rouen –
JE et j ai la prétention de l affirmer et de le clamer depuis 3 ans , je suis l homme qui a permis de faire 14% – comment ??en déposant sur les pare brise des voitures la bagatelle de 80 000 tracts en 4 semaines- riez moquez vous de moi,comportez vous comme les gamins TARES qui harcèlent un élève -Pourquoi n’osez vous pas tenter l ‘expérience, faire ce que je fais ?? c ‘est vrai, c’est plus facile de faire une conférence de presse le cul sur une chaise -le vous invite à relire la fable de Monsieur de LA FONTAINE ‘ le laboureur et ses enfants’
Bonjour et merci pour ces infos.
Qu’a répondu L. Fabius à vos question sur le mur ? Il est fou que ce ministre poursuive le soutien à l’Etat d’Israël, comme son impunité encourageant les infractions aux règles européennes, étiquetage des produits, etc…
Par ailleurs, avez-vous publié les jugements condamnant des militants BDS, comment les aidez-vous ?
Merci
MF HUGOT- kinésithérapeute dans un “beau quartier – 8ème arrdt de Paris, et néanmoins citoyenne, démocrate, laïque et indignée !