Modifications climatiques : des effets concrets !

le 4 juillet 2021

Extrait de la Lettre du 3 juillet 2021.

Ces dernières semaines, nous avons vu comment l’équivalent d’un mois de pluie était tombé en quelques heures dans l’Oise, causant d’énormes dégâts, d’abord début juin puis une nouvelle fois seulement vingt jours plus tard provoquant tristement la mort d’un adolescent. La semaine suivante, c’est le département des Vosges qui était frappé par un violent orage de grêle (jusqu’à 60 cm !) obligeant à ressortir pelles à déneiger et chasse-neige en plein début d’été !

De l’autre côté de la planète, ce sont des vagues de chaleur d’une violence sans précédent qui s’abattent depuis dimanche sur l’ouest des États-Unis et du Canada, avec des pics de température entre 45° et 50°C. Les météorologues y ont constaté des phénomènes de « dôme de chaleur » qui ont provoqué plus de 500 morts soudaines et une multiplication des feux de forêts. D’autres zones de l’hémisphère nord ont aussi connu des températures inhabituellement élevées, comme l’ouest de la Russie.

Ces évènements nous offrent un nouvel aperçu des conséquences des changements climatiques et des dégâts qu’ils causeront dans les prochaines décennies. Mais nous devons être conscients que le pire est déjà là avec, à Madagascar, la première famine dont l’ONU attribue directement l’origine au réchauffement climatique. Dans ce pays frappé par la sécheresse depuis plusieurs années, les populations des campagnes – devenues trop arides – migrent vers les périphéries des villes où elles se retrouvent réduites à un état de pauvreté extrême. La situation y est dramatique. Présente sur place, l’ONU estime à 1 million le nombre de malgaches ne mangeant pas à leur faim.

La semaine dernière, les fuites bizarrement distillées d’un pré-rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat) laissaient transparaître des préoccupations sans équivoques. « Pénurie d’eau, exode, malnutrition, extinction d’espèces… La vie sur Terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée par le dérèglement climatique quand les enfants nés en 2021 auront 30 ans, voire plus tôt ». Ou encore : « La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. L’humanité ne le peut pas » (lire « Climat. Au Giec, une fuite échaude les débats climatiques », l’Humanité du 24 juin 2021). De quoi alerter à nouveau, à six mois de la prochaine Conférence mondiale sur le climat (COP26 de Glasgow, Ecosse).

Un débat est entamé sur le fait de savoir si on doit continuer de parler d’Anthropocène ou s’il faudrait lui préférer le terme de Capitalocène, plus apte à pointer du doigt le principal facteur de la crise écologique globale qui se combine avec la crise sociale.

Le Conseil d’État vient de sommer le gouvernement français de prendre des mesures supplémentaires en matière climatique. Un camouflet qui revient à balayer son projet de loi « climat et résilience », qui vient d’être voté en première lecture au Sénat (lire « Politique climat : le gouvernement a neuf mois pour accoucher », l’Humanité du 2 juillet 2021).

Même s’il n’est assorti d’aucune pression financière, cet ultimatum inédit a pour date d’échéance le 31 mars 2022, c’est-à-dire 15 jours avant le premier tour de l’élection présidentielle.

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1 commentaire


Moreau 7 juillet 2021 à 10 h 05 min

L’économie capitaliste est aveugle et punitive à l’excès.

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