Le vote sur le pacte pour l’euro retardé au Parlement. Mobilisation

le 3 juin 2011

Verviers en Belgique est une ville moyenne, dont les maisons transpirent l’authenticité et la force paisible. Ancien lieu de travail de la laine, elle a vu naître le mouvement syndical il y a plus de 250 ans. Justement, c’est le syndicat FGTB qui m’a invité ce mercredi soir 31 mai en fin de journée à venir dialoguer avec eux du « Pacte pour l’Euro plus ». Je suis frappé par la gentillesse, la fraternité de ces syndicalistes qui m’accueillent. Ils sont très actifs, courageux, ouverts. Ce qui me marque aussi c’est leur compétence, leur connaissance des dossiers, des enjeux européens. Ils ont organisé, il y a quelques mois, un déplacement à Berlin pour protester avec des syndicalistes allemands contre le pacte Sarkozy-Merkel.

J’en ai entendu parler toute la journée puisque le groupe de la Gauche unie européenne, avec le Forum social européen et Transform ont organisé au Parlement européen un colloque sur la crise et le « Pacte pour l’Euro plus ».

Beaucoup de choses intéressantes s’y sont dites. On y a parlé des causes et des effets de la crise, des dangers du « pacte Euro plus », de la nature des dettes publiques, des services publics, du rôle de l’Euro et de la Banque centrale européenne, du salaire minimum européen, de la répartition de la valeur ajoutée produite par le travail. Je sors de là avec l’idée qu’il faut à la fois beaucoup plus alerter sur la nature du « Pacte pour l’Euro plus » que j’appelle « le Pacte des rapaces » mais aussi beaucoup travailler sur des solutions alternatives. Nous en avons des esquisses, mais il faut trouver le chemin permettant de les mettre en œuvre. C’est le cas par exemple du salaire minimum européen. Toutes les forces progressistes syndicales doivent s’emparer de ces enjeux.

Mais revenons au « Pacte des rapaces ». Initialement, il était prévu que nous votions les six textes législatifs permettant de le mettre en œuvre, lors de la session du Parlement européen de Strasbourg la semaine prochaine, le 6 juin. Mais, les négociations entamées entre le Conseil européen, la Commission et le Parlement (ce qui est appelé un trilogue) sont bloquées. Entre nous soit dit, quelle méthode ! Quelle démocratie ! Voilà que des instances négocient entre elles sans que les représentants des peuples, c’est-à-dire les parlementaires européens n’aient jamais débattu de ces textes en séance plénière.
Pire, j’apprends que la majorité de la Commission économie du Parlement européen demande des sanctions encore plus automatiques et plus rapides pour les pays qui ne respecteraient pas les critères d’austérité. Ce que le Conseil refuse pour l’instant. Celui-ci refuse aussi que la Commission s’érige en agence de notation des finances des Etats, donc avec le pouvoir de donner des avis négatifs sur leurs budgets, assortis d’une amende qui peut aller jusqu’à 0,5% du produit intérieur brut des pays concernés.

Et le Conseil refuse aussi les quelques petites avancées que les forces de gauche et écologiste du Parlement européen avaient réussi à faire adopter, comme par exemple une plus grande consultation des syndicats (voir le détail de ces cinq textes législatifs dans mon livre « Le Pacte des rapaces », pages 120 à 130).

A l’heure qu’il est, le vote ne pourrait donc avoir lieu la semaine prochaine, mais pourrait être repoussé soit au 22/23 juin ou au début juillet. Cela laisse du temps pour prendre connaissance des lourds dangers de ce qui se trame, de faire connaître les contenus de ces projets et d’organiser l’action contre eux. La Confédération européenne des syndicats prévoit une mobilisation le 21 juin.

Préparons nous à en faire une grande journée contre le « Pacte pour l’Euro plus », ce pacte des rapaces de la finance.

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0 commentaires


Canelle 3 juin 2011 à 14 h 11 min

J’ai fait suivre à tous mes contacts.
Merci Patrick

Yvonne 13 mars 2013 à 10 h 12 min

J’apporte sans re9serve mon soutien e0 Pascal FERCHAUD dans cette capnmgae des le9gislatives sur la 5e8me circonscription de la Charente Maritime. Parce que j’appre9cie chez Pascal sa fae7on de ge9rer la commune de Saujon, sa manie8re d’eatre le Conseiller Ge9ne9ral des 14 communes de son canton et de les de9fendre, meame devant l’are9opage des se9nateurs du de9partement et devant le Pre9fet. Je sais sa capacite9 de travail et son sens profond de la justice. C’est un homme de compromis pas de compromission. Il faut regarder l’avenir de notre coin de Saintonge avec optimisme et volontarisme pour tous ceux qui vivent et travaillent ici. Notre circonscription a besoin d’un homme de qualite9, et Pascal n’en manque pas. Nous sommes en attente d’un De9pute9 qui sache juger la pertinence des lois qu’il vote e0 Paris et je connais sa capacite9 de discernement et la conviction de son engagement. Il a toute ma confiance et j’appelle e0 voter pour luiVincent Barraud, Maire d’Etaules, Vice Pre9sident de la CARA

Dominique 3 juin 2011 à 18 h 33 min

Je suis enchanté par la richesse de vos informations, par l’intelligence et la clarté de vos interventions. Vous faites sur tous les lieux où vous portez les analyses et la voix des communistes français et celle de la gauche unitaire européenne un excellent travail.

Patrick Albert 3 juin 2011 à 19 h 24 min

C’est bien de parler du “Pacte Euro Plus” mais pourquoi ne parle-t-on pas de la réforme constitutionnelle qui en est le pendant.

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