Depuis la rentrée, la presse ne cesse de se faire l’écho des paniques qui saisissent le secteur de la restauration face à la pénurie de main d’œuvre. Des salaires bas, de la précarité des métiers, des cadences infernales et des horaires difficiles, il n’est que rarement fait mention. Pour le patronat comme le gouvernement, il ne faut rien toucher de ces paramètres qui fixent le cadre général d’une exploitation féroce du travail dans ce secteur, particulièrement pour les serveuses et serveurs.
Le président de la « Start-up nation » a donc trouvé l’astuce :  légaliser la fraude fiscale au pourboire en les défiscalisant pour les  paiements en carte bleue. Certes, les pourboires n’étaient que rarement  déclarés, pour la raison précise qu’ils restaient marginaux dans la  rémunération globale des serveurs et serveuses. Cette défiscalisation  est une mesure typiquement incitative pour mettre en concurrence la  rémunération salariale avec une rémunération arbitraire, et esquiver  incidemment toute hausse des salaires et la question centrale du partage  de la valeur ajoutée.   De plus, c’est une nouvelle attaque  contre les caisses socialisées de la sécurité sociale et des retraites  car le manque à gagner en cotisations sociales sera compensé par les  taxes diverses à la consommation (TVA et autres…) exigées de l’Union  européenne, et qui frappent lourdement les classes populaires. C’est  également une rupture d’égalité devant l’impôt. Pourquoi les serveurs et  pas les taxis, livreurs et autres métiers où la pratique du pourboire  est avérée ? Nul doute que nous y viendrons au prix de nouvelles  attaques contre la cotisation et les salaires. 
Mais ce n’est pas tout : on sait, selon les chiffres disponibles, qu’entre les deux tiers et trois quarts des serveurs sont des serveuses. Que veut dire pour elles l’instauration pérenne d’une rémunération au pourboire appelée à s’accroitre ? Par quels vecteurs, par quels rapports vont-elles « faire la différence » pour arracher au bon vouloir du client quelques euros de plus ? Dans un pays comme les Etats-Unis où la rémunération au pourboire est installée dans les mœurs, les femmes y font l’objet d’une fétichisation sordide. La littérature comme le cinéma nord-américain le montre amplement. L’institution salariale, par la garantie qu’elle offre notamment en matière de rémunération fixe, permet aussi aux femmes de se défaire des oripeaux patriarcaux qu’institue cette légitimation de l’arbitraire par la rémunération au pourboire.
Antisociale, anti-impôt, antiféministe, on ne s’étonnera pas que ce pourboire de la peur et de l’insécurité soit plébiscité par le patronat.
Patrick Le Hyaric
(Extrait de ma Lettre du 02/10/2021 : http://r.lettre.patrick-le-hyaric.fr/aefswaqfzpt7e.html)
D’autres postes sont difficiles à pourvoir en ce moment :
dans l’aide à la personne, où les contraintes fortes ne sont pas équilibrées par une rémunération décente. J’y inclus les AESH, nécessaires aux écoles pour y faire accepter l’inclusion d’enfants handicapés ou perturbés ; elles survivent largement sous le seuil de pauvreté.
Dans les hôpitaux, idem, où les conditions de travail déplorables ont été encore aggravées par la crise covid.
Et effectivement ce sont souvent des emplois « féminins », c’est-à-dire ne procurant qu’un revenu d’appoint !
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