L’austérité est un poison mortel, il faut créer un fonds de développement humain, social et écologique en Europe

le 15 février 2012

L’austérité est un poison mortel, il faut créer un fonds de développement humain, social et écologique en Europe

Un débat a eu lieu ce mercredi 15 février au Parlement européen, je suis intervenu durant cette séance, répondant à Mario Monti, président du Conseil des ministres de la République italienne, sur la situation dans son pays et la façon de sortir l’Europe de la crise économique.

Voici le texte de mon intervention :


Monsieur le Président,
Monsieur le Président Monti,

Je crains qu’une nouvelle fois avec ce débat on ne veuille tenter de camoufler l’absurde et détestable religion qui mène l’Europe au chaos: l’austérité. L’austérité  pour les peuples.

Vous n’avez pas prononcé ce mot, M. Monti !  Vous nous avez parlé de discipline. Mais la discipline c’est toujours pour les peuples, pas pour les financiers comme en Grèce et dans d’autres pays.

Or, l’austérité s’avère être un poison mortel.  Elle ne permet ni de rééquilibrer les comptes publics, ni de relancer l’économie, parce qu’elle sacrifie les salaires, la protection sociale, le travail et le bien être humain.

Vous avez parlé abondamment de démocratie. Mais de quelle démocratie parle-t-on quand vous même, M. Monti, vous détruisez le code du travail italien ?

Quelle démocratie,  quand le pacte euro plus demande de sacrifier les conventions collectives et de ne plus négocier par branches ?

Quelle démocratie, quand c’est une troïka de personnes non élues – commission, banque centrale et FMI – qui dirige désormais certains pays ?

Quelle démocratie, quand dans les nouveaux traités à venir – pacte budgétaire et mécanisme européen de stabilité – on ne trouve que les mots “discipline”, “surveillance”, “sanction”, “poursuites devant la Cour de Justice” pour ceux des pays qui ne seraient pas dans la norme “austéritaire” ?

Ce ne sont pas des traités pour la croissance et l’emploi.

Au nom du groupe de la Gauche Unitaire européenne (GUE/NGL) nous vous soumettons quelques vraies propositions susceptibles de relancer la croissance et l’emploi :

  • la mise en place d’un salaire minimum européen et d’un revenu minimum comme notre parlement l’a voté ;
  • la défense de la sécurité sociale publique ;
  • l’invention d’un système de sécurité sociale professionnelle du travail en Europe ;
  • la fin du dumping social et fiscal ;
  • l’imposition du capital au même niveau que le travail ;
  • une vraie taxe sur les transactions financières ;
  • une alliance européenne contre le libre échange inégal avec l’instauration de visa de protection aux frontières en fonction du progrès social et de l’environnement ;
  • un programme de grands travaux d’équipements utiles aux citoyens européens ;
  • l’impulsion d’une nouvelle politique industrielle et agricole ;
  • la défense des services publics ;
  • l’impulsion d’une coopération pour le développement de la recherche de la formation et de l’éducation.

Ceci serait possible avec la création d’un fonds de développement humain, social et écologique, en lieu et place de ce mécanisme européen de stabilité, en lien avec le Banque centrale européenne qui doit pouvoir acheter tout ou partie des dettes des Etats par création monétaire et faire des crédits à 1%, directement aux Etats pour des projets de développement économique, sociaux, écologiques créateurs de travail stable et bien rémunéré.

Et, ne me répondez pas M. le Président du Conseil que les traités l’interdisent, puisque vous êtes en train de les changer dans le dos des peuples et contre les peuples, contre la démocratie !

Sortez de vos dogmes M. Monti ! Ils nous mènent à la ruine et au chaos au seul profit de la caste des puissants et des marchés financiers.

Ci-dessous, la vidéo de mon intervention :


0 commentaires


surmely alain 16 février 2012 à 11 h 06 min

Non seulement cela est juste mas cela anticipe aussi la prévisible dépression qui s’annonce.

Canelle 16 février 2012 à 13 h 37 min

Patrick, j’ai l’impression que vous parlez dans le vide face à ces rapaces. Ils ne voient que le sac d’or sur lequel ils sont assis.

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