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L’éditorial de L’Humanité-Dimanche du 28 mai 2020 – par Patrick Le Hyaric
Le vacarme produit par une certaine sphère médiatique pour vanter un prétendu plan de 500 milliards d’euros décidé par M. Macron et Mme Merkel est une dangereuse opération de communication et d’enfumage. Elle pourrait coûter fort cher aux familles populaires.
D’abord, il s’agit d’une proposition destinée à la Commission européenne qui doit trouver le consensus des vingt sept Etats membres de l’Union. Cette dernière s’est empressée de trouver l’idée géniale, à condition évidemment que cette somme soit destinée à « financer certaines réformes structurelles pour améliorer la compétitivité ». Un vice-président de la Commission a immédiatement expliqué que ceci s’inscrit dans ce qui est baptisé « semestre européen ». Langue de bois bruxelloise désignant un dispositif européen de coordination des politiques économiques visant à obliger chaque pays à réduire les crédits publics et à détruire un à un les outils de solidarité et les conquis sociaux pour « améliorer la compétitivité ». « C’est essentiellement selon ce concept que nous financerons les réformes et les investissements des Etats membres » a insisté le vice-président de la Commission. Autrement dit, les conditionnalités d’octroi des aides à un pays ne visent ni le progrès social, ni le progrès écologique mais, au nom de la sacro-sainte compétitivité, à détruire les Etats sociaux. Exactement ce qui a conduit à désarmer les pays face à l’actuelle pandémie. Ces mandataires des puissances d’argent présentent les bas salaires, les destructions des systèmes de retraite et de la sécurité sociale, ou la saignée de l’hôpital public comme des « avantages compétitifs ».
Ajoutons que l’argent ainsi promis serait emprunté sur les marchés financiers. Il viendra alimenter l’infernale spirale de la dette des Etats que les taux d’intérêt ne cessent de faire grossir alors que les banques privées reçoivent de la monnaie gratuite de la Banque centrale européenne. Ces mêmes banques privées prêtent ensuite cet argent, additionné de taux d’intérêt, aux Etats dont les gouvernements brandissent l’impérieuse nécessité de réduire « la dépense publique », et pour cela, d’imposer l’austérité à leurs populations.
Voilà, comment on continue d’enchaîner les peuples avec ce fameux boulet de « la dette » qui sert à alimenter de menaçantes bulles spéculatives. Ainsi la prétendue relance du couple Franco-Allemand n’est pas liée à des projets nouveaux de coopération pour des investissements productifs visant la transition environnementale et le progrès social, mais elle a vocation à nourrir les ogres de la finance.
Les explications et les combats doivent reprendre sur la nature de « la dette » comme rouage du capitalisme mondialisé. Il est possible de la renégocier et de l’annuler à condition de ne pas considérer l’argent comme une marchandise valorisable mais bien comme un instrument d’échange. Dans l’immédiat, un fonds de solidarité européen destiné au progrès humain et écologique pourrait être créé. Un tel fonds, relié à la Banque centrale européenne, pourrait décharger les Etats de leur dette en la prenant à son compte et mettrait en place les conditions pour que les milliards crées par la Banque centrale ne soient pas dirigés vers les banques privés mais vers les banques publiques nationales comme la Caisse des dépôts et la Banque publique d’investissement afin de financer les services publics, les collectivités locales et des entreprises dès lors qu’elles s’engagent sur le maintien de l’emploi, le développement de la formation, la réduction du temps de travail et un processus d’application des normes pour préserver le climat et la biodiversité.
Une telle réorientation ne peut s’obtenir que par une mobilisation populaire qui peut intéresser de larges secteurs de la société. Ce moment de débats peut y être propice. En fait le choix est simple : soit celui des intérêts de la finance vorace, soit ceux du travail et de la nature.
5 commentaires
Bonjour.
«« Les explications et les combats doivent reprendre sur la nature de « la dette » comme rouage du capitalisme mondialisé. Il est possible de la renégocier et de l’annuler à condition de ne pas considérer l’argent comme une marchandise valorisable mais bien comme un instrument d’échange. »»
L’audit de la dette, l’audit publique de la dette suivi par les millions de citoyens en directe à la télé, un temps directe et un temps rediffusé pour ceux qui ne peuvent le suivre en directe. Un audit de la dette en règle pour régler le problème.
Voilà un des thèmes du parti de transition. L’audit est l’assommoir du système financier. Le voyez-vous ?
Le dossier sur le capitalisme est accablant,
La Constituante….
Le nouveau…..
Le nouveau….
Les 4….
L’audit…..
et quoi encore.
Sans commentaire . Nous savons tous que depuis la constitution de l’Europe unis ,la seule ambition de celle-ci entre autre est la destruction des garanties sociales des peuples et dun v notre en particulier puisque le mieux nantis dans ce domaine
Bonjour. Je partage sans réserves l’analyse contenue dans cet éditorial..
Par ailleurs impliqué dans Le mouvement FI je déplore les réserves qui sont faites à notre égard même si je ne peux rien quant aux affinités personnelles de tel ou telle personne dirigeant nos partis et mouvement
La responsabilité et le réalisme devraient l’emporter face aux pratiques de notre adversaire commun ,qui lui ,sait surmonter les
questions d’ego
Bien cordialement
Alors, on sort
C’est du pur banditisme.
Prison
Et ces abrutis de policiers qui bâtonnent à la molndre occasion, puis se plaignent de fatigue à causa des nombreuses manifs. Et ces casseurs imbéciles……..
La classe moyenne, elle attend le sauveur et regarde la bastonnade à la télé. Elle applaudi les premiers sur la ligne de front et se contente. Chaque secteur ne bouge que quand il est trop tard, et regarde la bastonnade jusqu’à son tour, et la roue recommence incessante.
La pandémie sert aussi au jeu capitaliste: recul,concession puis reprise de la partie et ainsi de suite. Quelques participants aux jeux de la dette, l’équilibre et austérité. Les agences de notation , le marché de crédit………
Le libéralisme a créé ses institutions (nationaux et extra-territoriaux) au-dessus des lois.