Ils ont fait entrer le Fonds monétaire international dans la bergerie européenne

le 19 mai 2010

Un débat a eu lieu hier matin au Parlement Européen sur les dernières mesures du Conseil européen et du Conseil économie et finances. A cette occasion, en tant que vice-président du groupe de la GUE/NGL, j’ai énergiquement protesté contre les dispositions envisagées.

« Je crains que la crise soit bien plus grave et bien plus profonde que vous ne le dites. Vous ne pouvez pas prétendre calmer les marchés financiers sans revenir sur un sacro-saint principe que vous avez inscrit dans les traités : celui de la liberté totale de circulation des capitaux, qui est aussi celui de la liberté totale de spéculer. Sans revenir non plus sur ce fameux principe de « concurrence libre » qui n’est en fait que l’organisation de l’inégalité de concurrence entre les salariés de l’Union européenne. Ce que vous nous proposez n’est que la fuite en avant dans une logique désastreuse.

Vous mettez beaucoup d’argent sur la table mais c’est pour rassurer les marchés financiers. Aux peuples vous promettez du sang et des larmes.

Vous avez fait entrer le Fonds monétaire international dans la bergerie européenne. Ultime humiliation pour ceux qui comme vous avez promis une Europe forte et protectrice. Mais pourquoi le Parlement européen n’a-t-il pas été consulté sur ces décisions comme le prévoient les Traités que vous défendez ?

Vous voulez maintenant procéder à un coup de force, à une véritable usurpation de pouvoir pour renforcer le pacte dit de « stabilité » en contrôlant a priori les budgets nationaux parce que vous voulez être sûrs de l’application d’une purge sociale pour rassurer les pieuvres des marchés financiers.

Vous nous parlez sans cesse de déficit et pour cela vous proposez de réduire les dépenses sociales et publiques. Mais pourquoi n’évoquez-vous jamais les manques de recettes dus à la baisse de la fiscalité sur le capital, à l’inégalité de plus en plus grande dans la répartition des fruits du travail de plus en plus pillé par ce même capital, sans parler des énormes dépenses d’armement ? Il n’y aura pas d’Europe sociale sans Europe démocratique.

Voilà pourquoi nous redemandons :

– Une modification des statuts et du rôle de la Banque centrale européenne, qui doit être placée sous le contrôle du pouvoir politique et avoir pour objectif la mise à disposition d’un crédit incitatif à l’emploi, aux salaires, à la formation, aux investissements pour un développement durable et écologique ;

– Une vraie solidarité européenne visant à la fois le progrès pour tous et la réduction des écarts de développement dont souffrent les pays nouvellement entrés dans l’union ;

– Une nouvelle architecture économique permettant d’augmenter la fiscalité sur les profits non réinvestis ;

– La fermeture des paradis fiscaux ;

– La taxation des mouvements de capitaux.

Au lieu de ce corset du pacte de stabilité, mettons en débat un nouveau pacte de développement durable pour le travail et la formation, la protection sociale et les services publics ».

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0 commentaires


MARAT EL MOKRANI 19 mai 2010 à 19 h 59 min

Trés bonne intervention à faire connaitre autour de nous.Nous sommes dans une phase critique où le capitalisme montre son visage hideux,il fautse mobiliser largement et travailler à unir la grande majorité du peuple sur des solutions alternatives à la fuite en avant des laquais du capital,refaire un Front populaire et un CNR du 21 eme siecle.Je dois dire que je trouve l’huma et l’huma Dimanche particulierement bien faits qu’il faut faire connaitre et défendre.
En avant camarades pour l’union du peuple de france et des peuples européens!

LOLA 19 mai 2010 à 20 h 58 min

Mes félicitations pour toi et pour les camarades françaises. Je suis une camarade espagnole (PCE). Vous connaissez la situation actuelle avec les mesures du gouvernement socialiste. La Grèce, L´Espagne, et après ?

Peuples de l´Europe, nous devons lutter tous ensemble : People of Europe. Rise up.

Camarades, mes salutations fraternelles.
(J´espère que vous comprenez mon texte)

LOLA RUIZ, Madrid (Espagne)

BOUDET Pierre 21 mai 2010 à 16 h 51 min

Sur le passage de l’intervention de Patrck L Y, relatif au défiçit, j’incrimine aussi, parmi les raisons invoquées, les très nombreuses privatisations d’entreprises créatrices de richesses directes ou génératrices de plus values énormes, dont les bénéfices alimentaient le budget de la nation, et alimentent maintenant la spéculation des actionnaires capitalistes privés, je pense en particulier, aux compagnies pétrolières, les autoroutes, les télécoms, la sidérurgie, GDF, et maintenant EDF, ainsi que de nombreuses autres entreprises, offertes à la rapacité des actionnaires, souvent sous le faux prétexte qu’elles n’étaient pas rentables, comment peut on affirmer une telle absurdité, si les actionnaires sont interressés par ces entreprises, c’est bien parce qu’elles dégagent de la plus value.
Il me semble impératif, qu’un futur gouvernement de gauche réapproprie à la nation tous ces JOYAUX DE LA COURONNE, et en confie la gestion aux citoyens, en chassant les managers prédateurs des marchés financiers qui les gèrent à leur profit exclusif.
Sur cet aspect du déficit invoqué par le gouvernement, j’utilise toujours une image, Quand un paysan à liquidé ses étables et ses troupeaux, il est mal venu de se plaindre de ne plus avoir de lait.

Edouard HESSER 27 mai 2010 à 3 h 45 min

Je pense que l’on n’a pas suffisamment monté en épingle le fait que le BCE prête sans intérêts des milliards pour la Grèce, mais par l’intermédiaire des Banques privées qui prélèvent deux pour cent au passage. Vingt millions de bénéfice par milliard prêté ! sans aucun effort, sans aucun travail ! Cela tient de l’acte maffieux. Et l’on ose dire que c’est un “socialiste” qui gère la BCE.
On ne peut même pas imaginer que l’on pourrait voter pour DSK, même en se désistant pour éviter que ce soit la droite qui passe : c’est encore pire, parce qu’au moins, on sait ce qu’est la droite, alors que là, c’est un Tartuffe.

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