A l’assaut des forteresses de l’argent

le 24 octobre 2018

Les 12,2 milliards d’euros d’évasion fiscale d’UBS représentent 24 fois le maigre budget des sports que le gouvernement macroniste essore à la veille de la tenue des jeux olympiques.

Alors que le pouvoir demande aux familles populaires de se serrer toujours plus la ceinture et que les institutions européennes poussent à l’amaigrissement continu des dépenses publiques utiles en sommant les états de soumettre tous les biens publics à la voracité de la finance, se dévoile une industrie aussi florissante que vénéneuse : l’évasion fiscale.

Nous démontrons cette déplorable réalité dans un beau hors-série à mettre entre le maximum de mains de celles et ceux qui aspirent à la justice. Ces derniers jours ont confirmé l’ampleur de ce vol en bande organisée où se retrouvent cabinets d’avocats et de fiscalistes, commis de fonds financiers et grandes banques. Celles-là même qui ont été sauvées du désastre en 2008 par l’argent public et qui refusent aujourd’hui de faire crédit aux petites entreprises.

Le 15 octobre vient de s’ouvrir au tribunal correctionnel de Paris un procès de l’Union des banques suisse (UBS) pour l’organisation d’une évasion fiscale de 12,2 milliards d’euros de France vers le Suisse. Cette somme représente 24 fois le maigre budget des sports que le gouvernement macroniste essore à la veille de la tenue des jeux olympiques. Quelques jours plus tard était mis à nu un système très sophistiqué de fraudes sur les impôts des dividendes qui a conduit à extorquer plus de 55 milliards d’euros à différents pays européens ces dix dernières années, dont trois milliards par an à la France. Cette pratique consiste à transférer les dividendes à la vitesse de la lumière vers un pays qui l’exonère d’impôt. Ni vu ni connu, l’argent revient aussi instantanément au détenteur de dividendes grâce au soutien des banques. La presse belge nous apprend que le groupe « Engie », qui en ce moment fait flamber le prix du gaz, a transféré au Luxembourg 27 milliards d’euros pour réduire sa facture fiscale !

N’est-il pas urgent de poser avec plus de force encore la question de la propriété sociale et publique des principales banques et d’entreprises, en France et au-delà ? Non seulement les banques ont bénéficié du soutien public pour faire face, il y a dix ans, à la ravageuse tempête de la crise financière, mais se voient octroyer par la Banque centrale européenne des montagnes de monnaies – 3000 milliards d’euros depuis dix ans – à taux nuls ou négatifs. Ces sommes énormes sont soustraites, sous des formes diverses, aux biens communs et viennent gonfler la bulle financière, au risque d’une crise plus grave que celle de 2008. Et on nous explique que l’Europe prend l’eau, que des dettes s’accumulent et les pouvoirs demandent aux travailleurs et aux retraités de payer ! Révoltant ! Il convient de lancer la grande bataille de l’argent pour la justice, le progrès social et environnemental.

Si la volonté politique existait, le pouvoir pourrait changer les choses en proposant que seule la Banque Publique d’investissement puisse s’alimenter auprès de la Banque centrale pour des projets de modernisation de services publics ou d’aides aux collectivités. Il pourrait aussi, avec les autres pays européens, pousser à la création d’un fonds spécial alimenté par cette création monétaire pour financer une transition environnementale riche en emplois, en s’appuyant sur les services publics, dans les transports, le logement ou encore l’agriculture.

De même, un combat unitaire déterminé dans toute l’Union européenne pourrait se déployer pour récupérer et faire cesser l’évasion fiscale de 1 000 milliards d’euros. Autant d’argent qui manque dans les caisses des États et de la Sécurité sociale. 1 000 milliards d’euros représentent plus de six fois le budget européen. Pour notre pays, cette évasion est estimée à 100 milliards soit une fois et demi le montant de l’impôt sur le revenu. Et, ce n’est pas la suppression de plus de trois mille postes de contrôleurs des impôts décidée par le gouvernement qui va permettre de s’y attaquer ! Il est temps d’agir pour changer de priorité. Non à la finance, l’humain d’abord !


7 commentaires


Moreau 25 octobre 2018 à 8 h 48 min

La guerre économique est une guerre économique et sociale et elle est un faisceau de preuves que la démocratie n’existe plus alors qu’il y a des centaines de partis politiques, ça n’est jamais allé aussi mal ; tout est de la faute de la classe politique, la crise était et reste surtout pour la France et l’Union Européenne, la crise politique générale : la régression de la sécurité sociale, le brexit, l’argent mal dépensé dans les services publiques et c’est vrai, un retard et un sous-développement évaluable en 2018 du secteur des services publiques.
La guerre économique est inadmissible, et c’est à tous les Peuples de l’Union Européenne de signifier leur pacifisme économique pour l’économie et le social réel, tout comme la mixité avec le secteur publique pour le social, et le développement de l’associatif libre et du social que la gauche n’a pas eu l’intégrité de proposer sérieusement alors que des promesses ont été faites mais n’ont pas été tenues par des majorités présidentielles de droite.
La gauche a gaspillé de l’argent publique et ce gaspillage revenait à encourager l’évasion fiscale et l’aggravation des inégalités, et la perte des libertés. La droite est nulle s’agissant de la sécurité sociale, du programme du secteur publique du vingt et unième siècle qui doit être un programme sobre sans sacrifier le nécessaire et l’indispensable, et moderne ; le covoiturage et la voiture sans conducteur, pour donner deux exemples, c’est complètement nul, ça ne répond pas aux besoins réels de beaucoup de gens.
La gauche n’est plus du tout la gauche jusqu’à preuve que je me trompe, mais une deuxième droite ultralibérale responsable irresponsable, souhaitant que la Grèce donne des preuves contraires.
Il faut tout ce qui vient en construction de tout le social nécessaire et indispensable ; sans guerre économique car qui dit guerre économique dit disparition du social ; le secteur publique tel qu’il doit être chaque année sans gaspillage d’argent publique ; l’associatif libre culturel, utile, et sportif, son développement et la mise en oeuvre des sciences associatives et sociales.
Il faut le Communisme Républicain Universaliste (CRU) ; toutes les autres politiques dites de vraie gauche ne sont pas les bonnes, du tout.
Tout le Mal est de la faute de la classe politique, il faut le changement entier par le progrès politique constitutionnel de la classe politique, il faut pour cela la sanctionnelle.

Moreau 25 octobre 2018 à 11 h 54 min

Trois mille milliards de fraude fiscale en dix ans, il faut aussi ajouter l’incidence en milliards sur dix ans que coûte la course aux armements dont les dépenses mondiales sont presque de deux milliards par an. Oui, ça s’ajoute ! Parce que tout ça correspond bien à la pauvreté qui force des personnes à migrer, on en arrive à la démonstration par les chiffres que les vrais problèmes sont la course aux armements et l’évasion fiscale et non, les migrations qui sont pour les Migrants les solutions. Les milliards manquant pour la vie des populations sont les preuves que les Migrants ont dès lors raison sur le fond.
Comme il ne faut jamais chercher la justice intégrale dans la guerre, il ne faut jamais chercher le social dans la guerre économique. La guerre économique tue le social. La guerre aux Migrants et aux Pauvres qu’a été la guerre économique a fait disparaître quasiment le social en ce sens même que l’économie est totalitaire puisque ultralibérale et illibéral et n’est pas social, qu’il y a forte régression et retard du secteur public et donc du public et du social généré par les services publiques ; et qu’il y a toujours l’empêchement des sciences associatives et sociales.
C’est l’économie totale et totalitaire ! C’est bourgeois ! S’abstenir est plutôt sage car tout ça, c’est entièrement de la faute de la classe politique. Les Peuples subissent.

Moreau 25 octobre 2018 à 12 h 06 min

Tout ce dont les Hommes de bonne foi ont à se plaindre, représente l’écart entre l’universel et les dictatures ultralibérales et illibérales auxquelles ont participé, participent tous les partis politiques car aucun ne s’affirment dans le monde entier comme porteur d’une politique spécifique (libérale exempte d’extrémismes, ou socialiste exempte d’extrémismes, ou communiste exempte d’extrémismes.
C’est toute la classe politique qui a fait tous ces milliards perdus correspondant au moins pire et au pire, la meilleure destiné a toujours été possible pour peu de vivre en Hommes justes à l’égard des Migrants et des Pauvres qui ont raison sur le fond.
Il faut la sanctionnelle, la proportionnelle serait le monde à l’envers, elle capitaliserait pour les responsables irresponsables qui ont fait tant de mal. La sanctionnelle au contraire permettra d’avoir la constitution telle qu’elle devrait être, et quelques mouvements politiques républicains universalistes, oeuvrant pour le bien des Peuples et jamais pour le Mal.

Moreau 25 octobre 2018 à 12 h 27 min

Les abstentionnistes des premiers tours sont un certain nombre quand même. La vraie gauche n’a jamais été la vraie gauche, elle n’a été qu’une gauche ultralibérale ou/et illibérale, elle a rabâché “Proportionnelle !” “Proportionnelle” ; alors qu’il fallait dire pour être de gauche : “Sanctionnelle !”. Les Unions et ne parlons plus de l’Union Soviétique qui n’a rien compris au communisme républicain universel, l’Union Européenne, l’Union Africaine, et même l’Union Chinoise qui est possible dès lors que les continents conçoivent qu’il peut y avoir une Union républicaine universaliste de chaque continent, sans guerre, grâce aux frontières variables. Les responsables de tant de retard politique sont coupables.

Frantz Claude 25 octobre 2018 à 15 h 30 min

Y a-t-il moyen d’avoir les listes des cabinets fiscalistes , des avocats ainsi que des fonds qui ont fait leur fond de commerce de l’évasion ficale afin de les dénoncer sur tous les réseaux ?

Colombe 31 octobre 2018 à 10 h 18 min

Dans la déclaration des droits de l’homme et de citoyen de 1789 ,il est dit a l’article 13 ,que chaque citoyen doit contribuer a proportion de ses revenus .On s’apercoit que se sont ceux qui gagnent le moins qui proportionnellement payent le plus.C’est le monde a l’envers ,il est temps de le remettre a l’endroit .

alain harrison 17 novembre 2018 à 1 h 57 min

Pour ce faire, il faudrait que les chefs de gouvernement formant l’UE se rencontre en tant que chefs de pays et non de l’UE. La première chose à faire. Ce qui est impossible en l’état des choses actuelles, n’est-ce pas: l’idéologie système financier (UE) et les idéologies d’opposition qui ont pris forme et de plus en plus effectives.
Trop de disparités entre les pays et les peuples sur des points d’importance.
De toute façon, aucune vision d’une société idéale de part et d’autres sur laquelle pourrait se baser des débats constructifs.
Une vision d’une société idéale comme canevas, point de discussions……..

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