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Une force populaire est en train de se créer. Par dizaines de milliers les personnels de santé, urgentistes, aides-soignants, médecins, chirurgiens, se mobilisent dans tout le pays pour défendre l’hôpital public gangréné par la précarité, les bas salaires, le sous-investissement et ainsi placé en concurrence avec un secteur lucratif à l’appétit insatiable. Ce massif mouvement défend un bien commun qui fait la fierté et la renommée de la République française, façonné par les combats populaires et l’action de progressistes au gouvernement, dont des communistes comme A. Croizat ou M. Thorez. Il repose sur un système original de soins socialisés que les populations défendent.
Voilà qui a contraint le Président de la République à annoncer « un plan d’urgence» pour les hôpitaux. Au moment même où sa majorité parlementaire entérinait le sous-financement des politiques de soins, promettant un « objectif national de dépenses d’assurance maladie » en hausse de seulement 2.1% quand la Cour des comptes prévoit une croissance des dépenses de santé de 4.4%. Concrètement, ce sont 800 millions d‘euros d’économies s’ajoutant aux huit milliards d’économies imposés qui étaient réclamés aux travailleurs de la santé alors que tout explose, des conditions de travail aux conditions d’accueil des patients ! Honneur aux sénateurs communistes qui ont obtenu l’arrêt du débat sur le budget de la sécurité sociale.
Parallèlement, ce sont les étudiants qui crient leur détresse après qu’un des leurs se soit immolé devant un CROUS à Lyon, symbole des politiques publiques en direction des universités. La conscience grandit que la terrible précarité qui les frappe entre en contradiction avec le défi d’une démocratisation de l’enseignement supérieur. Les gilets jaunes, de leur côté, réactivent leur action pour la justice sociale, fiscale, et la démocratie. Pompiers, enseignants, policiers, professionnels de la justice se mobilisent pour pouvoir vivre de leur travail et accomplir leurs missions de service public.
C’est bien la même colère sociale et politique contre les choix d’austérité issus des critères du traité de Maastricht, et pour l’égalité et la démocratie, qui ébranle chaque profession en lutte, chaque segment de la société.
Le pouvoir veut conjurer par tous les moyens la convergence de ces colères. Surtout de puissantes forces travaillent pour priver ces mouvements de tout débouché politique progressiste en construisant un très dangereux « duo-duel » entre le président et la cheffe de l’extrême droite. Celle-ci étant consacrée dans le médias-business comme « représentante des classes populaire ». Le gouvernement, pousse au glissement de la doctrine classique de sécurité, vers une doctrine de l’affrontement comme le propose le nouveau « schéma national du maintien de l’ordre », fut-ce au prix de blessés supplémentaires, si ce n’est pire. En fermant une à une les portes du débat démocratique, le président de la République portera la responsabilité de l’intensité du mouvement social qui s’annonce à partir du 5 décembre prochain.
La contre-réforme des retraites qui vise à faire tomber un pilier décisif du modèle social français en faisant main basse sur le magot des caisses socialisées au profit du système bancaire et assurantiel, est annoncée par le gouvernement comme « la mère des batailles ». Elle doit l’être également pour le mouvement social. Dès maintenant, dans les lieux de travail et les espaces collectifs, les discussions doivent être menées à bâton rompu avec chacune et chacun pour dégager une issue sociale, démocratique et écologique au macronisme. Celle-ci passe par l’unité populaire et l’union de raison des forces progressistes qu’elles soient politiques syndicales, associatives, écologistes. Les enjeux sont trop importants, trop grave, pour continuer à tergiverser, à commencer par la préparation des élections municipales. Un mouvement populaire d’ampleur le 5 décembre ouvrirait une période nouvelle.
2 commentaires
et les chômeurs, qui viennent de prendre dans la g*** une réduction cruelle de leurs droits.
Une étude de l’Inserm montrait déjà en 2015 que 10 000 à 15 000 décès chaque année sont dus au chômage. La perte d’emploi affecte gravement la santé, et le risque de suicide double par rapport à la population générale.
Les récentes mesures de sécurité contre les pétages de plomb d’allocataires, prises par Pôlemploi après la loi de l’été appliquée le 1er novembre (notamment en embauchant des vigiles), augurent de quelques remous chez les exclus. Ceux-ci pourraient imputer leur calvaire aux politiques… voire aux riches ou aux « syndicats qui ne font rien ».