Entrons en résistance contre la finance

le 22 mai 2010

Avec le recul, on mesure encore mieux aujourd’hui à quel point les dirigeants nationaux et européens qui ont refusé de tenir compte des « non » français, néerlandais et irlandais au projet de traité constitutionnel et au traité de Lisbonne, ont commis une grave faute contre les peuples. Ils ont bafoué la démocratie et manqué l’occasion d’un approfondissement sérieux du débat sur la nature de l’Europe à construire, en prise avec  les aspirations populaires. Au lieu de cela, les promoteurs de l’Europe ultralibérale ont menti en prétendant qu’elle protègerait les populations, l’Euro leur ouvrant même une « nouvelle ère de prospérité »!

Chacune et chacun peut malheureusement aujourd’hui constater l’ampleur de l’écart entre les discours politiciens et les actes.

L’Euro ne protège que les banquiers, les grandes compagnies d’assurance et les fonds financiers réfugiés dans les paradis fiscaux qui attaquent les budgets des Etats. Au lieu d’y résister, de les taxer, de réduire les mouvements de capitaux spéculatifs, les gouvernements de droite et sociaux-démocrates et la Commission de Bruxelles les alimentent dans une sainte alliance en mettant en place des programmes de véritable « purge » économique et sociale. Pour s’assurer que cette dernière sera conséquente et générale,  la Commission entend enfermer les Etats et les peuples dans une véritable camisole de force en prétendant décider des budgets des pays avant leur passage devant les Parlements nationaux. Véritable coup d’Etat contre la démocratie d’une « banquocratie , résultat d’une collusion entre les puissances d’argent, les gouvernements, la Commission de Bruxelles et la Banque centrale européenne. Non content de bafouer les votes des citoyens, le Président de la Commission de Bruxelles veut maintenant imposer le talon de fer de la loi qu’il édicte.

Avec la mise en place du Fonds de soutien et en demandant à la Banque centrale européenne d’intervenir, ceux qui pilotent la Communauté européenne ont dû transgresser leurs propres traités, après avoir juré que c’était impossible quand nous le réclamions pour aider l’activité et l’emploi. Ce qui était impensable quand il s’agissait de protéger  les Européens le devient pour servir l’argent-roi.

Il est donc réaliste d’agir  à l’échelle du continent,  pour que ce soit les populations qui soient bénéficiaires. Réaliste de refuser de rester enfermé dans cette gangue mortifère. Réaliste et efficace de s’opposer à la stratégie dite de la « compétitivité » qui n’est rien d’autre que la mise en cause des niveaux de vie, de protection sociale et de retraites, avec l’extension de la précarisation du travail et du chômage que cela implique.

Raison de plus pour refuser dans l’unité la plus large, la réduction des dépenses sociales et publiques utiles alors qu’il faudrait les augmenter encore plus en période de crise pour relancer les économies.

Raison de plus pour revenir à une autre répartition des richesses produites en faveur des travailleurs et des retraités.

C’est parce que le niveau des salaires, des prestations sociales et des retraites n’a pas évolué au rythme des énormes gains de productivité que la crise s’aggrave et alimente la voracité des marchés financiers. Au lieu de cette spéculation, la Banque centrale européenne doit impulser un vrai crédit à bas taux d’intérêt, dés lors qu’il s’agit du maintien et de la création d’emplois, de la recherche, de l’éducation et de la formation, de la réalisation d’infrastructures à visée écologique. Il faut donc changer les statuts de cette banque et la placer sous contrôle des Parlements et des gouvernements.

De même, à l’opposé des actuels traités européens, il faut taxer les mouvements de capitaux et refuser ce libre échangisme mondial intégral qui, en mettant en compétition tous les travailleurs, les entreprises, les territoires et les terres du monde, abaisse les niveaux sociaux et épuise les sols.

Il faut avoir le courage de résister aux diktats européens et aux plans d’austérité qui poussent le monde au bord du gouffre. La crise actuelle n’est pas celle de tel ou tel Etat, ou le résultat d’acquis sociaux et démocratiques trop élevés. Elle est la crise du capitalisme, de l’eurocapitalisme. Elle appelle à dépasser ce système et à en inventer un nouveau qui placerait l’homme et la nature, l’avenir de la planète en son cœur. Il est temps d’inventer la nouvelle Europe sociale, solidaire, écologique, pacifique. Cela appelle de changer les traités actuels et d’aider les peuples à en écrire un nouveau. On nous dit que ce sera difficile. Oui. C’est l’objet d’une lutte de classe aigüe. Rien n’avancera sans que le monde du travail et de la création se mobilise pour faire front. Il faut en avoir le courage. Dans l’intérêt de tous. Dans l’intérêt de l’idée européenne elle-même.

Partout, organisons des débats sur les moyens de faire autrement. Organisons l’action contre le plan d’austérité Sarkozy-Fillon, dont l’attaque contre les retraites, les indemnités des plus pauvres, le blocage des salaires, la réduction d’emplois publics, ne sont que la base avancée. L’heure est à la résistance et à la riposte la plus large possible, à l’alliance de tous les salariés, retraités, jeunes, dans un grand front social et politique.

L’ampleur de la journée de mobilisation du 27 mai en sera un test qui pourra s’avérer déterminant. Ensemble, aidons à la réussir.

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0 commentaires


MARAT EL MOKRANI 22 mai 2010 à 18 h 43 min

Cet editorial répond tout à fait à mes attentes ,il faut rétablir la souveraineté des peuples et abroger ces traités iniques.Il faut envisager aussi si cela s’avérait necessaire de sortir de l’union européenne et en tout cas au moins de refuser d’appliquer ses dictats car la politique de la France doit se faire à Paris avec une coopération entre les peuples Européens qui voudrons une politique qui tournerait le dos à celle de l’actuelle commision européenne non elue.
Battons nous pour une Europe des peuples et des nations souverains!

claude LAURENT 22 mai 2010 à 23 h 35 min

Ne nous laissons pas dicter la politique par les commissaires européens de la Commission de Bruxelles. Ce ne sont pas des élus et n’ont donc aucun droit démocratique. Seul un parlement avec des élus (celui de Strasbourg ?) peut et doit répondre devant le peuple souverain.

Olympe 47 24 mai 2010 à 11 h 52 min

je trouve que vous êtes encore trop gentil avec toutes les forces réactionnaires qui sont à l’oeuvre pour écarter toutes possibilités d’agir au service des peuples . Je sais la situation est compliquée et la perte d’influence du PCF en France complique vos efforts . Rassembler , unir en redoublant les efforts d’explication dans les milieux populaires : pas de tout repos mais incontournable . je suis de tout coeur avec vous même si je ne peux en être .

volodia 24 mai 2010 à 22 h 29 min

Moi qui ne votait pas, j’ai franchi le pas et voté pour vous, avec pas mal de gens dans l’immeuble. Je suis vos débats, vos propositions, et je ne suis pas déçue. C’est une sacrée bagarre, de l’énergie, du travail, de l’espoir et nous en avons grand besoin. Nous seront là à la mutualité.
Merci de demeurer l’homme intègre que vous êtes, qui fait que “tous pourris ne passe pas”.

Lefevre Michel 26 mai 2010 à 0 h 28 min

Pour rebondir sur l’article concernant la “crise ” elle est devenue Européenne.je ne peux dire et redire tout ce qui a déjà été dit ce serais vraiment superflu.
mais je suis péssimiste sur le fait qu’il suffit de ce battre de sillonner le teritoire dans tous les sens,pour faire basculer l’opignon des Français dans sa grande majorité.comme il a été dit plus haut il est incontestable malheuresement l’influence du PCF est en perte de vitesse.Je dirais la gauche en général,mais les socialistes ne nous ont pas arrangés dans cette situation politique et la perte de confiance dans les politques en général.
aujourd’hui j’était avec des camarades du ” front de gauche” pour simplifier, à distribuer des tracts sur la retraite des Français et vendre L’humanité spécial retraites. Tout cela pour dire que nous avons eus des remarques désobligeantes sur notre action.Mais ce qui me chagrine le plus c’est le manque total d’intérét des jeunes à ce qui se passe.Nous étions à la sortie de la garre de Clamart et les jeunes qui passent totalement indifferent à notre presence ,mais le plus significatif c’est le regart ailleur et leurs casques rivés sur les oreilles !

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