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Il paraît qu’aux 24 heures du Mans on pouvait apercevoir tantôt le Premier ministre, tantôt le ministre de l’industrie, bras-dessus, bras-dessous avec M. Varin, le PDG de PSA Citroën. C’est un choix ! Celui de la complicité des grands, des puissants, grisés peut-être par la vitesse mais surtout par l’argent, surfant sur leurs critères dits de « compétitivité » contre les ouvriers. En réponse aux révélations de la CGT et de votre hebdomadaire, l’Humanité-Dimanche, la semaine dernière, ils ont répété en cœur et en boucle avant de se retrouver sur celle des circuits du Mans, que : « Ce n’est pas d’actualité ». Des mots qui sonnent comme l’aveu par anticipation du crime social qui se prépare dans le secret depuis l’été 2010 … pour être réalisé après les élections présidentielles … évidemment. C’est-à-dire après que ces bons amis aient une nouvelle fois mené campagne avec des trémolos dans la voix sur tous les tons, la main sur le cœur, sur le thème de la défense de l’emploi et de la priorité industrielle. Toute la nature de classe, le mépris des travailleurs, de l’intérêt général sont là, concentrés dans ces faits.
Voilà la principale entreprise automobile française qui a bénéficié de considérables fonds publics dans l’année 2010, puis d’un mécanisme public de relance avec la prime à la casse pour faciliter l’achat de voitures familiales, qui s’ajoute à une autre incroyable imposture : les entreprises cotées en Bourse ne paient que 8% d’impôt sur les sociétés quand la petite et moyenne entreprise, souvent sous-traitante de ces mêmes mastodontes, en paie 30% sans bénéficier ni d’aides d’Etat, ni de crédits bancaires adaptés.
Les dirigeants et encore plus les actionnaires de PSA Citroën cherchent à trouver disent-ils « une rentabilité satisfaisante ». Autrement dit, à augmenter toujours plus les profits. Pour cela, il faudrait abaisser de 1000 euros le coût de fabrication d’une voiture familiale en délocalisant les productions tout en fermant les usines d’Aulnay-Sous-Bois, Sevelnord dans le Nord, Rennes et Madrid. Des dizaines de milliers de salariés jetés à la trappe du chômage pour aller en surexploiter d’autres sous de lointains horizons, tout en n’oubliant pas de réaliser une confortable plus-value de centaines de millions d’euros en vendant 170 hectares de terrains à Aulnay-Sous-Bois au cœur de la Seine-Saint-Denis qui souffre déjà tant de la désindustrialisation et du chômage.
Cette stratégie est conforme aux orientations de « la concurrence libre » et prétendument « non faussée » du traité de Lisbonne et à son aggravation inscrite noir sur blanc dans le pacte de l’Euro plus. Ce dernier fait injonction aux Etats de pressurer les rémunérations du travail, tout en augmentant la productivité dans le cadre de politiques d’austérité renforcée pour les travailleurs, les retraités, tout en détruisant les services publics comme on le voit en Grèce, au Portugal, au Royaume-Uni avec la privatisation de la poste et pour instaurer, comme norme de l’emploi, ce qu’ils appellent « la flexisécurité », c’est-à-dire le contrat de travail précaire.
Une telle orientation sacrifie le présent et fait fi de l’avenir. Elle empêche tout nouveau projet industriel pour la filière automobile alors que le champ est immense pour l’invention de la voiture écologique et des transports de demain. A condition de mobiliser beaucoup de nouveaux investissements, de partager des dépenses de recherche pour de nouveaux véhicules plus économes en énergie, moins polluants, pour des formations aux salariés et aux jeunes, pour sécuriser les parcours professionnels. Au lieu de cela, priorité est accordée à des choix de courte vue au service des rapaces de la finance pour lesquels a été écrit ce fameux pacte de l’euro. En vertu de celui-ci, la Commission de Bruxelles vient de demander à la France de serrer encore plus la vis, en diminuant encore et toujours plus les investissements publics et sociaux pour la santé, l’école, les retraites, la sécurité sociale et de précariser encore plus le travail ; de chercher le moyen d’augmenter la TVA, la semaine même où la droite votait une diminution de l’impôt sur les grandes fortunes au Parlement, revenait sur la taxation des produits du pillage publicitaire de la firme Google et ouvrait une ligne de crédit de 470 millions d’euros en garantie de cette funeste affaire des frégates de Taïwan dont on aimerait enfin connaître un début de vérité.
Dans toute l’Union européenne, ces politiques sont désormais amplifiées, appliquées à grande échelle aux Grecs, aux Portugais, aux Irlandais qui subissent l’extrême violence de la finance internationale, mise en œuvre par les dirigeants politiques au pouvoir dans chacun des Etats. Mieux, on peut désormais considérer qu’une sorte de troïka derrière laquelle se cachent d’anonymes sabreurs dans les crédits sociaux et publics, composé du FMI, de la Banque centrale européenne et de la Commission de Bruxelles, prend peu à peu le pouvoir au service des institutions financières et bancaires. Une troïka qui sera demain rejointe par le fameux MES –mécanisme européen de stabilité- qui est enfant du FMI, inventé à l’occasion de la naissance du Pacte pour l’euro. Ceux-ci ont pour caractéristique d’être des autorités autoproclamées, élues par aucun peuple, aucune assemblée parlementaire. Aux Etats-Unis, la même loi des marchés financiers aboutit à une dette faramineuse dans le pays considéré par le plus puissant du monde. Comme par le passé, les dirigeants américains vont s’efforcer d’en alléger la charge en s’en délestant sur les autres nations, en tirant avantage de la primauté du dollar dans les échanges internationaux. Mais cette fois, avec des conséquences incalculables pour les peuples tant les sommes en cause sont colossales et la situation des autres pays précaire.
Ces évolutions angoissantes pour le plus grand nombre, sont à l’origine des mobilisations de jeunes et de peuples, des formes diverses et inédites qu’elles prennent dont nous avons toutes les raisons d’être très solidaires. Ce qu’elles expriment est capital puisque leur nouveauté essentielle réside, au delà des conséquences insupportables pour les populations des choix d’austérité, à contester les institutions et les partis en place qui, au fil des années, ne font que les reproduire, en pire. Reste bien entendu à ces mouvement syndicaux, citoyens, culturels, à se rejoindre, à s’unir pour défricher des chemins totalement neufs leur garantissant des débouchés politiques en adéquation avec les aspirations et exigences qu’ils portent. Cela implique que la politique puisse être considérée majoritairement comme une activité noble dont la vocation est de résoudre les difficultés auxquelles chacun, la société, le monde, la planète sont confrontés. On mesure le chemin à parcourir pour qu’il en soit ainsi et pour que les citoyens se convainquent d’y apporter leur indispensable concours. Ce sera difficile, sans aucun doute mais il n’y a pas d’autre alternative pour que la civilisation ne sombre pas dans les plus extrêmes aventures. Les responsables politiques ne sont pas une classe. Ceux qui dirigent aujourd’hui sont les mandataires directs des intérêts de la classe capitaliste, des rapaces de la finance. Ils sont très minoritaires en nombre et face à eux, il existe des forces politiques progressistes, que les citoyens doivent investir, avec les responsables politiques de forces de transformation sociale, et de nombreux citoyens qui sont à la recherche d’issues aux régressions absolues qui caractérisent le début du millénaire. Au Parlement européen, dans les parlements nationaux, le pacte pour l’euro plus est combattu. Des majorités se sont fédérées victorieusement chez nous et ailleurs contre le traité de Lisbonne.
Mais subsiste un problème pour les citoyens eux-mêmes à la fois simple à énoncer et compliqué à réaliser. Ces forces d’émancipation humaine restent aujourd’hui trop faibles. Ainsi, le Parlement européen a été contraint, la semaine dernière, de reculer le vote sur les directives liées au pacte euro plus. Mais celui-ci est à nouveau prévu à la séance du 23 juin. Pour l’instant, il n’y a pas de majorité pour le repousser. Nos propres mobilisations, celle en Grèce et ailleurs, le 19 de ce mois et d’autres dans d’autres pays peuvent faire bouger les lignes. Ce sera aussi la vocation de la journée d’action organisée par la Confédération européenne des syndicats. Reste que les questions de la démocratie d’intervention, celle du contrôle des élus et du sens et de la portée du vote que chacun émet le jour des élections restent entières. Certes, en apparence, la démocratie existe dans nos sociétés. Mais le pouvoir n’y est-il pas de plus en plus confisqué dans une sorte d’organisation bipolaire de la vie politique et médiatique totalement a-démocratique ainsi que par des institutions européenne non élues directement par les peuples ? Au fond, tout se passe comme si tout concourrait -institutions, règles électorales, partis, média- à donner l’illusion aux populations qu’elles décident de leur vie et de leur devenir. Pour qu’il en soit vraiment ainsi, elles devront investir le champ de la politique pour en transformer radicalement les formes, les règles et les objectifs.
La société des citoyens reste l’ambition des ambitions, pour un niveau supérieur d’humanisation de la civilisation. Au lieu du diabolique pacte de l’argent, débattons d’un pacte d’investissement social, solidaire, écologique, avec le développement de grands services publics, permettant à chacune et chacun d’accéder aux biens communs humains dans toute l’Europe, faisant reculer la pauvreté, le chômage et la précarité. C’est ce que dit le référendum en Italie. Puisse le Front de gauche être utile à la concrétisation de cet espoir. C’est sa vocation. Devenir un front progressiste, un front citoyen et populaire au sens où il est la propriété des citoyennes et des citoyens, immergé parmi eux. A la Puerta del Sol, à Tunis, place Tahrir, au Royaume Uni dans les rassemblements étudiants comme en France dans ce qu’exprimait en profondeur le mouvement de défense des retraites, des services publics, de l’École, affleure le besoin de formes démocratiques de nouvelle génération seules susceptibles de réconcilier la jeunesse, le monde du travail et de la création avec l’activité politique. L’occupation des places et des rues est nécessaire. Elle ne dispense pas, au contraire, d’investir le système politique pour le subvertir et faire éclore la démocratie afin de donner toutes ses chances à la société des citoyens du post-capitalisme.
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Les voitures ne tuent que les pauvres gens, jamais les rapaces, cela en est même bizarre……
Le G8 tue, le G20 tue, l’Europe tue, Sarkozy tue….tout cela doit disparaitre, et le peuple doit reprendre le pouvoir, mais la mobilisation en France est bien maigre, les français ne sont pas encore tous touchés par la crise ; il faut réagir avant que la misère s’installe, autrement ce sera une guerre.