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Contre le gouvernement, voici que l’extrême-droite de Mme Le Pen est prête à rallier une manifestation que menace de convoquer M. Copé. Au manifeste de ces grands patrons défendant la cagnotte de leurs profits, a succédé la circulation en boucle du mot « couac », organisée par des portes-plumes qui jusqu’ici ne s’étaient pas fait remarquer par leur penchant pour la transformation sociale. Voilà maintenant que les églises et tous les conservatismes se mobilisent contre le mariage pour tous ou contre le droit de vote des citoyens étrangers. Le rouleau compresseur de l’anti-changement à gauche tourne à plein régime.
Face à lui, le gouvernement n’est pas clair. Il est hésitant. On le sent traversé par des courants divers et comme à la recherche d’un impossible consensus entre ceux qui portent la responsabilité de la crise et ceux qui en sont les victimes. Les premiers ont été choyés par l’ancien pouvoir que les seconds ont chassé par soif de changement et de justice. Faire droit à leurs exigences appelle non pas de simples adaptations mais des réformes structurelles qui fassent passer les intérêts du monde du travail et de la culture, ceux du pays et de son redressement avant ceux de la finance et du MEDEF. La recherche d’un compromis historique initié par l’actuel pouvoir ne profiterait qu’aux puissances d’argent. Il validerait l’idée de la fatalité de la crise. Il dégraderait encore le rapport de forces contre les travailleurs.
Nous ne perdons pas de vue que la défaite de Nicolas Sarkozy fut plus serrée que d’aucuns ne l’annonçaient, après une campagne au cours de laquelle le président sortant a droitisé sans cesse ses actes et ses discours, courant après l’extrême-droite tout en validant ses choix dangereux dans une crise profonde et globale du système capitaliste, doublée d’une crise de la politique.
Nous mesurons mieux aujourd’hui la fragilité d’un rapport des forces que la campagne du candidat socialiste n’a pas contribué à améliorer sur la question centrale des causes de la crise et des solutions à lui apporter. A privilégier le rejet du monarque en place et les mécanismes institutionnels de l’élection présidentielle, nos concitoyens n’ont pas été mobilisés sur l’essentiel : les objectifs de leur propre intervention pour que les changements espérés entrent dans leurs vies et s’imposent en dépit des obstacles dressés par les puissants et les forces politiques qui les soutiennent.
Certes, la campagne de Jean-Luc Mélenchon et du Front de gauche a levé une partie du voile pudique déployé sur les enjeux fondamentaux du scrutin et François Hollande a dû en tenir compte, notamment dans son discours du Bourget. Les électrices et électeurs qui lui avaient préféré la candidature de Jean-Luc Mélenchon ont beaucoup contribué à sa victoire mais, en faisant campagne aux élections législatives presque exclusivement sur le mot d’ordre de «la large majorité » à accorder au Président, le choix était fait par le Parti socialiste de privilégier l’affaiblissement du Front de gauche plutôt que le recul des idées et des valeurs de la droite et de son extrême. On voit aujourd’hui les effets inquiétants de cette orientation.
« Couacs», « erreurs de communication », « amateurisme », que de fausses « bonnes» pistes livrées à la légitime impatience populaire dans l’espoir que nos concitoyens ne chercheront pas à se faire entendre sur la question des questions, celle des actes à produire qui améliorent le sort du plus grand nombre, redonnent confiance et espoir en mettant sur la défensive les forces qui veulent que tout continue comme avant. Ce n’est pas le cas puisque tous les débats ou presque, dans tous les médias, sont conduits à partir des exigences du grand patronat et de la droite. Tout se passe comme si c’étaient eux qui avaient gagné les dernières élections !
Ils les ont perdues et nos concitoyens peuvent leur faire entendre raison en réclamant, avec la force et l’unité nécessaires, un nouveau partage des richesses, une nouvelle manière de les produire, accompagnés de l’ambition de donner un autre sens à la construction européenne telle que l’expriment les luttes dans les pays voisins. Qu’attendent le gouvernement et le Président pour redonner vie à cette idée chère à la gauche de toujours selon laquelle le progrès social, démocratique et culturel est nécessaire pour atteindre une nouvelle efficacité économique et écologique ? Qu’attendent-ils pour en appeler à l’intervention des salariés et des citoyens ? Pour faire voter une loi pour l’amnistie des syndicalistes inquiétés, sur de nouveaux droits pour les salariés et l’interdiction des licenciements boursiers ?
L’écoute, la concertation, la négociation avec les organisations syndicales, la consultation de toutes les expertises et expériences sont indispensables tant les problèmes à résoudre sont complexes mais si cela devait, comme aujourd’hui, laisser le champ libre à l’expression de tout ce qui favorise le capital au détriment du travail, alors c’est le changement progressiste, dans toutes ses dimensions, qui serait le grand perdant. De «choc de compétitivité » en «baisse des charges patronales » et « hausse de la CSG ou de la TVA », il n’est question, sur tous les tons que de nouveaux cadeaux pour l’oligarchie, financés par de nouvelles difficultés pour celles et ceux qui n’ont que leur travail ou leur retraite pour vivre. En ouvrant un débat, sans même en préciser les tenants et les aboutissants, sur la compétitivité dès le 9 juillet dernier, et en confiant un rapport sur ce thème à M. Louis Gallois, qui deux jours avant, soit le 7 juillet, avait produit un exposé devant le cénacle libéral du cercle des économistes dans lequel il préconisait un « choc de compétitivité » visant à transférer de « 30 à 50 milliards d’euros » de cotisations dues par les grandes entreprises sur les salaires avec la CSG et sur les consommateurs avec la TVA, le nouveau pouvoir a instillé l’idée que le problème était le niveau des salaires et de la protection sociale. Il a eu beau ensuite répéter que tout ne venait pas de là, le mal était fait. Le MEDEF, les pigeons et d’autres volatiles, au profil de rapaces, soutenus par les leaders de l’UMP se sont engouffrés dans la brèche. Bonjour les dégâts ! Et l’adoption, avec la droite, du traité budgétaire n’a rien arrangé.
Souvent sont évoqués les choix de l’ancien chancelier social-démocrate allemand, M. Schröder proposé comme modèle à F. Hollande qui ne le récuse pas, bien qu’il ait considérablement dévalué le travail et les salaires. Rappelons qu’il a été battu aux élections suivantes. Ceux qui à droite, à grands cris, pressent le gouvernement et le président d’avoir « du courage », ne le font que pour obtenir que les marchés financiers soient satisfaits en permanence. Leur « économie compétitive » n’est qu’un autre monde devenu une jungle.
Le concept d’un socialisme de production dans le cadre d’un nouveau compromis historique « capital-travail » revient à s’éloigner du socialisme qui est par nature « redistributeur », « porteur de partage des richesses, des savoirs et des pouvoirs ». Tout ce que la droite et le capital veulent empêcher.
Le « socialisme du réel, du concret » évoqué par Harlem Désir lors de son discours au congrès socialiste ne peut signifier un renoncement au changement. Cela reviendrait à faire accepter la crise et son cortège de souffrances comme des fatalités qui s’imposeraient aux individus, indépendamment de leur volonté. Du pain béni pour la droite et l’extrême droite.
Refuser un tel scénario, continuer de chercher à rassembler sur des valeurs de solidarité, d’égalité, de coopération, de justice et de liberté, en proposant des solutions qui toujours s’en inspirent, continue à nos yeux d’être le chemin le plus sûr, le plus efficace, le plus unitaire pour sortir de la crise. Il n’est pas trop tard pour que des actes clairs en faveur de celles et ceux qui ont mis beaucoup d’espoir dans le changement en mai et juin derniers, contribuent à leur donner la force et la confiance nécessaires pour l’emporter dans l’affrontement de classes que connaissent l’Europe et le monde.
08/11/2012
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Surtout que Copé et Marine ne peuvent pas ce blairer.Moi,j’attend qu’une seule chose que le P.C.F. retrouve les voix que mitterand lui a piquer.
Surtout ne parlait plus d’espoir parce que le revers de ce mot c’est quoi ? La peur, de perdre son emploi, l’amour d’une personne, sa maison,la peur de la maladie, du cambriolage, des assurances en veux-tu en voilà. Alors qu’à l’heure actuelle il faut du courage, du courage, et risquer le tout, c’est à dire des miettes, pour un autre possible
Je suis surprise par les groupes politiques, qui face à la crise économique, n’exigent pas, la dévaluation de l’euro pour être compétitif et concurrent, et rentre dans le discours sur le coût du travail, et ne demandent pas le rétablissement de systèmes douaniers sur les frontières Européennes ? Allons du courage, des propositions
Quant au système de santé, il serait souhaitable que la sécurité sociale gèrent les mutuelles, en gardant le personnel, car certaines sont cotées en Bourse notamment La MGEN obligatoire pour tous fonctionnaires.! Abattre cette frontière la solidarité d’un côté et le profil de l’autre