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Pour être sûr de pouvoir appliquer leur insoutenable purge sociale, les autorités de Bruxelles et le Président de la République veulent procéder à un véritable coup de force. Certains pays connaissent encore des coups d’état. En Europe, on procède de manière plus douce en préparant le coup d’état social. En effet, le Président de la commission de Bruxelles, qui ne doit sa légitimité qu’à de bizarres et ambigus accords au sein du Conseil des chefs d’Etats et de gouvernements et à une alliance tout aussi curieuse au sein du Parlement européen, demande que désormais les budgets nationaux soient d’abord examinés par l’instance qu’il dirige, non élue par les citoyens. A cette dernière le pouvoir exorbitant de dire s’ils sont bons ou mauvais. Selon quels critères ? Ceux de l’austérité et de la régression sociale. De ce fait, les Parlements nationaux qui, déjà, passent beaucoup de temps à transférer les directives européennes, seraient dessaisis de l’une de leur mission essentielle : celle de choisir les moyens d’alimenter le budget national et celle de l’utilisation de l’argent public, celui des contribuables.
M. Sarkozy, jamais en retard quand il s’agit de se coucher devant les diktats de cette commission, les injonctions de l’Allemagne et surtout pour s’agenouiller devant la grande finance internationale, veut inscrire dans la Constitution française l’obligation pour tout gouvernement qui commence une législature de se fixer l’objectif de réduire les déficits sur cinq ans. Evidemment, dans son esprit, c’est pour réduire les dépenses publiques et sociales utiles. Car au nom de la sacro sainte compétitivité, de la concurrence dite « libre » et prétendument « non faussée », l’imposition sur les plus fortunés et le grand capital ne risque rien. Au contraire, elle sera encore allégée. La philosophie du Chef de l’Etat, exposée devant la conférence sur les déficits, consiste à réduire les dépenses sociales contre la maladie, pour les retraites, tout en augmentant le pillage du travail salarié. Ne vient-il pas de rogner une allocation pour les plus pauvres et de créer 22 impôts nouveaux? Ne se concocte-t-il pas en ce moment même dans les palais gouvernementaux des projets d’augmentations d’impôts, de la CSG, de suppression de 100 000 emplois dans les services publics, de recul du droit à la retraite à 60 ans, de blocage généralisé des rémunérations du travail ?
Sans oublier l’objectif de rationner le budget des collectivités locales, qui constituent pourtant les trois quart des investissements publics, source d’emplois. M. Sarkozy tente ainsi de maîtriser l’orientation de la gestion des collectivités locales que le suffrage universel a confiée en grande partie à la gauche. En combinant cette décision avec la réforme des collectivités territoriales, il tente un coup de force général.
Dire ceci ne signifie pas être indifférent au déficit et à la dette. Mais l’un et l’autre sont la conséquence, pour l’essentiel, de la baisse des recettes qu’entraînent, d’une part, les réductions d’impôts sur le capital et les plus fortunés, le service de la dette qui coûte plus de 40 milliards chaque année au pays et qui rapporte beaucoup aux banques. D’autre part, à l’insuffisance de l’activité économique que provoquent la pression sur le pouvoir d’achat, le chômage, la précarité du travail.
Le grand enjeu de l’heure est donc de refuser ce coup de force et la purge sociale en préparation. Il est à l’action unitaire pour la justice sociale, la justice fiscale, la justice écologique contre la haute finance internationale. Il est aussi de changer profondément les fondements de l’Europe actuelle. Constitutionnaliser le refus des déficits revient à ligoter le Parlement, toute nouvelle majorité parlementaire et tout gouvernement futur. C’est bien un coup d’état social accompagné d’un recul sans précédent de la démocratie qui permettrait aux marchés financiers, quels que soient les choix des électeurs, d’imposer à l’Etat, à la sécurité sociale, et aux collectivités territoriales, une norme budgétaire ultralibérale. A l’horreur économique et sociale s’ajoutera le recul des libertés et de la démocratie. Et tout cela pour s’enfoncer davantage dans la crise du système capitaliste!
Le besoin d’unité populaire est immense pour se défendre ensemble, et défricher les voies d’un changement démocratique et progressiste. C’est en ce sens que nous vous invitons à participer à un forum sur le thème : « sortir de la crise en Europe », les 4 et 5 juin prochains. De nombreux économistes, des parlementaires, des syndicalistes, des intellectuels, d’horizons et de sensibilités divers, ont déjà annoncé leur participation. C’est aussi pour vous être plus utile, pour être plus efficace dans les rudes combats qui nous attendent que l’Humanité Dimanche se rénove cette semaine. N’hésitez pas à le faire connaître, à le faire lire, cela comptera pour modifier le rapport des forces politiques et sociales en faveur du monde du travail et de la création. C’est nécessaire. C’est urgent !
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0 commentaires
Cette analyse me satisfait à une question prés changer l’Europe oui mais avec qui et pour quelle autre europe celles des peuples et nations souverains ou une europe supranationale ,c’est vers cette derniére (que je refuse catégoriquement) qu’apellent les chauds partisans actuels de l’europe .il ne faut pas ecarter d’emblée la solution qui consisterait à sortir de l’union européenne si on n’arrive pas dans un delai raisonable à créer une majorité d’européens pour l’europe des peuples et nations souverains.